Presque un an après les élections municipales à Antananarivo, le contentieux opposant Tojo Ravalomanana à la maire élue, Harilala Ramanantsoa, s’enlise. Le Conseil d’État renvoie à nouveau le dossier à l’instruction, prolongeant l’incertitude sur la direction de la capitale.
Énième rebondissement dans l’affaire de l’élection municipale de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA). Près d’un an après le scrutin, les contestations du camp Tojo Ravalomanana, candidat à la mairie de la capitale, contre l’élection de son adversaire et actuelle maire, Harilala Ramanantsoa, persistent. Reporté une première fois au début du mois, le verdict sur l’issue de la bataille électorale reste, une fois encore, en suspens. Prévu pour hier, le procès visant à déterminer si Harilala Ramanantsoa a effectivement eu recours à la corruption et à la fraude électorale pour accéder à la fonction de premier magistrat de la ville a été une nouvelle fois ajourné.
Le Conseil d’État a annoncé le renvoi de l’affaire devant le juge d’instruction pour réexamen des preuves. Aucune date n’a toutefois été fixée pour la reprise du dossier.
« Il n’y a pas de date. Le dossier est entièrement renvoyé à l’instruction. Cela signifie que l’analyse de tous les éléments va reprendre depuis le début. Nous attendions une décision aujourd’hui, mais le tribunal a choisi d’approfondir l’examen du dossier », explique Maître Hubert Raharison, avocat de Tojo Ravalomanana.
Tensions devant la Cour suprême
Présente à Anosy, la maire de la capitale s’est dite sereine, affirmant garder confiance en la justice. Elle a été accueillie par une foule divisée : une partie venue la soutenir, une autre venue la contester. Vers 15 heures, l’atmosphère s’est tendue entre les deux camps massés devant la Cour suprême d’Anosy, notamment à la sortie de la salle d’audience.
Malgré ces tensions, elle appelle à une justice impartiale. « Le pouvoir en place doit reposer sur la vérité. Ce n’est pas la politique qui doit guider cette affaire aujourd’hui, mais une véritable justice », déclare-t-elle.
À sa sortie, Tojo Ravalomanana s’est montré, lui aussi, confiant, évoquant des preuves qu’il juge « accablantes » contre Harilala Ramanantsoa. « Le peuple d’Antananarivo aspire à une nouvelle vie. Il apparaît que 35 000 ordonnances ont été utilisées pour faire voter des personnes qui ne sont même pas originaires de la capitale. Mais je reste convaincu que notre ville se tournera enfin vers la clarté, et que ce ne seront plus ces individus mal intentionnés qui feront la loi », affirme-t-il.
L’enjeu de ce feuilleton judiciaire demeure crucial : déterminer qui dirigera la Commune urbaine d’Antananarivo. Même si le parti Tiako I Madagasikara (TIM) semble en position favorable depuis la destitution du régime Rajoelina, l’issue de cette affaire demeure incertaine, d’autant plus que les pressions médiatiques entourant le dossier ne cessent de croître.
Ravo Andriantsalama





