Le ministre de l’Économie et des Finances, Ramiarison Herinjatovo, a présenté mercredi à Tsimbazaza le Projet de loi de finances initiale (PLFI) 2026 devant 80 députés. Dans un contexte de ressources limitées, l’exécutif veut optimiser les recettes fiscales et douanières tout en resserrant la gestion des dépenses publiques. Mais derrière ce terme devenu récurrent, « rationalisation des dépenses », se cache un véritable changement de méthode.
Pour le ministre, rationaliser les dépenses signifie d’abord justifier chaque ariary investi et s’assurer de son utilité directe pour la population. « L’important, ce n’est pas combien on dépense, mais l’impact réel de chaque dépense », insiste-t-il. Il évoque notamment les secteurs alloués à des budgets croissants, mais où aucune amélioration tangible n’apparaît. L’État veut désormais mesurer systématiquement l’efficacité de la dépense publique, qu’elle soit directe ou indirecte. Un exemple frappant : une hausse du budget d’éducation doit, à terme, améliorer le capital humain malgache.
Pourtant, malgré cette ambition de rigueur, le PLFI 2026 annonce une hausse globale de 10 % des dépenses. Les soldes, incluant salaires et indemnités des agents de l’État, bondissent de 26 %, une première en trois ans. À l’inverse, les dépenses de fonctionnement et d’investissement intérieur reculent, tandis que le Programme d’Investissements Publics (PIP) financé par des ressources externes progresse. Au total, l’État prévoit 17 000 milliards d’ariary de dépenses pour seulement 13 000 milliards d’ariary de recettes : un équilibre fragile entre discipline financière, réformes fiscales et priorités nationales.
Croissance
Côté croissance, le gouvernement table sur une légère amélioration en 2026, avec un taux de 4,8 %. L’inflation, attendue à 8,2 % cette année, pourrait redescendre autour de 7 %. Pour y parvenir, les recettes fiscales devraient augmenter : les impôts passeraient de 5 101 à 5 955 milliards d’ariary, tandis que les taxes douanières grimperaient de 15 % grâce à de nouvelles mesures.
Après la présentation générale, les députés entament aujourd’hui les travaux en commission. Les séances plénières de première lecture commenceront en fin de semaine, moment où les élus pourront introduire leurs amendements sur les zones sensibles du projet.
Ravo Andriantsalama





