Emmanuel Macron a quitté Maurice ce vendredi après une visite courte mais chargée. Il a enchaîné les poignées de main, les sourires et les protocoles d’accord, surtout sur la sécurité maritime. Rien de surprenant jusque-là . Mais le message important n’était pas destiné à Maurice. Il était pour Madagascar.
Le président français a profité de son passage dans l’océan Indien pour clarifier la position de Paris face à la transition malgache. Une prise de parole brève, mais très calculée. Macron parle de « convergences » avec l’île Maurice sur la situation chez le voisin. Il reconnaît un pays « engagé dans une transformation profonde ». Surtout, il dit avoir pris acte de la volonté des nouvelles autorités malgaches de répondre aux attentes de la jeunesse. Cette jeunesse qui s’est exprimée avec force ces derniers mois et que personne ne peut ignorer.
Le message est clair : la France reconnaît la transition. Mais elle veut un calendrier. Macron insiste sur un « horizon temporel limité » et sur l’organisation d’élections « dans un délai raisonnable ». Une façon polie de rappeler que la transition n’est pas un blanc-seing. Pas de rallonge. Pas de dérive.
Paris promet un accompagnement « ouvert ». Le chef d’État français cite les priorités qu’il juge essentielles : développement économique, jeunesse, énergie, lutte contre la corruption et contre l’enrichissement illicite. Les mêmes chantiers réclamés depuis longtemps par les Malgaches eux-mêmes. Mais l’ordre des mots compte : soutien oui, mais sur des bases claires. Accompagnement oui, mais pas d’aveuglement.
Stratégique
Le détail qui en dit long : Macron parle de Madagascar depuis Port-Louis. Pas depuis Antananarivo. C’est un choix. Un signal aussi. La France suit de près la transition, mais garde une distance prudente. Elle observe. Elle attend que les engagements se traduisent dans les actes.
Macron part maintenant pour l’Afrique du Sud, puis le Gabon et l’Angola. La tournée continue. Mais dans ses valises, le dossier malgache reste bien présent. Paris ne s’en cache plus : la stabilité de Madagascar est un enjeu régional. Un enjeu stratégique aussi.
La France se positionne sans brusquer. Elle s’aligne sur la voix des jeunes Malgaches qui demandent un changement réel. Elle attend des autorités de la transition qu’elles respectent leur parole. Et elle laisse entendre que le temps qui vient sera décisif. Une déclaration courte, depuis une île voisine donc, mais un message clair : Paris ne détourne pas les yeux. Madagascar entre dans une phase où chaque geste comptera.
Ravo Andriantsalama
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