Alors que le délai de deux mois fixé par le président de la Refondation est arrivé à son terme, l’attente d’une première évaluation du gouvernement suscite interrogations, pressions politiques et rumeurs persistantes au sein de l’Assemblée nationale.
Évaluation, limogeage ou reconduction : c’est ce que l’opinion publique attend désormais concernant les membres du gouvernement dirigé par le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo. En effet, les deux mois accordés par le président de la Refondation, le colonel Mickael Randrianirina, se sont écoulés il y a quelques jours. Lors de la nomination des ministres, le président avait annoncé qu’il leur donnait deux mois avant une première évaluation, à l’issue de laquelle une décision serait prise pour ceux jugés incompétents.
Pourtant, à ce jour, cette évaluation reste hypothétique, aucune initiative tangible des deux chefs de l’exécutif n’allant pour l’instant dans ce sens. Dans le même temps, plusieurs acteurs politiques réclament une évaluation, estimant que certains, voire plusieurs ministres devraient être relevés de leurs fonctions. Le pasteur Edouard Tsarahame, leader de la plateforme RMDM, qui était l’une des plus fervents opposants de l’ancien régime rappelle que les deux mois sont écoulés et que « le président et le Premier ministre doivent tenir parole, car il y a bel et bien des ministres qui n’ont pas fourni un travail satisfaisant ».
Texte, lois et Constitution
Par ailleurs, en l’absence d’évaluation, c’est désormais le poste même du chef du gouvernement qui semble quelque peu fragilisé. Depuis plusieurs jours, des rumeurs circulent au sein de l’Assemblée nationale concernant une pétition visant à déposer une motion de censure contre le Premier ministre Rajaonarivelo. Des bruits de couloir que le président de la Chambre basse, Siteny Randrianasoloniaiko, ainsi que plusieurs députés ont démentis. Excepté peut-être le député Antoine Rajerison, qui affirme que le président de l’assemblée nationale (PAN) aurait effectivement convoqué la plupart des parlementaires pour envisager la destitution du chef du gouvernement.
Le principal intéressé s’est également exprimé sur la question. Le locataire de Mahazoarivo a expliqué, le week-end dernier, que les textes en vigueur ne prévoient ni la destitution du président de la Refondation ni la possibilité d’une motion de censure. « Consultez le texte, la Constitution et les décisions prises par la HCC lors de la mise en place de la Refondation. Il n’existe aucun empêchement visant le président. Aucune motion de censure ne peut viser le gouvernement. Aucune dissolution de l’Assemblée nationale n’est prévue. Voilà la loi. Nous connaissons tous le droit et nous le respectons », souligne Herintsalama Rajaonarivelo.
Ravo Andriantsalama





