Double sacre régional et avalanche de distinctions individuelles. À l’Indian Ocean U15 Festival disputé à l’île Maurice, les sélections malgaches masculines et féminines ont confirmé leur suprématie dans la zone océan Indien. Une réussite encourageante, mais qui reste à relativiser, alors que Madagascar peine encore à franchir un cap au niveau continental, comme l’ont montré les difficultés des Barea U17 lors de leur dernière sortie africaine.
Madagascar continue d’imposer sa marque dans le football des jeunes de la zone océan Indien. Le weekend dernier à l’île Maurice, les sélections malgaches U15, garçons et filles, ont remporté l’Indian Ocean U15 Festival, signant un deuxième sacre consécutif après celui obtenu lors de la première édition organisée à Madagascar en décembre 2024. Une performance qui confirme la compétitivité régionale des jeunes Barea et la capacité du pays à s’imposer face à ses voisins insulaires.
Le festival est né à l’issue des concertations entre le président de la FIFA et les responsables des fédérations des îles de l’océan Indien. Pensé comme un rendez-vous annuel, il vise à offrir aux moins de 15 ans un cadre à la fois compétitif et formateur.
« Le projet a été conçu après des échanges avec les présidents des fédérations de la région. Il a été décidé d’organiser chaque année un festival U15. Nous avions remporté la première édition et cette année encore, Madagascar conserve le trophée », explique le responsable de la communication au sein de la Fédération malgache de football.
Une formation prometteuse, mais encore insuffisante
Cette deuxième édition a réuni la quasi-totalité des îles de la région, à l’exception de Mayotte, contrainte de se retirer à la dernière minute pour des raisons logistiques. Sa participation est néanmoins attendue lors de la prochaine édition.
Sur le plan individuel, les jeunes Barea ont largement marqué le festival. Chez les filles, Princia a été désignée meilleure gardienne, Maria meilleure joueuse et Jenadithe meilleure attaquante. Chez les garçons, Mendrika a été sacré meilleur joueur, Yane Anelka meilleur défenseur et Jacquinot meilleur attaquant.
Des distinctions révélatrices d’un vivier existant, mais qui posent aussi la question de l’après-U15. Car au-delà des trophées régionaux, l’enjeu pour Madagascar reste désormais de transformer ces promesses en performances durables sur la scène africaine, là où le véritable test du développement du football malgache se joue.
 À Maurice, l’événement ne s’est pas limité aux rencontres sportives. Des activités culturelles, des séminaires et des ateliers ont rythmé le séjour des jeunes participants. La protection des enfants, l’arbitrage ou encore les règles de sécurité figuraient parmi les thèmes abordés, avec pour objectif de former des footballeurs, mais aussi des citoyens.
« Le but du festival est de promouvoir la solidarité entre les îles de l’océan Indien, surtout entre les enfants. Il y a aussi des formations qui complètent les matchs », souligne le responsable de la FMF.
Si cette approche va dans le bon sens, la domination malgache reste cependant strictement régionale. Les récentes difficultés des Barea U17 lors du dernier tournoi africain rappellent les limites du système actuel, notamment dans la transition entre les catégories de jeunes et le haut niveau continental. Le fossé demeure important face à des nations africaines mieux structurées, tant sur le plan physique que tactique.
Ravo Andriantsalama





