À l’initiative de l’organisme E-tafo, des femmes paysannes issues de plusieurs régions de Madagascar ont rendu public, en début de semaine, un communiqué dans lequel elles réclament une inclusion effective dans la concertation nationale en cours. Piliers de la production agricole et de la vie familiale en milieu rural, elles entendent désormais faire entendre leur voix et participer pleinement aux processus de décision.
Dans un contexte de transition et de recomposition politique, les femmes paysannes refusent de rester en marge. Le communiqué publié par E-tafo émane d’un collectif de femmes rurales des régions Analamanga, Itasy, Menabe, Atsimo Andrefana, Matsiatra Ambony et Atsimo Atsinanana. Un texte qui met en lumière une réalité longtemps ignorée : la marginalisation persistante des femmes paysannes dans les débats et les politiques publiques, malgré leur rôle central dans la société.
Les signataires rappellent qu’elles font face, depuis des années, à des difficultés structurelles restées sans réponses durables. Souvent perçues comme secondaires, voire invisibles dans l’espace public, elles subissent de plein fouet la précarité économique, les effets du changement climatique et la dégradation de l’environnement. À cela s’ajoutent des situations de violences et d’insécurité qui fragilisent davantage leur quotidien et leurs activités.
Des revendications claires pour une participation effective
Dans leur communiqué, les femmes paysannes affirment que leur démarche vise avant tout à obtenir plus d’inclusion dans la concertation nationale et à y participer activement. Elles exigent d’être pleinement associées aux consultations, dialogues et cadres de réflexion mis en place dans le cadre de la transition, et non cantonnées à un rôle symbolique.
Elles appellent également à un renforcement de leur intégration dans les politiques de développement, à l’amélioration de la protection sociale et économique face aux crises climatiques et environnementales, ainsi qu’à la mise en œuvre de mesures urgentes et durables pour protéger leurs droits. Pour ces femmes rurales, la reconnaissance de leurs droits et de leur place constitue un enjeu majeur pour la souveraineté alimentaire et la construction d’une société plus juste et plus résiliente.
Ravo Andriantsalama





