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Mettre en garde à vue, c’est mettre fin au délit et faciliter l’enquête policière.

« Mettre quelqu’un au violon », qu’est-ce ce que cela veut dire ?

« Telle personne a été mise au violon après avoir été ou prise en flagrant délit », voilà une expression que nous entendons très souvent à Madagascar. Cette expression remonte pourtant au 13e siècle et n’est plus utilisée dans le système judiciaire actuel. Le « violon » désignait à l’époque une prison provisoire proche d’un poste de police. Harnelle Rakotobe, juriste, nous explique ce que cela veut dire dans le contexte actuel.

 

Studio Sifaka : Pouvez-vous nous expliquer ce que cela implique d’être « mis au violon » de nos jours ?

Harnelle Rakotobe : Même si l’expression « Mettre au violon » est très utilisée par la population ou même par les policiers, elle n’existe pas dans les textes et règlementation en vigueur. C’est plutôt l’équivalent de « mise en garde à vue » ou le fait de retenir une personne dans une cellule d’un poste de police ou d’un poste avancé de la gendarmerie.

 

Pour quelles raisons une personne pourrait-elle être mise en garde à vue ?

Il y a trois possibilités. Soit la personne a été prise en flagrant délit (pour vol, escroquerie, corruption, etc.), soit c’est pour ne pas s’être munie de papiers d’identité lors d’une sortie nocturne, ou encore pour avoir désobéi aux consignes des autorités (refus du port du masque, par exemple).

 

Quel est l’objectif de la mise en garde à vue d’une personne ?

Tout d’abord, c’est pour mettre fin au délit. Mais cela permet aussi d’enquêter sur la personne et de s’assurer qu’elle comparaîtra devant le tribunal. C’est aussi pour éviter que la personne fasse pression sur la victime ou d’éventuels témoins ou encore qu’elle communique avec des complices.

 

Quelle est la différence entre la mise en garde à vue et les autres formes de détention ?

Eh bien, la garde à vue est la première étape des autres formes de détention. Mais elle est facultative. Ensuite, il y a l’endroit : la personne est détenue au poste de police ou de la gendarmerie et non dans une maison de correction ou dans une prison. Enfin, la durée de la détention est limitée : 48 heures à quatre jours maximum avec l’accord des responsables du tribunal.

 

Et quels sont les aboutissements possibles à la fin de la garde à vue ?

Si c’est pour avoir désobéi à une consigne des autorités, la personne est relâchée au bout des 48 heures. Sinon cela dépend de l’enquête : s’il s’avère que la personne est innocente, elle est relâchée. Dans le cas contraire, elle est déférée au parquet. Ce sera alors au procureur de décider si elle doit être relâchée, mise en liberté provisoire ou sous mandat de dépôt.  

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