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©Victoria Borodinova
Les enfants ont un fort potentiel de créativité qu’il faut entretenir.

Entrepreneuriat, éducation financière, comptabilité pour les enfants

Généralement, l’entrepreneuriat est considéré comme un monde d’adultes ou du moins de personnes qui ont suivi des formations universitaires. Pourtant, à travers le mouvement « Our KidPreneurs », Noussyh Seheno Ranoarivony veut changer cette façon de voir, qui est quelque peu erronée. Le Studio Sifaka s’est entretenu avec elle pour en savoir plus sur cette initiative.

Studio Sifaka : Our KidPreneur ou initier les enfants et adolescents à l’entrepreneuriat, pourquoi cette initiative ?

Noussyh Seheno Ranoarivony : En fait, l’idée est partie d’un constat : les enfants ont des idées et ont aussi un énorme potentiel de créativité qui sont cependant sous-estimés. En accompagnant des enfants, moi-même étant directrice d’école primaire et préscolaire, nous avons constaté cela. Mais le problème est que nous, les adultes, nous ne les écoutons pas, pensant que ce ne sont que des enfants. D’autre part, il faut savoir que l’entrepreneuriat ne se base pas que sur tout ce qui est compétences, savoir-faire et aptitudes acquis durant les années universitaires ou dans le travail. Il y a également des éléments que l’on a acquis depuis l’enfance, à savoir : le travail sur soi, la créativité, l’éducation financière… Donc, à travers ce programme, l’idée est d’inculquer aux enfants cela avec des formations ludiques et participatives, pour que les enfants et les adolescents puissent assimiler facilement.

Entrepreneuriat, éducation financière, comptabilité… Ces disciplines semblent quelque peu techniques, comment inculquer cela aux enfants ?

D’une part, pour ce qui est de l’éducation financière, bien qu’elle doive se faire dès l’enfance, chez nous, c’est assez délaissé. Pourtant, l’éducation financière des enfants commence avec l’argent de poche et le système de tirelire. Ainsi pour l’apprentissage de cela, nous avons adapté les formations en abordant des exemples plus concrets de manière ludique. On parlera entre autres de comment dépenser son argent ou le gérer pour se faire plaisir, épargner ou participer aux charges au sein du foyer. C’est également le cas pour les parties plus techniques, à savoir le design thinking, le business model ou encore la comptabilité. Chaque séance sera plus ludique et demandera la participation de chacun. Cela permet autant de rendre les formations plus passionnantes que de permettre aux enfants d’enregistrer facilement.

À terme, l’enfant pourrait-il donc monter son projet ou créer son entreprise ?

C’est l’idée et aussi l’objectif de ce programme Our KidPreneur justement. Ce programme intègre tous les volets nécessaires pour se lancer dans l’entrepreneuriat, en commençant par la créativité, affiner ses idées, la comptabilité, le business model, le design thinking… Mais je tiens toujours à souligner que chaque formation a été travaillée de sorte à être ludique et facile à assimiler. Il y a également des formations sur le calcul des coûts, la partie commerciale ou marketing… Toutefois, à Madagascar, l’enfant ne peut gérer une entreprise ou générer des revenus. De fait, il ne pourra travailler sur son projet que sous tutorat de ses parents ou d’un tuteur. Par contre, nous faisons un suivi pour veiller à ce que ce soit réellement son idée qui soit menée, et qu’une fois adulte, il puisse prendre les rênes de son entreprise.

L’entrepreneuriat n’est-il pas trop chargé pour l’enfant en plus de son emploi du temps scolaire ?

Comme c’est avant tout une activité périscolaire, nous avons également travaillé le format de ce programme pour que les séances soient sous forme d’ateliers ludiques et participatifs. Cela permettra également de faciliter l’apprentissage, mais surtout pour que les enfants arrivent à capter et à enregistrer. Par ailleurs, lors de la mise en place de ce programme, nous avons travaillé de concert avec des coaches en entrepreneuriat, des coaches en développement personnel, des psychologues, des éducatrices spécialisées et des directeurs d’écoles. Durant cette concertation et ce travail de groupe, nous avons structuré la formation pour justement éviter que cela ne charge encore plus les enfants.

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