COVID-19 : Tous ensemble face au virus

ArticlesInterviews

©Rivo Rafidimalala.
Le Dr Rivo Rafidimalala.

A la découverte du métier de neurochirurgien avec le Dr Rivo Rafidimalala

Pour le commun des mortels, les disciplines chirurgicales forcent toujours le respect quelque part. La neurochirurgie encore plus. Madagascar compte actuellement 14 neurochirurgiens. L’un d’entre eux, le Dr Rivo Rafidimalala, travaillant au CHU Morafeno, à Toamasina nous parle de ce métier qu’il exerce par vocation.

Studio Sifaka : Au total, il faut combien d’années d’études pour être neurochirurgien ?

Dr Rivo Rafidimalala : Il faut 13 ans d’études au total, dont 8 ans de médecine générale et 5 ans de spécialisation.

Quel est votre parcours ?

J’étais à la Faculté de Médecine d’Antananarivo puis j’ai poursuivi à la faculté de médecine de Paris Descartes.

Lorsqu’on réussit au concours d’interne qualifiant, y-a-t-il de l’argent à payer pour pouvoir continuer la formation ?

Non, il n’y a rien à payer. Au contraire, après le concours on perçoit mensuellement un présalaire.

Avez-vous toujours voulu être neurochirurgien ou est-ce que cela vous-est venu au fil du temps ?

Au fond de moi, quand j’ai commencé la médecine, je voulais être neurochirurgien. Mais quand j’ai su qu’il n’y avait qu’un poste tous les 4 ans, je ne pensais pas que cela allait tomber sur mon tour. En tout cas, j’ai toujours voulu devenir chirurgien.

Quelles qualités faut-il pour être neurochirurgien ?

Je dirais, être calme et méticuleux et avoir beaucoup de sang-froid. Mais comme on le dit si bien, « un bon chirurgien est un bon médecin qui sait opérer ».

Est-ce que le nombre de neurochirurgiens à Madagascar est suffisant ?

Non, le nombre de neurochirurgiens à Madagascar est faible. Au total nous sommes 14 dont 3 professeurs. Mais, il y en a 9 en cours de spécialisation.

Quel âge a le plus jeune ?

Le plus jeune a 30 ans. Je suis le second plus jeune de l’effectif. J’en ai 33.

Combien d’interventions faites-vous par semaine en moyenne ?

En général, quand le scanner était encore opérationnel sur Tamatave, on faisait 2 à 3 interventions chirurgicales.

Comment avez-vous vécu votre première intervention ?

Stressante ! Très stressante. C’était à l’âge de 24 ans en 2012. Mais en chirurgie, on vous donne la main petit-à-petit. Au début, on s’occupe de la fermeture, puis après de l’ouverture et ainsi de suite en commençant par les pathologies dites « de routine ». Mais jusqu'à maintenant, je stresse toujours avant une intervention chirurgicale.

Avez-vous une routine qui vous est propre avant une intervention ?

Pas spécialement. En tout cas je prie avant d’entrer dans le bloc et même pendant l’opération. Cela m’aide beaucoup à me calmer et me donne plus d’assurance.

Comment vivez-vous les moments d’échec ? Est-ce que dans votre formation, on vous apprend à surmonter des interventions qui se passent mal ?

C’est très difficile. Il y a beaucoup de remise en question. Durant la formation, on nous apprend surtout à bien expliquer aux patients le « tenant et aboutissant » de toute intervention chirurgicale. En effet, « il n’y a jamais d’intervention chirurgicale sans risque et il n’y a pas de petite intervention chirurgicale ».

Qu’est-ce que vous aimez dans votre métier ?

Je suis avant tout médecin. J’aime sauver des vies. C’est une vocation pour moi.

Propos recueillis par Tolotra Andrianalizah

 

 

Pour en savoir plus sur nos activités
M'inscrire à la newsletter