Alors que les préparatifs du sommet des chefs d’État de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) s’intensifient, la passation de pouvoir entre l’ancien et le nouveau président du Comité des hauts fonctionnaires de l’organisation s’est tenue ce matin au Centre de conférence international d’Ivato. Éric Ratsimbazafy, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, a officiellement pris la présidence de ce comité. Il ambitionne de renforcer le rôle des îles de l’océan Indien au sein de la SADC.
Studio Sifaka : Quel impact positif représente, pour Madagascar, la prise de la présidence du comité des hauts fonctionnaires de la SADC ?
Éric Ratsimbazafy : Le principal avantage est que nous pouvons désormais défendre nos idées et propositions pour le développement de Madagascar et des pays membres de la SADC. Nous venons de passer deux jours à évaluer la mise en œuvre de la Stratégie régionale de développement et d’intégration (RISDP), adoptée en 2020 et valable jusqu’en 2030. Nous avons notamment travaillé sur le capital humain, le développement industriel, ainsi que sur l’intégration commerciale entre les pays membres et avec les partenaires extérieurs.
SS : Y a-t-il des dossiers spécifiques que Madagascar défend particulièrement dans ces discussions ?
ER : En tant que pays insulaire, nous militons pour être pleinement intégrés aux échanges et à la coopération régionale au sein de la SADC. Ce plaidoyer, entamé depuis les premières réunions, a déjà été entendu. Il reste maintenant à trouver les meilleures stratégies pour sa mise en œuvre.
SS : Quelles seront vos principales missions dans ce nouveau rôle ?
ER : Plus de cinquante décisions seront adoptées au cours de cette réunion. Notre responsabilité est de coordonner les travaux afin que les décisions prises se traduisent en actions concrètes, et qu’il ne s’agisse pas seulement de déclarations d’intention. La présidence malgache durera douze mois, avec un agenda chargé, notamment dans les domaines de l’industrialisation, de l’énergie et de l’élevage.
SS : Quels sont vos principaux défis, et pensez-vous atteindre vos objectifs en douze mois ?
ER : Un premier défi est déjà relevé : en vingt ans d’adhésion à la SADC, c’est la première fois que les décisions se tournent vers Madagascar et les autres îles de l’océan Indien. Cela montre que nos voix comptent désormais dans les processus décisionnels. Certes, il y a beaucoup à faire, mais nous concentrerons nos efforts sur les priorités identifiées et nous mettrons tout en œuvre pour les concrétiser au cours de l’année.
Propos recueillis par Ravo Andriantsalama