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Quelques jeunes qui se mobilisent pour que chaque enfant ait sa copie de naissance à Madagascar.

UNICEF : un enfant sur deux sans acte de naissance en Afrique

A Madagascar, lorsqu’un enfant vient au monde, il doit être inscrit dans le registre de l’état civil dans les 12 jours qui suivent la naissance auprès de la commune. Au-delà de cela, les procédures deviennent plus compliquées. L’association Enfants Antananarivo s’est engagée dans cette lutte. Objectif : accompagner et aider les enfants à avoir leur acte de naissance. Pour cela, ce sont des enfants eux-mêmes qui sensibilisent dans plusieurs fokontany et quartiers dans la capitale. Interview.

Pourquoi vous faites ces sensibilisations dans les quartiers ?

Naummyah, 14 ans : Parce que c’est le droit de chaque enfant d’avoir une acte de naissance. Si un enfant n’en a pas, c’est comme s’il n’existait pas aux yeux de l’Etat. Il ne peut pas aller à l’école, il ne peut pas avoir une carte d’identité nationale et il ne va pas pouvoir travailler plus tard.

Tania, 15 ans : Parce que nous voulons que tous les enfants aient les même droits. Les orphelins, je ne veux pas qu’ils se sentent délaissés. Et on vient chez eux pour leur dire qu’ils peuvent avoir une acte de naissance aussi. Comme cela, ils peuvent aller à l’école et passer des examens.

Qu’est-ce que vous dites aux gens et aux parents pour les convaincre ?

Nirina, 17 ans : On se présente d’abord et on leur explique ce que fait notre association. Puis, on leur dit quels sont les avantages d’avoir une acte de naissance. Il y a des avantages tant pour les enfants que pour les parents aussi, parce qu’ils peuvent bénéficier d’une aide financière de l’Etat ou d’une protection sociale, par exemple, si leurs enfants sont enregistrés à la commune. Et ensuite, on leur explique ce qui passe quand les enfants n’ont pas d'acte.   

Eddy, 18 ans : Après, on leur dit comment faire pour avoir une acte et qu’on peut les aider. Si les parents ne sont plus là, alors on s’adresse aux membres de la famille ou à leurs proches.  

Vous n’avez pas eu de difficulté à parler de ces choses-là avec des adultes ?

Tania, 15 ans : Si, au tout début, j’ai eu un peu peur. Mais je pense que les enfants aussi peuvent en parler parce qu’avant tout, cela les concerne. Il faut juste avoir le courage et le moral de le faire mais ce n’est pas très difficile.

Eddy, 18 ans : Non, moi je n’ai pas peur mais ce sont les gens qui s’étonnent parfois quand ils nous voient frapper à leur porte. Mais ils nous écoutent bien après quand on leur explique.

D’après vos expériences, pourquoi certains parents n’arrivent pas à enregistrer leur enfant à la commune dans les 12 jours qui suivent la naissance ?

Heriniaina Marie Christine, responsable de l’association : La pauvreté reste le principal obstacle mais il y a d'autres facteurs également. Ces enfants n’ayant pas d’acte de naissance sont d’un profil très varié. Il existe plusieurs obstacles : l’éloignement d’un centre de santé ou du service d’état civil, des parents qui ne sont légalement mariés et qui n’ont pas de livret de famille. Et parfois il s’agit d’un simple oubli. Dans certains fokontany aussi, cela reste un fady dans leur village de faire enregistrer un enfant âgé de moins de 3 mois. Mais c’est très rare.

En 2019, l’association Enfants Antananarivo a pu distribuer plus de 2.000 copies aux enfants moins de 18 ans dans le district d’Ambatolampy, Atsimondrano et Antanifotsy. Comme le stipule l’Article 7 et 8 de la convention internationale des droits de l’enfant : « Chaque enfant a le droit d'avoir un nom, une nationalité ». C’est le droit à l’identité.   

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