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©Zanaky ny lalana.
Dans la forêt d'Ankeniheny Zahamena, les lémuriens sont capturés et utilisés comme animaux domestiques ou comme nourriture.

Exploitations illicites dans le corridor d’Ankeniheny Zahamena : Danger pour les lémuriens

Les lémuriens, primates endémiques de Madagascar risquent de disparaitre à tout jamais, et l’Indri en premier. C’est ce qui résulte d’une étude réalisée par l’Union internationale pour la conservation de la nature, publiée au début de ce mois. Parmi les causes de cette menace figurent la fabrication de charbon, la capture des lémuriens pour attirer les touristes et l’exploitation illicite de saphir.

Dans ce dernier cas, la situation dans le corridor d’Ankeniheny Zahamena, dans la région Alaotra Mangoro est plus qu’alarmante. Des centaines de milliers de « carrières man », comme ils disent, ont défriché la forêt et ont domestiqué les lémuriens. Il y en a même qui en mangent, selon le photographe militant, Zanaky ny lalana, qui a pris quelques clichés sur les lieux. « Ils disent que la viande de lémurien a le même goût que le lapin mais plus caoutchouteux et que c’est bon », raconte-t-il. 

Le saphir

Aveuglés par le saphir, ces exploitants venant des quatre coins de l’île n’ont pas conscience de leurs actes. Les communautés locales, de leur côté, respectent la forêt car elles considèrent les lémuriens comme sacrés. Toutefois, elles ne peuvent rien face à l’ampleur de la situation. Les autorités non plus d’ailleurs.

Une urgence

« On a atteint le point de non-retour… Il ne sert à rien de protéger la forêt tant que le peuple a faim. » Le photographe Zanaky ny lalana est devenu pessimiste au sujet de la biodiversité à Madagascar. Cela fait 3 ans qu’il milite pour la survie des lémuriens et des autres espèces qui dépendent de la forêt mais rien de concret n’a été fait.

Maintenant qu’ils ont épuisé tout le saphir à Ankeniheny Zahamena, les « carrière man » ont laissé la forêt dans un piètre état pour migrer plus au nord, à Andilamena et Mananara. La crise sanitaire n’arrange pas les choses. Dans une interview du 12 juin, le Directeur général de Madagascar National Park parlait des pressions que subissent les parcs nationaux. Il disait « il est très important qu’il y ait une prise de conscience individuelle et collective sur l’importance de protéger l’environnement… Soyons tous responsables. »   

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