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Le taux de mortalité après la naissance est plus élevé chez les filles que chez les garçons.

« Femmes manquantes », celles qui n’ont pas eu la chance de vivre

Le terme « femme manquante » désigne toutes les femmes qui n’ont pas pu naître ou qu’on a laissé mourir en bas âge, parce qu’elles n’ont pas été désirées. Le ou les parent(s) ont pu faire ce choix avant la naissance (prénatal) ou après la naissance (postnatal). Comment ? Par l’avortement sélectif, l’abandon à la naissance, l’infanticide ou en négligeant l’alimentation et les soins de leurs filles. Chaque année, plus d’un million de femmes sont victimes de ces pratiques.

Subir une discrimination avant la naissance

Dans certaines cultures, on accorde plus de valeur aux garçons qu’aux filles. Pour certains, les fils représentent la lignée, l’honneur et l’avenir de la famille. Pour d’autres, les filles sont plutôt considérées comme un fardeau voire un handicap.

Parfois, ce phénomène ressort de la politique démographique d’un pays. C’est le cas de la Chine où l’on a imposé une limitation de naissance dans les années 80, la politique de l’enfant unique. Naturellement les parents préfèrent avoir un fils et investir en lui plutôt que d‘élever une fille. En Inde, la pauvreté extrême oblige souvent les parents à délaisser leur fille.

Ces choix ne sont pas sans conséquences. En Chine par exemple, un million d’hommes pourraient se trouver chaque année dans l’impossibilité de se marier, car il n’y aurait pas assez de femme !

Et dans le contexte malgache ?

A Madagascar, est-ce qu’on peut dire que les fils ont plus de valeur aux yeux de leurs parents que les filles ?

« Historiquement oui, c’est le cas. On a même un proverbe qui dit « naniry zaza ka tera-dahy », répond le sociologue Samuel Richard. « Avoir un fils garantit la transmission des terres et de la richesse dans la famille. Quoique dans certaines régions, comme chez les Antandroy par exemple, les filles ont plus de valeur quand elles sont en âge de se marier parce qu’elles peuvent rapporter de la richesse aux parents, comme de l’argent ou des zébus », toujours selon les explications du sociologue.

Na Hassi, poétesse et féministe, partage aussi son point de vue : « Effectivement, il y a un léger penchant vers le fils que la fille mais il ne faut pas généraliser. Je pense que c’est au niveau de l’héritage que cela se ressent, certaines familles ne font hériter que les garçons. A ce niveau-là, oui, on parle de discrimination. Parfois dans d’autres contextes culturels, certaines explications peuvent se défendre. »

Les femmes peuvent être victimes de diverses formes de discriminations dès leur conception jusqu’à un certain âge et ce, en dépit de l’avancée des plaidoyers sur l’équité du genre. Du chemin reste à faire.

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