Madagascar fait actuellement face à la deuxième vague de la pandémie de la covid 19. La hausse des nombres des cas et des décès a déclenché chez certains individus une manie de l’hygiène et de la propreté. Tant mieux, mais attention à la démesure !
La manie de la propreté est un trouble obsessionnel compulsif ou TOC. C’est la peur permanente d’être contaminé par des bactéries ou des virus. « Avant, je mettais le gel seulement quand je rentrais au bureau. Maintenant, c’est différent, je ne me sens pas bien quand je ne mets pas mon gel à chaque fois que je touche un poignet de porte, des billets ou objets que quelqu’un autre à déjà utilisé. Un stylo par exemple » témoigne un jeune père de famille.
« A cause de la peur excessive d’être contaminée par la covid 19, il est fort possible qu’une personne normale devienne maniaque d’hygiène » confirme la psychologue Kolo Randriamanana. Avec la situation actuelle, cette manie peut également apparaitre à la suite d’un choc, comme le fait d’avoir été contaminé ou d’avoir eu un proche contaminé. « Quand ma mère a été contaminée, j’ai eu très peur pour elle. A partir de ce moment, pour la protéger et pour me protéger moi-même, je suis devenue très stricte au niveau de l’hygiène. Limite, je suis devenue maniaque» nous confie Ravaka, jeune étudiante. « A chaque fois que quelqu’un vient chez nous, je mets du spray désinfectant partout où elle est passée, je fais la même chose pour les vêtements qui viennent d’être porté et je mets de l’eau de Javel sur les chaussures. Je désinfecte également toutes les courses avec de l’eau de javel et du Sur’eau. Et aussi fou que cela ne paraît, parfois je désinfecte le désinfectant» ajoute-t-elle en riant.
Bonne chose
« Etre maniaque de l’hygiène et de la propreté est une bonne chose lorsqu’il s’agit de se protéger. » affirme Kolo Randriamanana. Par contre lorsque la personne impose ce comportement aux autres, la manie devient alors une gêne, surtout pour son entourage.
En tout cas, la grande leçon à retenir de cette pandémie c’est l’importance d’avoir une bonne hygiène de vie. Reste à savoir si les malgaches sauraient capitaliser cette pratique même après la pandémie.