Les enfants, ces petits êtres curieux, qui posent pleins de questions, nous donnent des fils à retordre pour trouver certaines réponses. Ils existent des livres ou des contes qui apportent quelques éclaircissements à quelques mystères de la vie pour ces enfants.
Â
Des mots simples pour dénouer la complexité de la vie
« Neny o, inona no dikan’ny hoe ‘tiako ianao’ ? », « maman, ça veut dire quoi ‘je t’aime’ ? », tel est le titre du livre de Valisoa Ranaivoarilala. Dans son livre, l’auteure essaie d’illustrer comment « je t’aime » peut se manifester.  Pour répondre à cette question de mon fils, le plus important ça a été de choisir des mots simples pour lui démontrer mon amour. Je suis une maman, et j’ai gardé ça comme le fil rouge de mon histoire. En faisant recours à de mots simples, elle se rapproche du langage des enfants pour que la compréhension passe mieux. Les dessins du livre aident également à appréhender ce concept qui peut avoir plusieurs sens, totalement subjectif selon la relation entre les parents et l’enfant.
Cette question semble banal aux premiers abords, mais au fond si nous cherchons vraiment ce qu’elle veut dire, nous entrons presque dans l’abstraction. Pour lui faire comprendre des concepts abstraits, il faut déjà que l’adulte se rappelle que c’est à lui de se mettre à la hauteur de l’enfant. Pour nous, adultes, c’est avant tout se mettre à genoux ou s’asseoir près de lui et regarder autour de soi avec ses yeux, explique l’auteure. Â
Une autre vision du monde
Pour Miantsa, 13 ans, c’est à travers « Alice aux pays des merveilles », un conte philosophique de Lewis Carroll, qu’elle a appris certains aspects de la vie. Ce conte m’a montré qu’il ne faut pas faire confiance à n’importe qui dans la vie, a-t-elle confié. Face au caractère curieux et impulsif d’Alice, Miantsa a su tiré une leçon : toujours réfléchir avant d’agir et j’applique ça au quotidien.
Une enseignante en primaire dans une école privée dans la capitale confirme : « Les enfants ne donnent plus des affirmations gratuites, ils commencent à donner leurs avis avec des arguments appropriés. Ils commencent à réfléchir avant de parler. Et pour aborder la philosophie aux enfants, on part toujours d'un vécu (accident, vol, meurtre...) d'un exemple concret (les actes manqués, la violence, l'injustice), selon toujours l’enseignante.
Bien au-delà de la réflexion, initier les enfants à la philosophie les aide également à acquérir une autre vision du monde exempte de jugement mais qui est pleine de compréhension. L’enseignante nous parle alors de curiosité, l’enfant va vouloir savoir plus ; de sociabilité, il sera apte à travailler en équipe, être en cohésion de groupe ; d’indépendance, il sera capable de travailler seul, de prendre sa propre décision. Pour cette enseignante, « on n'enseigne pas la philosophie, on vit avec ».
Andrea Razafi