Ils patrouillent loin des projecteurs mais veillent à la survie de nos ressources vitales. Les officiers de police judiciaire de l’environnement traquent les pollutions invisibles, enquêtent sur les délits écologiques et tentent de protéger l’air, l’eau et la terre pour les générations futures.
Ils ne portent pas toujours d’uniforme, mais leur rôle est crucial : les officiers de police judiciaire (OPJ) de l’environnement traquent les pollueurs. Ils sont une soixantaine, éparpillés à travers Madagascar, investis d’une mission essentielle : protéger la terre, l’eau et l’air, biens communs menacés par l’industrialisation et l’insouciance humaine.
Créés par la Charte de l'environnement et officialisés par un décret en 2017, ces agents ont vu leur pouvoir renforcé par un arrêté en 2018. Leur rôle : enquêter sur les infractions environnementales. Ils agissent comme de véritables officiers de police judiciaire pour constater et instruire les délits écologiques.
Leur quotidien se partage entre le bureau d’Ampandrianomby et les descentes de terrain. Ils interviennent dès qu'une alerte de pollution est signalée ou qu'une entreprise est suspectée d'infraction. Ils peuvent également, de leur propre initiative, contrôler la conformité des activités industrielles avec les normes environnementales. « C’est à nous de vérifier si les cahiers de charges sont respectés », souligne Nicolas Andriamboavonjy.
Des enquêteurs face aux pollueurs
Les infractions sont multiples : eaux usées rejetées hors site, dépôts sauvages de déchets industriels, produits chimiques abandonnés en pleine nature. « Toute pollution de l’air, de l’eau ou du sol est une infraction environnementale », rappelle l’OPJ. Pour prouver ces délits, ces policiers utilisent des appareils portatifs capables de détecter sur place les substances nocives. En cas de doute, des prélèvements sont effectués et envoyés en laboratoire.
Leur mission s’élargit aujourd’hui avec l’arrivée d’un nouvel équipement : les testeurs de gaz d’échappement. Un outil précieux, car l’air pollué ne connaît pas de frontière. « Préserver la qualité de l’air, c’est préserver la santé de la population et l’économie nationale », explique Andriamboavonjy.
Ils ne sont que soixante pour un pays vaste comme Madagascar. Mais ces OPJ de l’environnement, discret et déterminés, incarnent une idée simple et vitale : veiller à ce que nos enfants respirent un air pur, boivent une eau saine et héritent d’une terre fertile.
Ravo Andriantsalama