Pour ne pas laisser le jazz s’endormir, étant toujours en contexte de COVID-19, Sity Rakoto, jeune voix féminine figurant parmi les références dans le monde du jazz malgache et d’ailleurs, compte apporter sa vision de la liberté et d’expression de soi, via sa musique, en misant sur la modernité de la nouvelle génération. Elle donne rendez-vous à ses fans ce soir, au No Doze. Voici son portrait.
« Le jazz est un monde de liberté et d’expression ». C’est avec assurance que Sity Rakoto ou Rakotomanga Antsanirina Stellah l’affirme. « Ce soir, je jouerai au No Doze avec le Weaver Trio. Le répertoire sera varié mais avec une touche très moderne, à notre façon nouvelle génération », ajoute-t-elle. Elle entend partager, à travers « ses jeux », sa liberté, en musique.
Outre cela, un EP (extended play) est déjà en vue avec le Trio Ranaivosoa. « C’est un partage entre nous tant humainement que musicalement. Une compo à moi s’y trouvera et chacun donnera du sien dans ce projet », nous confie-t-elle.
Alors qu’en 2019, elle a approfondi les bases du jazz au sein de l’EIJ (Ecole d’improvisation Jazz) à Rouen, Sity Rakoto projette de partir à Tours, pour poursuivre ses études en chant-jazz, au sein d’un conservatoire, l’an prochain. Cela lui permettrait, selon elle, de « vivre sa musique ».
Partage
Ayant grandi avec un père bassiste et une mère chanteuse, sa passion pour le chant a pris forme à l’âge de 11 ans. Boostée sans relâche par sa mère, elle a également pris des cours de piano et commencé à multiplier les scènes au niveau des églises.
D’après elle, le partage fait grandir en même temps que les autres. « Ma vision de chanteuse reste sur le principe que quand qu’on est musicien, on ne devrait pas s’arrêter sur les techniques vocales mais aussi approfondir la musique en général. Transmettre cela me tient à cœur ». Pour vivre sa passion encore plus fort, elle donne des cours individuels de techniques vocales et de base d’harmonie. A ses yeux, les jeunes devraient se lancer tant qu’ils le sont, en soulignant qu’on ne cesse d’apprendre dans la vie. « Les jeunes aiment la liberté et s’exprimer, qu’est-ce qu’il y a de mieux que le jazz pour le faire ? »
Travaillant de près avec des musiciens, également connus dans le monde du jazz, sa première participation au Festival Madajazzcar remonte à 2017, aux côtés de Sanda Ranaivosoa quartet. Depuis, elle a travaillé avec plusieurs musiciens de renom, comme les Weaver Trio, Harty Andriambelo etc. « Je n’ai pas juste travaillé avec des musiciens dans ce domaine, je me suis surtout fait beaucoup d’amis », précise-t-elle.
Vivre sa passion
C’est lors de ses voyages à l’étranger que Sity Rakoto a eu une nouvelle vision de la musique. « C’est tout un métier et contrairement à ce qu’on pourrait le croire, il est tout à fait possible d’en vivre et surtout de vivre de sa passion ». La musique, « c’est devenu une véritable passion et j’ai pris goût à l’apprentissage du jazz en particulier ».
Elle ne pense pas se cantonner uniquement au jazz, même si elle apprécie particulièrement ce style.  Elle d’affirmer qu’« on a tant à apprendre et c’est pour cela que je pense qu’on n’a pas à se dire que je suis juste dans tel ou tel domaine/genre, pour le moment, on me voit beaucoup dans le jazz et j’aime ça donc j’apprends et je me découvre petit à petit ».
Pour cette jeune artiste, il ne faut pas se laisser freiner. En avril dernier, en plein confinement, la COVID-19 ne l’a pas empêchée de faire un live en direct avec le Trio Ranaivosoa, via Facebook. Elle de conclure que « les réseaux sociaux servent à partager et apprécier la musique ».
Linda Karine