Scenti’Flora est une jeune entreprise née du programme PEJAA. Fabrique d’huiles essentielles, elle ambitionne un jour de devenir une parfumerie à part entière.
Rova Harinelina Ramanantsoa, 23 ans. Sarobidy Jery Felaniaina, 25 ans. Ny Faniry Ramiananarivo, 28 ans. Trois jeunes femmes unies par la passion pour la parfumerie. Une passion qui est devenue un projet d’entreprise. Voilà les noms derrière Scenti’Flora, une jeune entreprise basée à Toamasina qui fabrique des huiles essentielles et plusieurs produits dérivés.
Scenti’Flora fait partie des projets nés du programme PEJAA (promotion de l’entrepreneuriat des jeunes dans l’agriculture et l’agro-industrie) de la Banque africaine du développement à Madagascar. Le programme vise à promouvoir la création d’emplois rémunérateurs et de générer des revenus pour les jeunes dans ce secteur à travers la mise en place des conditions favorables à l’émergence et la croissance d’entreprises agricoles et agroalimentaires performantes et le financement de jeunes agripreneurs.
Focus
Rova, Sarobidy et Ny Faniry sont des agripreneurs qui ont été incubées dans le cadre du PEJAA. « Nous nous sommes rencontrées au sein du programme. Nous voulions toutes nous lancées dans la parfumerie. C’est ainsi qu’est née Scenti’Flora », raconte Rova. D’après ses explications, les jeunes sélectionnés doivent présenter un business plan au bout de l’incubation qui dure 11 mois. « Si un projet est validé, il bénéficie d’un financement de 10 000 dollars de la BAD », poursuit notre interlocutrice. Les trois jeunes ont intégrées le programme en novembre 2020 et ont réussi à valider leur projet en aout 2021. Les 10 000 dollars ont été utilisés pour mettre en place l’usine de distillation à Andasibe avec deux alambics de 2 000 litres. Après une phase d’expérimentation, Scenti’Flora a commencé à produit en décembre 2021. L’entreprise se fournit auprès d’une dizaine de producteurs locaux qui lui procurent entre autres du ravintsara, du gingembre et du citriodora, une espèce d’eucalyptus. « Nous sommes sur le marché local mais nous travaillons également avec des entreprises qui exportent. C’est difficile pour une jeune entreprise de frayer un chemin dans le marché qui est très concurrentiel », indique Rova. Â
Si le rêve de monter une parfumerie est encore loin, le trio reste focus sur leur objectif.  « Notre objectif est de mettre en place une parfumerie made in Madagascar. Mais c’est encore difficile. Cela demande beaucoup plus d’investissement. Nous sommes allées plus en amont de la chaine de valeur. Mais la parfumerie reste dans un coin de notre tête », résume-t-elle, un brin réaliste.
Tolotra Andrianalizah