Les inégalités de genre sont plus flagrantes en milieu rural entrainant des défis spécifiques pour les femmes rurales. C’est dans ce sens que la Fédération des femmes rurales a vu le jour et permet à des femmes de s’épanouir dans leurs activités paysannes.
« Nous étions dans une organisation mixte, mais les femmes ont des besoins spécifiques. C’est là qu’est née l’idée de la création d’une association propre à nous », se rappelle Hélène Razafindrasoa, la présidente la Fédération des femmes rurales (FVTM-Federasiona ny Vehivavy Tantsaha eto Madagasikara). Hantanirina Ravoniarisoa, une productrice  dans le Vakinankaratra et membre de la fédération ajoute que les femmes n’osaient pas s’exprimer librement devant les hommes. Le niveau d’éducation renforce le retrait des femmes par rapport aux hommes comme l’indique Hélène Razafindrasoa. « Le taux d’analphabétisme chez les femmes est plus élevé. Ce n’est pas de leur faute, c’est la société. Vous savez qu’on néglige l’éducation des filles. C’est une réalité ».
Accès au crédit
Hantanirina Ravoniarisoa souligne que l’association a permis aux femmes d’échanger plus librement. « On a pu identifier et mieux adresser les problèmes spécifiques aux femmes. Il y a par exemple des compétences à renforcer notamment dans les techniques de production ou la gestion de la production », explique-t-elle. Au-delà des formations, la FVTM permet à ses membres d’accéder au crédit, l’un des principaux défis des femmes car la plupart n’ont pas de bien pour garantir les prêts. L’association a ainsi développé un système de caution solidaire pour permettre aux membres d’emprunter de l’argent. « Certaines agences de microfinance nous proposent une offre dédiée sans apport avec un taux préférentiel grâce à la caution solidaire. Les membres se contrôlent entre-elles », indique Hantanirina Ravoniarisoa. Dans ce sens, la présidente de l’association indique que la FVTM informe les membres sur leurs droits, notamment en matière de propriété foncière. Une convention a étalement été signée avec une banque pour permettre aux femmes de bénéficier de taux préférentiels. « Résultat, les femmes osent plus emprunter d’argent pour développer leurs activités », souligne Hélène Razafindrasoa qui glisse dans un sourire qu’il y a moins de  risque d’impayé avec les femmes. « Les femmes sont plus sérieuses que les hommes dans l’utilisation de l’argent. C’est normal, elles sont moins téméraires. Elles ne veulent pas avoir de problème donc elles paient religieusement leurs mensualités », ajoute-t-elle.
Après plus d’une décennie d’existence, la FVTM compte plus de 7 000 membres réparties dans les 23 régions de Madagascar.
Tolotra Andrianalizah