Le mouvement appelé par la société civile n’a pas eu le résultat escompté. Manque de communication, manifestation de la démission des citoyens de la vie politique ou acceptation du processus électoral en cours ? Â
Vendredi 27 octobre. Il est 11h55 au Cite Ambatonakanga où se trouvent les locaux de plusieurs organisations de la société civile. Midi approche. Le personnel des différentes organisations se préparent pour sortir pour la manifestation annoncée quelques jours plus tôt. L’idée est de faire du bruit pendant cinq minutes à partir de 12h pour appeler les acteurs politiques à dialoguer afin d’éviter une crise électorale. Klaxon, sifflet, marmite, … Depuis plusieurs semaines, la société civile a pointé du doigt le processus électoral en cours. Mardi, elle a donc appelé les citoyens à rejoindre leur mouvement.
Midi, les membres de la société civile sortent du Cite munis de fanions aux couleurs du drapeau malgache, de sifflet et tout ce qui peut faire du bruit. Ils ont fait le tour en descendant vers Ambohijatovo pour remonter vers Antaninarenina. Les passants, visiblement pas au courant, étaient étonnés de voir la petite troupe évoluer sur le trottoir. Des éléments des forces de l’ordre ont néanmoins suivi le cortège et un barrage s’est formé rapidement au niveau de l’intersection menant vers la Haute cour constitutionnelle.
Non-évènement
Du bruit, finalement, il n’y en avait eu que sur leur passage. Apparemment, les habitants de la capitale avaient mieux à faire. Ce mouvement initié par la société civile rappelle combien il est difficile de mobiliser les citoyens à Madagascar sur les questions touchant à la vie publique. Les associations de protection de consommateur en connaissent un rayon. Fin 2021, elles avaient appelé à une manifestation à Analakely pour interpeler sur la vie chère. Une manifestation qui a tourné court faute de … manifestants.
Le non-évènement de vendredi interroge sur le poids de la société civile dans le contexte actuel. La conférence Tafa qu’elle a organisée afin de mettre en place une plateforme de dialogue avec les candidats à la présidentielle a été boudée par deux des principaux protagonistes dont le président sortant Andry Rajoelina et le candidat Siteny Randrianasoloniaiko. Lors de la première session parlementaire, les organisations de la société civile ont également transmis des propositions d’amendement aux textes électoraux. Des amendements qui n’ont été classés par les parlementaires.
Tolotra Andrianalizah