Bien que ne constituant pas une mission d'observation à proprement parler, la mission d’experts électoraux déployée par l’Union européenne lors de la dernière présidentielle avait pour but d'évaluer le processus électoral, le cadre légal et le déroulement du scrutin.
La quasi-totalité des recommandations émises par la mission d’observation électorale à l’issue de la présidentielle de 2018 sont restées sans suite. Voilà en résumé la teneur du rapport de la mission d’experts électoraux que l’Union européenne a déployée à Madagascar lors de la dernière présidentielle, selon l’ambassadrice de l’Union européenne, Isabelle Delattre Burger. Cette mission, composée de trois experts, a examiné en profondeur le cadre légal entourant les élections et a analysé le déroulement du scrutin. Leur rapport a été remis au gouvernement et au président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), un rapport qui n’a pas été rendu public.
Isabelle Delattre Burger réitère donc que les recommandations de 2018 demeurent d’actualité en vue des prochaines échéances électorales. Elle prend comme exemple la question sensible du financement des campagnes politiques. En effet, bien qu'une loi soit en place à cet égard, son application laisse à désirer et les infractions restent impunies. L’ambassadrice tient toutefois à préciser que les programmes de coopération bilatérale ne sont pas remis en question dans la mesure où, selon ses explications, l’Union européenne ne pratique pas d’aide liée. Néanmoins, elle souligne que l’appui d’un million d’euros versés par l’Union dans le basket fund peut être utilisé pour soutenir les efforts de réforme, au-delà de l’organisation proprement dite des élections qui comprend les prochaines législatives et communales. Dans ce sens, l’ambassadrice appelle à un dialogue constructif avec le gouvernement et la CENI pour discuter des recommandations. Elle espère que ces recommandations, bien que non contraignantes, seront sérieusement prises en compte.
Tolotra Andrianalizah