Lors d’un point de presse ce matin à Alarobia, l’équipe du secrétariat exécutif de la commission électorale nationale indépendante (CENI), conduite par son secrétaire exécutif Tseheno Rakotondrasoa, a apporté des précisions sur la situation des communes dépourvues de maires à l’approche des élections sénatoriales. Les communes sans élus risquent de perdre leurs droits.
Le compte à rebours est lancé pour les sénatoriales. Mais une ombre plane, douze communes n’ont toujours pas de maires. Dix sont bloquées par des contentieux électoraux, deux sont frappées par des décès tragiques : Rasazy Narindra, maire de Mangataboahangy, abattu par balles ; Toky Rakotondrazaka, maire de Talatanivolonondry, décedé récemment. Face à cette situation, la CENI se dédouane. « Si le gouvernement confirme la date du 11 décembre, ces communes perdront leurs droits. C’est la règle du jeu démocratique : il y a toujours des exclus », explique son secrétaire exécutif, Tseheno Rakotondrasoa ce matin à Alarobia.
Le discours est clair, la CENI propose, le gouvernement dispose. « Nous n’échappons pas à la loi. Nous formulons des propositions, mais c’est à l’exécutif de trancher », insiste Rakotondrasoa. À ses yeux, il ne s’agit pas d’une crise majeure. « Techniquement, c’est comme lors des présidentielles ou des législatives. Avec le gel de la liste électorale, certains citoyens sont toujours laissés de côté », poursuit le secrétaire exécutif.
Validé
Mais le temps presse. Pour que la date du 11 décembre tienne, les décrets électoraux doivent sortir avant le 9 septembre : convocation des électeurs, fixation de la date, organisation du scrutin. Passé ce délai, tout s’écroule. Dernière précision : même si l’État nommait des présidents de délégation spéciale dans ces communes vacantes, cela ne changerait rien. « Les PDS ne peuvent pas voter. Ils ne sont pas issus du suffrage universel », tranche Soava Andriamarotafika, rapporteur général de la CENI.
Le bout du tunnel pourrait cependant venir plus vite que possible car hier, dans une décision publiée sur son site officiel, la Haute cour constitutionnelle (HCC) annonce que « les prochaines élections sénatoriales peuvent se tenir le 11 décembre 2025, conformément au calendrier proposé par la CENI. »
Ainsi, douze communes sont suspendues à la décision du gouvernement. Une poignée de localités sans élus qui rappellent une réalité crue : la démocratie malgache, souvent, se construit avec des manques.
Ravo Andriantsalama