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Beaucoup de jeunes s'intéressent au kabary.

Kabary : Les jeunes s’intéressent aussi à l’art du discours

De plus en plus de jeunes s’intéressent au Kabary. Selon eux, cet art pousse la société à avoir un esprit critique sur ce qui se passe autour d’elle et à le transformer en « beau ».

Cet engouement varie selon les localités selon la présidente de la FI.MPI.MA (association des orateurs malgaches), Hanitra Andriamboavonjy, mais à Antananarivo, par exemple, 2/3 des apprentis orateurs ont moins de 30 ans. Les membres de la FI.MPI.MA se sont aussi rajeunis.

Heriniaina a la trentaine, il fait du Kabary depuis l’âge de 16 ans. « Au début, je voulais juste apprendre les proverbes pour pouvoir passer mon Bac. J’ai entendu que le Kabary était le moyen le plus efficace pour y parvenir, mais une fois dedans, j’ai pris conscience que c’était plus que cela, que le Kabary renfermait aussi de la sagesse et des valeurs qui sont chères aux Malgaches», avoue-t-il.

Voary a été attirée par l’art du discours à l’église, en voulant contribuer à la vie de son association. C’est en participant à différents événements qu’elle y a pris goût et conscience de sa valeur. Selon l’oratrice, cela dépend aussi de l’endroit où l’on habite. « Moi, par exemple, je viens d’Antehiroka. Chez nous, le Kabary tient vraiment une place importante, que ce soit pour les événements heureux ou malheureux », explique-t-elle.

Les effets du temps sur le kabary

Cet art oratoire est quelque chose de vivant qui évolue en son temps. Cette question a été discutée lors de l’ouverture de cette semaine du Kabary. « Les participants ont vu que ce dernier dépendait de l’endroit, du public et du temps de parole. Néanmoins, il reste enraciné dans les valeurs malgaches. C’est d’ailleurs pour cela qu’il y a un apprentissage et des séances de partages », selon Hanitra Andriamboavonjy.   

Mais la vie n’est pas totalement rose pour le Kabary qui a perdu de sa valeur à cause de sa vulgarisation et l’apparition des nouvelles technologies. « Il y a des orateurs qui ont réduit cet art à du business ou à du superflu. C’est pour cela que nous nous sommes concentrés sur le fond durant cette semaine du Kabary », développe la présidente de la FI.MPI.MA.  

Le Kabary, qui s’invite aujourd’hui dans les réseaux sociaux, réunit de nombreux adeptes dans tout Madagascar et s’exporte dans les autres pays comme la France ou la Norvège. Selon Hanitra Andriamboavonjy, c’est un signe de patriotisme et une façon de promouvoir la langue malgache : « Izay tia ny tenindrazany, tia ny tanindrazany. »

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