Montée sur le trône en 1879 encore enfant, la Reine Binao dirige le Royaume sakalava du Nord-Ouest de Madagascar avec une intelligence politique. Confrontée à la pression des Merina, puis à l’arrivée des colons français, elle réussit à conserver son statut de souveraine grâce à de fi nes alliances régionales. Elle fait preuve d’une grande capacité d’adaptation face aux bouleversements politiques. Elle incarne une forme de pouvoir local féminin dans un contexte de domination coloniale. Admirée pour sa dignité et sa force, Binao reste l’un des rares exemples de souveraineté féminine maintenue pendant la colonisation. Son nom évoque encore aujourd’hui la mémoire d’une royauté indépendante et respectée.
Répondre aux besoins en termes compétences et capacités dans les metiers de l’Eau à Madagascar en renforçant l’existant et en développant les ressources éducatives nécessaires, tel est l’objectif du Projet DÉFI EAU ou développement de formations professionnelles collaboratives sur les métiers de l’eau. Où en est le projet aujourd’hui ? Nantenaina Rakotoarimanana, Responsable Communication auprès de l’ONG Ran’Eau et du projet DÉFI EAU apporte plus d’informations sur ce projet.Â
Hamaly ny filà na amin'ny fampivoarana ny traikefa eo amin'ny fahaiza-manao sy fahafaha-manao manodidina ny asa eo amin'ny sehatry ny rano eto Madagasikara, amin'ny alalan'ny fanamafisana ny tolotra fampiofanana efa misy sy famolavolana fampiofanana, io no tanjon'ny projet DEFI EAU, na "developpement de formations professionnelles collaboratives sur les métiers de l'eau". Aiza ho aiza ny fanatanterahana ny tetik'asa amin'izao fotoana ? Mitondra fanampim-panazavana ny Tompon'Andraikitry ny serasera eo anivon'ny ONG Ran'Eau sy ny tetikasa.Â
Le temple du rugby d’Andohatapenaka a été le théâtre d'un spectacle de technique et de jeu de haut niveau hier, lors de la finale du championnat de rugby à XV masculin. Au terme d’un match renversant, le FTM Manjakaray a décroché son deuxième titre consécutif en battant le COSFA sur le score serré de 34 à 31.
Le Fikambanan’ny tanoran’i Manjakaray (FTM) Manjakaray a récidivé en remportant une nouvelle fois le championnat national de rugby à XV hier au Stade Makis Andohatapenaka face aux militaires du Club Omnisport des Forces Armées (COSFA). Surnommé "Dakar", le FTM s'adjuge ainsi un deuxième sacre consécutif après sa victoire de l’année précédente face au même adversaire, avec un score identique de 34 à 31. Malmenés par les "rouges" du COSFA durant les quarante premières minutes, les "bleus" de Manjakaray ont su réagir et ont finalement pris le dessus dans un match très disputé.
Les militaires ont dominé la première période de la tête et des épaules. Malgré une pénalité transformée en début de match par le FTM, les joueurs du COSFA ont su répondre et ont rapidement pris l’ascendant sur la rencontre. La première mi-temps s’est achevée sur le score de 31 à 18 en faveur des militaires.
Deux périodes, deux physionomies
Dès le début de la seconde période, les joueurs de Dakar ont mis une pression intense dans le camp du COSFA. Il ne leur a fallu que deux minutes pour revenir à 21-31. Les militaires n’ont marqué aucun point durant cette deuxième période, tandis que Manjakaray a été réduit à quatorze puis à treize joueurs après deux cartons rouges. Ils sont même revenus à égalité (31-31) à la soixante-et-unième minute grâce à un essai.
Après avoir mené dès la cinquième minute de la première période, le FTM a repris l’avantage à cinq minutes de la fin du match, portant le score à 34-31 en sa faveur. Les hommes en rouge n’ont pas réussi à réagir, et c’est sur ce score que la rencontre s’est achevée. Les réactions étaient contrastées à la fin du match entre les staffs et les dirigeants des deux équipes. Le président du FTM affichait un large sourire et s’est déclaré fier de son équipe. Le manager du COSFA, quant à lui, n’a pas caché sa déception, pointant du doigt le non-respect des consignes par ses joueurs.
Ravo Andriantsalama
Malgré des relations bilatérales apparemment sereines, un désaccord persiste entre Madagascar et la France sur des dossiers sensibles tels que la restitution des îles Éparses et une potentielle coopération bilatérale pour l'exploitation des minerais stratégiques et des terres rares. Les positions des deux nations divergent nettement sur ces deux points.
« Madagascar n’a jamais cessé de réclamer la restitution de ses îles. Il n’existe aucun accord de coopération entre notre pays et la France concernant les minerais stratégiques et les terres rares », a déclaré la ministre des Affaires étrangères (MAE), Rasata Rafaravavitafika, ce matin lors de la présentation du bilan de la visite d’État du président français Emmanuel Macron et du sommet de la Commission de l’océan Indien (COI) qui s'est tenue dans les locaux du MAE à Anosy. Ces propos marquent une claire opposition de la Grande Île face aux ambitions françaises sur ces questions d'actualité : la problématique des îles Éparses et la volonté exprimée par la France d'établir un partenariat bilatéral pour la valorisation des minerais stratégiques et des terres rares.
En effet, lors de leur rencontre au palais d’Iavoloha la semaine précédente, le chef de l’État français avait affirmé : « Nous sommes convaincus de la possibilité d'un partenariat dans le domaine des terres rares et des minerais stratégiques. Nous pouvons développer des filières pour les valoriser. » En réponse, la cheffe de la diplomatie malgache a clarifié qu'il s'agissait uniquement d'un souhait, soulignant l'absence de concrétisation et de coopération actuelle dans ce secteur entre les deux pays. « L’État français, par la voix de son président, a simplement exprimé un désir. Cette question n'était d'ailleurs pas à l'ordre du jour de la rencontre entre les deux chefs d’État. L'expression d'un souhait ne saurait signifier l'existence d'un partenariat entre nos deux nations », a insisté la ministre ce matin.
Souveraineté
Concernant les îles Éparses, Madagascar et la France maintiennent également un désaccord sur la question de la souveraineté. Emmanuel Macron privilégie une cogestion, tandis que la partie malgache continue de plaider pour une restitution pure et simple. Lors de sa visite au centre Akamasoa Andralanitra jeudi dernier, le président français avait déclaré qu'il était possible de « les gérer ensemble, dans un esprit de bonne intelligence. Ces îles Éparses ne doivent pas être un sujet de discorde entre Madagascar et la France. » Interrogée sur ce point ce matin à Anosy, Rasata Rafaravavitafika a affirmé que la Grande Île n'a jamais renoncé à sa demande de restitution de ces îles. Selon elle, « la résolution 1514 des Nations unies stipule clairement que toutes les terres incluses dans le territoire national de chaque pays colonisé ayant accédé à l’indépendance doivent être restituées. Madagascar n’a jamais cessé de demander la restitution de ses îles. »
Pour rappel, le différend entre les deux pays au sujet de ces îles porte essentiellement sur la question de la souveraineté. Mercredi dernier, lors de son entretien avec son homologue français, le président Andry Rajoelina avait annoncé la tenue d'une deuxième session de la commission mixte. Selon ses termes, « Madagascar et la France sont déterminés à travailler ensemble pour trouver une solution à cette question. Nous avons d'ailleurs convenu d'un commun accord de la tenue de la deuxième session de la commission mixte bilatérale entre nos deux pays le 30 juin prochain à Paris. »
Ravo Andriantsalama
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Les discussions vont reprendre. Passé en filigrane depuis plusieurs années, l’affaire de la restitution des petites îles au tour de Madagascar, communément appelés îles éparses refait surface.
Le président Andry Rajoelina, dans son discours au palais d’Iavoloha lors de la visite d’Etat du président français Emmanuel Macron, le mercredi 23 avril 2025, annonce que la commission mixte paritaire va bientôt se réunir. Selon lui, « Madagascar et la France sont résolus à travailler et à trouver ensemble une solution sur la question. D’ailleurs, nous avons décidés d’un commun accord la tenue de la deuxième session de la commission mixte bilatérale entre les deux pays le 30 juin prochain à Paris. »
De son côté, interrogé par un média français, le président Emmanuel Macron a réitéré sa proposition de cogestion des îles. Il a déclaré que l'idée est de "les gérer ensemble, en bonne intelligence" et que "ces Îles Éparses ne doivent pas être un sujet de différend entre Madagascar et la France". Selon lui, la commission mixte représente "la bonne solution pour décider ensemble et de manière respectueuse de la gestion de ces îles », comme il l'a exprimé lors de sa visite au centre Akamasoa le jeudi 24 avril 2025.
Enjeux stratégiques
Bien que la commission mixte ait été créée en 2019, les revendications de Madagascar concernant la souveraineté de ces îles ont commencé bien avant, par des voies officieuses.
Dans l'éventualité de cette deuxième réunion, il est peu probable qu'une décision définitive soit prise, compte tenu des enjeux stratégiques que représentent ces îles pour les deux nations. Madagascar met en avant sa légitimité géographique. Cependant, la France attache également une grande importance au maintien de sa souveraineté sur ces îles. Françoise Vergès, historienne et politologue française déclare lors de son passage sur une chaine de télévision française hier qu’il faut que l’hexagone garde la mainmise sur cette zone afin de rester le deuxième plus grand domaine maritime du monde.
Ainsi, aucune des deux parties ne devrait céder facilement, ce qui laisse penser qu'une résolution finale des discussions pourrait ne pas émerger de cette deuxième session.
Ravo Andriantsalama
Signature de plusieurs accords stratégiques dans le cadre de la visite d’État d’Emmanuel Macron à Madagascar, couvrant des secteurs clés du développement. En effet, le président français n’est pas venu les mains vides, plusieurs dizaines de millions d’euro ont été mise sur la table dans le cadre de six signatures de conventions et de coopération dont une double convention entre la grande île et l’hexagone.
Atterrissant en terre malgache vers 10 heures 30 du matin, la délégation française, menée par le couple présidentielle s’est directement rendu au palais d’Iavoloha pour un entretien avec le président malgache. A son arrivé au palais d’Etat, Emmanuel Macron a scellé aux côtés des autorités malgaches une série d’accords majeurs dans l’objectif de renforcer la coopération entre les deux pays dans une dynamique de développement durable.
Les jardins du palais d’Iavoloha ont été, ce mercredi, le théâtre d’une séquence diplomatique forte. À l’issue d’une réunion entre les deux chefs d’État, plusieurs conventions ont été signées dans les domaines de l’énergie, de l’éducation, de l’agriculture, des finances publiques et du volontariat international. Des partenariats chiffrés à plusieurs dizaines de millions d’euros.
Côté énergie, Madagascar franchit un cap avec la signature de l’avenant numéro trois entre le ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures (MEH) et le consortium CGHV. Cet avenant concerne la concession de la future centrale hydroélectrique de Volobe (120 MW) sur la rivière Ivondro. Il officialise également l’entrée d’électricité de France (EDF) dans le projet, qui en assurera la conception, la construction, l’exploitation et le transfert.
Dans le secteur de l’éducation, deux conventions ont été signées entre le ministère de l’Éducation nationale et la partie française dans le cadre du Fonds commun pour l’éducation. Ce soutien financier se chiffre à 25 millions d’euros sous forme de subventions.
L’agriculture n’a pas été en reste avec la signature de l’accord sur la deuxième phase du PAPAM (Projet d’Amélioration de la Production Agricole à Madagascar), financé à hauteur de 20 millions d’euros, dont 15 millions en prêt concessionnel et 5 millions en don.
Priorités
Parmi les autres annonces majeures figure l’implantation d’un bureau d’Expertise France à Madagascar, grâce à une convention signée avec le ministère malgache des Affaires étrangères. Ce bureau aura pour mission d’accompagner les réformes publiques, notamment la modernisation des finances. Il pilotera également deux projets phares dont un programme d’électrification rurale d’une valeur de 33,2 millions d’euros, et un appui à la promotion de l’agriculture pour 40 millions d’euros.
Le ministère et l’Agence Française de Développement (AFD) ont de leur côté conclu un protocole d’entente visant à bâtir un partenariat stratégique autour de l’investissement solidaire et durable.
En parallèle, un accord sur le volontariat international d’échange et de solidarité a été signé entre le ministère de la Communication et de la Culture et le ministère français délégué auprès du ministre de l’Europe, pour favoriser l’engagement des jeunes des deux pays.
Cette série d'accords marque une intensification sans précédent de la coopération franco-malgache, axée sur un développement inclusif, durable et mutuellement bénéfique. La question qui subsiste est d’en savoir plus sur les impacts réels de ces conventions sur le quotidien des malgaches.
Ravo Andriantsalama
Double victoire, double fierté pour le rugby malgache. Les Makis U18 ont brillé lors du tournoi de l'Association de Rugby de l'Océan Indien (AROI) de rugby à 7, qui s'est déroulé les dimanche 21 et lundi 22 avril au stade Maki Andohatapenaka à Antananarivo.
Expéditifs. C’est le terme le plus approprié pour qualifier les victoires des équipes nationales de rugby à VII U18 lors du tournoi de l’association de rugby de l’océan Indien (AROI) le week-end au temple du rugby malgache à Andohatapenaka.
Tant chez les filles que chez les garçons, Madagascar a dominé avec éclat les équipes venues de La Réunion, Mayotte et Maurice. Les Makis garçons n'ont laissé aucune chance à leurs adversaires réunionnais en s'imposant 25 à 5 en finale. La finale féminine a été une véritable démonstration de force avec une victoire écrasante de 24 à 0 contre La Réunion.
Halavao Olivine, jeune joueuse de 17 ans originaire de Tuléar (ligue Atsimo Andrefana, club Tsimiroro), a partagé ses impressions après la victoire. Selon elle, « On avait vraiment peur pendant le match, mais on ne l'a pas montré à nos adversaires. Ce qu'on leur a montré, c'est notre détermination, du début jusqu'à la fin. » Au-delà de la compétition sportive, cet événement revêtait une dimension symbolique particulière, notamment avec la présence de la Commission de l'Océan Indien (COI) cette semaine à Madagascar.
Marcel Rakotomalala, président de Malagasy Rugby, a souligné l'importance de ce tournoi : « La compétition que nous accueillons est vraiment importante, à l’occasion du sommet de la COI qui se tient à Madagascar. Ce championnat de l’Océan Indien, c'est une ouverture officielle de la COI, que le Malagasy Rugby accueille à Madagascar. »
Pour compléter le classement général, l'île Maurice a réalisé un doublé en remportant la troisième place dans les deux catégories, en battant Mayotte sur les deux matchs de la petite finale (10 à 7 chez les filles et 26 à 7 chez les garçons). Pour rappel, l'année dernière, les Makis avaient perdu de peu, tandis que les Ladies Makis avaient décroché la médaille d'or.
Ravo Andriantsalama
Tous les aspects, ou presque, des problèmes liés à l’eau et à l’accès à l’eau potable à Madagascar seront débattus lors de la semaine nationale de l’eau, qui se déroule au stade Baréa Mahamasina dès aujourd’hui et jusqu’à la fin de la semaine. Lors de l’ouverture de cet événement, le ministre en charge de l’eau a annoncé que les travaux de réhabilitation de l’approvisionnement en eau débuteront vendredi.
« À Madagascar, plus de 40% de la population n’a toujours pas accès à l’eau potable, ce qui constitue un risque sanitaire important, surtout pour les enfants. » Ce sont les mots de Christine Jaulmes, représentante de l’Unicef à Madagascar, pour lancer la semaine nationale de l’eau au stade Barea Mahamasina ce matin. En effet, le problème de l’eau, en particulier sa distribution, demeure un défi majeur pour les autorités malgaches. De son côté, la maire de la capitale, Harilala Ramanantsoa, a lancé un appel aux responsables de l’eau concernant la situation de la population d’Antananarivo. Selon elle, « il n’est pas juste que des citoyens n’aient pas accès à l’eau potable. Il est de notre responsabilité collective de garantir cet accès à la population. Antananarivo a besoin d’eau potable pour chaque foyer. »
En réponse, le ministre de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, Lalaina Andrianamelasoa, a déclaré dans son discours être conscient du problème, l’ayant lui-même vécu pendant plus de vingt ans. « Il est vrai qu'il y a encore beaucoup de problèmes. La principale raison est le manque d'infrastructures ou leur détérioration. Il y a aussi ces infrastructures qui ne sont pas entretenues. Lorsque l'eau n'est pas entretenue, cela devient un problème effrayant », a-t-il souligné.
Dialogue
Il a également annoncé que les travaux de réhabilitation du système d’eau de la capitale commenceront prochainement. Le président de la République lui-même posera la première pierre de ces travaux dès ce vendredi, troisième jour de la semaine de l’eau. « Nous allons commencer les travaux de réparation de l'approvisionnement en eau d'Antananarivo. Mais pas seulement ici à Antananarivo, mais dans toutes les grandes villes. Il y a des travaux qui sont déjà en cours là -bas, et il y a ceux qui vont commencer, comme à Nosy Be, Antsiranana, Mahajanga, Toamasina, Fianarantsoa et Tsiroanomandidy », a-t-il poursuivi.
En attendant des solutions durables, la semaine nationale de l’eau est lancée. Pendant trois jours à compter d’aujourd’hui, plus de quatre-vingt-dix stands sont installés au stade Barea Mahamasina pour mettre en lumière les défis liés à l’accès à l’eau. Mais au-delà de la sensibilisation, c’est la gestion de cette ressource qui est au cœur des débats, dans un pays qui dispose d’eau mais qui peine à l’acheminer jusqu’à ses citoyens.
Un dialogue est attendu tout au long de cette semaine, afin de passer d’une gestion de crise à une véritable stratégie nationale. La révision du code de l’eau, le développement du plan sectoriel et la coordination des acteurs restent des attentes fortes des partenaires.
Ravo Andriantsalama
Le Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI) a officiellement installé son nouveau président hier. Jean Louis Andriamifidy, ancien directeur général du Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco), hérite d'un défi de taille : la mise en œuvre de la nouvelle Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption (SNLCC).
Nommé par le Président de la République et confirmé en Conseil des ministres la semaine dernière, Jean Louis Andriamifidy a clairement affiché sa priorité : concrétiser les actions stratégiques prévues par la  stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC). Dans son discours d'investiture, il a appelé à la contribution de tous les acteurs pour progresser collectivement dans cette lutte cruciale. « Je suis convaincu que si nous unissons nos efforts, nous pourrons surmonter les défis de la lutte contre la corruption, y compris le manque de budget ou d’infrastructures. Concernant la mise en œuvre de la 3ème SNLCC, les plans d’action existent déjà . Il nous incombe, en tant que responsables, de déployer tous les efforts nécessaires pour y parvenir », a-t-il déclaré.
Le CSI jouera un rôle central dans la concrétisation de cette stratégie. Il sera notamment responsable de l’examen, de l’approbation et de la publication des rapports annuels. De plus, il assurera le suivi et l’évaluation de la SNLCC. Le nouveau président dirigera également un comité de pilotage, co-présidé par la Primature. Le mandat du nouveau président du CSI est de trois ans, renouvelable une fois. Pour rappel, la SNLCC s’articule autour de trois objectifs majeurs : la lutte contre l’impunité, la promotion d’une culture anticorruption et le renforcement de la protection des lanceurs d’alertes.
Pour la société civile, qui est aussi un acteur majeur dans la lutte contre la corruption, l’urgence est de structurer le suivi de cette stratégie. Tsimihipa Andriamazavarivo, coordinateur de l’ONG Tolotsoa, souligne « qu’un comité de suivi de la réalisation de la SNLCC est prévu et sera dirigé conjointement par le président du CSI et la Primature. La première étape cruciale est donc l’élaboration de cette structure. Nous sommes déjà en avril, alors que la SNLCC a été validée en janvier. C’est pourquoi il est primordial de mettre en place tous les détails nécessaires à sa mise en œuvre. »
Ravo Andriantsalama
Hier, Christian Paul Andriamahavory et Didier Alban Razafindralambo ont prêté serment à la Cour Suprême d'Anosy. Le premier occupe désormais le poste de Procureur Général près la Cour Suprême (PGCS), tandis que le second est le nouveau Procureur Général près la Cour d’Appel (PGCA). Ces deux magistrats de premier grade sont entrés en fonction immédiatement après la cérémonie. Dans leurs allocutions respectives, ils ont tous deux insisté sur la nécessité de lutter contre la corruption au sein du système judiciaire et de restaurer la crédibilité de la justice auprès de la population. Pour atteindre cet objectif, ils ont souligné la nécessité de combattre les rabatteurs, considérés comme une des principales sources de corruption dans les cours et tribunaux.
À l'issue de son installation, le PGCA a mis l'accent sur le règlement des litiges fonciers. Selon ses propos, « une brigade spécialisée a d’ores et déjà été mise en place pour traiter les plaintes relatives à la corruption dans les affaires foncières. Nous travaillons en étroite collaboration avec les responsables, en recensant les cas et en adoptant les mesures appropriées. »
Pour Christian Paul Andriamahavory, la priorité sera d’accélérer le traitement des affaires en cours et d’améliorer la qualité du service rendu par la justice. Il a également appelé ses collaborateurs de la Cour à unir leurs efforts pour le bien de la justice. Quant au Procureur Général de la Cour d’Appel, il s'est déclaré prêt à redorer l'image de la justice afin de reconquérir la confiance du public. Il a également préconisé une politique pénale plus rigoureuse dans la perspective d’un renouveau de la justice.
Concernant cette politique pénale, Didier Alban Razafindralambo a annoncé des solutions à la surpopulation carcérale qui affecte la majorité des prisons du pays. Selon lui, la meilleure approche consiste à se référer au ratio condamnés/prévenus prévu par la politique pénale actuelle. Cependant, l’objectif fixé, qui est de ramener ce ratio à 70/30, représente un défi considérable. Les chiffres en témoignent, puisqu'il a été affirmé lors de l’audience solennelle de rentrée judiciaire 2025, que l’année dernière, 59 % des personnes détenues dans les prisons avaient été jugées.
Ravo Andriantsalama
Suite aux décisions du président des États-Unis concernant l’augmentation des tarifs douaniers, le Canada se présente comme une perspective intéressante pour le commerce international malgache. La mission économique et commerciale au Canada pourrait servir de pont pour permettre aux entreprises malgaches d’intégrer le marché canadien, qui demeure actuellement ouvert.
« Avec les temps qui courent, il faut diversifier ses partenaires », a déclaré Faly Ramakavelo, représentant de l’université Vatel, lors de la cérémonie de lancement officiel de la Mission Économique et Commerciale au Canada (MECC) 2025 à Ankorondrano ce matin. Cette phrase sonne comme un avertissement pour les entreprises malgaches engagées dans le commerce international, en particulier après les décisions de l’administration Trump d’augmenter les taxes et droits de douane pour plusieurs pays à travers le monde. Les entrepreneurs malgaches, tout comme l’État, sont actuellement mobilisés afin de trouver une issue et de pouvoir poursuivre leurs activités commerciales en Amérique du Nord.
Dans cette optique, le Canada pourrait représenter une alternative potentiellement favorable pour ces entrepreneurs et leurs entreprises. La Chambre de Commerce et de Coopération Canada-Madagascar (CanCham), à travers la MECC, offre une perspective à la Grande Île. En effet, cette mission vise à promouvoir les produits malgaches par le biais de l’exportation vers le Canada. Du 28 avril au 10 mai prochains, 13 entreprises privées se rendront à Toronto et à Montréal, avec des passages prévus dans plusieurs autres villes canadiennes, dans le but de conquérir le marché nord-américain.
Durant leur séjour, ces entreprises visiteront des entreprises et des institutions canadiennes de référence pour des études comparatives et du réseautage. Elles participeront également à des événements pour promouvoir Madagascar comme destination d’affaires et d’investissement. Point culminant de ce voyage, cette délégation participera au Salon international de l’alimentation à Toronto du 29 avril au 1er mai.
Perspectives
Le Canada représente l’un des plus grands marchés mondiaux, et les taxes douanières y sont nettement moins élevées qu’aux États-Unis. Selon le directeur général du commerce au sein du ministère de l’Industrialisation et du Commerce, Isidore Razanakoto, « Madagascar fait partie de l’Organisation mondiale du commerce, et les règles douanières sont globalement les mêmes pour tous les pays. Pour le Canada, les taxes varient selon les types de produits, mais en général, elles se situent entre 5 % et 25 %, ce qui reste raisonnable. » Il est important de rappeler que, selon les nouveaux tarifs douaniers américains, certains produits en provenance de Madagascar vers les États-Unis devront s’acquitter des droits de douane de 47 %.
Outre le Canada, la Grande Île espère également d’autres solutions pour surmonter l’impasse causée par la décision américaine. Le DG du commerce explique que l’État malgache n’a cessé de rechercher des solutions depuis l’annonce de cette décision. Avec le sursis de quatre-vingt-dix jours accordé par Donald Trump avant l’application des nouveaux taux, l’administration Rajoelina peut explorer d’autres stratégies pour parvenir à un accord. « Plusieurs solutions ont déjà été débattues. Elles portent sur le dialogue, la révision des tarifs douaniers pour les échanges commerciaux internationaux et le renforcement des coopérations commerciales à l’échelle internationale, et surtout avec les États-Unis », a-t-il souligné.
Ravo Andriantsalama
Comment s'assurer que l'exécution du budget de l'État améliore réellement le quotidien de la population ? C'est la question à laquelle des OSC tentent de répondre dans leur rôle de suivi de l’exécution budgétaire. Dans cette optique, ces organisations ont bénéficié d'une formation de trois jours, animée par des techniciens de l'International Budget Partnership (IPB).
Un budget bien rédigé ne suffit pas à transformer la vie des citoyens. Son exécution effective est primordiale. À Madagascar, la société civile exprime une inquiétude croissante face au décalage entre les décisions budgétaires et leurs impacts tangibles sur le quotidien de la population. Pour pallier cette situation, des organisations malgaches collaborent avec l’International Budget Partnership (IBP), un organisme international œuvrant pour la transparence budgétaire dans divers pays.
Dans ce contexte, une formation axée sur l’exécution budgétaire s’est récemment déroulée au Carlton Anosy. L’objectif principal étant de renforcer le plaidoyer en faveur d’une budgétisation ouverte et d’une participation citoyenne. Cette initiative met l'accent sur la phase cruciale de la mise en œuvre effective du budget ou l’exécution budgétaire, souvent éclipsée par les étapes de sa conception ou de son adoption par le parlement.
Pourtant, la réalité de l'exécution budgétaire soulève des interrogations. Selon Harijaona Andriamoraniaina, directeur exécutif de Msis Tatao, participant à la formation, « Une loi de finances bien pensée peut rapidement perdre sa pertinence si elle est ensuite modifiée sans une consultation appropriée. » Il souligne ce qui s’est produit avec la loi de finances initiale, qui, malgré des promesses, notamment dans le secteur de l’éducation, a subi une rectification budgétaire aux conséquences importantes.
Recommandations                                          Â
Le directeur exécutif précise également que « durant les trois à six premiers mois de l’année, l’exécution budgétaire demeure très faible. Actuellement, les dépenses de fonctionnement sont principalement engagées. Depuis plusieurs années, le budget alloué à la JIRAMA a été revu à la hausse, entraînant des réductions dans d’autres secteurs. Paradoxalement, les coupures d’eau et d’électricité persistent. Cela illustre clairement la nécessité d’améliorer les méthodes de mise en œuvre, car les décisions prises ne se traduisent pas encore par un impact visible sur le terrain. »
Face à des recettes insuffisantes pour couvrir les priorités établies, l’État se retrouve contraint de faire des choix difficiles. D’où l’appel à initier sans tarder les discussions concernant les priorités du budget 2026. À cet égard, l’exemple du Bénin a été évoqué, mettant en lumière des progrès possibles lorsque les recommandations sont réellement prises en compte. Depuis 2017, ce pays a considérablement progressé en matière de transparence budgétaire. « À l’époque, son score était comparable au nôtre. En suivant les recommandations de l’IBP, il a atteint aujourd’hui une note de 79 sur 100. Madagascar, quant à elle, est passée de 40 à 35. Là -bas, les budgets sont mieux exécutés, et cela se reflète dans la vie quotidienne des citoyens », illustre Djibril Badiane, chef de programmes au sein d’IBP.
Après les trois jours de formation, ces organisations de la société civile vont se pencher sur d’autres séries d’enquêtes. Des recommandations seront ensuite formulés à l’attention du pouvoir exécutif afin de rendre plus transparente et plus responsable le budget mais aussi pour plus de participation citoyenne dans l’exécution du budget. Harijaona Andriamoraniaina avance néanmoins que Madagascar semble encore hésiter à intégrer pleinement les recommandations formulées depuis des années, entraînant une application lente, voire inefficace, du budget.
Ravo Andriantsalama
Projet Manehoa : Studio Sifaka entame le programme de stage pour les animateurs de ses stations partenaires
Dans le cadre de sa mission visant à améliorer le paysage médiatique malgache, Studio Sifaka a entamé le programme d’accueil d’animateurs stagiaires issus de ses stations partenaires.. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet Manehoa, mené en partenariat avec Internews Madagascar.
Ce programme de renforcement de capacités a débuté au mois de mars dernier, avec l’accueil de deux animateurs stagiaires, venus de Radio Ravinala Mananjary et Mi Radio Antsirabe. Chaque session accueille deux animateurs pour une durée d’une semaine, selon un système de vagues successives.
Cette semaine, Studio Sifaka accueille deux animateurs : Georgino Velonkasy de la radio Rotsy FM de Nosy Be Hell-Ville et Hobilalaina Nicole Bernard de la radio AVEC Ihorombe. Ils bénéficieront à leur tour d’une semaine de pratique avant de retourner dans leurs stations respectives.
Concrètement, ce stage permettra aux participants de s’exercer à la préparation d’émissions radio (choix des sujets, recherche d’invités, etc.), aux techniques de présentation et de communication, à la gestion du temps d’antenne, à l’utilisation des équipements techniques (microphones, logiciels de montage…), ainsi qu’à la création de contenus engageants pour leur audience. Les stagiaires collaboreront avec les animateurs de Studio Sifaka à la préparation et à l’animation de l’émission « Feon’ny tanora maroloko ». Ils participeront également au montage de certaines émissions produites dans le cadre du programme. Un accompagnement post-stage est également prévu, avec des ressources en ligne, des forums d’échange et des sessions de coaching, pour aider les stagiaires à poursuivre le développement de leurs compétences. En effet, ce programme fait suite à une formation tenue l’an passé, destinée aux animateurs des radios partenaires, afin de les aider à mieux maîtriser les outils techniques et à améliorer leur interaction avec le public dans le cadre de l’animation d’émissions radiophoniques.
Renforcer la liberté d'expression
Ce programme d’incursion s’inscrit dans le projet Manehoa, financé par l’Union européenne, qui ambitionne de créer un environnement médiatique plus libre, plus sûr et plus propice à une information de qualité pour les citoyens malgaches.
Studio Sifaka