A 26 ans, Elysa Razafindrafara est à la tête de dix entreprises œuvrant dans différents domaines d’activité dont le stylisme, la décoration d’intérieur, les produits cosmétiques et l’agro-alimentaire. Elle gère, à la fois, ses entreprises en parallèle avec le poste qu’elle occupe dans le domaine de l’éducation.
Elysa Razafindrafara est une jeune femme originaire de Fianarantsoa, ville située dans la partie Sud de Madagascar. Mathématicienne de formation, Elysa a décidé d’utiliser ses compétences dans sa première entreprise de création de vêtement « vita Malagasy » (Lire fabriqué à Madagascar) connue sous la marque My passion en 2018.
« Je n’ai jamais suivi de formation en coupe et couture. Mais j’applique les mathématiques comme les formes géométriques et la symétrie dans mes créations. J’ai également choisi d’utiliser des tissus comme le « lambahoany » (tissu imprimé) et la soie, dans l’objectif de mettre en valeur le vita malagasy. Ce concept me différencie des autres et a attiré plus de clients », explique Elysa avec son accent betsileo.
Elysa n’a pas suivi de formation spécifique pour chacune des entreprises qu’elle a pris soin de créer. Le fait d’essayer lui a permis de dépasser ses limites. Et dans son cas, toutes les activités ne démarrent pas en même temps, elles dépendent de la conjoncture du marché. « Pour le stylisme, par exemple, je reçois des commandes régulièrement. Pour les autres secteurs, je le fais occasionnellement. Certains secteurs me servent à développer mon imagination et d’autres pour faire des découvertes et des partages. J'y consacre plus ou moins du temps, selon mes envies », précise-t-elle. Une imagination et une créativité que sa sœur Rosa Ralinirina, confirme. « Depuis toujours, Elysa testait des trucs qui nous semblaient impossibles. Mais cela lui a permis d’être plus créative dans le milieu professionnel. Mais à part ça, elle aime bien partager ses connaissances. Cela inspire les jeunes dont moi-même en fais partie ».
Son charisme et sa joie de vivre contagieuse ainsi que  sa créativité débordante caractérisent cette jeune entrepreneure. Son secret ?  Elle met beaucoup d’amour dans tout ce qu’elle entreprend. Un seul message qu’elle tient à faire passer en toute humilité aux jeunes malgaches : « il n’est plus question de transformer une passion en métier, mais d’exercer un travail qui correspond à vos goûts et vous intéresse vraiment », conseille Elysa.
Les questions environnementales représentent aussi une cause importante pour cette jeune entrepreneure. En effet, en plus de ses activités professionnelle, elle fait partie d’un projet de recyclage dans la décoration et travaille également dans un projet à caractère éducatif en lien avec la protection de l’environnement.
Karà na (Indien), Sinoa (Chinois) et autres sont représentés dans l’imaginaire collectif malgache comme appartenant à une catégorie favorisée. Ce n’est cependant pas le cas de tous, notamment de ceux qui n’ont pas la nationalité malgache, encore moins de ceux qui ne sont d’aucune nationalité.
Vicky, venue au monde en 1945 à Fénérive Est, caresse le rêve d’avoir la nationalité malgache. « J’aimerais bien voter un jour », lance-t-elle. Née de parents chinois, originaires de Hongkong, elle peut se consoler avec sa carte définitive de résident qu’elle vient de recevoir quelques jours plus tôt. « Cela fait un an que je n’ai pas reçu mes allocations CNaPS car ma carte de résident était expirée. J’ai essayé de la renouveler mais on m’avait dit qu’il fallait que je paie 5 millions d’ariary. Je n’ai pas cette somme », raconte Vicky, son précieux sésame entre les mains. Sa carte de résident, elle a pu l’avoir grâce à l’aide de l’association Focus Development. Cette association offre une assistance légale aux personnes étrangères et apatrides à Madagascar.
Vicky n’est pas apatride. Elle a sa nationalité chinoise, mais se considère comme malgache. « Je me considère comme malgache. Je suis née ici. Je vis ici. Je ne compte aller nulle part », indique-t-elle. Vicky n’a pas de problème avec la société. Elle déclare s’intégrer parfaitement dans le pays qu’elle affirme être le sien. Elle parle couramment malgache. C’est lors des démarches administratives que tout se complique pour elle qui signale être victime de discrimination. Contrairement aux idées reçues, tous les Chinois ne roulent pas sur l’or. Vicky a été petite main tour à tour dans une usine et pour des fabricants de lunettes.
C’est justement pour cette catégorie de personnes que le sénateur Mourad Abdirassoul a proposé une loi qui modifie certaines dispositions du code de la Nationalité malgache. « Les gens pensent que la question concerne les karà na riches. C’est un faux débat car ces hommes d’affaires ont une nationalité, peut-être pas forcément malgache mais une nationalité, qui leur permet de faire des affaires et d’évoluer », indique-t-il. Cet élu rappelle que Madagascar a signé des traités internationaux qui visent à éradiquer l’apatridie. « La proposition de loi va dans ce sens. Avoir une nationalité est un droit fondamental », ajoute-t-il. Le juriste de l’association Focus Development Lova Razafiarison prend pour exemple la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant qui vise à assurer à chaque enfant à naître une nationalité. « Si la proposition de loi passe, les enfants d’apatrides nés à Madagascar seront considérés d’office comme Malgaches », indique-t-il.
Lova Razafiarison fait savoir que le principal problème à Madagascar concerne les apatrides dits in situ. « Ce sont des descendants sur plusieurs générations de migrants qui sont arrivés à Madagascar pour la plupart, bien avant l’indépendance. Le code de nationalité mis en place en 1960, lie la nationalité au sang. En clair, seul un enfant de parents malgaches, père et mère était considéré comme malgache », explique-t-il. C’est ainsi que beaucoup de personnes habitant la Grande île sont actuellement apatrides. « Ils ont vécu toute leur vie ici. Ils n’ont pourtant aucune attache dans le pays d’origine de leurs ancêtres », souligne-t-il.
Rage, dégoût, honte, crainte, impuissance. Voilà les sentiments que les victimes de viol à Madagascar disent ressentir, réduites au silence par une société qui ne protège pas assez ses femmes. L’affaire se complique si l’auteur de l’agression est une personne haut placée.
Cette semaine, une femme, Mariana Maso, a posté une photo sur son compte Facebook avec la mention : « Le corps d'une femme n'est pas un objet dont le but est de satisfaire le plaisir masculin ». Elle dénonce notamment les abus sexuels que subissent les jeunes filles et femmes par des personnes haut placées, qu’elle qualifie de « intouchables ». Présumée victime d’une tentative d’agression sexuelle par un haut placé, il y a quelques années, elle affirme avoir décidé de faire la publication dès qu’elle a eu vent de l’histoire d’une jeune stagiaire, récemment été agressée par un haut responsable. « J’ai tourné la page mais sans oublier. Vendredi, un ami m’a envoyé un message pour me signifier qu’il avait besoin de mon aide. Une amie à lui a été violée par un haut responsable », explique-t-elle, indiquant que cette histoire lui tient particulièrement à cœur, tout en ayant une pensée pour toutes les femmes victimes de ce genre d’abus. « Je sais qu’elle n’est pas un cas isolé », lance-t-elle.
Mariana Maso affirme pouvoir parler parce qu’elle ne réside pas à Madagascar. Ce qui n’est pas le cas de cette victime qui préfère finalement ne pas porter plainte faute de preuve et de par le statut de son présumé agresseur. « Ce n’est pas le voisin d’à côté. C’est un haut responsable. C’est peut-être pour cela qu’il a osé me faire ce qu’il m’a fait car il sait que je n’ai personne pour me protéger, se plaint-elle. Un ami a proposé de m’aider à porter l’affaire en justice mais ma famille et moi, nous nous sommes ravisés. J’ai peur que si jamais je n’ai pas gain de cause, il me poursuivra pour diffamation. Je ne le supporterais pas ».
Effectivement, une magistrate confirme qu’il est difficile de mettre un présumé violeur à Madagascar au pied du mur et le risque d’être accusée en retour de dénonciation calomnieuse est grand pour la plaignante en cas de non-lieu ou de relaxe. « La principale difficulté repose sur les preuves. Généralement, un viol se passe sans témoin. Il y a aussi le problème du consentement. Comment prouver qu’il n’y a pas eu consentement ? », indique la juge. Elle poursuit qu’à Madagascar, il n’y a pas encore les kits de viol. « C’est un ensemble d’examens effectué à l’hôpital pour déterminer s’il y a eu possibilités de viols. On recherche des traces de liquide séminal ou encore des résidus de peau entre les ongles de la victime. Pour l’heure, nous n’avons que le certificat médical établi après les faits », explique-t-elle.Â
Devant les menaces qui pèsent sur les femmes, Mariana Maso dénonce un manque de solidarité chez les femmes. « Elles ne sont pas solidaires. C’est culturel. On vit encore dans un système très paternaliste où seuls les hommes ont raison. Ce qui me désole le plus c’est que même les femmes au pouvoir n’en font pas un combat », conclut-elle, en soulignant que parler de sexe est encore tabou à Madagascar, un terreau pour l’impunité.Â
Les scandales liés au sexe sont légion dans la société malgache. A cause de la culture du silence, les faits relatés dans la presse ne sont que la partie émergée de l’iceberg. La femme magistrat qui exerce dans une localité aux alentours d’Antananarivo, souligne que les cas de viol qui lui sont rapportés sont souvent perpétrés par des proches, parfois des membres de la famille. « Il est plus facile de parvenir à une condamnation dans le cas d’une mineure. Pour les adultes, c’est une toute autre affaire », souligne-t-elle. Elle ajoute toutefois avoir été devant des faits de diffamation, les accusations d’agression sexuelle étant utilisées pour régler des comptes.     Â
Anita Volatsara, 29 ans, est une jeune actrice d’un secteur touristique à Madagascar durement frappé par la crise du coronavirus. Elle est à la tête d’une marque de voyage appelée Marodia. Anita livre ses impressions sur la reprise qui est en train de s’amorcer et partage ce qu’elle pense du tourisme local.
Studio Sifaka : Le tourisme a été frappé de plein fouet par la crise. Comment as-tu vécu ces derniers mois ?
Anita Volatsara : Pas facile ... Marodia a fait une chute libre, bien qu’on ait essayé de garder la page Facebook active et de rester en contact avec nos followers. Franchement, je n’étais pas du tout bien. J’ai dû consulter un psy à un certain moment. Je ne pouvais pas réaliser la situation, tellement on avait prévu de grandes choses avant le confinement.
Peux-tu développer cela ?
En décembre, Marodia est arrivé à une étape où la phase de croissance devait s’achever en 2020. Pour cette année, nous avions prévu d’étendre l’activité avec le projet Marodia Backpacker Hostel. L’immobilier était ok, on a acheté les équipements nécessaires, on a fait des installations. On était prêt à accueillir nos premiers clients ... On avait mis en ligne notre propriété sur Booking, Airbnb et Hostelworld. On avait enregistré des réservations prévues jusqu’en août. Nos premiers clients étaient supposés arriver la semaine où on a fermé nos frontières. Donc, c’était annulation sur annulation.
Qu’as-tu fait alors ?
On a dû fermer l’hostel quoique provisoirement on a pu sous-louer un local d’une pièce prévue pour la réception des réservations. Mais ce n’est pas l’esprit de l’hostel que Marodia voulait proposer. Pour 2021, on avait espéré lancer notre kit de voyage mais on a dû anticiper la production et sortir notre tout premier kit : la pochette d’embarquement Elatra.
Finalement durant le confinement, tu as pu avancer ?
J’ai beaucoup appris. Dès lors qu’on a été confiné, je me suis mise à chercher des prototypes pour les pochettes. J’ai même acheté une machine à coudre et je me suis mise à la couture en même temps. La reprise, je l’ai préparée durant le confinement. Si tout au long de l’année, je suis tout le temps en déplacement entre le nord et le sud ou Nosy-Be et Sainte marie, le confinement m’a donné l’opportunité de me poser, d’apprendre, de retravailler nos circuits, notamment ceux qu’on veut lancer plus tard pour être au taquet dès la reprise.
Justement, la reprise, comment se passe-t-elle ?
Nous avons lancé 3 voyages : Sainte-Marie, Nosy-Be et Grand-sud. On a commencé avec Sainte-Marie. C’était un vrai succès. Nos clients vont revenir pour d’autres destinations. On se prépare en force pour la croisade Grand-sud qui doit être incontournable.
Le tourisme à Madagascar s’adresse en majeure partie aux étrangers. Comment est-ce que tu t’adaptes par rapport au contexte actuel ?
Non, mes cibles demeurent les locaux, la diaspora ou peut-être les touristes étrangers qui n’ont pas un gros budget pour le tourisme de luxe. Mine de rien, la demande est toujours là malgré le confinement. Mais, il y a beaucoup de travail à faire pour le tourisme local.
A quels défis es-tu confrontée actuellement pour la reprise ?
D’abord, la plus grosse difficulté c’est la multiplication des organisateurs de voyages locaux informels qui cassent les prix. D’autre part, je ne sais pas exactement quelle image nous voulons donner au tourisme local à Madagascar. Ce qui se fait maintenant, c’est vraiment bas de gamme. Ça dévalorise nos potentiels touristiques qui sont considérés comme 5 étoiles. Les cibles locaux n’hésitent pas à s’inscrire à un voyage d’une semaine à Nosy-Be pour 300.000 ariary. Mais c’est de la misère ! Je viens de Nosy-Be et je sais de quoi je parle. On peut donner un certain standing de voyage avec un très bon rapport qualité prix. Les Malgaches méritent aussi la qualité.
Mais il y a la contrainte du pouvoir d’achat …
Madagascar est habité par 25 millions d’habitants. C’est un potentiel. Mais pour que ce potentiel soit exploitable, il est important que le pouvoir d’achat de la population augmente et du coup, il y a du travail à faire. L’Etat a une part de responsabilité dans l’affaire pour adopter une vraie politique de relance économique pour le développement du secteur privé afin de favoriser la création d’emplois.
Quelle forme le tourisme local prend-il actuellement ?
Ce qu’il faut retenir, c’est que le tourisme local qui est en train de prendre le relais actuellement favorise beaucoup le tourisme de masse.Â
Qu’y-a-t-il de mal à cela ?
Qui dit tourisme de masse dit impact négatif sur l’environnement naturel alors que la majorité des organisateurs de voyage local sont des amateurs. Ils ont appris sur le tas et n’ont pas forcément suivi des études supérieures sur le tourisme donc ne comprennent pas forcément les impacts négatifs qu’ils peuvent engendrer à travers leurs activités. Notre environnement ne supporte pas le tourisme de masse à moins qu’il y ait des alternatives pour basculer vers le tourisme responsable.
Amateurs d’astronomie, une pluie d’étoiles filantes est au programme ce mercredi 21 et jeudi 22 octobre, visible depuis Madagascar. Le Studio Sifaka en collaboration avec Andoniaina Rajaonarivelo, jeune étudiant en sciences physiques et en radio astronomie, et également président de l’association Haikintana-Astronomy vous donne quelques tips pour une meilleure observation du ciel.
L’observation des constellations et des étoiles les plus lumineuses ainsi que de la lune peut se faire à l’œil nu. Mais pour une observation plus claire et plus détaillée, il est conseillé d’utiliser des matériels comme les lunettes astronomiques ou le télescope et d’avoir une carte du ciel en main. En effet, les cartes du ciel sont disponibles sur le net et il existe même des applications pour mieux vous orienter dans votre observation.
Tant qu’on a une vue dégagée, on peut procéder à l’observation du ciel, mais l’idéal serait un endroit en hauteur où il y a peu, voire aucune pollution lumineuse, comme à la campagne ou sur une montagne.
Il faut savoir que ce qu’on voit dans le ciel diffère selon le pays, le continent et l’hémisphère où l’on se trouve. A Madagascar, on ne pourra jamais observer l’étoile polaire qui se trouve dans l’hémisphère Nord. Par contre, on a une vue impeccable sur le ciel austral, les nuages de Magellan, et des ensembles d’étoile comme 47 du Toucan.
Il existe des endroits dédiés à l’observation du ciel à Madagascar, comme à l’ASTRO Andoharanofotsy Antananarivo, où il y a une tour qui permet d’avoir une vue à 360° de Tanà et du ciel.
On peut observer le ciel chaque nuit, mais il existe des dates spécifiques à prévoir à l’avance pour voir des évènements célestes comme les éclipses lunaires ou solaires. Pour les connaître, il faut se référer aux éphémérides, disponibles en ligne ou sur les pages Facebook spécialisées en astronomie, par exemple : Haikintana ou encore Malagasy Astronomy and Space Science.
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Le Président de la République a fait son allocution dans le Sud de Madagascar, région actuellement frappée par la famine. La situation dans cette partie de l’île a quelque peu pris le dessus sur la covid-19 ces derniers jours, poussant une délégation de la Présidence à se rendre sur place. C’est de Taolagnaro qu’Andry Rajoelina s’est adressé à la population, le 4 octobre.
Bien que la covid-19 soit encore à Madagascar, le Président s’est voulu optimiste en indiquant que « la guerre est en passe d’être gagnée ». Comme un symbole, il a annoncé la fin du couvre-feu dans toute l’île. Les responsables des centres régionaux de commandement opérationnel (CRCO) peuvent cependant prendre des mesures spécifiques, s’ils les jugent nécessaires mais en concertation avec le central. Les mesures de distanciation sont toujours de mise avec notamment le port de masque. Les évènements de plus de 200 personnes sont toujours interdits, que ce soit dans les églises, mosquées ou autres lieux. Les compétitions sportives peuvent aussi reprendre mais sous les exigences sanitaires d’usage. A part cela, pas de changement dans les mesures.
Andry Rajoelina s’est, par ailleurs, longuement étalé sur la situation dans le Sud se fendant de plusieurs déclarations chocs. Celle qui aura marqué l’esprit est sans doute : « Si la réhabilitation de la RN13 n’est pas terminée, j’arrête la politique ». La RN 13, longue de 493 km, relie Ihosy à Taolagnaro. Sa réhabilitation a déjà fait l’objet d’une signature de promesse de financement entre l’Etat et la Banque Européenne d’Investissement en 2017. Mais jusque-là , les travaux tant attendus n’ont pas encore commencé.
Pour la population concernée par la famine, le Président a diligenté une aide d’urgence, alimentaire et médicale. Pour ce qui est de l’eau qui a toujours été problématique, il a annoncé la mise en place d’un pipeline traversant l’Anosy, Amboasary jusque dans l’Androy. Un autre pipeline reliera les communes de Bemamba et Antarika. Les travaux commenceront dès cette année. D’autres mesures ont été annoncées pour soutenir l’autosuffisance alimentaire dans cette partie de l’île.
Les publications dénonçant les actions et déclarations des organisations de la société civile se sont multipliées ces derniers temps. Mélangeant parfois la vie publique à la politique, le Malgache lambda se perd vite entre les partis politiques et les organisations de la société civile œuvrant dans la gouvernance et la lutte contre la corruption.
Après les crises répétées à Madagascar, la majorité des Malgaches se désintéresse de la politique. Ne faisant pas la différence entre les discours politiques et ceux liés à la vie publique, ils se mettent à pointer du doigt les citoyens actifs et les organisations de la société civile.
 « C’est une entreprise mais … qui œuvre pour le bien de la société. Une ONG par exemple », affirme avec hésitation Annie, une étudiante à l’Université d’Antananarivo.
« Ce sont les ONG, associations … ce genre d’organisation », répond pour sa part Kelly. « Elles font de l’éducation citoyenne et sert de couloir entre le peuple et l’Etat », ajoute-t-il. Â
Le président du Mouvement pour l’éthique et la déontologie de Madagascar, Patrick Rafolisy est riche d’expérience à ce sujet. Selon lui, cela ne se limite pas aux ONG, associations et syndicats. « Ce sont de simples citoyens qui se regroupent dans le but d’améliorer la vie publique et la gestion des biens communs. Même les organisations religieuses et les associations de femmes dans les villages, qui ne sont pas forcément reconnues, en font partie. La société civile peut se présenter sous différentes formes et chacun a son propre rôle. Il y en a qui agissent directement sur le terrain, certaines font de l’éducation, d’autres font de l’interpellation ou de la plaidoirie etc. Elles sont non-gouvernementales et ne sont pas non plus à but lucratif », explique-t-il.
Jusqu’ici, les droits des organisations de la société civile ne sont pas cadrés par la loi, selon Patrick Rafolisy. Toutefois, la constitution donne aux citoyens le droit de constituer des associations et de prendre leurs responsabilités. « L’idée que l’Etat a uniquement le devoir de faire un rapport au parlement est fausse. C’est juste de la structuration de pouvoir, car en général, c’est le peuple qui élit ces représentants. Donc la logique et simple, si c’est vous qui avez donné une mission, vous pouvez demander un rapport », souligne-t-il.
En d’autres termes, la société civile est l’ensemble de tous les citoyens actifs et responsables. C’est ce qui distingue les pays développés des pays en voie de développement où le peuple reste passif, toujours selon Patrick Rafolisy.
Quelques personnalités malgaches réagissent sur le thème « peuple ou foule ». Peuple dans le concept « ensemble des citoyens », et foule dans le sens, « le commun des hommes pris collectivement, la masse, la multitude ». Mais être citoyen engloberait plusieurs dimensions dont la responsabilité envers la nation et la société. Selon le dictionnaire Larousse, un citoyen est une « personne jouissant, dans l'État dont il relève, des droits civils et politiques, et notamment du droit de vote ».
« Il n’y a pas de citoyens à Madagascar », fustige le Général Désiré Ramakavelo sans équivoque. Le militaire à la retraite pointe du doigt l’attitude attentiste des Malgaches face à toutes les choses qui ne fonctionnent pas dans le pays. « A l’étranger, lorsqu’une loi ou une décision touche les jeunes ou l’emploi, ils manifestent leur désaccord. Chez nous, les jeunes de l’université ne réagissent que lorsqu’il y a un retard dans le paiement des bourses d’étude. Voilà une illustration simple de cette absence d’attitude citoyenne des Malgaches », lance-t-il. Il souligne notamment la corruption qui continue de faire des ravages sans que personne ne réagisse. « Les Malgaches se complaisent dans cette situation », conclut-il.
L’ambassadrice Education à la citoyenneté mondiale dans l’Atsimo Atsinanana, Dina Christina, rappelle qu’un citoyen est une personne qui connaît ses droits, qui prend ses responsabilités et apporte sa contribution à la société. « Il y a notamment la participation aux élections. Les Malgaches ne mesurent pas la portée de leurs choix mais il y a surtout le manque d’intérêt qui prend de l’ampleur », souligne-t-elle, en ajoutant que c’est le véritable problème.Â
Dans la réalité, la participation aux élections s’est effritée au fil des échéances électorales, 54% à la dernière présidentielle, 40% aux législatives et tombant jusqu’à 28% aux municipales. Pour l’activiste Mbolatiana Raveloarimisa, la non-participation aux élections revêt plusieurs dimensions. « C’est une tendance dans le monde entier. Les populations commencent à en avoir assez du système démocratique. C’est la manière de faire de la politique qui est navrante », lance-t-elle, en précisant toutefois qu’il relève de la responsabilité du citoyen de trouver une autre manière de s’exprimer pour ne pas être classé « citoyen passif ». « Le problème c’est que les mouvements citoyens sont devancés par certains préjugés. Une manifestation populaire a une connotation négative dans le pays », avance-t-elle. De son côté, Dina Christina estime que les Malgaches n’osent pas manifester concrètement de peur de représailles de toute sorte. « Cela peut être des opportunités qui se ferment », explique cette dernière.Â
Quoi qu’il en soit, Mbolatiana Raveloarimisa indique que chaque citoyen peut agir « ne serait-ce que de nettoyer devant chez lui ». Elle affirme toutefois garder espoir tant qu’il y a une poignée de personnes qui continuent à entretenir la flamme de la citoyenneté.
« Schizophréni’art ». Tel le thème de l’exposition initiée par Norma, une artiste plasticienne franco-malgache. Ayant vécu avec une mère schizophrène, elle veut partager avec le public les symptômes de cette maladie à travers son art.
1% de la population mondiale est atteint de schizophrénie. Ces personnes sont souvent considérées comme folles, dangereuses et violentes. « Je me suis toujours demandée pourquoi ma mère est-elle comme ça. Pourquoi elle n’est pas comme les autres ? Pourquoi tout d’un coup elle est en colère… C’est à mes 18-19 ans que j’ai appris qu’elle était schizophrène », confie Norma, Marie Malvasio de son vrai nom. Pourtant, c’est son vécu qui a façonné l’artiste qu’elle est aujourd’hui. A travers l’exposition Schizophréni’art, elle veut dé-diaboliser les symptômes de cette maladie : « On a tendance à croire que c’est un dédoublement de personnalité, que les sujets qui sont schizophrènes ou atteints d’autres maladies mentales peuvent être possédés, surtout dans les pays d’Afrique ».
Se défouler dans ses peintures
Comme tout type de maladie mentale, les stéréotypes liés à la schizophrénie sont péjoratifs. Les crises violentes et soudaines et l’hallucination auditive et visuelle sont autant de signes qui amènent les gens à considérer de manière négative les schizophrènes. Quant à Norma, elle extériorise ces manifestations à travers quelques tableaux illustrés par des couleurs sombres, des images souvent floues mais aussi figuratives. «Je peins dans un style assez impulsif, par exemple, je tapote mes doigts sur la toile. Je me défoule vraiment dessus » exprime-t-elle. Pour cette artsite, il s’agit de montrer ces souffrances et d’aider les gens à comprendre les symptômes de cette maladie afin d’avoir un regard bienveillant sur les malades.
L’exposition a débuté le 30 septembre et se poursuivra jusqu’au 7 octobre dans les locaux de l’ADMC CRAAM à l’université d’Antananarivo.
Après la reprise des activités des restaurants et des salles de spectacles, les espaces de détente et de loisirs ont également commencé à rouvrir leurs portes. Pour certains, la reprise s’annonce assez difficile, les clients se montrent assez méfiants par rapport à la pandémie.
Après plus de 6 mois de fermeture à cause du confinement dû à la pandémie de covid-19, les espaces de détente et de loisirs reprennent petit à petit leurs activités. Tout se fait toutefois dans le respect des précautions et mesures sanitaires : désinfections, utilisation de gel hydroalcoolique, port de masque obligatoire, limitation du nombre de clients… Pour certains espaces par contre, les clients préfèrent privatiser directement l’endroit afin de minimiser les risques.
« Nous n’avons repris nos activités que tout récemment, et on constate que les clients sont encore assez craintifs par rapport à la pandémie », confie Mahery, responsable auprès du Klub Sahameva. « Dans tous les cas, nous restons vigilants et adoptons les précautions nécessaires pour assurer la sécurité de tout le monde », confie-t-il. Selon lui, ils limitent le nombre de personnes, requièrent également le port de masque à l’entrée et l’utilisation de gel hydroalcoolique.
Le cas est le même pour les espaces de loisirs et de détente du côté de Vontovorona, à l’exemple de l’espace Bel’Air, qui a rouvert depuis deux semaines. « Nous restons jusqu’à maintenant à moins de 50 personnes et quelque part nous y sommes également contraints, car les clients sont peu nombreux », indique la responsable de l’espace. Par ailleurs, ceux qui y viennent doivent se plier aux règles : passer par un pédiluve à l’entrée, utiliser un gel hydroalcoolique, porter un masque. « Les gens restent également sur leurs gardes, ils prennent place et restent dans leur coin sans se mélanger aux autres », explique-t-elle.
Pour ces espaces, c’est généralement la haute saison. Mais avec la covid-19, la situation est loin d’être au beau fixe. « Chaque année, à cette période nous avons un calendrier complètement full, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui », explique le responsable du Klub Sahameva. Selon lui, les clients sont encore très hésitants surtout sur le fait d’être en contact avec d’autres gens, « nous restons cependant optimistes pour ce qui va venir », souligne-t-il.
Dans le cas de l’espace Bel’Air à Vontovorona, la responsable indique que certains clients préfèrent surtout privatiser directement l’espace. « Il y a cependant quelques clients qui viennent en jour ouvrable pour profiter du fait que l’espace est peu fréquenté », indique-t-elle. « Chaque année, à cette période de l’année, on a toujours eu une forte affluence, surtout des personnes qui ne peuvent partir en vacances loin de la ville », précise-t-elle, en soulignant que leur seul espoir de pouvoir rentabiliser est aujourd’hui les évènements familiaux.
Les verrues ou « votsy » sont dues à un virus appelé papillomavirus, selon le Dr Jackob Andrianomenjanahary. Il nous donne des astuces pour prévenir leur apparition. Nous parlerons également avec le Dr Lee de quand et avec quel savon il faut nettoyer la peau.
Ny tsimokaretina atao hoe papillomavirus no mahatonga ny votsy araka ny fanazavan’ny mpitsabo, Andrianomenjanahary Jackob. Resahina ato anatin’ny SanéNakà anio ny fomba fisorohana izany. Eo ihany koa ny resadresaka niarahana tamin’ny farmasianina, Dr Raoelinavalona Lee, hamantaranao ny fomba fanasana ny hoditra sy ny karazana savony mety aminy.
Madagascar consacre des périodes spécifiques aux deux célébrations du « nouvel an malgache » suivant la lunaison et les saisons. Il y a, d’une part, le nouvel an célébré en automne au mois de mars, s'alignant aux premiers mois des signes astrologiques malgaches dits Alahamady. D’autre part,  il y a le nouvel an malgache célébré du printemps soit au mois de septembre qui marque le début des saisons malgaches. Chaque région a sa manière respective de célébrer cet événement. Nous allons découvrir le festival « Manako an-tsaha » de Vankinankaratra avec la princesse Angelina Ralaitsizafy Randrianamelavahoaka. Quant au représentant des aïeux de l’Imerina, Robert Andriamahary Randrianantoandro va expliquer les rituels communs propres à Madagascar.
Manana ny taombaovao hankalazaina manokana ny Malagasy, manaraka ny volana sy ny toetrandro. Ny taombaovao Malagasy amin’ny ny fararano no hankalazaina ny volana Martsa, volana voalohany amin’ny vintana na ny Alahamady. Ny taombaovao iraisan’ny Malagasy kosa ny amin’ny lohataona ary hankalazaina ny volana Septambra. Fiandohan’ny tonontaona. Samy manana ny mampiavaka azy ny faritra tsirairay ka ho any Vankinankaratra any isika hamantatra ny « Fety be manako antsaha » miaraka amin’ny Ampanjakavavy Ralaitsizafy Randrianamelavahoaka Angelina. Misy kosa anefa ny fomba hiraisana, izay hazavain’i, raiamandreny tompon’andraikitra ao amin’ny tranoben’Imerina.