Nous sommes en hiver, les couvertures et vêtements chauds ne suffisent plus à la majorité des Malgaches pour se réchauffer. Les chauffages portables se vendent de mieux en mieux. Certains commerçants vendent plus de cinq appareils par jour. Ces derniers coûtent entre 60 000 et 80 000 ariary en moyenne, alors que la plupart des maisons construites à Madagascar ne sont pas équipées d’un système de chauffage.
Raharijaona, ingénieur de l’entreprise Architecture Mada, explique au Studio Sifaka pourquoi la plupart des architectes œuvrant à Madagascar n’ont pas pensé et ne pensent pas installer des systèmes de chauffage dans leurs constructions ?
Studio Sifaka : Pourquoi les maisons à Madagascar ne sont pas équipées de système de chauffage, selon vous ?
Raharijaona : Eh bien, je dirais, tout d’abord, que c’est parce que nous n’en avons pas vraiment besoin. A Madagascar, nous avons un climat tropical. Ce qui signifie que nous avons un hiver doux : il ne fait pas assez froid pour que nous ayons impérativement besoin de chauffage. C’est pourquoi il n’y a même pas d’isolation pour les murs. En plus, comme les Malgaches n’y sont pas habitués, il y a des chances que plusieurs personnes ne supportent pas ce système. Cela pourrait affecter leur santé.
Studio Sifaka : Avec toutes les conséquences du changement climatique il se peut que l’hiver devienne de plus en plus froid. Serait-ce compliqué d’installer un système de chauffage dans des maisons déjà bâties ?
Raharijaona : Non, pas du tout. Il y a plusieurs possibilités. En plus, le chauffage ne prend pas forcément énormément de place. Nous pouvons facilement trouver un système de chauffage adapté à chaque maison.
Studio Sifaka : Et combien cela coûterait-il ?
Raharijaona : Je n’ai pas de chiffre exact à vous donner. Mais je dois dire que les appareils de chauffage coûtent assez cher. Ce n’est pas à la portée de tout le monde. En plus, ce sont tous des appareils importés puisqu’aucune usine n’en fabrique dans le pays. Ce qui augmente encore une fois de plus le prix.
Studio Sifaka : Qu’en est-il de la consommation en énergie ?
Raharijaona : Eh bien, les systèmes de chauffage consomment énormément d’énergie et cela pose un réel problème. Non seulement cela mettra un supplément sur la facture des usagers mais aussi, ce n’est pas favorable pour l’environnement. Nous avons la chance de pouvoir nous en passer à Madagascar. C’est pourquoi les architectes d’ici préfèrent ne pas en installer même dans les nouvelles constructions. Nous préférons nous tourner vers des options plus écolo pour aider nos clients à mieux faire face au froid de l’hiver. Nous essayons d’exploiter au maximum l’inertie thermique du bâtiment au moment de la conception. Il s’agit de faire en sorte qu’il ne fasse pas trop chaud pendant l’été ni trop froid pendant l’hiver en se basant uniquement sur une étude architecturale.
L’incendie du Rova en 1995 a tellement marqué les Malgaches qu’ils ont tout fait pour récolter des fonds en organisant des téléthons dans des espaces publics, le tout animé par des groupes d’artistes. Il y a même eu des appels de donations pour réhabiliter le Rova. Depuis, l'expression "Mametraha kely hanamboarana ny Rova e", traduit en français "Laissez un peu d'argent pour rénover le Rova" est devenue courante. Rasamoelina Maurice, orateur, explique que c'est devenu actuellement une expression pour demander de l'argent à quelqu’un.
Fony vao may ny Rova tamin’ny taona 1995 dia nentanim-po ny vahoaka rehetra ka nanao hetsika isan-karazany sy tsipaipaika izay nanentanana ny olon-tsotra sy ny malala-tanana rehetra. Nalaza ny fomba fiteny nandritra izany ary hatramin’izao, hoe: “mametraha kely hanamboarana ny rova e ”. Nanjary fomba fiteny entina hangataham-bola izany taty aoriana hoy ny fanazavan’i Rasamoelina Maurice, mpikabary malagasy.
Demain, nous célébrons la journée mondiale de l’environnement. A Madagascar, reverdir le pays est un des défis prioritaires. Pour preuve, des millions de Malgaches du secteur public et privé ne manquent pas de participer aux campagnes de reboisement tous les ans. Cette année, il est question d’un reboisement plus stratégique et plus utile.
Le taux de réussite des campagnes de reboisement n’est pas totalement satisfaisant à Madagascar : manque de suivi, désintérêts des acteurs locaux, inadéquation des plantes par rapport à la région, des jeunes plants qui ne poussent pas comme prévu, etc. Cela peut être dû à l’absence de politique nationale claire sur le reboisement, expose la Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Baomiavotse Vahinala Raharinirina. C’est pourquoi le Ministère souhaite désormais encourager un reboisement concret et utile à la société. Une stratégie qui pourrait faire en sorte d’augmenter l’engagement des populations locales.
« Nous ne pouvons pas demander aux gens d’arrêter l’utilisation du charbon du jour au lendemain. Ce que nous pouvons faire c’est les aider à utiliser du bois d’énergie moins polluant pour commencer, par exemple », explique la ministre. Il s’agit donc d’utiliser des espèces utiles à la population, au territoire et à la région. Le bambou, qui vient d’être ajouté à la liste d’espèces à planter, est à la fois utile pour l’environnement et l’économie locale. De cette manière, la population locale prendra soin des jeunes pousses de son plein gré. Pareil pour les mangroves qui abritent les crevettes (source de revenu) et qui fournissent aussi de la nourriture à la population.
Une fête dans la cour, un repas nuptial fait maison, un décor simple, très peu d’invités et toutes sortes de restrictions, c’est dans ce contexte que le mariage du frère de Lahatra Rakotondramisa s’est déroulé, samedi dernier. C’est elle qui a été chargée d’organiser l’événement, une tâche difficile en ces temps de confinement.
D’abord, il a fallu choisir les invités tout en respectant le seuil des 50 personnes. Et encore, au temple c’est descendu à 40 puisque les 10 autres places sont déjà occupées par le pasteur, les autres responsables et l’organiste. Les mesures étaient strictes comme le raconte l’organisatrice : « la présentation de la carte d’identité nationale et le port de masque est obligatoire à l’entrée. La température des invités est aussi contrôlée. On nous a ensuite installés à raison d’une personne par banc. Il y avait aussi du gel désinfectant à l’entrée et à l’autel. La séance photo s’est passée à huit clos dans le temple. Il fallait à tout prix éviter les rassemblements une fois dehors ».
Une planification en ligne
Même si la majorité des services durant ce mariage a été faite par les membres de la famille, il a quand même fallu faire appel à quelques prestataires. Tout a été discuté et commandé sur Facebook, selon Lahatra Rakotondramisa : la sonorisation, la décoration, le gâteau des mariés, etc. Ce n’était pas facile non plus mais elle a fait jouer ses relations.
Le point positif dans tout cela, c’est que le budget a vraiment été réduit, surtout pour le repas. Habituellement, au sein de leur famille, il faut inviter environ 250 personnes pour un mariage. Autre avantage, ils ont pu affecter une partie de ce budget vers la décoration, la photographie ou les habits. Cela a laissé des souvenirs originaux de ce mariage confiné aux mariés.
Par le nombre de malades enregistrés dans la région Atsinanana, Tamatave est devenu l’épicentre de la COVID19 à Madagascar. De ce fait, le Président de la République a renforcé les mesures sanitaires dans cette localité. L’interdiction de sortie à partir de 13h reste donc valable dans cette ville.
Une vive tension
Hier, vers 13h, un jeune homme a été interpellé par les forces de l’ordre. En effet, il était sorti pour acheter des médicaments dans le quartier d’Androranga. Une dispute a éclaté entre les policiers présents et le jeune homme, selon le témoignage d'un riverain.
Suite à cela, ils en sont venus aux mains. Le jeune a été blessé et a perdu connaissance en plein milieu de la rue. Cette action a mis la foule en rogne contre les forces de l’ordre. Ces dernières ont dû tirer à coup de bombes lacrymogènes pour la disperser mais cela n’a pas empêché certaines personnes de leur lancer des pierres et de brûler des pneus en pleine rue pour manifester leur mécontentement. « Un homme avait été tabassé par les éléments des forces de l’ordre, hier, à Androranga. C’est quelque chose de banal chez nous à Tamatave. A chaque fois qu’il y a ce genre de tension se produit, les gens ne sont pas contents » souligne Andriamahavalisoa Daniel, un citoyen de Tamatave.
Toutefois, hier soir, le commissaire central de la Police à Tamatave a contredit cette information en expliquant que le jeune homme a bien été blessé sans avoir été passé à tabac à partir d’un bâton blanc de la police. Pour l’instant, les soignants ont pris en charge le traitement du jeune homme et le retour au calme dans la capitale des Betsimisaraka s’est fait ressentir, par la suite.
Tabasser, une pratique courante des forces de l’ordre ?
Ce n’est pas la première fois qu’un tel événement se produire à Madagascar. Rappelons qu’en janvier dernier, à Ivato, un gendarme a tiré sur un homme dans un bar. L’homme est mort sur le coup. Quant au gendarme, il a été inculpé pour meurtre.
Si on se réfère à tous ces événements ainsi que le cas de George Floyd, l’homme afro-américain tué par un policier blanc à Minneapolis aux USA, une question se pose aujourd’hui : est-ce que se faire tabasser par les forces de l’ordre est une pratique qui s’est normalisée dans la société actuelle ?
Le 4 juin est la journée internationale des enfants victimes d’agression. Cette journée est dédiée à dénoncer les violences physiques, émotionnelles, et mentales faites sur les enfants.
À Madagascar, comme dans d’autres pays, il est fréquent de frapper les enfants qui font des bêtises. Dans la culture malgache, on a même un adage qui dit « Zaza tiana tsy hitsitsiana rotsa-kazo », en français, cela pourrait être compris par « Qui aime bien, châtie bien », des mots qui semblent justifier la banalisation de frapper un enfant.
Un rapport de l’UNICEF Madagascar en 2018 précise que 9 personnes sur 10 déclarent avoir subi des châtiments corporels au sein de leur famille et 1 personne sur 2 en milieu scolaire. « Corriger un enfant peut, en effet, signifier aimer un enfant dans la culture malgache, mais il y a une différence entre frapper un enfant avec une brindille et un bois rond» affirme Dimby Tsilavina Ranoelimanana, président fondateur de l’association Ank’Izy. Selon lui, chaque parent éduque son enfant à sa façon, mais toute forme d’excès équivaut à de la violence, que ce soit physique ou verbale.
Les séquelles de la violence
L’UNICEF définit la violence envers les enfants comme étant « la maltraitance et le préjudice physique et mental, le défaut de soins ou de traitement inadéquat, l’exploitation et la maltraitance sexuelle ». Ces violences peuvent avoir des séquelles graves tant dans le développement du cerveau de l’enfant que dans son épanouissement en tant qu’adulte. « L’enfant aura du mal à bâtir une personnalité solide, et jusqu’à l’âge adulte, il aura du mal à devenir autonome, mature et responsable » précise Kolo Randriamanana, psychologue. Il risque aussi d’avoir des problèmes relationnels et même d’adopter des comportements antisociaux. Mais au-delà des troubles psychologiques, c’est la perception du bien et du mal de l’enfant qui peut aussi se retrouver altérée. « La violence éducative apprend aux enfants qu’on a le droit de faire du mal à ceux qu’on aime, que la violence est un moyen légitime de résoudre les problèmes … et par conséquent, la victime a des fortes chances de devenir violent envers les autres et même dans son propre foyer plus tard », poursuit-elle.
Comme Elvis Presley l’a dit, « Les enfants sont la chose la plus précieuse dans la vie. Un parent doit faire tout ce qu'il peut pour donner à un enfant le sens de la famille ». Prenons soin d’eux !
Est-ce qu’une crise, qu’importe sa nature, entraîne obligatoirement une inflation ? Dans le contexte actuel, par exemple, la plupart des ménages estiment qu’il y a une inflation provoquée par cette pandémie, par les mesures prises par l’Etat dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, en l’occurrence, le confinement qui oblige chacun à rester chez soi. Un point s’impose avec l’économiste du Cercle de Réflexion des Economistes de Madagascar (CREM), Rado Ratobisaona, pour éclaircir l’inflation.
Les causes ?
La définition classique de l’inflation n’est autre que la hausse généralisée des prix. Elle est due, principalement, à un déséquilibre entre la demande et l’offre. Quand la demande est trop élevée par rapport à l’offre disponible, l’inflation ne tarde pas à faire son entrée.
Mais Rado Ratobisaona nous indique qu’il peut également exister d’autres raisons. « Il y a une inflation importée quand le pays est obligé d’importer les produits demandés. A ce moment-là, la détermination des prix locaux dépendra des prix à partir desquels on a acheté les produits importés », affirme-t-il. Mais ce n’est pas tout. « Il y a aussi ce qu’on appelle l’inflation sectorielle dont l’origine est la hausse des prix des produits dans un secteur particulier, comme le pétrole, l’énergie ou le riz », poursuit-il. Mais elle peut être également le résultat de l’échec d’une politique publique. « C’est le cas, par exemple, de l’augmentation systématique des salaires. Quand elle ne va pas de pair avec la production, cela entraîne naturellement une inflation », soutient Rado Ratobisaona.
Les indicateurs
Sur la base des explications fournies par l’économiste du CREM, le premier indicateur est, bien évidemment, la flambée des prix. Le deuxième, constaté quelques temps après la hausse généralisée des prix, c’est la pénurie des produits indispensables. Et même s’il y en a, c’est excessivement cher. Le troisième indicateur qui confirme que nous sommes dans une situation inflationniste, c’est la diminution du panier des biens. « Si avant j’ai été payé à 100.000 Ar, et que maintenant c’est à 120.000 Ar, je ne peux plus me procurer des mêmes produits que j’ai achetés quand je percevais 100.000 Ar car maintenant, tout flambe », explique Rado Ratobisaona. Ce sont des indicateurs exhaustifs et successifs. À noter aussi que l’inflation concerne tout un pays. Il n’y a pas d’inflation partielle qui touche uniquement une région ou une localité.
Un retour à la normale, est-ce possible ?
« Ce n’est pas du tout envisageable », martèle Rado Ratobisaona, dans la mesure où « la baisse des prix après inflation n’incitera point la multiplication des offres ». De surcroît, les impacts disparaissent après trois à cinq ans, selon l’économiste. Quelle est donc la solution ? « Ce que doivent faire les banques centrales, c’est de maintenir les prix pendant une période bien déterminée et de faire en sorte que les prix ne fluctuent pas », conclut Rado Ratobisaona.
Des affrontements entre les forces de l’ordre et la population à Tamatave
Y a-t-il de l’inflation à Madagascar ? Nous le découvrons dans ce journal
"Qui aime bien châtie bien" : la limite entre l'amour et la violence
''Tulear mi-speak english'' ou comment apprendre l'anglais sur Facebook
Miverina tsikelikely amin'ny laoniny ny fiainan'ny malagasy any Chine
Mila fahazon-dalana avy any amin'ny ministeran'ny fiarovam-pirenena vao afaka mivarotra na manapoaka petara.
Midika inona ireo lokon'ny sainam-pirenena ho an'ny malagasy ankehitriny?
Lalàna iraisam-pirenena folo vaovao ho an'ny Baolina lavalava hisorohana ny coronavirus
Etre « youtubeur », c’est créer des vidéos et les publier sur You tube. Cependant, ce métier requiert une grande volonté et de créativités pour attirer les internautes à suivre. Des youtubeurs malgaches comme Antso Bommartin et Myh En Mbalait en parlent dans notre émission. Ce sont deux créateurs de contenu vidéo qui ont chacun des talents de comédiens et d’humouristes.
Azo ivelomana tsara ny asana « youtubeur » fa saingy mila finiavana sy fahaiza-mamorona mba hahaliana ny olona. Manazava momba izay ao anatin’ ny « Ketrika Sy Kandra » i Antso Bommartin, mpanao hatsikana no mpanao horonantsary. Hivahiny ao amin’ ny fandaharana ihany koa i Myh En MbaLait, mpanao « vidéo » amin’ ny tambazotran-tserasera.
Les marchés hebdomadaires de la capitale vont rouvrir à partir d’aujourd’hui. Cette décision a été prise lors d’une réunion qui s’est tenue, hier, à l’Hôtel de ville. De la bonne musique aux oreilles des marchands qui pourront étaler leurs marchandises jusqu’à 14h30.
Le Président de la République avait annoncé, dimanche, de nouvelles mesures pour lutter contre l’épidémie de coronavirus dans le pays. Un allègement pour Antananarivo est prévu de sorte que les activités économiques puissent se poursuivre jusqu’à 15h. Ce sont donc deux bonnes nouvelles que les marchands d’Andravoahangy, de Mahamasina et d’Isotry ont eu cette semaine. Toutefois, ces derniers devront remballer à 14h30 pour pouvoir quitter les lieux à 15h.
Soulagement des marchands
Pour Vero, une mère de famille qui vend des écharpes à Isotry, « il était temps ». En temps normal, son versement journalier s’élève à 400 000 ariary. Depuis le début du confinement, elle n’arrive plus à récolter que 40 000 ou 60 000 ariary. « Je partage cet emplacement avec ma cousine. On l’utilise à tour de rôle. Quand le marché du samedi a été suspendu, il ne me restait plus que deux jours par semaine pour travailler. En plus, on devait fermer à 13h. Je me réjouis que les responsables aient rallongé la durée d’ouverture du marché jusqu’à 15h », raconte-t-elle.