Tiavina, Antsa Malala et Fanilo Mihamina, étudiantes à l’université d’Antananarivo, sont les invitées du débat aujourd’hui. Elles vont s’exprimer sur les sujets d’actualité de cette semaine :
Tiavina, Antsa Malala et Fanilo Mihamina, samy mpianatra eny amin’ny anjerimanontolo, no vahin’ny fandarahana Ndao Hilaoeky. Hiresaka momba ireo vaovao nisongadina tamin’ity herinandro ity izy ireo.
Le ministère de la Sécurité publique a émis en Conseil des ministres des recommandations pour lutter contre les trafics illicites dans le pays.
« Il y a des cas d’abus perpétrés par les agents protocolaires à l’aéroport ». C’est l’une des informations ressorties du Conseil des ministres. A la suite d’une étude menée à l’aéroport d’Ivato par le ministère de la Sécurité publique, le ministre Fanomezantsoa Randrianarison a émis des recommandations pour améliorer la lutte contre les trafics illicites. Dans ce sens, il est beaucoup question du renforcement des contrôles sur les agents de l’Etat qui sortent du territoire. Les agissements des agents protocolaires ont notamment été pointés du doigt. Le ministère de la Sécurité publique recommande ainsi que les autorités limitent la liste de ces agents qui ont accès à la zone sous-douane. Plus généralement, le ministère insiste sur le fait que les passeports diplomatiques devraient être rendus au ministère des Affaires étrangères et que leur utilisation devrait être justifiée par un ordre de mission. Il a été rappelé que les personnalités pouvant détenir un passeport diplomatique sont définies par la loi.
Ces recommandations visant les agents de l’Etat en mission lèvent un pan du voile qui recouvre les trafics illicites à Madagascar. Les citoyens se posent souvent la question sur la manière dont l’or ou encore les autres ressources naturelles ont pu sortir du pays. Il faut dire que les cas de trafic découverts ces derniers temps ont nui à l’image de la police aux frontière.
Valises à roulettes
D’autres mesures ont été avancées par le ministère de la Sécurité publique dont la révision de l’emplacement des caméras de surveillance pour améliorer la surveillance. Il a aussi été dit que l’entrée à l’aéroport pour le grand public sera filtrée. Un poste d’inspection filtrage devrait voir le jour pour gérer le flux des passagers. Il y a également le renforcement de la capacité des agents de la police aux frontières. Â
En écho au secteur du tourisme. Il y a quelques semaines l’affaire des valises à roulettes a fait couler beaucoup d’encre. Les opérateurs dans le secteur du tourisme se sont plaints de certaines mesures imposées par les autorités malgaches pour conditionner l’ouverture du ciel après la pandémie. Il a été dit que les mesures ne concernaient pas le domaine de la santé mais plus la lutte contre le trafic. Ils ont ainsi appelé à une véritable prise de responsabilité de la part des responsables. Â
Tolotra Andrianalizah
Seul 3% des EPP sont dotées de bibliothèque à Madagascar. On est bien loin de l’objectif du Plan sectoriel de l’éducation qui table sur la mise en place d’un coin lecture dans chaque école. Le projet Ressources éducatives financé par l’Agence française du développement va dans ce sens. Il entre dans sa phase 2 pour les trois prochaines années. Entretien avec Florence Dimani, chef de projet Ressources éducatives.
Pouvez-vous nous parler du lien entre la lecture et l’apprentissage ?
Apprendre à lire dans une langue qui n’est pas maitrisée rajoute une difficulté et du coup, complexifie l’accès à la lecture. En plus, on a affaire à des enfants en apprentissage de lecture qui deviennent des lecteurs. L’un des objectifs principaux du projet Ressources éducatives, c’est de mettre à portée de main des livres dans une langue que les enfants comprennent, notamment au niveau des dotations de livre et du travail qu’on a fait de concert avec les éditeurs. Le but est d’adapter le niveau de langue et le niveau de lecture aux enfants.
Mais quelle est la situation de l’accès au livre chez les enfants malgaches ?
L’accès au livre est compliqué. 3% des EPP ont une bibliothèque. L’accès au livre est rare, couteux et complexe. Les livres qu’on arrive à trouver au sein des écoles sont souvent des livres en français qui viennent de dons. On le sait, à Madagascar, 84% de la population ne parle que le malgache donc c’est déjà un énorme effort pour un enfant que d’apprendre à lire.
Dans ce sens, sur quels axes le projet Ressources éducatives s’est-t-il focalisé ?
Lors de la phase 1, il y a eu trois axes avec des actions autour de l’éducation, de la lecture publique et de l’édition. Pour l’axe éducation, il y a eu plus de 7 750 enfants bénéficiaires directs, plus de 150 professeurs formés à utiliser la littérature jeunesse en classe, plus de 4 500 livres distribués dans les écoles et collèges et chaque classe bénéficiaire a été dotée d’un environnement lettré. Il s’agit de systèmes d’affichage qui facilitent la compréhension et l’apprentissage de la lecture. Pour l’axe lecture publique, 90 professionnels de bibliothèque ont été formés à la littérature jeunesse et plus de 2 200 livres jeunesses ont été distribués dans les bibliothèques. 6 000 jeunes ont bénéficié d’ateliers de conte, de lecture, d’écriture, et de slam. Les quelque 7 000 livres distribués sont en langue française, malgache ou bilingue. Les actions ont été déployées dans les régions Analamanga, Amoron’i Mania, Boeny et Sava sur le même rythme et la même quantité de bénéficiaires. Sur l’axe édition, 10 maisons d’éditions malgaches ont été accompagnées pour la montée en compétence sur l’édition jeunesse. Ils ont bénéficié de soutien financier et d’appui technique pour l’édition de 11 nouveaux titres jeunesse paru entre janvier et mars pour un total de 10 000 livres.
Qu’est-ce qui est prévu pour la suite ?
On va essayer d’élargir ce qui a été fait sur la phase 1. Sur la phase 2 qui va se dérouler de 2022 à 2025, l’idée est d’étendre à deux régions de plus, avec Atsinanana et Diana. Nous aimerions transformer les classes pilotes en écoles pilotes donc étendre l’action au sein de l’école. Nous allons continuer le développement de nouveaux titres jeunesses pour qu’il y ait plus de titres jeunesse de qualité et donc de créer un vivier de littérature jeunesse avec des maisons d’édition reconnues dans le pays et en Afrique francophone.
Est-ce difficile de faire intéresser les enfants à la lecture ?
Les enfants adorent les livres mais une fois de plus il faut que les livres soient adaptés à leur niveau de langue et de lecture. Je suis allée dans presque toutes les régions pour aller visiter les écoles, discuter avec les professeurs et les enfants sur les outils qui ont été déployés, les livres qui ont été amenés, quels les livres ils préfèrent … J’ai été surprise qu’ils connaissent tous les livres alors que dans chaque classe on en a eu plus d’une trentaine. Cela signifie qu’ils les ont lus. On a des retours extrêmement positifs là -dessus.
La littérature jeunesse comme outil d’apprentissage. A qui s’adresse le plaidoyer que le projet a initié ?
Il y a dix plaidoyers qui ont été initiés par le projet et dont les acteurs de la chaine se sont saisis. Dans le cadre de Ressources éducatives Madagascar et sur les trois années qui restent, l’objectif c’est d’initier des éléments et bien évidemment d’essayer de leur donner une certaine pérennité pour faire en sorte qu’il puisse y avoir une continuation au-delà de 2025. L’un des plaidoyers important est de faire de la littérature jeunesse un outil d’apprentissage. Si sur les années à venir on arrive à soutenir le développement de la chaine du livre à Madagascar pour créer des livres adaptés aux niveaux de langue et de lecture des enfants, on permettra une certaine souplesse pour la chaine du livre et une certaine facilité à la littérature jeunesse malgache. L’objectif est que derrière il y ait des relais qui soient pris par des bailleurs, par l’Etat et les différentes parties prenantes du projet ou d’autres collaborateurs partenaires afin que la littérature puisse être positionnée comme un outil d’apprentissage dans toute l’île.
Propos recueillis par Tolotra Andrianalizah
Le projet système d’alerte précoce pour prévenir les conflits d’OBSMADA avance étape par étape. Le projet OBSMADA ou Observatoire des jeunes engagés pour une gouvernance plus inclusive efficace et apaisée, du Programme des Nations Unies pour le développement, financé par le Fonds pour la consolidation de la paix, et mis en œuvre par l'ONG Action Intercoopération Madagascar, le MutliSector Information Service, Alliance Voahary Gasy, l'ONG Ivorary, l'ONG Ravitsara et le Studio Sifaka. Un peu plus de 500 jeunes issus des 23 régions de Madagascar ont récolté des informations sur les types de conflits au sein de la société. Selon le responsable de l’observatoire d’Obsmada, Patrick Randriamisata. La région Haute Matsiatra et la région Analamanga ont récolté la majorité des données. Sur 100 conflits observés, 1/4 concerne le domaine foncier. La qualité des services publics est la deuxième source de conflit, ensuite les conflits sociaux, et enfin l’injustice et l’abus de pourvoir. Des groupes de jeunes sont impliqués dans plus de la moitié de cas. Ce qui interpelle le plus la cellule centrale, c’est que les jeunes sont de concernés dans les conflits liés aux domaines fonciers. Ils sont actuellement en train de créer la cellule de veille qui va essayer de chercher des stratégies résoudre ces conflits.
Â
Tanora maherin’ny 500 eo manerana ireo faritra 23 eto Madagasikara no nijery ireo karazana disadisa eny amin’ny fiarahamonina. Ao anatin’ilay tetikasa hisorohana ny disadisa ataon’ny OBSAMADA izy io. Ny tetikasa OBS-Mada izay fadaharan’asan’ny Firenena Mikambana ho an’ny fampandrosoana PNUD Madagascar, vatsian’ny Fonds pour la consolidation de la paix ary tanterahan’ny ONG Action Intercoopération Madagascar, MutliSector Information Service, Alliance Voahary Gasy, ONG Ivorary, ONG Ravitsara ary Studio Sifaka. Nilaza ny tomponandraikitra ao amin’ny Obsmada, Randriamisata Patrick fa ny faritra Haute Matsiatra sy Analamanga aloha hatreto no nahazoana vaovao betsaka indrindra. 25% an’ireo tranga 100 hita no mahakasika ny adin-tany. Faharoa, ny fitarainana momba ny kalitaon’ny asa atao eny amin’ny biraom-panjakana. Fahatelo, ireo disadisa mifandray amin’ny trangam-piarahamonina, ary fahefatra tsy fisiana ara-drariny sy fanararaotam-pahefana. Ny 58% n’ireo tranga ireo dia ahitana vondrona tanora voarohirohy. Tafiditra ao anatin’ny disadisa momba ny fananantany ihany koa ireo tanora.  Eo ampananganana ilay rafitra hanamorana ny vaovao manodidina ireo disadisa ireo, sy ny fitadiavana vahaolana amin’izany moa izy ny ekipan’ny ObsMada amin’izao.
Chaque personne trisomique a ses handicapes. Certains ont des troubles motrices, d’autres des troubles mentaux, il y en a qui présentent des troubles du langage. Mais ces troubles du langage peuvent être ajustés. Selon l’éducatrice spécialisée, Tahiry Ramanankoraisina, pour améliorer le langage des personnes trisomiques, il faut effectuer régulièrement des exercices afin d’assouplir les muscles faciaux. Cela permet à la personne de bien articuler les mots. L’éducatrice précise que le résultat ne sera pas comme pour les personnes ayant complètement ses facultés de langage. Â
Â
Â
Â
Samy manana ny tsy tomombana eo aminy ny olona voan'ny trisomie. Ny sasany sahirana eo amin’ny fihetsehana, ny sasany manana fahatarana ara-tsaina, ny sasany manana fikorontanana amin'ny fiteny. Azo ahitsy anefa ireo fikorontanan’ny fiteny ireo. Araka ny fanazavan’ny mpanabe manam-pahaizana manokana mikasika izany, Tahiry Ramanankoraisina, dia ilaina ny fanazaran-tena hanalefahana ny hozatry ny tarehy ho an’ny olona voan’ny trisomie. Ny mpanabe dia mamaritra fa ny vokatra dia tsy hitovy amin'ny olona tsy misy izay trisomie izay.
REPORTAGE
Â
INTERVIEW
L’énergie nucléaire peut être exploitée intelligemment. Un central nucléaire représente l’équivalent de deux centrales hydrauliques en termes de production d’énergie. L’énergie nucléaire est également bénéfique pour la santé. Ses rayons peuvent être utilisés pour bruler les cellules cancéreuses, explique le Directeur de l’INSTN (Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires) Joel Rajaobelison.
ASTUCE
Comment transformer les papiers ou les bouts de papier qu’on n’utilise plus en caneva de dessin ou autre objets décoratifs? Une astuce simple partagée par FAKOTORY.
REPORTAGE
INTERVIEW
Misy vokatra tsara ihany koa entin’ireny angovo nokleary ireny. Loharanon’angovo lehibe mahasolo tobim-pamokarana roa ny toby nokleary iray. Azo hitsaboana homamiadana ihany koa ny « Rayon » avoakan’izy ireny no sady azo ampiasaina amin’ny fisavana eny amin’ny seranam-piaramanidina ohatra. Tafatafa niarahana tamin’i Rajaobelison Joel, talen’ny INSTN (Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires)
TOROHEVITRA
Azo avadika ho akora fanaovana hosodoko na haingon-trano ny poti-taratasy tsy ilaina intsony ao an-trano na any amin’ny birao. Fitaovana tsotra toy ny rano, koveta ary fanamainana no ilaina amin’izany. Torohevitra nalaina tao amin’ny pejy fesibokin’ny Fakotory.
Plusieurs familles malgaches ont encore dans un coin de leur maison des numéros des fameux comics malgaches. Dans ce rayon, nous avons des titres iconiques comme Benandro, Belamota ou encore Bobel. Grâce à la persévérance et la passion de certains dessinateurs, des numéros abordables ont revu le jour. D’autres vont venir assure Ramafa.
« Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre ». Il y a eu un temps où l’univers malgache des comics était très fourni. Ramafa de son vrai nom Herizo Andrianasolo nous reçoit dans le desk d’un quotidien où il est caricaturiste pour nous plonger dans le monde merveilleux des iconiques BD malgaches. Ramafa travaillait dans les éditions Soimanga en 1996. A l’époque, il travaillait plus sur les commandes de la Librairie Saint Paul pour les BD Jacques Berthieu et Victoire Rasoamanarivo entre autres. Cela ne l’a pas empêché de côtoyer les « zoky » (grands frères) bédéistes comme Richard Rabesandratana, le créateur de Benandro, Jocelyn Rajaomahefarison, celui qui a fait Koditra, Arthur Hantanirina, le père de Danz et de Belamota, Alain Bruno, Bobel ou encore de Coji qui a créé l’Inspecteur Toky. Il a d’ailleurs repris Benandro après que son créateur lui ait vendu les droits d’exploitation avant sa mort. Cela lui a permis de terminé l’histoire dans le journal Bôjy.
Etude de marché
C’est avec entrain que Ramafa retrace l’épopée de la BD à Madagascar. Il fait savoir que la première BD malgache est sortie dans les années 60 avec Ombalahibemaso de Jean Ramamonjisoa qui relate l’histoire du roi Andrianampionimerina. Il indique qu’il a fallu attendre les années 80 pour que le neuvième art prenne son envol à Madagascar. Ramafa parle d’ailleurs d’un âge d’or qui durera jusqu’en 1992. C’est durant cette époque que sont sortis les titres les plus iconiques dont le premier Benandro en français. D’après lui, c’est d’ailleurs le seul numéro où ce sera en français car le reste était en malgache. « Les BD étaient au format comics c’est-à -dire A5 avec du papier plus épais comme les journaux à l’époque d’ailleurs », souligne-t-il. Il indique qu’une crise du papier et l’apparition des « salles de vidéo » ont contribué au déclin de ce secteur qui avait pourtant son public. « Avec les vidéos, les malgaches ont changé progressivement de hobbies. Il y a eu aussi la location de livre. Cela a fait diminuer les ventes », raconte-t-il.
Cette forme populaire du neuvième art n’était pas morte pour autant. Des initiatives ont permis d’entretenir la flamme. C’est dans ce sens que Lolovokatr’Ambatokiky a fait son apparition dans les kiosques en décembre pour la modique somme de 2000 ariary. Selon Ramafa, le numéro était prêt depuis 2017 mais ils ont pris le temps pour le sortir afin de déterminer entre autres le prix idéal. « On a étudié le marché. On s’est intéressé à l’argent de poche des jeunes, la monnaie rendue après un restaurant, … c’est à partir de cela qu’on a fixé le prix à 2 000 ariary. Certaines personnes nous ont conseillé de le proposer à 5 000 ariary voire 10 000 ariary avec un format en couleur. Pour le retour, on pense que ce prix devrait permettre aux gens de s’intéresser à nouveau au neuvième », explique-t-il en indiquant que l’accueil du public pour le numéro un de Lolovokatr’Ambatokiky était encourageant. Un vendeur de livre à Ambohijatovo, parle justement du retour des comics malgaches. « Il y a un kiosque qui en vend de l’autre côté. Des gens de tous âges viennent chez moi pour en demander. Il y a de nouvelles histoires qui sont sorties », indique-t-il. Les comics malgaches sont-ils définitivement de retour ? L’avenir nous le dira.
Tolotra Andrianalizah