Une image publiée sur Facebook le dimanche 7 novembre 2025 prétend montrer l’ancien président Andry Rajoelina et son épouse actuellement à Dubaï.
C’est faux. Le post affirme que son auteur aurait croisé le couple dans un lieu public. La photo, où l’on aperçoit Andry et Mialy Rajoelina au milieu d’une foule, a ensuite largement circulé sur les réseaux.
Joint par nos soins, l’auteur de la publication reconnaît même ne pas se trouver à Dubaï. Selon lui, l’image lui aurait été transmise par des proches.
Cependant, l’analyse des métadonnées raconte une toute autre histoire : la photo est ancienne. Il est impossible d’en déterminer la date ou le lieu exacts, le fichier ayant été partagé à de multiples reprises sur différentes plateformes. Un point reste néanmoins indiscutable : le fichier a été modifié sur un ordinateur utilisant un logiciel Microsoft le 20 mars 2018. Cet élément confirme qu’il ne s’agit en aucun cas d’un cliché récent.
Verdict : Faux. La photo ne montre pas Andry Rajoelina et son épouse à Dubaï en 2025, mais un ancien cliché remis en circulation.
Dans un palais des sports de Mahamasina incandescent, Madagascar a vécu une soirée historique en décrochant un double sacre lors de l’Africa Cup 3×3 2025. Les Ankoay, chez les hommes comme chez les dames, ont offert au pays deux finales suffocantes, deux victoires arrachées avec un courage hors norme et un sang-froid qui force le respect.
Les hommes, composé d’Elly, de Livio, d’Arnol et d’Anthony, ont dominé l’Égypte au terme d’un thriller épique conclu 21-20, décrochant ainsi une troisième couronne continentale. Portés par un public en transe, ils ont tour à tour été menés, revenus, tremblés, avant de renverser le match. Les dames, elles aussi opposées à l’Égypte, ont livré une bataille tout aussi intense. Le quatuor Sambatra,Toky, Sydonie, Christiane s’est imposé 17-16 dans un duel où chaque possession a compté. Avec un mental d’acier éprouvé dès les demi-finales contre le Kenya, les Malgaches ont conservé leur titre à domicile, confirmant que le basketball 3×3 malgache n’est plus une surprise : c’est une force établie.
Victoire à la dernière seconde
Au-delà du doublé, une même signature traverse les deux sacres : Madagascar gagne toujours dans les dernières secondes. Un money-time devenu territoire Ankoay, résultat d’une préparation millimétrée. « Toute notre préparation est pensée pour ça, avec des sparring partners, des situations spéciales, comment obtenir la victoire à la dernière seconde et comment la conserver. Et surtout, les gars n’ont jamais lâché mentalement », décrit Coach Deda, l’entraineur des deux équipes. La continuité du groupe fait le reste. « Notre avantage, c’est qu’on joue ensemble depuis longtemps. L’équipe n’a presque pas changé. On a l’expérience, et on est efficaces dans les moments décisifs », confie Elly Randriamampianina, meneur de l’équipe masculine. Les dames, portées par une nouvelle recrue rayonnante, livrent le même diagnostic. « Je suis vraiment très heureuse. Merci au staff, à la Fédération et au public pour leur soutien », témoigne Tokiniaina Sambatrarimiora, avant d’en révéler la clé : « Le secret, c’était la préparation, surtout physique. On savait qu’on était plus petites, moins grandes, alors on a mis le paquet là-dessus… mais aussi sur le technico-tactique. » Deux finales, deux victoires d’un point, deux fois contre l’Égypte : un scénario jumeau qui dit tout de l’identité de ces équipes. À force de travail, de continuité et d’un mental trempé dans l’acier, les Ankoay ont fait du finish leur marque déposée.
Ny Aina Andrianarisoa
Une rumeur relayée sur les réseaux sociaux affirme que l’athlète malgache Ralisinirina Marthe, dite Ralisy, aurait décroché la deuxième place lors du meeting d’athlétisme de La Réunion.
Cette information est fausse. La confusion vient d’un commentaire en direct réalisé par un Malgache présent sur place. Sur la vidéo, on voit en effet Ralisy franchir la ligne d’arrivée très proche de l’athlète arrivée première. À l’œil nu, elle semble terminer en même temps qu’une autre concurrente de La Réunion, Clémence Dubroca.
Mais lorsque les résultats officiels sont publiés, ils montrent clairement que Ralisy termine troisième, derrière deux athlètes réunionnaises. Elle franchit la ligne d’arrivée avec un retard de 0,3 seconde sur Dubroca, classée deuxième.
Le podium officiel est composé de la Réunionnaise Emma Torres, à la première place, qui a parcouru les 1500 m en 4'59''55. Clémence Dubroca, une autre athlète issue d’un club réunionnais, arrive en deuxième position avec un temps de 4'59''97. À la troisième place, Ralisinirina Marthe, de Madagascar, réalise un temps de 5'00''02.
Verdict : Faux. Contrairement à la rumeur, Ralisy n’a pas terminé deuxième, mais troisième du meeting de La Réunion.
Des messages circulent sur les réseaux sociaux affirmant qu’un mandat d’arrêt international contre l’ancien président Andry Rajoelina sera émis par le ministère malgache de la Justice.
Ces affirmations sont partiellement vraies. Invitée ce lundi sur Radio France Internationale (RFI), la ministre de la Justice, Fanirisoa Erinaivo, a annoncé l’ouverture, d’ici la fin de l’année 2025, de procédures judiciaires visant plusieurs anciens membres du gouvernement.
Durant l’entretien avec le journaliste Christophe Boisbouvier, elle a confirmé que l’ancien président Rajoelina fait partie des personnalités concernées.
Cependant, la ministre a rappelé qu’un mandat d’arrêt ne peut être délivré qu’après l’ouverture officielle des dossiers. Il n’est émis qu’en cas d’absence de la personne convoquée par la justice. Autrement dit, aucun mandat ne peut être publié avant la première convocation.
Verdict : Partiellement vrai. La ministre n’exclut pas qu’un mandat d’arrêt puisse viser Andry Rajoelina à l’avenir. Mais il faudra d’abord attendre l’ouverture des affaires judiciaires.
Des rumeurs circulant sur Facebook affirment que le directeur général de la CNAPS aurait été arrêté.
C’est faux. L’origine de cette rumeur remonte au 27 novembre, lorsqu’un influenceur malgache basé à l’étranger a publié un ranty affirmant l’arrestation de Rahaingonjatovo Vimbina, directeur général de la CNAPS. Le message a été supprimé quelques minutes plus tard, mais d’autres internautes ont ensuite relayé la même information, alimentant la confusion.
Après vérification, la nouvelle est infondée. Le président du conseil d’administration de la CNAPS, Ranaivosoa Hery, confirme que le directeur général n’a pas été arrêté et continue d’assurer normalement ses fonctions.
Verdict : Faux. Contrairement à ce qui circule sur les réseaux sociaux, le directeur général de la CNAPS, Rahaingonjatovo Vimbina, n’a pas été arrêté.
Des publications sur Facebook affirment que la chanteuse Stéphanie ne pourrait finalement pas utiliser le stade Barea pour son concert, malgré une réservation déjà payée, car le CAPSAT aurait récupéré la date.
L’information est partiellement vraie. Les vérifications confirment qu’un accord avait bien été conclu entre les organisateurs de l’événement et les responsables du stade. Une somme avait même été versée pour réserver la date.
Cependant, après cette réservation, le CAPSAT a à son tour déposé une demande pour utiliser le même stade le lundi de Pâques et à la Pentecôte 2026, soit aux mêmes dates que celles retenues pour le concert.
Selon les explications recueillies, cette situation résulte d’un problème dans le système interne de gestion des réservations, qui a conduit à ce chevauchement.
À ce jour, aucune décision n’a encore été prise sur l’attribution définitive du stade pour le lundi de Pâques 2026. Le CAPSAT, le ministère concerné et l’administration du stade poursuivent les discussions pour trancher le dossier.
Verdict : Partiellement vrai. Un conflit de réservation existe bien concernant le stade Barea, mais aucune décision finale n’a encore été prise. Les différentes parties sont toujours en négociation.
Des publications circulent sur les réseaux sociaux affirmant que Siteny Randrianasoloniaiko serait devenu président de la SADC.
L’information est partiellement vraie. Il est inexact de dire que le président de l’Assemblée nationale malgache prend la tête de la SADC elle-même. En revanche, il occupe bel et bien une nouvelle fonction au sein de l’organisation : Siteny Randrianasoloniaiko devient président de la Réunion des parlementaires de la SADC. Il a annoncé cette nomination publiquement hier, lors de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée. Selon les informations disponibles, il prêtera serment pour ce poste le 26 novembre.
Pour rappel, c’est le 13 décembre 2024 que son prédécesseur, Tokely Justin, avait été élu président de cette structure parlementaire régionale, pour un mandat de deux ans.
Actuellement, la SADC est présidée par le chef d’État sud-africain, Cyril Ramaphosa, depuis que Madagascar a renoncé à la présidence tournante de l’organisation régionale. Toutefois, ce retrait ne concernait pas la présidence du groupe parlementaire. Madagascar a donc conservé cette responsabilité.
Ainsi, en tant que nouveau président de l’Assemblée nationale, Siteny Randrianasoloniaiko reprend automatiquement la tête de la structure et achèvera le mandat entamé par Tokely Justin.
La prochaine réunion du Parlement de la SADC se tiendra du 30 novembre au 5 décembre 2025. Prévue initialement à Madagascar, elle aura finalement lieu à Durban, en Afrique du Sud, en raison de la situation politique dans le pays.
Verdict : Partiellement vrai. Siteny Randrianasoloniaiko devient bien président du groupe parlementaire de la SADC, mais il ne devient pas président de la SADC elle-même. Madagascar reste à la tête de cette instance parlementaire jusqu’en 2026.
Des publications sur les réseaux sociaux affirment que des paysans de Manantsatrana, dans le district de Fenoarivo Atsinanana, jettent leurs litchis faute d’acheteurs.
Cette information est exacte. Les responsables régionaux du commerce et de la consommation confirment que la scène s’est bel et bien produite dans la région Analanjirofo.
Cette année, la récolte est particulièrement abondante, bien plus que celle de l’année dernière. Résultat : les collecteurs venus d’autres régions sont moins nombreux. En effet, sur la RN5, de nombreux producteurs vendent déjà aux bords de la route, ce qui suffit à remplir les camions des intermédiaires commerciaux avant même leur arrivée au cœur de la région. Dans ces conditions, seuls les paysans regroupés en coopératives ou en associations parviennent encore à écouler leur production.
Autre facteur aggravant : le nombre de collecteurs a diminué en raison de la fermeture de certaines entreprises exportatrices, dont EMEXAL, incendiée le 20 novembre dernier, selon la direction régionale du commerce et de la consommation.
Verdict : Vrai. Des producteurs d’Analanjirofo ne parvient pas à vendre leurs litchis et certains finissent, effectivement, par les jeter.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs publications affirment que la Russie organiserait une Coupe du monde parallèle pour les pays non qualifiés au Mondial 2026.
Aucune déclaration officielle ne confirme l’existence d’un tel projet, même si la rumeur a été largement relayée par plusieurs médias étrangers, dont ADN Deportes et Ouest-France.
Selon ces affirmations, ce tournoi aurait même pour ville hôte Washington D.C., la capitale des États-Unis.
Pour rappel, la Russie et ses clubs sont suspendus des compétitions organisées par la FIFA et l’UEFA depuis le début de la guerre lancée en Ukraine le 24 février 2022.
À ce jour, la seule information officielle concerne les propos d’Alexandre Dioukov, président de la Fédération russe de football : il a indiqué qu’un comité travaille avec l’UEFA afin de tenter de réintégrer les équipes et clubs russes dans les compétitions internationales. En cas d’échec, la Russie envisage de se tourner vers la Confédération asiatique (AFC).
Les publications s’appuient également sur des photos montrant Vladimir Poutine posant avec un trophée en or. Après vérification, ces images n’ont aucun lien avec la rumeur : elles ont été prises en 2018, lors de la Coupe du monde organisée en Russie.
Verdict : Faux. La Russie cherche bien à réintégrer les compétitions internationales, mais aucun projet officiel de Coupe du monde parallèle n’a été annoncé. Les images diffusées sont sorties de leur contexte.
Des messages circulant sur les réseaux sociaux affirment que le transport par câble va bientôt être remis en marche.
C’est partiellement vrai. Le gouvernement vient effectivement de reprendre la gestion du téléphérique, comme l’indique le compte rendu du Conseil des ministres du 19 novembre.
Mais à ce stade, rien ne confirme une remise en service prochaine. Le projet de loi de finances 2026 ne prévoit aucun budget pour ce transport, et selon des responsables du ministère concerné, aucune discussion n’a encore eu lieu sur une éventuelle réouverture au 21 novembre 2025.
Verdict : Partiellement vrai — L’État a repris la gestion du téléphérique, mais aucune date ni budget ne prévoit sa remise en marche.
Une rumeur sur Facebook affirme que la venue du président français Emmanuel Macron à Maurice serait liée au dossier concernant l’homme d’affaires malgache Mamy Ravatomanga.
Cette information est fausse. Selon l’agenda officiel visible sur le site de l’Élysée, Emmanuel Macron effectue un voyage en Afrique australe, dont la première étape est l’île Maurice. Il doit visiter au total quatre pays en cinq jours pour renforcer les relations politiques entre la France et les États de la région.
Durant son séjour à Maurice, les 20 et 21 novembre, aucune communication officielle n’a évoqué l’affaire Ravatomanga. Les médias mauriciens qui suivent ce dossier de près n’en font pas mention non plus.
Dans son allocution publique, le président français a simplement affirmé son soutien à Madagascar et au nouveau gouvernement dans leurs efforts pour renforcer la démocratie.
La suite de son déplacement doit le mener en Afrique du Sud pour le G20, puis au Gabon, avant de s’achever en Angola pour une rencontre Union africaine – Union européenne.
Verdict : Faux — Le voyage du président français à Maurice n’a aucun lien avec l’affaire Ravatomanga.
Lors d’une émission spéciale sur la chaine nationale hier soir, trois ministres, accompagné du secrétaire général du ministère de l’économie et des finances ont fait le point sur les télécommunications malgaches. Les discussions ont tourné essentiellement autour du coût de l'Internet, un sujet jugé préoccupant par la société actuellement. Aujourd’hui, le Groupement des Opérateurs de Télécommunications de Madagascar (GTM) a réagi par communiqué.
Un vent de fronde souffle sur le secteur des télécommunications à Madagascar. Hier soir, lors d'une émission spéciale sur la chaîne nationale, le gouvernement malgache a publiquement mis en demeure les opérateurs téléphoniques, accusés de bloquer la baisse tant attendue des prix de la connexion Internet. Le bras de fer porte sur la suppression de certaines taxes sectorielles, que l'État refuse de concéder au risque de fragiliser son budget et ses investissements sociaux. La rupture n'est pas loin, et le gouvernement menace d'utiliser la loi pour ouvrir le marché et instaurer une concurrence féroce.
Le constat dressé par trois ministres, celui du développement numérique, de la transformation digitale, des postes et des télécommunications (MNDPT), le ministre de la communication et de la culture (MCC), le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESUPRES) ; et le Secrétaire Général du MEF est sans appel : si le prix de la connexion n'a pas encore diminué, c'est parce que les opérateurs ont posé des conditions jugées inacceptables par l'État. Selon le Ministre du Développement Numérique, Mahefa Andriamampiadana, les opérateurs conditionnent toute baisse à la suppression des taxes sur les téléphones de moins de 100 dollars, du droit d'assise et des taxes sur le Mobile Money.
Cette exigence a été vivement rejetée par le Secrétaire Général du MEF, qui a invoqué la « règle de prudence » budgétaire. Il a expliqué qu'une telle suppression de recettes fiscales risquerait de compromettre les investissements de l'État dans des secteurs vitaux comme la santé ou l'éducation. Le Ministre de la Communication, Gascar Fenosoa, a martelé que l'État malgache ne saurait céder aux conditions imposées par les opérateurs, d'autant que le montant des taxes en question équivaut au budget du Ministère de la Santé Publique (MSP). « Ce n’est pas à eux de dicter la loi », a-t-il affirmé, rejetant la responsabilité du blocage sur le Groupement des Opérateurs Téléphoniques.
L'Ouverture du Marché
Face à l'impasse des négociations, le gouvernement a clairement indiqué qu'il allait agir. Une solution immédiate et prioritaire est envisagée pour les étudiants, avec la Ministre de l'Enseignement Supérieur, Ndaohialy Manda-Vy Ravonimanantsoa, annonçant la mobilisation des résultats de la recherche étudiante pour trouver des solutions, notamment la délimitation du prix de la 5G et la mise en place d'un dispositif de contrôle des données.
Mais pour l'ensemble du public, le Ministre de la Communication a brandi la menace légale : si les opérateurs refusent un compromis rapide, l'État « utilisera la loi » pour ouvrir le marché à de nouveaux acteurs. L'objectif est clair : forcer la concurrence pour briser le monopole et contraindre les prix à la baisse, tout en mettant fin au sentiment d'impunité et au laxisme sur la qualité de service. Le MNDPT a d'ailleurs admis que l'État n'avait actuellement pas les moyens de mesurer la qualité ou la quantité des services offerts, mais qu'un décret est en préparation pour y remédier. Les récentes descentes sur les infrastructures de Mobile Banking confirment la nouvelle rigueur du gouvernement.
De son côté, le Groupement des Opérateurs de Télécommunications de Madagascar (GTM) a réagi par communiqué aujoud’hui, regrettant de ne pas avoir été convié à l'émission pour défendre leur position. Ils ont réaffirmé que la cherté de l'Internet est due aux taxes sectorielles très élevées et à la concurrence déloyale. Tout en rejetant avoir demandé la suppression de 215 milliards d’Ariary d'impôts, ils se sont engagés à garantir un montant de 400 milliards d’Ariary d'impôts en 2026, même en cas d'ajustements fiscaux. Dans ce communiqué, les opérateurs ont soutenu que « la suppression de certaines taxes, comme c’est le cas dans plusieurs pays aujourd’hui, n’entrainerait aucune baisse des recettes fiscales de l’Etat ». La balle est désormais dans le camp des opérateurs, qui se voient accorder un délai par l'État. Sans compromis, l'ouverture du marché sera imminente.
Ravo Andriantsalama
Madagascar accueille du 25 au 27 novembre, au Novotel Alarobia, le sommet régional de la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) consacré à la gestion des risques et des catastrophes. Une rencontre où l’anticipation devient le maître-mot. Le directeur général du Bureau national de la gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), le général de division Gabriel Ramanantsoa, en précise les enjeux lors d’une conférence de presse à son bureau à Avaratr’Antanimora vendredi dernier.
Le sommet aurait dû se tenir lors de la précédente réunion de la SADC. Le calendrier trop serré avait entraîné son report. Madagascar assure aujourd’hui l’accueil, mais c’est l’Afrique du Sud qui pilote le programme et la coordination générale. Pour cause, le changement de cap au sommet de l’Etat malgache, ce qui a entrainé le retrait du pays à la présidence de la SADC après l’éviction de l’ancien président Andry Rajoelina. Le BNGRC, quant à lui, gère la logistique et met en valeur l’expérience malgache, déjà éprouvée par les cyclones et les intempéries de saison.
Les travaux pour ces trois jours se concentrent sur les actions anticipatoires, un chantier devenu prioritaire pour la région. Le DG du BNGRC explique que ces mesures visent à réduire l’impact des catastrophes avant même leur arrivée, en ciblant les zones les plus exposées.
Les objectifs sont clairs : améliorer la qualité des prévisions et du système d’alerte précoce, organiser plus efficacement les financements avec les partenaires, redéfinir le rôle de chaque acteur au moment clé ; avant, pendant et après la catastrophe ; et renforcer la coordination entre les États membres.
Avance
Pendant les trois jours, les délégations comparent leurs pratiques, identifient les faiblesses et cherchent une méthode commune. Pour Madagascar, l’enjeu est double : affiner son système d’alerte, mais aussi améliorer la rapidité de ses réponses d’urgence. Le DG estime que ce sommet permettra de consolider les outils existants, notamment les plans de contingence, qui nécessitent encore d’être mis à jour à tous les niveaux administratifs.
Madagascar dispose déjà d’une certaine avance dans la gestion des risques, mais le général Ramanantsoa reste prudent. Pour lui, cette rencontre est l’occasion d’ancrer une logique durable d’anticipation dans toute la région. Au final, ce sommet marque une étape importante qui est de passer d’une réaction contrainte à une préparation active. Une orientation qui pourrait donner à la SADC une longueur d’avance sur les catastrophes à venir.
Ravo Andriantsalama