COVID-19 : Tous ensemble face au virus

Débat des jeunes

Andrea Razafi

Andrea Razafi

L'accès limité aux infrastructures numériques et le coût élevé de la connectivité sont les deux principaux obstacles à la digitalisation de Madagascar. Ces défis ont été soulignés lors de l'atelier sur le Digital Readiness Assessment ou DRA, qui s'est tenu ce matin au Carlton Anosy.

Un combat de longue haleine. Face à la mondialisation et à la montée en puissance des nouvelles technologies, Madagascar s'engage dans un processus de transformation numérique et de numérisation des structures gouvernementales. Afin d'évaluer le niveau de préparation numérique du pays, le ministère du Développement Numérique, des Postes et des Télécommunications (MNDPT), en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a organisé ce matin le quatrième atelier dans le cadre de l'« Évaluation de la Préparation Numérique » (DRA). L'événement s'est déroulé au Carlton Anosy et a permis de présenter les points forts du pays ainsi que les défis à relever dans le secteur du numérique.

Bien que la Grande Île ait fait des progrès importants en matière de préparation au numérique ces dernières années, plusieurs obstacles doivent être surmontés pour exploiter pleinement le potentiel du territoire dans ce domaine. Le premier de ces défis reste l'accès limité aux infrastructures numériques, particulièrement marqué dans les régions éloignées des grandes villes. Cela se traduit par une faible couverture des réseaux internet ou encore l’inexistence d’un data center dans le pays. Le coût élevé de la connexion internet et la fracture numérique persistant en termes de compétences constituent également des freins importants. Les responsables de l'atelier ont toutefois mis en avant les atouts du pays en matière de numérique et de digitalisation, notamment le développement du « mobile money », le dynamisme des startups locales et une volonté politique affirmée d'investir dans ce secteur.

Fracture numérique

À la fin de l'atelier, la ministre du Développement Numérique, des Postes et des Télécommunications, Stéphanie Delmotte, a précisé les priorités actuelles de l'État dans le domaine de la digitalisation : « Nous nous concentrons actuellement sur la mise en place des structures nécessaires à la transformation numérique du pays. L'objectif est de valoriser les données afin de lutter contre l'économie informelle, qui engendre la pauvreté. Pour ce faire, il est essentiel de prioriser la mise en place de centres de données et d'infrastructures de connectivité. Nous allons également mettre l'accent sur une utilisation plus efficace de l'intelligence artificielle dans la création de ces centres de données, ainsi que sur le renforcement des compétences numériques et de l'expertise malgache. »

De son côté, le représentant résident adjoint du PNUD Madagascar, Jean François Dubuisson, a expliqué que l'objectif principal de son organisation est d'accompagner le peuple malgache dans un développement inclusif et durable : « Nous souhaitons réduire la fracture numérique et travaillons en étroite collaboration avec le MNDPT pour établir un diagnostic complet de la situation numérique à Madagascar. La présence aujourd'hui des institutions publiques, dont vingt-quatre ministères et douze institutions, nous permet d'avoir une vision globale de la situation actuelle et d'identifier au mieux les priorités du gouvernement pour renforcer l'inclusion numérique. »

Il est à noter que le DRA est un outil stratégique permettant d'évaluer la situation actuelle du numérique à Madagascar et d'identifier les leviers d'accélération de la transformation numérique du pays. Cet outil est actuellement déployé dans quarante pays. Avant l'événement d'aujourd'hui, le ministère avait déjà organisé deux ateliers pour consulter l'ensemble des acteurs concernés.

Ravo Andriantsalama

Les relations bilatérales entre l’Inde et Madagascar franchissent une nouvelle étape. Ce matin, un protocole d’accord a été signé pour un programme de renforcement des capacités des fonctionnaires malgaches en Inde, pour les trois prochaines années. 250 fonctionnaires bénéficieront de ce programme.

Échange d’expérience et renforcement des capacités. C’est dans cette optique que l’École nationale d’administration de Madagascar (ENAM) et le Centre national de bonne gouvernance de New Delhi (NCGG) ont signé, par le biais de l’ambassade de l’Inde et du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Fonction publique, un protocole d’accord sur le programme de formation en renforcement des capacités des fonctionnaires malgaches. Ce matin, la ministre en charge de la Fonction publique, Hanitra Razakaboana, et l’ambassadeur de l’Inde à Madagascar, Bandaru Wilson Babu, en présence de la ministre des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, ont officialisé le début de ce programme dans les bureaux du ministère des Affaires étrangères à Anosy.

Selon les explications de la ministre Razakaboana, deux-cent-cinquante fonctionnaires de niveau intermédiaire et supérieur bénéficieront de ce programme de formation, d’une durée de trois ans. « C’est la première entente, mais d’après les discussions en cours, elle pourrait être prolongée jusqu’à cinq ans et le nombre de bénéficiaires pourrait également augmenter. Plusieurs secteurs seront concernés par ces formations », a-t-elle expliqué. Plusieurs domaines seront abordés lors du programme, tels que l’administration publique, l’agriculture, la santé, l’éducation, le tourisme, l’énergie, la gouvernance électronique et la numérisation des registres fonciers.

Maîtrise de l’anglais

Du côté indien, l’ambassadeur a exprimé sa satisfaction quant à la collaboration bilatérale entre les deux pays. Selon lui : « En tant que voisin de l’océan Indien, l’Inde souhaite renforcer ses liens traditionnels d’amitié et ses contacts interpersonnels avec Madagascar. Conformément à la vision SAGAR (Sécurité et croissance pour tous dans la région) et à la philosophie indienne ancestrale selon laquelle le monde entier est une seule famille, l’Inde continuera de partager son expérience et son expertise en matière de développement, en fonction des besoins et des priorités de Madagascar, sans aucune arrière-pensée. »

Le protocole d’accord signé ce matin donne un mois à l’État malgache, par le biais du ministère de la Fonction publique et de l’ENAM, pour communiquer les critères de sélection aux différents ministères et sélectionner les bénéficiaires. Concernant ces critères, Hanitra Razakaboana a expliqué que la maîtrise de l’anglais serait un atout majeur pour les fonctionnaires souhaitant participer au programme. Elle a également précisé que, cette année, une première vague de 90 fonctionnaires serait envoyée en Inde pour commencer la formation.

Ravo Andriantsalama

Un écart de niveau flagrant. Après avoir dominé le groupe I des qualifications pour la prochaine Coupe du Monde de football, l'équipe nationale malgache (les Barea) a subi une lourde défaite face aux Black Stars du Ghana, hier soir.

Le grand stade d'Al Hoceima, au Maroc, a été le théâtre d'un match décisif pour la première place du groupe I. Jordan Ayew et son équipe ont remporté une victoire sans appel, 3-0. Ils prennent ainsi la tête du groupe, tandis que les Barea conservent la deuxième place, du moins jusqu'au résultat du match opposant les Cœlacanthes des Comores au Tchad.

Les Malgaches se sont montrés impuissants face à l'armada offensive ghanéenne, composée de joueurs évoluant dans de grands clubs européens. Il n’a fallu que dix minutes au milieu défensif des Gunners d’Arsenal, Thomas Partey, pour inscrire le premier but, sur un centre de son capitaine Jordan Ayew, suite à un coup franc. Plus agressifs dans les duels et plus tranchants en attaque, les Ghanéens n'ont laissé aucune chance aux Malgaches, qui ont pourtant tenté de contrôler le ballon et de presser haut. La première mi-temps s'est achevée sur le score de 1-0 pour les visiteurs.

Au début de la seconde période, la situation n'a pas évolué en faveur des Barea, qui ont encaissé un deuxième but à la 53e minute, sur un corner d'Ayew, repris de la tête par Partey, auteur d'un doublé. Quelques minutes plus tard, alors que les Malgaches semblaient revenir dans le match, l'attaquant de West Ham United, Mohamed Kudus, a marqué sur un contre rapide des Ghanéens. Le sélectionneur malgache a alors effectué trois changements consécutifs pour tenter de renverser la situation, mais en vain.

Des leçons à tirer

Peu après l'heure de jeu, Corentin Martins a fait entrer simultanément Njiva, El Hadari et Hakim Abdallah, en remplacement des trois attaquants jusque-là inefficaces. Bien qu'intéressants, ces changements n'ont pas modifié l'issue de la rencontre. Certains estiment même qu'ils sont intervenus trop tard, compte tenu de la situation à la mi-temps. Néanmoins, l'entrée du jeune attaquant du Paris FC, El Hadari, a perturbé la défense ghanéenne, et il s'est même procuré une demi-occasion de tir, arrêtée en deux temps par le gardien des Black Stars.

Après seulement deux matchs sur le banc des Barea, les critiques fusent déjà à l'encontre des choix du sélectionneur Corentin Martins. Les passionnés de football malgache reprochent notamment sa décision de titulariser John Baggio au milieu de terrain, au détriment de l'expérimenté Marco Ilaimaharitra. Il convient toutefois de rappeler que ce dernier s'est blessé lors du match de vendredi contre la Centrafrique et a dû quitter prématurément ses coéquipiers.

Le prochain match des Barea aura lieu en septembre, contre la Centrafrique. L’équipe nationale malgache conserve ses chances de se qualifier pour la Coupe du Monde 2026, à condition de remporter la majorité de ses matchs restants. Des changements sont toutefois nécessaires, car concéder trois buts sur coups de pied arrêtés lors des deux derniers matchs n’est pas anodin. Outre la différence de taille, des ajustements tactiques sont à prévoir pour le staff malgache avant le prochain match.

Ravo Andriantsalama

Le Syndicat des industries de Madagascar (SIM) et l’agence MERCATIS lancent la première édition du rallye des industries, un tournoi inter-universitaire destiné aux étudiants de la capitale. Objectif : leur faire découvrir le secteur industriel malgache à travers une immersion ludique et éducative. Une dizaine de grandes universités et écoles supérieures d’Antananarivo prennent part à ce concours, parmi lesquelles l’Université d’Antananarivo, l’INSCAE ou encore l’ISCAM. Chaque établissement a été sélectionné en fonction de sa collaboration avec le SIM et de sa capacité à participer au concours.

Les équipes, composées de trois étudiants issus de différentes filières et niveaux d’études, s’affronteront lors de plusieurs épreuves visant à développer leurs connaissances du secteur industriel. « C’est une introduction au secteur industriel. Quand un étudiant sort de l’université et veut intégrer ce milieu, il doit déjà avoir une idée de ce qui l’attend », explique la chef de projet chez MERCATIS, Kaliana Ramiaramanana.

Quatre épreuves pour tester les compétences des étudiants

Le tournoi s’articule autour de quatre défis. D'abord le Rallye Cognitif, un quiz de culture générale sur l’industrie.  Le Rallye Pratique, une analyse de cas concrets du monde industriel, le Rallye Sensoriel, une épreuve où les étudiants devront, par exemple, identifier l’origine d’un produit en le sentant. Enfin, le Rallye Créatif qui est une réflexion autour de l’innovation, où les participants devront proposer un concept de projet avec des moyens simples. « C’est un jeu ludique mais éducatif », précise Kaliana Ramiaramanana. « Pas question de créer une usine de fabrication de pâtes, mais plutôt de stimuler la réflexion et la créativité des étudiants.»

Des opportunités professionnelles à la clé

Au-delà du défi, ce concours représente une véritable opportunité pour les étudiants. Les meilleures équipes auront la possibilité d’effectuer un stage ou d’être placées en entreprise. Les participants débuteront dès mai avec des formations et immersions en entreprise, avant d’entrer dans la phase de compétition en juin. Les qualifications auront lieu le 7 juin, suivies des huitièmes et quarts de finale le 14 juin, puis des demi-finales et de la grande finale le 21 juin. Cette première édition pourrait ouvrir la voie à un déploiement national du Rallye des Industries dans les années à venir.

Shiny Noor

La population de Toliara est actuellement divisée en deux camps concernant la mise en œuvre du projet d’extraction minière Base Toliara. Malgré l’approbation du projet par le Conseil des ministres en novembre dernier, ordonnant la réouverture du site et la reprise des activités, celui-ci ne fait toujours pas l’unanimité au sein de la population locale.

Des émeutes contre la reprise du projet Base Toliara ont éclaté ce week-end, causant des dégâts. Après que des manifestants se sont rassemblés à Andaboy, dans le district de Toliara II, les forces de l’ordre sont intervenues et au moins trois personnes ont été blessées par des tirs de gaz lacrymogène.

Hier, le débat sur l’utilité sociale du projet Base Toliara s’est intensifié. D’un côté, les opposants au projet avancent la raison environnementale, culturelle et sociale pour dire qu’il n’est pas en adéquation avec la société de Toliara. Parmi leurs préoccupations figurent la menace sur les écosystèmes comme la forêt Mikea. Le risque de pollution des ressources en eaux sont également craints par les manifestants. Ils accusent la gendarmerie nationale, présente sur les lieux et responsable des tirs de gaz lacrymogène, d’avoir exercé des violences excessives sur des citoyens non armés. Siteny Randrianasoloniaiko, député élu de Toliara et opposant au projet, a déclaré sur sa page Facebook que « la violence sans précédent utilisée par les forces de l’ordre est la preuve que le projet Base Toliara n’est pas bien perçu par la population de Toliara. »

De leur côté, les partisans du projet sont également montés au créneau. Ils dénoncent la politisation de la cause par des politiciens qui s’opposent au développement économique qu’apporterait le projet. Selon eux, Base Toliara offre de nombreuses opportunités aux jeunes, qui sont actuellement majoritairement sans emploi. Des associations de notables de la région se disent exaspérées par la situation. Ils estiment que les opposants au projet sont motivés par des convictions politiques et non par des craintes de conséquences néfastes du projet. Ils appellent donc l’État à « prendre ses responsabilités face à ceux qui n’ont d’autre intention que de semer le trouble au sein de la société ».

Mégaprojet                      

Pour rappel, le projet Base Toliara est une initiative minière de grande envergure située à Toliara. Ce mégaprojet vise l’extraction à grande échelle de sables minéralisés, principalement pour la production d’ilménite, un minerai essentiel dans la fabrication de titane. La concession minière couvre une superficie de 470 km² et concerne les territoires de douze communes, affectant directement environ vingt mille personnes. En 2019, face aux préoccupations croissantes concernant les impacts environnementaux et sociaux, le gouvernement malgache a suspendu le projet. Cependant, le 27 novembre dernier, le Conseil des ministres a levé cette suspension, autorisant la reprise des activités liées au projet Base Toliara.

Il représente un investissement estimé à plus de trois mille cinq cents milliards d’ariary. Selon les autorités, il pourrait générer près de cinq milliards de dollars de recettes publiques et d’investissements sociaux sur une période de trente-huit ans. De plus, la création de quatre mille emplois directs et indirects est envisagée. Base Toliara est au cœur d’un débat complexe, opposant les perspectives de développement économique aux préoccupations environnementales et sociales.

Ravo Andriantsalama

Afin d’améliorer l’accès à l’énergie durable pour tous à Madagascar, la coopération allemande (GIZ) a présenté, le 7 mars dernier, la troisième phase du projet PERER. Carlos Miro, chef de projet, explique les difficultés de la Grande Île dans son projet d’électrification pour tous et propose des solutions à travers ce projet, qui sera principalement axé sur le Grand Sud de l’île.

Un taux d’électrification alarmant

Avec un taux actuel d’électrification de 36 %, Madagascar figure parmi les pays africains ayant les taux les plus bas, selon Carlos Miro, chef du projet Promotion de l’Électrification Rurale par les Énergies Renouvelables (PERER) au sein de la coopération allemande (GIZ). Dans cette optique, ce projet vise à aider Madagascar à atteindre son objectif de porter le taux d’électrification à 80 % d’ici 2030, en doublant la capacité en énergie renouvelable et en étroite collaboration avec le secteur privé. Selon ses dires, « aujourd’hui, à Madagascar, le taux d’électrification s’élève à 36 %. C’est l’un des taux les plus faibles d’Afrique. Cela signifie qu’environ 19 millions d’habitants n’ont pas encore accès à l’électricité, notamment en milieu rural. »

Pour ce faire, le gouvernement malgache a besoin de soutiens de tous les horizons, y compris du secteur privé. C’est dans ce contexte que la troisième phase du programme PERER intervient, dans le but d’œuvrer pour un accès durable et équitable à l’énergie à Madagascar. « Le fait que Madagascar affiche un taux d’électrification très bas représente une opportunité pour le secteur privé. On estime que le volume d’investissement nécessaire s’élève à environ 7 milliards de dollars, dont plus de la moitié devrait provenir du secteur privé », poursuit le chef de projet.

Améliorer l’accès à l’énergie dans le Grand Sud

Le projet se fixe pour objectif d’améliorer l’accès à l’électricité dans les régions pilotes du Grand Sud, en soutenant la mise en place d’un cadre réglementaire favorable, en accompagnant des projets d’électrification et en encourageant les usages productifs de l’énergie. Pour sa mise en œuvre, PERER adopte l’approche du Cadre de l’Électrification Rurale Intégré (CERI), qui offre une approche plus territoriale et multi-technologique afin de maximiser l’accès à l’électricité dans les zones rurales. « Le modèle CERI vise à appuyer le développement de grands projets d’électrification au niveau d’un district, afin d’atteindre l’accès universel à l’électricité à un coût abordable, en utilisant plusieurs solutions d’électrification décentralisées et plusieurs sources renouvelables. Ce modèle nous permet de développer des outils afin d’intégrer toutes ces solutions dans un plan et un modèle financier uniques », conclut Carlos Miro.

Ravo Andriantsalama

Lors de la cinquième journée de la qualification pour la coupe du monde 2026, les Barea de Madagascar obtiennent une victoire éclatante face à la Centrafrique, sur le score de 4 à 1. L’équipe renoue donc avec une victoire contre les fauves après plusieurs années de disette. 

« Remontada » ! C’est le terme qui convient parfaitement pour décrire la victoire des Barea hier soir, au Maroc. En effet, ce sont les Centrafricains qui ont ouvert le score dès la 10e minute, suite à un coup franc mal négocié par la défense malgache. Mais loin de se laisser abattre, ce but encaissé en début de match a agi comme un électrochoc pour les joueurs malgache. Ils ont rapidement égalisé à la 17e minute grâce à leur capitaine, Rayan Raveloson, qui a même inscrit un doublé à la 21e minute, scellant ainsi le score à la mi-temps.

Dès la reprise, les Malgaches ont maintenu une pression intense, ce qui a porté ses fruits à la 49e minute avec un but d’Arnaud Yaya. Maîtrisant le jeu et enchaînant les passes, les Barea ont asséné le coup de grâce aux Centrafricains à la dernière minute, grâce à Lalaina, alias Jaina, qui venait tout juste de faire son entrée.

Avec cette première victoire sur le banc malgache, le sélectionneur franco-portugais Corentin Martins pose déjà les socles d’une équipe soudée et prête à mouiller le maillot. Lors du match d’hier soir, les bonnes décisions se succèdent pour le tacticien. Malgré l’ouverture du score précoce de l’adversaire, Corentin Martins n’a pas dévié de sa stratégie et a demandé à ses joueurs de poursuivre le plan initial. Ce choix s’est avéré payant. Il a cependant dû réorganiser son équipe après la sortie sur blessure du milieu de terrain Marco Ilaimaharitra, remplacé par Baggio, qui a également brillé au milieu de terrain.

Coaching gagnant

Les changements qu’il a apporté se sont également avérés être les bonnes. A 10 minute de la fin du match, il fait entrer simultanément Njiva et Jaina. Le premier cité offre une splendide passe au second pour sceller le résultat du match et donner le coup de grâce à des centrafricains déjà mal en point.

Actuellement, les Barea se hissent provisoirement en tête du groupe I avec dix points, en attendant les matchs des Comores et du Ghana, respectivement deuxième et troisième. Après cette cinquième journée, l’équipe nationale affrontera le Ghana lundi prochain, avant d’entamer la phase retour des qualifications lors de la prochaine fenêtre FIFA en septembre.

Les Barea conservent donc toutes leurs chances de qualification pour la prochaine Coupe du Monde en Amérique. Mais pour cela, il faut obtenir des résultats positifs lors des prochains matchs. Il est important de rappeler que dans ce groupe I, Madagascar devra affronter des équipes redoutables comme le Ghana et le Mali. Il faudra également surveiller de près les Comores, qui connaissent une ascension fulgurante depuis leur participation à la CAN 2021. Bien que la victoire contre la Centrafrique soit cruciale pour la suite, il est impératif que les Barea restent concentrés pour leur prochain match contre les Black Stars du Ghana, lundi prochain.

Ravo Andriantsalama

Un pas en avant. Bien que la lutte contre le changement climatique n’en soit qu’à ses débuts à Madagascar, les sept années d’existence du projet « Paysages durables dans l’Est de Madagascar » démontrent la faisabilité de cette lutte. Ce matin, à l’hôtel Colbert Antaninarenina, s’est déroulée la cérémonie de clôture du projet, suivie de la présentation des résultats obtenus dans les huit régions d’intervention. Parmi ces résultats, on note le renforcement de la résilience face au changement climatique pour environ 23 800 ménages de petits exploitants agricoles. Quinze mille de ces ménages proviennent de l’ancienne province de Fianarantsoa et huit mille de l’ancienne province de Toamasina. Pour y parvenir, ces ménages ont adopté des pratiques agricoles durables tout en restaurant les écosystèmes qui leur fournissent des services écosystémiques vitaux.

De plus, le projet contribue à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Moïse Rasamoelina, secrétaire général du ministère de l’Environnement et du Développement durable et président du comité de pilotage du projet, explique que « durant ces sept années, neuf millions de tonnes de CO2 ont été évitées en limitant la déforestation et en optimisant la gestion des paysages forestiers et agricoles. » Cela a été rendu possible grâce à la protection et à la sécurisation des deux zones forestières du projet à Toamasina et Fianarantsoa.

Financé par le Fonds vert pour le climat (GCF) et mis en œuvre par Conservation International sous l’égide du ministère de l’Environnement et du Développement durable, le projet « Paysages durables dans l’Est de Madagascar » a bénéficié de plus de quinze millions de dollars depuis son lancement en 2018. Le projet se terminera officiellement le 8 mai prochain, cette cérémonie de clôture ne marquant donc pas sa fin définitive. Les résultats annuels sur la réduction des gaz à effet de serre devraient être publiés avant cette date, selon les explications des responsables du projet.

Ravo Andriantsalama

La révision annuelle de la liste électorale (RALE) se poursuit. Les premières listes provenant des Fokontany commencent à arriver aux commissions électorales de districts (CED), qui entament leur traitement. Le rapporteur général de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Soava Andriamarotafika, explique le déroulement de la révision de cette année.

Studio Sifaka (SS) : Où en est la RALE actuellement ?

Soava Andriamarotafika (SA) : Conformément au calendrier établi, nous sommes toujours en phase de révision annuelle de la liste électorale. Toujours selon ce calendrier, l'impression des listes provenant des Fokontany a débuté le 6 mars dernier.

SS : Qui est responsable des travaux d'impression ?

SA : Ce sont les Fokontany qui se chargent de la collecte des données pour la liste électorale, comme chacun le sait. Ils transmettent ensuite ces données aux commissions électorales de district pour traitement. Ces dernières les transmettent à leur tour aux commissions électorales provinciales, qui sont responsables des travaux d'impression.

SS : La liste imprimée est-elle la version définitive de la RALE ?

SA : Après l'impression, la liste est renvoyée aux Fokontany, et les citoyens disposent de vingt jours pour vérifier leurs noms. Il est important de rappeler que cette liste imprimée peut encore être modifiée en cas d'erreurs constatées.

SS : Qui peut effectuer ces modifications ?

SA : Seuls les membres des commissions locales de recensement des électeurs (CLRE) au niveau des Fokontany sont habilités à apporter des modifications. Ce sont eux qui ont effectué le recensement des électeurs. En revanche, seules les CED sont autorisées à transcrire les données modifiées dans la base de données de l'organe central de la CENI.

Il convient de noter que la liste issue de la RALE de cette année a été arrêtée provisoirement le 15 février dernier, comme d'habitude, mais l'arrêt définitif n'interviendra que le 15 mai prochain.

Pour rappel, les citoyens qui n’ont pas la chance de figurer dans la liste issue de cette RALE auront la possibilité de s’y inscrire dès le début de la nouvelle RALE pour l’année prochaine. La liste sera utilisée pour les prochaines élections en 2028.

Propos recueillis par Ravo Andriantsalama

La Commune Urbaine d'Antananarivo (CUA) a enjoint les marchands de rue installés aux alentours d'Analakely de quitter les lieux jeudi prochain. Cette mesure vise à élargir l'espace dédié aux piétons et à améliorer la fluidité de la circulation. Cette annonce a été faite par la CUA dans un communiqué publié hier soir. Cependant, une réaction négative de la part des marchands est à prévoir.

Mesures rigoureuses. Dans le but d'assainir le centre-ville et de garantir la sécurité des piétons, la CUA a pris la décision d'expulser les marchands de rue occupant les trottoirs, afin de permettre une circulation piétonne fluide. La maire de la ville, Harilala Ramanantsoa, a précisé hier que les marchands situés aux abords d'Analakely doivent libérer les trottoirs avant jeudi et s'installer dans les marchés municipaux, dont la plupart disposent encore de places disponibles.

Dans son communiqué, la maire a informé que les marchands peuvent s'inscrire dès aujourd'hui et jusqu'à jeudi à la salle des fêtes municipale d'Isotry pour obtenir un emplacement dans l'un des marchés. Harilala Ramanantsoa a justifié sa décision en soulignant que « soixante-dix pour cent de la population de la capitale sont des piétons et nous devons assurer leur protection. De plus, il incombe à la commune de garantir leur sécurité. »

Un défi de longue haleine

Jusqu'à ce matin, peu de marchands s'étaient présentés pour s'inscrire à Isotry. Il est probable que cette mesure de la CUA suscite le mécontentement des marchands. Il convient de rappeler que l'administration actuelle n'est pas la première à s'attaquer aux problèmes de mobilité urbaine et d'assainissement de la ville. Cependant, toutes les tentatives précédentes, depuis les années 2000, se sont heurtées à la difficulté de concilier la protection des piétons et la satisfaction des marchands de rue, qui refusent de libérer les trottoirs. La lutte pour libérer les trottoirs reste donc un défi persistant.

Sous le mandat du maire Naina Andriantsitohaina, des mesures similaires avaient été prises, mais il s'est avéré extrêmement difficile pour la CUA de réinstaller les marchands de rue dans les marchés. Pourtant, les places ne manquent pas dans ces marchés municipaux. La maire Ramanantsoa a d'ailleurs déclaré hier : « Les marchés de Petite Vitesse et d'Andravoahangy sont presque déserts. Nous devons trouver un compromis pour préserver l'ordre public. »

Ravo Andriantsalama

L’association des taxi-villes de la CUA réagit suite à l’adoption des dépenses obligatoires pour les transporteurs dans le budget primitif de la commune. Les chauffeurs de taxi déclarent ne vouloir payer qu’une partie des exigences de la circonscription.

Exorbitant. C’est le sentiment des professionnels du taxi de la capitale face aux nombreuses sommes d’argent que la commune urbaine d’Antananarivo souhaite leur faire payer. Adopté dans le budget primitif de la circonscription la semaine dernière, il a été convenu que les taxi-villes paient environ 340 000 ariary par an à la commune, à titre de droit de stationnement, de visite de conformité et de licence. Lors du vote à l’hôtel de ville jeudi dernier, Clémence Raharinirina, conseillère municipale et présidente de l’association des taxi-villes de la commune urbaine d’Antananarivo (FTAR), s’est dite indignée par cette décision. Elle n’a pas participé au vote et a préféré s’entretenir avec la presse.

Aujourd’hui, en fin de matinée, les membres de l’association se sont réunis à leur siège à Ankazomanga et ont tenu une conférence de presse. La décision de la CUA a déplu aux taximen, et ils ont tenu à le faire savoir. Brandissant des pancartes, ces derniers dénoncent une décision unilatérale, prise sans que leur avis n’ait été recueilli. Ils annoncent qu’ils ne paieront pas l’intégralité des sommes demandées par la commune. Un membre de l’association explique : « Nous avons adressé une lettre à la maire et aux responsables de la commune pour leur faire part de nos préoccupations. Nous avons également émis des suggestions. Par exemple, nous acceptons de payer les trente mille ariary annuels de droit de stationnement et les cinquante mille ariary de droit de visite de conformité, mais nous refusons de payer les deux cent mille ariary de fourrière et nous refusons de faire des contre-visites. »

Discussions

Selon ces chauffeurs de taxi, s’ils acceptent toutes les exigences de la commune, il deviendra encore plus difficile de joindre les deux bouts. En effet, outre ces dépenses liées à la CUA, ils doivent encore s’acquitter de divers impôts et taxes auprès du fisc. Un autre membre du FTAR déclare : « En ce moment, les temps sont durs. Si nous acceptons de payer les sommes énormes demandées par la CUA, nous allons couler. Beaucoup d’entre nous ont déjà du mal à compléter les versements journaliers. »

Par ailleurs, le FTAR demande à ce qu’il y ait davantage de discussions entre les responsables étatiques et les associations de transporteurs avant de prendre des décisions, afin de trouver la solution la plus adéquate. Pour l’association, les lois sur les transports sont floues et devraient être appliquées à tous, sans discriminations. Ils souhaitent particulièrement évoquer le cas des taxi-moto, qui continuent de gagner du terrain. Ils affirment ne pas avoir peur de la concurrence, mais demandent l’application stricte de la loi pour tous les transporteurs.

Ravo Andriantsalama

Ce week-end, lors du tournoi mondial de basket 3x3 à Bangkok, en Thaïlande, les équipes malgaches masculines et féminines ont essuyé de lourdes défaites. Trois matchs, trois défaites, tel a été le bilan des Ankoay au pays du soleil levant, et les fans de basket malgaches n'ont pas manqué de critiquer ces mauvais résultats.

Un bilan mitigé. C'est le constat dressé pour les équipes nationales de basket 3x3 (Ankoay) lors du tournoi mondial, la FIBA Champions Cup, qui s'est déroulé à Bangkok, en Thaïlande, ce week-end. Trois matchs, trois défaites, tant pour les hommes que pour les femmes. Les Ankoay n'ont pas réussi à s'imposer lors de la première édition de ce tournoi mondial, qui opposait les huit champions continentaux de chaque genre, ainsi que les médaillés d'or des Jeux olympiques de Paris et les numéros un et deux mondiaux, hommes et femmes.

Pour rappel, Ely et son équipe ont rencontré de grandes difficultés dès le début, affrontant la Serbie, numéro un mondial, contre laquelle ils se sont inclinés 21-19 après un combat acharné jusqu'à la fin du temps réglementaire. Ils ont ensuite perdu face aux champions d'Europe, les autrichiens, sur le score de 21-14. L'équipe masculine 3x3 a également perdu contre les champions olympiques néerlandais. Quant aux dames, elles ont subi une lourde défaite d'entrée face à la Chine (21-12), puis contre le Canada (21-6) et enfin contre l'Allemagne (19-12).

TikTok

Les critiques ont fusé de toutes parts après les mauvais résultats de nos Ankoay, en particulier pour l'équipe féminine, qui, selon certains passionnés de la balle orange, n'a pas été à la hauteur en raison de facteurs extra sportifs. En effet, plusieurs fans ont critiqué les Ankoay féminines, affirmant qu'elles étaient plus concentrées sur le réseau social TikTok que sur leur préparation. Ces allégations sont infondées, selon les experts, car la réalité s'est déroulée sur le terrain. La différence de taille et d'expérience était flagrante, surtout pour les dames. Nos champions d'Afrique n'ont pas fait le poids face aux cadors mondiaux.

Avec un peu de recul, il est clair que la compétition était rude. Les adversaires de Madagascar étaient plus forts, plus grands physiquement et, surtout, mieux préparés. Le niveau mondial du 3x3 est impitoyable, et les équipes malgaches ont affronté des formations expérimentées, habituées aux grandes compétitions. Cette compétition a également démontré que le niveau du basket 3x3 africain est encore loin de celui des grandes équipes mondiales. Il est important de rappeler que les Ankoay, hommes et femmes, sont les champions d'Afrique en titre. Ils représentent donc ce que l'on peut qualifier de "crème de la crème" du basket 3x3 du continent.

Ravo Andriantsalama

La mise en œuvre de la nouvelle Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption (SNLCC) porte ses fruits. Hier, dans les locaux du BIANCO à Ambohibao, un mémorandum d’entente a été signé entre cette entité et l’Agence de Recouvrement des Avoirs Illicites (ARAI). Dans la foulée, le personnel de l’ARAI a procédé à une déclaration de patrimoine, conformément à la législation en vigueur.

Une collaboration renforcée pour l’application des lois anticorruption et le recouvrement des avoirs illicites. C’est dans cette optique que le Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO) et l’Agence de Recouvrement des Avoirs Illicites (ARAI) ont signé hier un mémorandum d’entente dans les locaux du BIANCO à Ambohibao. L’objectif est de mettre en place une synergie d’action et d’échange d’informations pour une efficacité accrue de la nouvelle Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption (SNLCC).

Le directeur général par intérim de l’ARAI, Rado Rajhonson Andrianjatovo, a souligné l’importance de ce mémorandum : « Cette collaboration est cruciale, car la saisie ou le gel des avoirs illicites doit intervenir dès les enquêtes préliminaires. Si cette étape n’est effectuée qu’au moment des enquêtes de fond, il est déjà trop tard : il n’y a plus rien à saisir. »

Le directeur du BIANCO, Gaby Nestor Razakamanantsoa, a quant à lui précisé que cette collaboration vise également à prévenir les infractions de corruption. Selon lui, « la peur de la prison n’est plus un frein efficace pour les corrompus. Ainsi, pour lutter contre la corruption, il est essentiel de saisir les biens obtenus illicitement. Si nous parvenons à restituer à l’État les avoirs illégaux ou issus de la corruption, il n’y aura plus de raison de continuer à corrompre. Par conséquent, la corruption disparaîtrait progressivement. »

Engagements mutuels

Le mémorandum précise six engagements pour chacune des deux parties. D’une part, le BIANCO s’engage à partager des informations stratégiques avec l’ARAI, à faciliter les saisies des avoirs et à renforcer les capacités des agents dans la lutte contre la corruption. D’autre part, l’ARAI assurera le suivi des saisies et participera activement à la récupération des biens saisis.

Mise en place depuis 2021, la signature de ce mémorandum pourrait aider l’ARAI à franchir un cap. Cette agence, qui, selon son directeur général par intérim, rencontre des difficultés dans la confiscation des biens illicites, espère ainsi surmonter ces obstacles : « Nous avons plusieurs décisions de confiscation, mais aucun bien à saisir. Même pendant les enquêtes, lorsqu’on examine les comptes bancaires, on constate qu’il n’y a déjà plus aucun fonds disponible », a déploré Rado Rajhonson Andrianjatovo à sa sortie du BIANCO hier.

En marge de cette signature, ce premier responsable et ses collaborateurs ont procédé à une déclaration de patrimoine, se conformant ainsi à la loi anticorruption du pays.

Ravo Andriantsalama

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