COVID-19 : Tous ensemble face au virus

Débat des jeunes

Andrea Razafi

Andrea Razafi

Huit régions de Madagascar – Diana, Boeny, Analamanga, Atsinanana, Menabe, Haute Matsiatra, Anosy et Atsimo Andrefana – disposent désormais d'un Comité de Paix. Cette structure a été implantée par l'Unesco, dans le cadre du projet Rary Aro Madagascar 2, afin de renforcer la culture de paix dans un contexte où les tensions sociales et les violations des droits humains menacent la cohésion sociale.

Ces comités, composés de jeunes défenseurs des droits humains, de journalistes, d'acteurs de la société civile, de Forces de Défense et de Sécurité (FDS), et coordonnés par les préfets régionaux, jouent un rôle clé sur le terrain en tant que médiateurs et porte-voix. Leur action s'inscrit dans le cadre du projet « Appui à la Protection des Jeunes Défenseurs et Défenseuses des Droits Humains Engagés dans l'Espace Civique pour une Paix Sociale Inclusive et Durable », faisant suite à un accord signé entre la plupart de ces acteurs en 2018. L’objectif est de créer un pont entre les citoyens, les jeunes et les autorités pour favoriser la paix et lutter contre les violations des droits fondamentaux. Le Comité de Paix se veut être catalyseur de dialogue, de prévention des conflits et de protection des droits humains.

 « Je souhaite exprimer mon profond sentiment de satisfaction quant à l'impact positif de cette initiative dans notre région. À mon avis, le Comité de Paix représente un espace de dialogue, où les acteurs clés de notre communauté comme les autorités locales, les journalistes, les observateurs des droits humains et les jeunes peuvent se réunir pour aborder les problématiques liées aux violations des droits humains », a avancé Abdillah Azhad Houssen, Point focal du comité de paix pour la Région Diana.

Action directe

Les comités de paix ne se contentent pas d’observer, ils agissent concrètement. Ces jeunes ont pour mission de faciliter le dialogue entre les jeunes et les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) afin d'instaurer un climat de confiance et une meilleure compréhension mutuelle. Ils recueillent et traitent les signalements de violations des droits humains en coordination avec les Observatoires Régionaux des Droits Humains (ORDH), portent la voix des victimes en plaidant auprès des autorités locales et nationales pour des solutions pacifiques, et sensibilisent les populations afin de promouvoir une culture des droits humains et de prévenir les injustices. Chaque jour, ces jeunes engagés œuvrent pour une société plus juste et apaisée.

Ils avancent avec le soutien et la coopération des Observatoires Régionaux des Droits Humains (ORDH), qui jouent un rôle de veille, de collecte de données et de remontée des cas à l’Observatoire National des Droits Humains (ONDH), en cas de non-résolution au niveau local.

Antsa Rakotoarivelo et Ravo Andriantsalama

Depuis une semaine, une délégation tchadienne spécialisée dans la protection civile et la gestion des risques et catastrophes était à Madagascar. Leur mission, axée sur l'échange et le renforcement de capacités, s'est déroulée auprès du Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes (BNGRC) à Antanimora.

« Il ne s'agit pas de faire un copier-coller, mais d'adapter tout ça aux réalités tchadiennes », a déclaré le lieutenant-colonel Gérard Re, conseiller du directeur de la protection civile du Tchad. La mission a pris fin aujourd'hui avec une cérémonie où la délégation tchadienne s'est dite très satisfaite des partages d’expériences et d’expertises de la partie malgache.

Le lieutenant-colonel Gérard Re a précisé que « des outils mis en œuvre, de la stratégie mise en œuvre, de la politique également, de cette volonté de déconcentration et de décentralisation. C’est autant de sujets qui, pour nous, sont vraiment essentiels, puisque au Tchad, on est au tout début de la mise en place d'une organisation de protection civile. » En effet, la Direction Générale de la Protection Civile tchadienne a été créée il y a tout juste un an, d'où l'importance de cette mission de renforcement de capacités à Madagascar.

Échanges fructueux

Le lieutenant-colonel a également expliqué que l'expérience acquise à Madagascar servira de base solide pour le développement de la jeune direction générale de la protection civile du Tchad. « L'approche multisectorielle largement développée, mise en œuvre au niveau du BNGRC, est vraiment une source d'inspiration pour nous. Et il est sûr qu'au retour au Tchad, on va s'approprier tout ça », a-t-il annoncé.

De son côté, le directeur général du BNGRC, le général Elack Andriankaja, s'est dit lui aussi satisfait de cette semaine d'échanges. Il a affirmé avoir également tiré des leçons de ces partages, d'autant plus que les deux pays partagent une caractéristique commune : les inondations, qui frappent souvent le Tchad ainsi que la capitale malgache et d'autres grandes villes. Il a également mis l'accent sur la jeunesse de la direction de la protection civile tchadienne, avec seulement un an d'expérience.

Il est à noter que ce n’est pas la première mission africaine de ce genre pour le BNGRC, qui a déjà accueilli des délégations burundaises et seychelloises avant celles du Tchad.

Ravo Andriantsalama

Quelques jours après l'annonce par le Sénat d'une proposition de loi visant à modifier et à compléter le code électoral, la société civile réagit. La satisfaction reste modérée du côté des organisations de la société civile (OSC) qui, bien qu'elles réclament des modifications de ce texte depuis des années, sont surprises de ne pas avoir été consultées par le législateur à l'initiative de la proposition de loi.

C'est une demi-satisfaction. Après l'annonce de la proposition de loi visant à modifier et compléter la loi organique sur le régime général des élections et des référendums par le président du Sénat, Richard Ravalomanana, les organisations de la société civile œuvrant dans le domaine électoral réagissent avec une joie en demi-teinte. L’observatoire SAFIDY, tout comme le KMF/CNOE, se disent satisfaits de la décision des parlementaires d’un côté, car il y a effectivement des points à modifier dans le texte selon eux. Cependant, ils se plaignent d’un autre côté de ne pas avoir été consultés en amont et de ne pas encore disposer des détails des changements que le président du Sénat envisage.

Stella Razanamahefa de l’observatoire SAFIDY explique que leur OSC suggère une réforme de ce texte depuis 2018. « Mais en contrepartie, la tenue d’une concertation nationale réunissant toutes les parties prenantes est nécessaire avant d’avancer la proposition de loi », a-t-elle annoncé. « Le problème en ce moment est que nous n’avons pas encore les détails des changements qu’il veut insérer dans la loi », a poursuivi la responsable de SAFIDY.

Suggestions

Le président du KMF/CNOE, Robert Namearison, avance également qu’une consultation des acteurs concernés est impérative dans le processus d’élaboration de la proposition de loi. Selon lui, « les électeurs, les partis politiques du régime ou de l’opposition, la société civile, les organisations religieuses doivent être impliqués dans le processus pour que le résultat soit le plus consensuel possible. Notre problème, c’est justement que nous ne nous écoutons pas. Ce projet n’apportera que méfiance et conflit s’il est juste basé sur des calculs politiques. »

Par ailleurs, ces OSC ont déjà des propositions de modifications qu’elles aimeraient soumettre aux parlementaires. Pour Stella Razanamahefa, « les suggestions sont nombreuses, mais je vais juste en citer quelques-unes. Par exemple, la CENI ne doit pas être en même temps l’organe qui élabore la liste électorale et qui la valide. Par rapport à la course électorale, les dépenses de chaque candidat doivent être transparentes vis-à-vis des électeurs. La date des élections doit aussi être définie bien avant, et tout cela devrait être mentionné dans la loi. »

La société civile dénonce également dans cette proposition de loi des manœuvres politiques visant à prendre un ascendant sur les adversaires politiques en vue des élections à venir, bien que la présidentielle ne soit prévue que dans trois ans. « Il est évident que tout est lié à la politique ; il est possible que derrière cette proposition de loi se cache une manœuvre politique », a déclaré Stella Razanamahefa de SAFIDY.

Ravo Andriantsalama

Depuis ce lundi, les épreuves d’Éducation Physique et Sportive (EPS) du BEPC 2025 battent leur plein dans plusieurs centres d’examen de la capitale. Sur la piste ou sur le terrain, dans l'effort ou dans la joie, les collégiens livrent une avant-dernière bataille avant le diplôme.

T-shirts trempés, visages concentrés, encouragements des parents et applaudissements des camarades : l’ambiance est sportive et studieuse sur les différents terrains d’examen de la capitale. Ce lundi 12 mai, les épreuves pratiques d’EPS ont officiellement débuté dans plusieurs centres d’examen : au Lycée Moderne Ampefiloha (LMA), sur le terrain d’Ankatso pour le centre du Lycée J.J Rabearivelo, ainsi qu’au stade municipal d’Alarobia pour les candidats du Lycée Nanisana.

Sur le terrain de l’Académie Nationale des Sports à Ampefiloha, nous avons assisté au déroulement des activités. «En général, tout se déroule à merveille. On ne peut pas se passer des petits soucis, mais chaque problème a une solution », confie Sitraka Ravelojaona, cheffe de centre adjointe au centre LMA.

Les candidats sont évalués sur trois épreuves au total incluant une épreuve collective (Football, Basketball, Handball, Volleyball, Rugby), une épreuve individuelle (la vitesse, les sauts, la gymnastique, le grimper, la natation ou les lancers), et une course de demi-fond — 600 mètres pour les filles et 800 mètres pour les garçons.

Mais au-delà des chiffres et de la logistique, ce sont les voix des élèves qui racontent le mieux cette épreuve. « C’est un peu dur pour moi. Certains sont beaucoup plus grands, et moi je suis tout petit… mais ça ira », murmure Hanta, 13 ans, les yeux brillants d’espoir.
« J’avais vraiment peur, mais je l’ai fait ! J’ai fini troisième, alors que les autres filles étaient plus grandes que moi », s’exclame Julia, 12 ans, encore essoufflée mais fière de sa performance.

Et pourtant, l’épreuve d’EPS reste facultative au BEPC, un détail que beaucoup oublie.
« En ce moment, seuls 75 % des candidats choisissent de passer l’épreuve d’EPS. Pourtant, c’est une bonification ! J’incite les autres à participer, car cette matière offre de nombreux avantages », insiste Rovasoa Rakotondraibe, cheffe de centre adjointe au lycée Jules Ferry Faravohitra. Elle rappelle que l’EPS est bien plus qu’une discipline scolaire : « Elle prend soin du corps, de l’âme et de l’esprit. »

Alors que certains centres sont en pleine activité, d'autres ont déjà clôturé leurs évaluations. Le centre Jules Ferry Faravohitra a terminé la semaine dernière. Quant au lycée d’Ambohimanarina, il avait lancé les épreuves il y a deux semaines déjà. Cette répartition échelonnée permet une meilleure gestion des infrastructures sportives et des effectifs.

Ny Aina Andrianarisoa

Vers une modification du régime général des élections et des référendums. C'est ce qui se profile actuellement au Sénat. Hier, lors de la séance plénière au palais de verre d'Anosy, le président de la Chambre, le général à la retraite Richard Ravalomanana, a annoncé une nouvelle proposition de loi visant à modifier et à compléter la loi organique n°2018-008 du 10 avril 2018 relative au régime général des élections et des référendums. Bien que les détails de cette proposition de loi restent à ce jour inconnu, il est certain que la délibération en séance publique aura lieu le matin du 12 juin prochain.

Après cette séance plénière du 12 juin, le texte sera transmis à l'Assemblée nationale si les sénateurs l'approuvent. La chambre basse devra alors statuer sur la proposition lors d'une première lecture, puis débattre et voter son adoption. Une fois votée par les deux chambres, la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) effectuera un contrôle de constitutionnalité avant sa promulgation par le président de la République.

Cette proposition de loi de Richard Ravalomanana n'est pas la première tentative de modification du code électoral. Avant la tenue de l'élection présidentielle de 2023 et des élections législatives de 2024, des débats sur une possible réforme avaient déjà été engagés par les acteurs politiques, mais sans aboutir à une proposition de loi concrète.

L’opinion publique est désormais dans l’attente de la portée juridique, politique et sociale de cette nouvelle proposition de loi. Celle-ci pourrait bouleverser la vie politique du pays, d'autant plus que le président Andry Rajoelina exerce déjà son second mandat à la tête du pays et ne pourra, en principe, se représenter pour sa propre succession en 2028.

Ravo Andriantsalama

Une initiative est lancée pour explorer l'histoire économique de Madagascar sur une période de 1300 ans, remontant aux origines mêmes du peuplement de l'île. Cette démarche, portée par la mention d'Histoire de l'Université d'Antananarivo en partenariat avec le cabinet FTHM Consulting, vise à combler un vide préoccupant dans la connaissance du passé économique du pays.

« Sans mémoire historique, il est difficile de capitaliser sur l’expérience ou d’éviter les erreurs du passé », souligne la cheffe de la mention histoire de l’université d’Antananarivo, Helihanta Rajaonarison, insistant sur la nécessité de cette exploration approfondie. Elle l’a déclarée hier à la bibliothèque de la mention histoire à l’Université d’Antananarivo. Le but étant de replonger la jeunesse dans 1300 ans d’histoire économique du pays. Après des projets similaires en 2016 et 2018 qui se concentraient sur la période post-1960, l'objectif est désormais d'embrasser une perspective beaucoup plus large.

Selon les explications de la cheffe de mention, l'île de Madagascar, bien avant l'arrivée de ses premiers habitants, était déjà un acteur des échanges économiques majeurs. Des preuves historiques et archéologiques attestent de sa participation active aux réseaux commerciaux de l'océan Indien et du canal du Mozambique, vers le VIIe siècle. Dès les premiers peuplements, des activités telles que l'agriculture, la pêche, la chasse et les échanges maritimes ont jeté les bases de l'organisation sociale et économique de l'île.

Voyage visuel et textuel

Pour éclairer cette histoire, un colloque est programmé les 3 et 4 juin prochains à la cité des cultures Antaninarenina. Douze intervenants, parmi lesquels des historiens, des économistes et des chercheurs se réuniront pour analyser l'évolution économique de Madagascar à travers quatre grandes périodes : l'ère pré-royale, l'époque royale (à partir de Radama Ier), la période coloniale et l'ère contemporaine. « L’intérêt manifesté par les chercheurs étrangers prouve la richesse de cette histoire encore trop peu valorisée », observe Alain Pierre Bernard, du cabinet FTHM Consulting, soulignant le potentiel de découverte et de partage.

En complément de ces échanges, une exposition documentaire est prévue en septembre. Celle-ci offrira au public un voyage visuel et textuel à travers l'histoire économique de Madagascar depuis ses origines. L'ambition est de démontrer comment la situation économique actuelle du pays est le fruit d'une longue évolution et des choix successifs pris au fil des siècles.

Cette initiative s'inscrit dans une volonté plus large de renforcer les liens des Malgaches avec leur propre histoire, offrant ainsi une base solide pour une réflexion éclairée sur les défis et les opportunités économiques de demain.

Ravo Andriantsalama

Le projet d'envergure Base Toliara reste sous les feux des projecteurs, notamment en ce qui concerne les études d'impact environnemental et social. Cette fois-ci, c'est la localisation géographique du projet et son potentiel impact néfaste sur l'homme qui suscitent le débat.

Le ministre des Mines, Herindrainy Olivier Rakotomalala, accusé par le député Siteny Randrianasoloniaiko de mentir sur ces sujets, s'est exprimé hier soir dans une vidéo. Pour rappel, le député élu à Toliara affirme que le projet se situe dans une zone protégée abritant une forêt de baobabs, arbres endémiques de Madagascar.

Dans sa vidéo, le ministre a répliqué que « si cela se trouvait en zone protégée, le système informatique du cadastre minier rejetterait automatiquement la demande. Il est donc impossible d’obtenir un permis minier à l’intérieur d’une aire protégée. Et si quelqu’un exploite dans une zone protégée, il faut impérativement l’en faire sortir car cela enfreint la loi. Je confirme ici que les coordonnées du permis de Base Toliara sont situées hors de la zone protégée. »

Ce matin à l’Assemblée nationale à Tsimbazaza, le député élu à Toliara I a répondu à la vidéo du membre du gouvernement. Pour lui, la zone protégée fait bel et bien partie du périmètre du projet. Il a également accusé le ministre soit de ne pas disposer du cahier des charges, soit de le dissimuler. « S’il y a un ministre compétent, c’est bien celui des Mines. J’ai été étonné par sa vidéo d’hier. Il est le seul ministre des Mines qui n’a pas accompagné la délégation à Ranobe. Je lui avais déjà demandé le cahier des charges concernant les impacts environnementaux et sociaux, mais il a prétendu ne pas l’avoir. Ce ministre ne s’est même pas rendu sur place. Et pourtant, de nombreux baobabs très anciens vont être abattus là-bas », a-t-il expliqué.

Il est à noter que Base Toliara a déjà obtenu l'aval de l’Exécutif pour débuter l’exploitation, mais des vagues de contestations de la part des populations locales freinent jusqu’à présent l’avancée du projet.

Ravo Andriantsalama          

Prévue pour ce jour, la séance de l’Assemblée nationale consacrée à l’ordre du jour proposé par l’opposition a été reportée à une date ultérieure. Les députés de l’opposition dénoncent plusieurs transgressions de la loi par le bureau permanent, qu'ils accusent de ne pas avoir transmis des convocations ministérielles et d'avoir reporté la séance.

« Si le bureau permanent ne veut pas le faire, on fera office de garant de la loi à l’Assemblée nationale. On sera un modèle pour nos pairs. » Ces mots, prononcés par la députée élue dans le district de Tana I, Hanitra Ravelomanantsoa, ce matin dans la salle du bureau permanent de l’Assemblée nationale à Tsimbazaza, témoignent de la colère de l'opposition face au report de la séance. Plus tôt dans la matinée, la séance était encore inscrite sur le tableau des ordres du jour de la Chambre. Quelques minutes plus tard, les inscriptions ont été effacées et remplacées par une mention de report.

Vers 10h30, les députés du Firaisankina se sont réunis et ont tenu une conférence de presse dans la salle du bureau permanent pour expliquer la situation. Selon eux, le report de la séance constitue une transgression non seulement du règlement intérieur de la chambre basse, mais surtout de la Constitution, dont l'article 102 alinéas 2 et 3 stipule qu’« une séance par quinzaine au moins, y compris pendant les sessions extraordinaires prévues à l'article 76, est réservée aux questions des membres du Parlement et aux réponses du Gouvernement. Trois jours de séance par mois sont réservés à un ordre du jour arrêté par chaque Assemblée à l'initiative des groupes d'opposition de l'Assemblée intéressée ainsi qu'à celle des groupes minoritaires. » Il est à noter que les moyens d’actions du parlement à l’égard du gouvernement incluent la question orale, la question écrite, l'interpellation et la commission d'enquête.

Face-à-face

De son côté, le bureau permanent de l’Assemblée plaide que la séance dédiée à l’opposition ne signifie pas obligatoirement une convocation de ministre. Le rapporteur général de la chambre basse, Philobert Milavonjy, avance que la séance n’a pas lieu d’être si son seul objectif est de convoquer des ministres. Selon lui, le face-à-face prévu les 12 et 13 juin prochains représente déjà une opportunité pour tous les députés de poser des questions aux membres du gouvernement, rendant ainsi la convocation spécifique de certains ministres par l’opposition non nécessaire.

C’est précisément ce point de vue que la plateforme Firaisankina conteste. Hanitra Ravelomanantsoa insiste sur la distinction entre le face-à-face et l’interpellation, telle que prévue par l’article 102 de la Constitution. Le chef de l’opposition et septième vice-président de l’Assemblée nationale, Siteny Randrianasoloniaiko, a également fait savoir qu’ils n’avaient été informés du report de la séance d’aujourd’hui que par un SMS reçu tard la nuit dernière, envoyé par un chef de service de la Chambre.

De plus, les députés de l’opposition expliquent que la tenue de ce fameux face-à-face demeure incertaine jusqu'à présent. Cela dépendra du nouvel ordre du jour que les parlementaires voteront vers la fin de ce mois. Pour rappel, la rencontre avec le gouvernement suscite régulièrement des débats à chaque session parlementaire en raison de la réticence de l’équipe gouvernementale à affronter les députés. Il fut même un temps où les ministres avaient proposé de ne répondre qu'aux questions orales des députés, ce qui avait bien évidemment choqué la plupart des parlementaires de la chambre basse.

Ravo Andriantsalama

Une importante opération de recrutement visant à pourvoir 800 postes à l'île Maurice se tiendra ce weekend à Antananarivo. Les opportunités d'emploi concernent des secteurs tels que le tourisme, l’hôtellerie, la santé, le bâtiment, le transport et la santé.

Outre les secteurs du textile et de la restauration, déjà prisés, les offres concernent d’autres domaines tels la santé, le bâtiment ainsi que le transport sont également des pistes pour ceux qui veulent s’expatriés sur l’île voisine. Un permis de travail d'environ deux ans, renouvelable et spécifiquement dédié aux ressortissants étrangers, est généralement requis. Cependant, des postes spécifiques peuvent proposer des contrats d'occupation allant jusqu'à cinq ans, similaires à ceux des résidents.

Quatre jeunes Malgaches travaillant déjà à l'île Maurice ont témoigné, soulignant que cette expérience représente une belle opportunité, mais exige une forte motivation. Parmi eux, un employé d'un centre d'appels conseille aux personnes intéressées de vérifier attentivement tous les détails mentionnés dans le contrat, en particulier sa durée. Il insiste sur la nécessité d'avoir tous les documents nécessaires, notamment le permis de travail et le contrat, en version finale avant le départ, et met en garde contre toute falsification, les autorités mauriciennes étant très vigilantes quant à l'authenticité des documents. « Il faut bien vérifier tous les détails qui devront être mentionnés dans le contrat, surtout en ce qui concerne sa durée. Tous les papiers nécessaires notamment le permis de travail et le contrat doivent être bien prêts en version finale avant de venir. Le contrôle de l’authenticité d’un document est très facile pour eux, donc il faut faire très attention pour éviter les problèmes, » souligne-t-il.

Salaire motivant

Une serveuse a raconté percevoir un salaire de 20 000 roupies mauriciennes, soit environ 2 millions d’Ariary. Bien que proche du salaire minimum local, elle bénéficie également de logement et de transport. Si le salaire est jugé motivant par rapport à Madagascar, nos jeunes interlocuteurs ont cependant évoqué des actes de maltraitance à caractère raciste fréquents sur les lieux de travail. L'un d'eux a confié qu'il fallait beaucoup de patience et de tolérance. Il a ajouté que le salaire permettait de faire des économies, d'autant plus qu'il était possible de trouver de petits emplois supplémentaires pendant le temps libre, une pratique courante sur l'île. Selon cette jeune serveuse, « Il faut beaucoup de patience et de tolérance. Le salaire et motivant comparant à ce de Madagascar. En plus en peut faire de petit boulot de plus en temps libre. Il y en a beaucoup ici. On peut très bien faire des économies, comme ce que j’ai fait. »

L'ambassade de Madagascar à Maurice a précisé que le salaire proposé aux travailleurs malgaches ne devrait pas être inférieur à 30 000 roupies mauriciennes, soit environ 3 millions d’Ariary.

Ravo Andriantsalama

À peine entamée la session ordinaire au Parlement, la tension monte déjà à l'Assemblée nationale. Convocations de ministres, rumeurs de motion de censure et perspectives d'un face-à-face avec l'Exécutif cristallisent le conflit entre les députés de l'opposition et le bureau permanent de la Chambre.

Le bras de fer s'intensifie. Deux semaines seulement après la rentrée parlementaire, le climat se tend de plus en plus à l'Assemblée nationale entre l'opposition et le bureau permanent. Si de nombreux désaccords les opposent, la convocation par les députés de l'opposition de trois ministres clés – ceux de l'Économie et des Finances, des Affaires Étrangères, et de l'Environnement et du Développement Durable – constitue la pierre angulaire de cette confrontation.

Depuis la semaine dernière, les parlementaires du Firaisankina ont déclaré avoir convoqué ces trois ministres pour obtenir des réponses sur des questions financières et d'investissement. Le député de Betioky, Jean Jacques Rabenirina, affirmait en fin de semaine qu'une requête avait même déjà été déposée auprès du bureau permanent. « Soit le bureau permanent cherche une échappatoire, soit il protège l’Exécutif. Mais on a déjà déposé la liste des ministres à convoquer. Si cela n’arrive pas, c’est le président de la Chambre qui n’a pas fait son travail », a fustigé le parlementaire.

Quelques heures avant cette déclaration, le président de la Chambre, Justin Tokely, affirmait pourtant le contraire. Selon lui, l’Assemblée nationale a déjà un ordre du jour établi, et pour l'instant, aucune convocation des trois ministres précités n'y figure. Il a précisé qu'« on va adopter un nouvel ordre du jour vers la fin du mois. C’est là qu’on pourrait débattre de nouveaux sujets, mais jusqu’à maintenant, on a un ordre du jour et aucune convocation de ministres n’y est inscrite. De plus, le fait que l’opposition puisse choisir une thématique à débattre lors de cette session ne se traduit pas obligatoirement par la convocation de ministres. Ils peuvent proposer un thème et on va débattre de cela avec eux. »

Face-à-face

Par ailleurs, d'autres sujets brûlants intensifient ce différend. En premier lieu, les rumeurs persistantes concernant une possible tentative de motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre Christian Ntsay. La semaine dernière encore, le député élu dans le district de Tana III, Gascar Fenosoa, affirmait avoir été approché par certains députés de la coalition pour la majorité présidentielle (IRMAR) au sujet d’une éventuelle motion de censure. Jusqu’à présent, aucune pétition ni collecte de signatures n’a été lancée au sein de la chambre basse de Tsimbazaza.

Finalement, motion de censure ou non, une rencontre entre le gouvernement et les députés semble se profiler pour les 12 et 13 juin prochains. Bien que rien ne soit encore décidé, le prochain ordre du jour ne devant être voté que vers la fin du mois selon les dires de Justin Tokely, les députés, tant de l’IRMAR que de l’opposition, se disent impatients de rencontrer les ministres afin de leur demander des comptes.

Ravo Andriantsalama

La révision annuelle de la liste électorale (RALE) pour la période 2024-2025 s'est achevée hier, enregistrant une augmentation significative du nombre d'électeurs. Près de 380 000 nouvelles inscriptions ont été recensées à travers le pays, représentant une hausse de 3,31 % par rapport à la liste précédente.

Les 120 Commissions Électorales de District (CED) ont toutes remis leurs procès-verbaux dans les délais, ouvrant la voie à l'établissement d'une nouvelle liste électorale forte de plus de 12 millions d'inscrits. Parmi les districts, Antananarivo Atsimondrano se distingue avec le plus grand nombre d'électeurs (plus de 364 000), tandis que le district de Kandreho, situé dans la région de Betsiboka, affiche le chiffre le plus bas avec environ 15 000 inscrits.

Tianahanantsoa Ratsimandresy, directrice de la communication de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), a mis en lumière une progression notable de la participation féminine dans la vie politique. Un nombre croissant de femmes s'inscrit désormais sur les listes électorales. « 48,59 % des électeurs inscrits sur la liste électorale sont des femmes », a-t-elle précisé.

Cette nouvelle liste électorale aura un rôle central dans les échéances électorales à venir cette année. Elle sera notamment utilisée pour les élections communales reportées, si le Conseil d’État venait à fixer de nouvelles dates. « Concernant les reports des élections communales, si le Conseil d’État publie les dates des reports, on utilisera cette liste car toutes les élections qui sont prévues cette année doivent utiliser cette liste. On ne peut pas utiliser une liste antérieure à celle-ci », a expliqué la directrice de la communication de la CENI.

Cependant, la tenue de ces élections communales cette année reste incertaine. Le Conseil d’État demeure libre de déterminer le calendrier de leur reprogrammation. En cas de report, c'est bel et bien la liste issue de la RALE 2024-2025 qui fera foi. Il est à noter que lors des élections communales de 2019, des situations similaires avaient conduit certaines communes à rester sans maire jusqu'aux élections suivantes.

Au-delà des élections communales potentiellement reprogrammées, Madagascar se prépare également à un autre événement électoral majeur cette année : les élections sénatoriales, dont la tenue est prévue au cours du second semestre.

Ravo Andriantsalama

L'Agence de Recouvrement des Avoirs Illicites (ARAI) a présenté aujourd'hui son rapport annuel d'activité à son siège d'Ambohijanaka. Lors de cette présentation, le directeur général par intérim, Rado Rajhonson, a exposé les contraintes majeures qui limitent la progression de l'agence dans sa mission.

« Pour la redevabilité et la transparence ». Tel est le leitmotiv de l’agence de recouvrement des avoirs illicites (ARAI) lors de la présentation du rapport annuel d’activités de ce matin. Selon le directeur général par intérim, plusieurs obstacles stratégiques restreignent le champ d'action de l'ARAI. Le premier d'entre eux est le retard dans la nomination d'un nouveau directeur général. Pour rappel, depuis le décès tragique de l'ancien directeur général, Aimé Rasoloarimanana, l'année dernière, aucun successeur n'a été désigné.

Un autre frein significatif identifié par Rado Rajhonson lors de la restitution du rapport concerne l'incomplétude du cadre légal régissant la saisie et la confiscation des avoirs illicites. Il a cité comme exemple la restitution volontaire des avoirs illicites, une pratique encore peu répandue à Madagascar, contrairement à d'autres nations africaines comme l'Angola où elle a généré des revenus importants.

Il a également souligné l'absence d'une chambre spéciale au niveau de la Haute Cour de Justice (HCJ) et de la Cour spéciale sur les bois de rose. Il a expliqué que la loi organique ayant précédé l'instauration de la HCJ est antérieure à la création de l'ARAI, d'où l'absence de cette chambre spécialisée. Concernant les affaires de bois de rose, l'enjeu principal réside dans la confiscation et la saisie des biens mal acquis afin de pallier le manque de chambre dédiée.

Reforme                        

Présente lors de la restitution du rapport, la secrétaire générale du ministère de la Justice a assuré que le ministère était disposé à contribuer à la réduction de ces contraintes, notamment en ce qui concerne les réformes juridiques à entreprendre. Des discussions devraient donc débuter prochainement concernant ce manque de cadre juridique adéquat.

La présentation du DG par intérim a également permis de catégoriser les auteurs d'infractions de corruption concernés par les décisions de l'ARAI. Il en ressort que les acteurs du secteur privé sont les plus touchés, représentant 66 % des cas avec 248 personnes concernées. Les agents du secteur public, quant à eux, ne représentent que 13 % des cas, soit 48 personnes.

En somme, pour l'année 2024, l'ARAI a enregistré 53 mesures de gel d'avoirs, qui ont été exécutées à 100 %. L'agence a également procédé à 35 saisies, dont deux décisions restent en attente d'exécution. Par ailleurs, cinq mainlevées ont été prononcées, et plus de 591 millions d'ariary ont été restitués.

Ravo Andriantsalama

Des divergences d'opinion notables ont émergé entre le pouvoir exécutif et les députés lors des débats concernant la proposition de loi relative à la répression des vols de zébus à Madagascar. Parallèlement à cette proposition parlementaire, le ministère de la Justice travaille également sur son propre projet de loi concernant le même sujet.

La législation actuelle régissant les sanctions liées au vol de zébus date de l’époque du président Tsiranana. Le député Hyacinthe Befeno Todimanana, élu à Antsohihy, propose une nouvelle proposition de loi visant à modifier et compléter l’ordonnance en vigueur. Selon lui, cette proposition a pour objectif d'adapter ou d'ajuster les peines à la réalité actuelle. À titre d'exemple, elle prévoit une augmentation des peines d’emprisonnement de 15 à 30 ans pour les auteurs ou complices de vol de zébus, contre 10 à 20 ans selon la loi en vigueur.

Certains députés avaient même suggéré la peine de perpétuité pour les bandits et leurs complices, mais cette proposition a été rejetée en commission. C'est donc l'alourdissement des peines de prison qui a finalement été retenu. « La peine, qui était auparavant de 10 à 20 ans, a été portée de 15 à 30 ans. Et une fois sa peine purgée, la personne condamnée ne pourra plus réintégrer la société dans la province où elle a commis le délit », a précisé le député d’Antsohihy, Hyacinthe Befeno Todimanana.

Discorde

De son côté, le projet de loi préparé par le ministère de la Justice vise à accélérer les procédures judiciaires liées au vol de zébus. La secrétaire générale du ministère, Belalahy Hanitriniaina, représentant le ministère en l’absence du ministre parti à Toliara pour le Conseil des ministres, a indiqué que les affaires seraient transférées vers la juridiction de droit commun. Selon ses dires, « il est envisagé, dans ce projet de loi, de confier ces affaires aux juridictions de droit commun pour qu’elles soient jugées plus rapidement et que les procédures soient simplifiées C’est cette position que nous défendons ici. »

Suite à l'intervention de la secrétaire générale, un bras de fer s'est engagé entre les représentants du ministère de la Justice et les députés présents. Pour les parlementaires de la chambre basse, l’exécutif ne cesse de freiner les initiatives des députés à chaque fois que ces derniers proposent une nouvelle loi, en arguant que le ministère prépare déjà un projet de loi sur le même sujet sans pour autant en poursuivre la procédure. Cette attitude vise, selon certains députés, à écarter les parlementaires de l’initiative législative. Pourtant, le député élu à Tana V, Naivo Raholidina, a souligné lors de sa prise de parole que « la portée des projets et propositions de lois sont cependant les mêmes. »

La position de la secrétaire générale du ministère de la Justice n'a pas été bien accueillie par les députés. Malgré la confusion, la proposition de loi a été adoptée par les quarante-quatre parlementaires présents dans l'hémicycle ce matin. Le taux d’absentéisme élevé des députés ne facilite pas non plus ce bras de fer avec l’exécutif.

Ravo Andriantsalama  

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