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Débat des jeunes

Andrea Razafi

Andrea Razafi

Face à l'insécurité croissante exacerbée par deux meurtres sordides de jeunes filles dans la capitale, la Plateforme de la Société Civile pour l’Enfance (PFCE) lance un cri d'alerte. La procureure de la République du Tribunal de Première Instance (TPI) et le chef de la brigade criminelle d'Anosy ont également fait des déclarations.

Deux homicides atroces en l'espace de quelques semaines ont plongé Antananarivo dans la consternation. Fin avril, la découverte du corps mutilé et sans vie de la petite Tricha avait choqué le pays. Moins de quinze jours plus tard, c'est la famille de la petite Raissa qui a fait une découverte macabre sous une dalle de toilettes : leur fille, entassée dans un sac, dévêtue et le corps couvert d'hématomes.

Face à ces drames, les soixante-six organisations de la société civile regroupées au sein de la Plateforme de la Société Civile pour l’Enfance (PFSCE) expriment leur indignation. Dans un communiqué publié hier, ces soixante-six OSC se disent interpellées « par les menaces de mort proférées à l’encontre de deux autres personnes, possiblement des mineurs, dans l’affaire Raissa ».

Face à ce que la plateforme considère comme une urgence, elle appelle l’État à ouvrir des enquêtes transparentes et rapides afin de traduire en justice les auteurs de ces actes. La plateforme exhorte également la justice à adopter la plus grande sévérité dans le traitement de ces affaires, et les forces de l’ordre à renforcer leur présence et leurs actions pour la protection des enfants. La PSFCE appelle également à la solidarité des organisations de la société civile pour prévenir et mettre fin à la violence à l’encontre des enfants.

Enquêtes

Parallèlement, le ministère de la Justice, par la voix de la procureure de la République près du tribunal de première instance d’Antananarivo, Narindra Navalona Rakotoniaina, a annoncé hier soir dans une vidéo que les prévenus arrêtés dans l’affaire Raissa seraient déférés au parquet ce jour et que la justice travaille en étroite collaboration avec les forces de l’ordre. « Les forces de l’ordre mènent actuellement une enquête approfondie, et certaines personnes ont déjà été arrêtées et sont en cours d’interrogatoire. Les recherches se poursuivent cependant pour retrouver les personnes soupçonnées d’être directement ou indirectement impliquées dans ces deux affaires », a-t-elle souligné. « Concernant le meurtre de Raissa, les suspects seront déférés au parquet demain (aujourd’hui) [ndlr]. Il est important de noter que le tribunal empêche toute tentative de libération d'urgence des prévenus », a-t-elle poursuivi.

À ses côtés lors de la vidéo d’hier, le chef de la brigade criminelle d'Anosy, le commissaire Manampison Ratojonirina, a affirmé que l’enquête se poursuit à ce jour et que la brigade travaille en collaboration avec des collègues de la police nationale. Selon lui, « La brigade criminelle ne travaille pas seule sur ces affaires. D’autres brigades spécialisées au sein de la Police nationale nous assistent dans cette mission, notamment la PMPM (Police des Mœurs et de la Protection des Mineurs) ainsi que la brigade de la cybercriminalité. » Il a également appelé à la collaboration de tous les citoyens : « Nous sollicitons la collaboration de la population, en particulier de ceux qui pourraient détenir des informations, car cela est essentiel pour mener une enquête complète et parvenir à faire toute la lumière sur ces affaires », a-t-il affirmé.

Ravo Andriantsalama

Après quelques instants de confusion, le mouvement Mai 1972, ou « Hetsika May 1972 », a finalement pu déposer des gerbes sur la place du 13 Mai, avenue de l’Indépendance. Cet acte visait à honorer la mémoire des victimes de cette journée sanglante et à perpétuer la lutte de l’époque contre le système néocolonial.

13 mai 1972 – 13 mai 2025. Cinquante-trois ans séparent ces deux dates, mais la lutte initiée par les étudiants en médecine de l’université d’Antananarivo se poursuit encore aujourd’hui. C’est ce qu’ont affirmé ce matin les membres de l’association « Hetsika May 1972 » sur l’avenue de l’Indépendance, où ils ont, comme de coutume, déposé des gerbes sur la place du 13 Mai. Cette année, la cérémonie a été légèrement perturbée par l’intervention des forces de défense et de sécurité, qui ont cherché à réguler l’accès des citoyens à la place.

Un officier de la gendarmerie, mobilisé sur le lieu, a expliqué aux dépositaires que le problème ne résidait pas dans le dépôt de bouquets par l’association, mais dans la nécessité de procéder par groupes de vingt personnes. Une condition que les membres de l’association ont refusé de respecter. Le désordre a duré plusieurs minutes, mais les membres ont finalement pu effectuer leur dépôt de gerbes. Ils affirment pourtant avoir reçu l’autorisation de la préfecture. Selon Félix Rajoarison, alias Rainidina, membre de l’association, « Nous avons fait une demande d’autorisation à la préfecture de la ville et elle nous a autorisés à déposer des gerbes sur la place du 13 Mai. Aucune contrainte n’a été évoquée. Il n’a jamais été question d’interdire les banderoles ou de limiter le dépôt de bouquets à seulement 20 personnes. »

Néocolonialisme

Finalement, la confusion n’a pas causé de dommages et l’événement a pu se dérouler. Selon le « Hetsika 1972 », la lutte qu’ils ont entamée au premier semestre de l’année 1972 n’est pas encore terminée, compte tenu de la situation actuelle du pays. « Les structures coloniales sont toujours présentes et on constate même une intensification. Toutes les banques et entreprises sont majoritairement françaises. Nous sommes toujours une colonie française. C’est dur, mais c’est la réalité ! Nous lançons un appel aux jeunes : levez-vous face à la situation actuelle du pays », a poursuivi Raindina.

Pour eux, le système néocolonial qu’ils combattaient en 1972 persiste jusqu’à aujourd’hui, justifiant la continuation de leur combat. Raindina a ajouté : « Nous sommes ici pour commémorer nos morts, et nous le faisons depuis plus de trente ans avec feu Maître Willy Razafinjatovo. Nous avons lutté lors des événements de 1972. Nous nous sommes battus pour une réforme du système éducatif français. Pourtant, cela persiste actuellement. C’est la raison pour laquelle nous déclarons que la lutte continue. »

Pour rappel, le 13 mai 1972 a été un tournant majeur de la vie politique de Madagascar, marquée par une importante mobilisation étudiante et populaire, violemment réprimée par le pouvoir en place. Ces événements ont profondément ébranlé le régime du président Philibert Tsiranana et ont directement conduit à son remplacement par un directoire militaire quelques jours plus tard.

Ravo Andriantsalama

Le Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco) a présenté ce matin son rapport annuel d'activité, révélant une augmentation des cas de corruption détectés. Si les chiffres témoignent d'une activité accrue, le directeur général a pointé du doigt des obstacles persistants, notamment les immunités et privilèges accordés à certaines catégories de personnes, entravant la pleine efficacité de la lutte contre la corruption à Madagascar.

Le directeur général du Bianco, Gaby Nestor Razakamanantsoa a souligné lors du rapport annuel d’activité de l’entité les contraintes majeures entravant son action. « Certains corps de fonctionnaires bénéficient d’une forme d’immunité qui empêche toute enquête à leur encontre sans autorisation préalable. Contrairement aux autres cas où l’on demande une autorisation de poursuite après l’enquête, ici, il faut une autorisation spéciale juste pour commencer à enquêter. Ce système, qui n’existe qu’à Madagascar, constitue un blocage important », a-t-il expliqué.

Selon lui, la solution est de faciliter l’accès aux investigateurs du Bianco de procéder à des enquêtes sur des fonctionnaires qui doivent comparaitre. « Des discussions sont en cours pour supprimer cet obstacle. Il est important de rappeler que si l’enquête elle-même est bloquée dès le départ, cela devient une entrave ou une atteinte à la confidentialité. Ce que nous proposons, c’est de repenser ce système : l’immunité pourrait s’appliquer au moment des poursuites, mais ne devrait pas empêcher l’enquête, » poursuit-il. Le manque de moyens pour mettre en œuvre sa politique interne et les recommandations issues des cartographies des risques constitue un autre défi majeur pour le Bianco.

L'année écoulée a pourtant été marquée par une intensification de l'action du Bianco, avec la détection de 598 cas de corruption, soit une hausse de 7,5% par rapport à l'année précédente. Les efforts d'investigation ont également connu une progression significative, avec 53 missions menées auprès de 1950 personnes enquêtées, entraînant l'arrestation de 680 individus et le placement sous mandat de dépôt de 174 personnes, soit une augmentation de 83,16 %. Ces actes répréhensibles ont engendré un préjudice financier colossal pour l'État, dépassant les 53 milliards d'ariary.

Antennes régionales

L'analyse sectorielle révèle que les collectivités territoriales décentralisées (CTD) restent le secteur le plus touché par la corruption (23,41 %), suivies du secteur foncier (14,21 %) et de l'éducation (13,71 %). Contrairement aux récentes dénonciations, le secteur des forces armées se situe loin dans le classement (16ème avec 0,84 %), contrairement à la gendarmerie nationale (4ème avec 7,86 %) et à la police nationale (8ème avec 2,84 %).

En termes de catégories de personnes impliquées, les élus des Collectivités territoriales décentralisées (CTD) arrivent en tête avec 71 agents arrêtés et 26 placés sous mandat de dépôt. Les fonctionnaires des catégories A, B, C et D sont également fortement représentés. Fait notable, un seul membre du gouvernement a fait l'objet d'une enquête, sans arrestation ni placement sous mandat de dépôt.

Pour l'année en cours, le Bianco ambitionne de mettre en œuvre la Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption (SNLCC) et de renforcer sa présence sur le territoire avec la création et l'opérationnalisation de nouvelles antennes régionales et spéciales à Antsohihy, Maroantsetra et Nosy Be.

Ravo Andriantsalama

Les travaux de commission ont débuté aujourd'hui à Tsimbazaza concernant une proposition de loi visant à encadrer la production et la vente du "toaka gasy", rhum de fabrication artisanale, à Madagascar. Les commissions juridique, du commerce, de la santé publique ainsi que le ministère de l’Intérieur se sont réunis pour étudier ce texte sensible.

Il s'agit de la deuxième tentative de légiférer cette activité, une première proposition n'ayant pas été adoptée par le Sénat en 2021. Cette fois, le député Fanomezantsoa Yves Georges Andriamihaja, alias Liva Rason, élu à Ambositra, revient à la charge avec un nouveau texte axé sur la légalisation et la réglementation de la production et de la commercialisation du toaka gasy.

Une attention particulière est portée à la protection des consommateurs, notamment par un encadrement strict du taux d’alcool contenu dans ces boissons. Le député Liva Rason a précisé qu’ « Il s’agit de garantir que le produit réponde à des normes de consommation. On sait tous que, même sans autorisation, beaucoup en consomment déjà. Ce que nous proposons, c’est de légaliser tout en imposant une analyse préalable et un certificat de potabilité pour assurer la sécurité du consommateur. »

Cependant, cette proposition de loi, jugée sensible, nécessite une étude approfondie, selon le député Imbiky Herilaza, président de la commission juridique à l’Assemblée nationale. « Si l’on autorise sa production partout, surtout en milieu rural, comment pourra-t-on vérifier que le taux d’alcool ne dépasse pas le seuil ? Il faut équilibrer les enjeux économiques pour les producteurs et vendeurs de toaka gasy avec les normes de santé publique, de cohésion sociale et de sécurité. C’est une question très délicate, surtout en matière de santé et de sécurité publique. »

Les députés étaient toujours en plein travail de commission lors de notre passage à Tsimbazaza, empêchant l'obtention de détails supplémentaires sur le contenu précis de cette proposition de loi. En tout cas, sauf changement, cette proposition de loi sera soumise au vote le 21 mai prochain.

Ravo Andriantsalama

La déclaration du colonel Patrick Rakotomamonjy ne laisse pas l’opinion indifférente. Le premier ministre et le président de la République quant à eux reste évasif sur le sujet.

Ni le président de la république, ni le premier ministre, n’ont donné des explications claires sur la déclaration explosive du colonel, dénonçant des abus, trafic d’influences et corruptions au sein du centre hospitalier de Soavinandrina (Cenhosoa), au sein de l’armée et même dans la machine électorale. Dans la vidéo, il a mentionné plusieurs hauts gradés au sein de l’armée et un homme d’affaires, comme à l’origine de ces malversations. Interrogé à ce sujet ce matin à sa sortie de la salle de réunion de l’Assemblée nationale à Tsimbazaza, le Premier ministre a préféré botter en touche. « Le ministère des Forces armées a déjà donné une réponse à cette question. Deuxièmement, concernant tous les noms qu’il a cités dans sa vidéo, une enquête approfondie est en cours », a-t-il déclaré.

En effet, dans sa déclaration, le colonel a interpellé le patron de l’administration sur le fait qu’il y a des hauts fonctionnaires, civils et militaires qui sont corrompus au sein du ministère des forces armées, du Cenhosoa ainsi qu’à la polyclinique d’Ilafy. Il pointe du doigt le ministre des forces armées, le général Lala Monja Sahivelo qui pour lui fait du favoritisme. Il en est de même pour le président de la République. Ce dernier, qui, lui non plus n’a voulu donner de réponses précises sur cette question. Lors d’une apparition sur la chaîne nationale dimanche dernier, Andry Rajoelina avait esquissé une réponse évasive sur le sujet. Selon lui, il n’était pas encore informé des détails de l’affaire, mais avait simplement demandé de libérer la femme du colonel, arrêtée dans le cadre de cette affaire.

Indépendance

Très vite, le procureur de la République a procédé à la libération provisoire de la prévenue hier. Le ministère de la Justice a souligné dans un communiqué affirmant que la justice avait agi en toute indépendance.

La société civile a également réagi, en demandant des réponses concernant ces dénonciations. Dans le courant de la journée de lundi, Transparency international initiative Madagascar (TI-MG) publie un communiqué demandant l’ouverture d’une enquête immédiate, sérieuse, indépendante et transparente sur l’affaire par les autorités compétentes. L’organisation demande en parallèle la protection des personnes qui contribuent à mettre en lumière ces soupçons qui sont graves. TI-MG demande également des sanctions exemplaires pour les agents hauts placés qui profitent injustement de leurs positions.

De son côté, le président du Sénat, le général à la retraite Richard Ravalomanana dénonce une manipulation politique dans l’affaire. Il a également pris la défenses des gendarmes qui sont également cités dans la déclaration du colonel en cavale.

Pour rappel, alors directeur technique adjoint à l'Hôpital Militaire de Soavinandriana, le colonel Patrick Rakotomamonjy a été arrêté, accusé d’avoir posé un cocktail Molotov dans un centre commercial. Pendant sa garde à vue, il s’est évadé de sa cellule et a commencé à faire ses déclarations alors qu’il est en cavale.

Il a dénoncé des problèmes au sein de l’administration de l’hôpital et  d'autres institutions. Il avait notamment évoqué des pressions politiques, des ordres injustes et des malversations financières impliquant la Polyclinique d'Ilafy et des personnalités hautement placées. En réponse, les autorités militaires au sein du ministère et la direction de la polyclinique ont formellement démenti les accusations du colonel Rakotomamonjy. Ils envisagent même des poursuites judiciaires pour diffamation.

Ravo Andriantsalama

Harijaona Andriamoraniaina, directeur exécutif du mouvement Rohy partage son avis sur le fait que le gouvernement, lors du dernier conseil des ministres a choisi de ne pas procéder à une loi de finances rectificative (LFR). Selon lui, la LFR ne doit pas être systématique vue que c’est une situation d’exception.

Studio Sifaka (SS) : Pourquoi n’a-t-on pas élaboré une LFR (Loi de Finances Rectificative) ?

Harijaona Andriamoraniaina (HA) : Le fait de ne pas faire de LFR signifie qu’il n’y a pas de réajustement important dans la mise en œuvre de la LFI (Loi de Finances Initiale). On élabore généralement une LFR quand le contexte socio-économique du pays change fortement, ce qui entraîne des modifications dans la manière de concevoir la loi de finances. Si on n’a pas introduit de LFR cette fois-ci, c’est que l’exécutif peut encore mettre en œuvre son programme tel qu’il l’a inscrit dans la LFI, et que cela ne transgresse pas les règles de l’orthodoxie budgétaire. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de dépenses excessives par rapport aux lignes budgétaires prévues, ni de nouvelles dépenses non prévues dans la LFI exécutées sans l’avis du Parlement.

Selon moi, cela veut dire que l’exécution budgétaire ne va pas trop s’éloigner de ce qui est inscrit dans la LFI.

SS : Mais qu’en est-il des accords signés lors de la visite de Macron et du sommet de la COI ?

HA : Il faut d’abord identifier les programmes concernés. Beaucoup d’enveloppes budgétaires ne mentionnent que des montants globaux sans entrer dans les détails. On peut encore y intégrer certains éléments (détails supplémentaires). C’est surtout lors de l’exécution de la loi de finances qu’on peut voir que plusieurs lignes restent encore trop générales. Ce qu’il faut suivre, c’est si ces accords peuvent s’insérer dans les lignes existantes ou s’ils vont devenir des dépenses extrabudgétaires. C’est là un problème récurrent : certaines dépenses sont exécutées en dehors du budget voté, sans consultation du Parlement.

SS : Est-ce courant de ne pas faire de LFR ?

HA : Dans le cadre de l’orthodoxie budgétaire, la LFR reste une situation d’exception. Nous, on a juste pris l’habitude d’en faire systématiquement, alors on s’étonne dès qu’il n’y en a pas. Pourtant, puisque la LFR sert à rectifier, cela suppose qu’on a mal conçu la première loi. Si on rédige bien la LFI dès le départ, on n’a plus besoin de LFR. C’est même ce recours systématique à la LFR qui est considéré comme un échec dans la planification budgétaire d’un pays.

SS : Cela signifie-t-il que la LFI actuelle est bien conçue ?

HA : Pour le moment, on n’a pas encore suivi de près l’exécution budgétaire, mais si l’on se réfère au suivi réalisé auparavant, on peut constater quelques progrès dans le contenu et le niveau de détail. Néanmoins, cela reste insuffisant. On est encore loin des standards qu’il faudrait atteindre.

SS : Comment peut-on intégrer ces accords extrabudgétaires ?

HA : En principe, les élus du Parlement doivent contrôler ce processus.

SS : Quels sont les impacts positifs ou négatifs de l’absence de LFR ?

HA : Cela dépend des objectifs visés. Si ce qu’on veut faire s’éloigne beaucoup du cadre budgétaire fixé par la LFI, et qu’on ne fait pas de LFR, alors on s’écarte des bonnes pratiques de gestion. En effet, si l’exécution s’éloigne trop de la LFI, on doit normalement faire une LFR. Mais si les actions prévues restent cohérentes avec la ligne budgétaire prévue par la LFI, à quoi bon ?

Propos recueillis par Ravo Andriantsalama

«La paix soit avec vous tous!» Ce sont les premiers mots prononcé par le nouveau souverain pontife hier soir sur le balcon central de la Basilique Saint-Pierre. Robert Francis Prevost de son vrai nom succède donc au pape François au saint siège. Les cent-trente-trois cardinaux ont donc choisi un pape missionnaire.

La foule réunie Place Saint-Pierre a exulté ce jeudi soir alors qu'une fumée blanche s'échappait de la cheminée de la Chapelle Sixtine, annonçant l'élection d'un nouveau pape. Peu après, le Cardinal protodiacre a fait l'annonce solennelle : "Habemus Papam !". Le Cardinal Robert Francis Prevost, âgé de 69 ans, originaire des États-Unis d'Amérique et jusqu'alors préfet du dicastère pour les évêques, a été choisi par le collège des cardinaux. Il a pris le nom de Pape Léon XIV.

Apparaissant au balcon central de la Basilique Saint-Pierre, le nouveau Souverain Pontife, premier Américain à accéder au trône de Pierre sous ce nom, a salué la foule en plusieurs langues avant de livrer son premier message « Urbi et Orbi ». D'une voix calme et posée, le Pape Léon XIV a axé son premier discours sur le thème de l'unité et de la nécessité de "bâtir des ponts, et non des murs, entre les peuples et au sein de l'Église elle-même." Il a souligné l'importance du dialogue et de la synodalité, affirmant vouloir une "église à l'écoute, qui marche ensemble". Le nouveau Pape a également exprimé sa proximité avec "ceux qui souffrent, les migrants, les pauvres et les victimes de conflits", et a demandé avec insistance les prières de tous les fidèles pour le ministère qui lui est désormais confié.

Né à Chicago, Illinois, le 14 septembre 1955, Robert Francis Prévost est membre de l'Ordre de Saint Augustin (O.S.A.). Après des études de mathématiques et de philosophie à l'Université Villanova, il a rejoint les Augustins et a poursuivi sa formation théologique à la Catholic Theological Union de Chicago. Ordonné prêtre en 1982, il a ensuite obtenu un doctorat en droit canonique à l'Université Pontificale Saint-Thomas-d'Aquin (Angelicum) à Rome. Son parcours est marqué par une longue expérience missionnaire et de gouvernance en Amérique Latine, notamment au Pérou où il a été missionnaire, formateur, prieur provincial des Augustins, puis administrateur apostolique et enfin évêque du diocèse de Chiclayo de 2015 à 2023.

Un homme de terrain

Le Pape François l'a appelé à Rome en janvier 2023 pour diriger le dicastère pour les évêques, un poste clé au sein de la curie romaine, et l'a consacrée cardinal lors du consistoire du 30 septembre 2023. Son expérience internationale, sa connaissance de la curie et son engagement pastoral en Amérique Latine dessinent le profil d'un homme de terrain et de gouvernement.

Le conclave qui a mené à son élection a vu la participation de cardinaux venant de soixante-dix pays, dont le cardinal Désiré Tsarahazana de Madagascar. La présence du cardinal malgache, comme celle de ses pairs, témoigne de la vitalité et de l'universalité de l'Église. Les fidèles malgaches, et plus largement du continent africain, ont suivi avec attention ce moment historique, reconnaissant dans la participation de leur cardinal la voix de leurs Églises locales au cœur de la gouvernance universelle.

Le choix du nom de Léon XIV par un pape américain issu d'un ordre religieux et ayant une profonde expérience en Amérique Latine sera sans doute scruté. Il pourrait indiquer une volonté d'allier la tradition doctrinale et diplomatique des papes Léon à une approche pastorale renouvelée, attentive aux réalités du Sud global. Les défis sont nombreux pour le nouveau pontife, allant de la paix mondiale à la cohésion interne de l'Église, en passant par la poursuite de l'évangélisation dans un monde en mutation. Les premières orientations et nominations du Pape Léon XIV seront attendues avec grand intérêt.

Ravo Andriantsalama

Contrairement aux attentes, le Conseil des ministres du 7 mai a décidé qu'il n'y aura pas de Loi de Finances Rectificative (LFR) pour l'exercice 2025.

Selon le compte rendu officiel du Conseil, les données macroéconomiques et budgétaires à mi-parcours de l'année indiquent une stabilité du cadrage initial et une exécution conforme aux prévisions. Le gouvernement estime ainsi qu' « aucun écart majeur ne justifie une révision de la Loi de Finances" et que, par conséquent, "l'élaboration d'une Loi de Finances Rectificative ne s'avère pas nécessaire. »

Cette décision tranche avec l'opinion de certains parlementaires, à l'instar du député élu dans le district de Betafo, Livasoa Moratiavina Randriatahinamalala. Ce matin à Tsimbazaza, ce dernier souligne la nécessité d'un examen de la LFR, notamment pour intégrer les conventions signées lors de la visite d'État du président français Emmanuel Macron et les engagements pris lors du sommet de la Commission de l'Océan Indien (COI), qui ne figurent pas dans la Loi de Finances Initiale (LFI). «  Il y a des choses à rectifier d'autres à ajouter, et des éléments à ajuster dans la ligne budgétaire de la loi de finance initial. Nous sommes étonnés, et nous appelons à ce qu’une loi de finance rectificative soit adoptée afin de pouvoir ajuster le budget, » déclare-t-il.

Impacts

Le député de Betafo a exprimé son inquiétude quant aux potentielles conséquences négatives de cette absence de révision budgétaire sur l'économie et le plan social. Selon lui, le non-enregistrement de ces accords importants dans le budget pourrait freiner certains développements et opportunités pour le pays. « Cela détermine le pouvoir d'achat, et d'autre part, les fonctionnaires espéraient une révision du budget afin d’augmenter leur salaire, car cela fait des années qu'il n'y a pas eu d’augmentation. Ils espéraient aussi un changement, mais rien n'a changé, ce qui a des conséquences, car les fonctionnaires, qui sont des employés de l'État, sont moins motivés, à améliorer la qualité du service public. Mais lorsqu'ils ne sont pas motivés pendant plusieurs années, alors que le coût de la vie ne cesse d'augmenter, on sait tous que les choses peuvent dégénérer, » a-t-il poursuivi.

La décision du gouvernement de maintenir le cap sur la LFI initiale repose sur la confiance dans la stabilité actuelle des indicateurs économiques et budgétaires. Cependant, dans un communiqué publié hier, la banque centrale a augmenté ses taux directeurs, ce qui signifie qu’il y a en ce moment une tendance inflationniste grandissante.

Ravo Andriantsalama

Le conclave pour élire le nouveau souverain pontife de l’Église catholique a débuté aujourd’hui. Cent trente-trois cardinaux, venant de plus de soixante-dix pays, sont réunis au Vatican pour participer au vote.

Le conclave est lancé. Cent trente-trois cardinaux, âgés de moins de quatre-vingt ans, venus des quatre coins du monde sont actuellement réunis à huis clos dans la chapelle Sixtine au Vatican afin d’élire un nouveau pape, succédant au pape François, décédé le 21 avril dernier. Aujourd’hui, les évêques procéderont à un seul tour de scrutin, tandis qu’à partir de demain, les cardinaux effectueront deux votes le matin et deux l’après-midi. Pour être élu pape, un candidat doit obtenir les deux tiers des voix des électeurs.

Depuis le début de la semaine, le toit de la chapelle Sixtine est équipé d’une cheminée. La couleur de la fumée qui s’en dégagera indiquera chaque jour aux observateurs extérieurs si un nouveau pape a été élu ou non. Si la fumée est noire, le conclave se poursuit. Au contraire, si elle est blanche, cela signifiera que l’Église catholique et l’État du Vatican auront un nouveau chef.

Suspense

Jusqu’à présent, bien que des noms circulent en coulisses, le suspense demeure entier quant à l’identité de ce nouveau pape. L’une des questions posées est de savoir si l’Église optera pour la continuité de la politique progressiste instaurée sous le pontificat de François ou si elle choisira la voie des conservateurs. Autre interrogation : après un Européen (Benoît XVI) et un Latino-Américain (François), l’heure de l’Afrique ou de l’Asie est-elle venue ? En tout cas, les cardinaux discutent actuellement du profil du futur souverain pontife. Selon les informations de Vatican News, « le futur pape doit incarner l’image d’un bon berger, d’un pasteur d’une Église samaritaine, un pape de la miséricorde, de la synodalité et de l’espérance ».

Pour rappel, un évêque malgache, le cardinal Désiré Tsarahazana, est actuellement au Vatican pour élire le nouveau pape. Il est arrivé à Rome dès l’annonce du décès du souverain pontife. Il est le troisième cardinal malgache votant au conclave après le cardinal Razafimahatratra lors de l’élection des papes Jean Paul I et Jean Paul II. Il vient également après le cardinal Gaëtan Razafindratandra lors de l’élection du pape Benoit XVI.

Ravo Andriantsalama

 

Le président Andry Rajoelina a tenu une émission spéciale sur la chaine nationale. Il a évoqué les questions brulantes du moment dont la question des îles Éparses, le projet Base Toliara, ou encore la liberté de la presse, entre autres.

Concernant les petites îles entourant Madagascar, le chef de l'État envisage d'effectuer une visite sur place. Pour rappel, son homologue français s'y était déjà rendu en 2019 et avait déclaré à l'époque : « Ici, c'est la France ». Il a également souligné la nécessité de discuter d'une solution durable au différend qui oppose les deux pays sur la souveraineté des îles Éparses. « Allons-nous chacun rester sur nos positions, ce qui nous empêcherait de trouver une solution ? Ou allons-nous chercher ensemble comment nous rapprocher pour trouver une solution durable dans l'intérêt des deux nations ? », s'est-il interrogé à Iavoloha.

Au sujet du projet Base Toliara, qui est loin de faire l'unanimité au sein de l'opinion publique, Andry Rajoelina a défendu la reprise des activités. Il a assuré que l'exploitation minière respecterait l'environnement et n'aurait aucune conséquence pour la santé. Il a également ajouté que les grandes entreprises comme Base Toliara pouvaient stimuler l'économie du pays. Selon ses propos, « deux à quatre projets comme Base Toliara propulseront Madagascar parmi les pays puissants. »

Défense

Le locataire d’Iavoloha a également tenu quelques mots envers la liberté de la presse dont la journée mondiale a été célébrée samedi dernier. Il a pointé du doigt ceux qu’il qualifie comme des « pseudo-journalistes ». Selon lui, ceux sont ceux-là, qui n’ont pas eu de formations en journalisme qui contribuent à la détérioration du métier. « Certains individus deviennent soudainement journalistes et publient sans cesse sur les réseaux. Ce sont eux qui font que le journalisme se détériore, » fustige-t-il.

Enfin, il a défendu son fils aîné concernant sa présence lors de la signature d'une convention de partenariat entre la Grande Île et la compagnie aérienne Emirates Airlines. Selon lui, son fils a été invité spécialement par la compagnie pour lui exprimer sa reconnaissance pour son rôle dans la facilitation et l’organisation de l’ouverture de la ligne aérienne reliant Dubaï à Antananarivo.

Ravo Andriantsalama

 

Fille du photographe Joseph Razafy, Edwige grandit dans le monde de la photographie. Très jeune, elle développe un regard unique et exigeant, reprenant en 1949 le studio familial après la disparition de son père. Reconnue pour sa patience et sa quête du cliché parfait, elle attire une clientèle fidèle et variée. Elle privilégie l’émotion et le détail à la production en masse, créant des images d’une grande finesse. Son autoportrait, soigneusement composé, incarne son art du portrait sublimé. Après la fermeture de son studio en 1964, elle continue de photographier avec passion jusqu’à sa mort. Edwige Razafy reste une figure marquante de la photographie artistique malgache.

Dernière reine de Madagascar, Ranavalona III règne de 1883 à 1897 dans un contexte de menaces coloniales grandissantes. Bien que son rôle politique soit limité, elle gagne le coeur de son peuple et tente de défendre la souveraineté du royaume. En 1886, elle adresse une lettre étonnamment moderne, plaidant pour la préservation des forêts, perçues comme vitales pour la santé et l’avenir du pays. Son règne s’achève brutalement avec l’annexion française. Exilée, elle traverse La Réunion, Paris et fi nit sa vie en Algérie. Malgré le silence imposé, elle reste une fi gure emblématique de la résistance et de la dignité malgache. Son retour posthume à Madagascar fut un événement mémorable.

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