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Débat des jeunes

Andrea Razafi

Andrea Razafi

Née dans une prestigieuse famille, Victoire Rasoamanarivo reçoit une éducation chrétienne dès l’enfance. Baptisée à 15 ans, elle choisit de vivre selon les principes du catholicisme malgré un mariage difficile avec un homme violent et alcoolique. Refusant le divorce proposé par le Premier ministre, elle s’accroche à sa foi avec une grande détermination. Elle s’engage activement dans la charité, visitant malades et lépreux, et devient un pilier de la communauté catholique. Après l’expulsion des missionnaires lors de la guerre franco-malgache, elle se met à la tête des fidèles. Elle fi nit par convertir son époux. Béatifiée en 1989, elle est aujourd’hui une fi gure spirituelle majeure à Madagascar.

Reine du Royaume de Madagascar pendant plus de trente ans, Ranavalona Ire fut une souveraine redoutable, farouchement attachée aux traditions. Là où d’autres laissent des portraits, elle oppose le silence des images : il n’y a aucun dessin, aucune photographie d’elle. Elle s’oppose fermement à l’expansion du christianisme et impose un retour aux pratiques ancestrales, affirmant sa souveraineté face aux puissances coloniales. Elle envoie même une mission diplomatique au roi Angleterre en 1836 pour affirmer ses choix politiques. Très impliquée dans l’éducation, elle développe l’enseignement avec notamment l’appui des Anglais. Voulant préserver sa culture, elle ordonne la collecte des proverbes et traditions orales. À la fois crainte et admirée, elle incarne une figure de pouvoir intransigeante et déterminée.

Entrée en politique dès l’adolescence, Gisèle Rabesahala est une figure majeure de la lutte pour l’indépendance malgache. Militante infatigable, elle défend les prisonniers politiques de l’insurrection de 1947. Elle fonde l’association Fifanampiana Malagasy et devient la première femme élue conseillère municipale en 1953. En 1977, elle entre dans l’histoire comme la première femme ministre de Madagascar. Humaniste et féministe, elle porte une voix forte et engagée tout au long de sa vie. Son ouvrage Ho tonga anie ny fahafahana! affirme avec force sa vision d’une liberté pleine et souveraine. Gisèle Rabesahala incarne le courage politique et le combat pour la justice sociale.

Arrière-petite-fille de la Reine Tsiomeko, Soazara naît en 1925 avec un destin royal chez les Sakalava Bemihisatra. Dès l’enfance, elle affirme sa volonté politique et crée sa propre capitale à Analalava, marquant son autorité malgré les résistances coloniales. Charismatique et respectée, elle devient gouverneur de région en 1950, tout en conservant son rôle traditionnel de chef coutumier. Elle tisse des liens étroits avec les autorités de la Première République, notamment avec le Président Tsiranana. Son parcours illustre la continuité des royautés malgaches dans le contexte colonial et postcolonial. Figure d’un pouvoir féminin affirmé, Soazara marque l’histoire par sa dignité et sa force.

Juliette Fiche, surnommée Reniboto, est une figure incontournable du commerce et du pouvoir sur la côte est de Madagascar. Née à La Réunion, elle revient à Madagascar à 18 ans et hérite de son oncle, le chef betsimisaraka Jean René. Mariée à l’influent Napoléon de Lastelle, elle devient une intermédiaire clé entre Malgaches et Européens. Sa prestance et son intelligence lui valent le titre prestigieux de Andriambaventy. Le photographe Désiré Charnay la décrit comme une femme brillante, cultivée et d’une grande finesse d’esprit. Femme d’affaires avisée et femme de lettres, Juliette Fiche incarne l’élégance, la puissance et l’audace. Elle est l’un des visages féminins les plus marquants du XIXème siècle malgache.

Première femme ingénieure d’Afrique, Bao Andriamanjato incarne l’audace et l’excellence. Diplômée de grandes institutions françaises, elle participe à la construction du mythique avion Caravelle avant de revenir enseigner à Madagascar. Engagée dans les causes scientifiques, sociales et féministes, elle accède en 1992 à la vice-présidence de la Fédération mondiale des travailleurs scientifiques. Son livre Libération de la femme (1986) témoigne d’une réflexion engagée sur les rôles sociaux des femmes. Elle allie brillamment carrière professionnelle et vie de famille, devenant une véritable pionnière. Bien qu’épouse du maire Richard Andriamanjato, son parcours reste autonome et exemplaire. Bao Andriamanjato laisse un héritage inspirant pour les femmes et les scientifiques du monde entier.

Première dame de Madagascar de 1959 à 1972, Justine Tsiranana s’illustre par sa discrétion et son engagement social. Issue du groupe Tsimihety, elle soutient inlassablement les actions en faveur des plus vulnérables et devient présidente d’honneur de la Croix-Rouge malgache. Elle valorise l’éducation, recevant chaque année au Palais d’Andafi avaratra les élèves les plus méritants. Admirée pour sa simplicité et sa générosité, elle inspire respect et affection. En 1971, une rose rouge porte son nom, symbole délicat de sa place dans l’histoire. Après la présidence, elle poursuit ses activités sociales et devient une courageuse entrepreneuse. Justine Tsiranana demeure une fi gure bienveillante et forte du XXème siècle malgache.

Montée sur le trône en 1879 encore enfant, la Reine Binao dirige le Royaume sakalava du Nord-Ouest de Madagascar avec une intelligence politique. Confrontée à la pression des Merina, puis à l’arrivée des colons français, elle réussit à conserver son statut de souveraine grâce à de fi nes alliances régionales. Elle fait preuve d’une grande capacité d’adaptation face aux bouleversements politiques. Elle incarne une forme de pouvoir local féminin dans un contexte de domination coloniale. Admirée pour sa dignité et sa force, Binao reste l’un des rares exemples de souveraineté féminine maintenue pendant la colonisation. Son nom évoque encore aujourd’hui la mémoire d’une royauté indépendante et respectée.

Répondre aux besoins en termes compétences et capacités dans les metiers de l’Eau à Madagascar en renforçant l’existant et en développant les ressources éducatives nécessaires, tel est l’objectif du Projet DÉFI EAU ou développement de formations professionnelles collaboratives sur les métiers de l’eau. Où en est le projet aujourd’hui ? Nantenaina Rakotoarimanana, Responsable Communication auprès de l’ONG Ran’Eau et du projet DÉFI EAU apporte plus d’informations sur ce projet. 

Hamaly ny filàna amin'ny fampivoarana ny traikefa  eo amin'ny fahaiza-manao sy fahafaha-manao manodidina ny asa eo amin'ny sehatry ny rano eto Madagasikara, amin'ny alalan'ny fanamafisana ny tolotra fampiofanana efa misy sy famolavolana fampiofanana, io no tanjon'ny projet DEFI EAU, na "developpement de formations professionnelles collaboratives sur les métiers de l'eau". Aiza ho aiza ny fanatanterahana ny tetik'asa amin'izao fotoana ? Mitondra fanampim-panazavana ny Tompon'Andraikitry ny serasera eo anivon'ny ONG Ran'Eau sy ny tetikasa. 

Le temple du rugby d’Andohatapenaka a été le théâtre d'un spectacle de technique et de jeu de haut niveau hier, lors de la finale du championnat de rugby à XV masculin. Au terme d’un match renversant, le FTM Manjakaray a décroché son deuxième titre consécutif en battant le COSFA sur le score serré de 34 à 31.

Le Fikambanan’ny tanoran’i Manjakaray (FTM) Manjakaray a récidivé en remportant une nouvelle fois le championnat national de rugby à XV hier au Stade Makis Andohatapenaka face aux militaires du Club Omnisport des Forces Armées (COSFA). Surnommé "Dakar", le FTM s'adjuge ainsi un deuxième sacre consécutif après sa victoire de l’année précédente face au même adversaire, avec un score identique de 34 à 31. Malmenés par les "rouges" du COSFA durant les quarante premières minutes, les "bleus" de Manjakaray ont su réagir et ont finalement pris le dessus dans un match très disputé.

Les militaires ont dominé la première période de la tête et des épaules. Malgré une pénalité transformée en début de match par le FTM, les joueurs du COSFA ont su répondre et ont rapidement pris l’ascendant sur la rencontre. La première mi-temps s’est achevée sur le score de 31 à 18 en faveur des militaires.

Deux périodes, deux physionomies

Dès le début de la seconde période, les joueurs de Dakar ont mis une pression intense dans le camp du COSFA. Il ne leur a fallu que deux minutes pour revenir à 21-31. Les militaires n’ont marqué aucun point durant cette deuxième période, tandis que Manjakaray a été réduit à quatorze puis à treize joueurs après deux cartons rouges. Ils sont même revenus à égalité (31-31) à la soixante-et-unième minute grâce à un essai.

Après avoir mené dès la cinquième minute de la première période, le FTM a repris l’avantage à cinq minutes de la fin du match, portant le score à 34-31 en sa faveur. Les hommes en rouge n’ont pas réussi à réagir, et c’est sur ce score que la rencontre s’est achevée. Les réactions étaient contrastées à la fin du match entre les staffs et les dirigeants des deux équipes. Le président du FTM affichait un large sourire et s’est déclaré fier de son équipe. Le manager du COSFA, quant à lui, n’a pas caché sa déception, pointant du doigt le non-respect des consignes par ses joueurs.

Ravo Andriantsalama

Malgré des relations bilatérales apparemment sereines, un désaccord persiste entre Madagascar et la France sur des dossiers sensibles tels que la restitution des îles Éparses et une potentielle coopération bilatérale pour l'exploitation des minerais stratégiques et des terres rares. Les positions des deux nations divergent nettement sur ces deux points.

« Madagascar n’a jamais cessé de réclamer la restitution de ses îles. Il n’existe aucun accord de coopération entre notre pays et la France concernant les minerais stratégiques et les terres rares », a déclaré la ministre des Affaires étrangères (MAE), Rasata Rafaravavitafika, ce matin lors de la présentation du bilan de la visite d’État du président français Emmanuel Macron et du sommet de la Commission de l’océan Indien (COI) qui s'est tenue dans les locaux du MAE à Anosy. Ces propos marquent une claire opposition de la Grande Île face aux ambitions françaises sur ces questions d'actualité : la problématique des îles Éparses et la volonté exprimée par la France d'établir un partenariat bilatéral pour la valorisation des minerais stratégiques et des terres rares.

En effet, lors de leur rencontre au palais d’Iavoloha la semaine précédente, le chef de l’État français avait affirmé : « Nous sommes convaincus de la possibilité d'un partenariat dans le domaine des terres rares et des minerais stratégiques. Nous pouvons développer des filières pour les valoriser. » En réponse, la cheffe de la diplomatie malgache a clarifié qu'il s'agissait uniquement d'un souhait, soulignant l'absence de concrétisation et de coopération actuelle dans ce secteur entre les deux pays. « L’État français, par la voix de son président, a simplement exprimé un désir. Cette question n'était d'ailleurs pas à l'ordre du jour de la rencontre entre les deux chefs d’État. L'expression d'un souhait ne saurait signifier l'existence d'un partenariat entre nos deux nations », a insisté la ministre ce matin.

Souveraineté

Concernant les îles Éparses, Madagascar et la France maintiennent également un désaccord sur la question de la souveraineté. Emmanuel Macron privilégie une cogestion, tandis que la partie malgache continue de plaider pour une restitution pure et simple. Lors de sa visite au centre Akamasoa Andralanitra jeudi dernier, le président français avait déclaré qu'il était possible de « les gérer ensemble, dans un esprit de bonne intelligence. Ces îles Éparses ne doivent pas être un sujet de discorde entre Madagascar et la France. » Interrogée sur ce point ce matin à Anosy, Rasata Rafaravavitafika a affirmé que la Grande Île n'a jamais renoncé à sa demande de restitution de ces îles. Selon elle, « la résolution 1514 des Nations unies stipule clairement que toutes les terres incluses dans le territoire national de chaque pays colonisé ayant accédé à l’indépendance doivent être restituées. Madagascar n’a jamais cessé de demander la restitution de ses îles. »

Pour rappel, le différend entre les deux pays au sujet de ces îles porte essentiellement sur la question de la souveraineté. Mercredi dernier, lors de son entretien avec son homologue français, le président Andry Rajoelina avait annoncé la tenue d'une deuxième session de la commission mixte. Selon ses termes, « Madagascar et la France sont déterminés à travailler ensemble pour trouver une solution à cette question. Nous avons d'ailleurs convenu d'un commun accord de la tenue de la deuxième session de la commission mixte bilatérale entre nos deux pays le 30 juin prochain à Paris. »

Ravo Andriantsalama

 

Les discussions vont reprendre. Passé en filigrane depuis plusieurs années, l’affaire de la restitution des petites îles au tour de Madagascar, communément appelés îles éparses refait surface.

Le président Andry Rajoelina, dans son discours au palais d’Iavoloha lors de la visite d’Etat du président français Emmanuel Macron, le mercredi 23 avril 2025, annonce que la commission mixte paritaire va bientôt se réunir. Selon lui, « Madagascar et la France sont résolus à travailler et à trouver ensemble une solution sur la question. D’ailleurs, nous avons décidés d’un commun accord la tenue de la deuxième session de la commission mixte bilatérale entre les deux pays le 30 juin prochain à Paris. »

De son côté, interrogé par un média français, le président Emmanuel Macron a réitéré sa proposition de cogestion des îles. Il a déclaré que l'idée est de "les gérer ensemble, en bonne intelligence" et que "ces Îles Éparses ne doivent pas être un sujet de différend entre Madagascar et la France". Selon lui, la commission mixte représente "la bonne solution pour décider ensemble et de manière respectueuse de la gestion de ces îles », comme il l'a exprimé lors de sa visite au centre Akamasoa le jeudi 24 avril 2025.

Enjeux stratégiques

Bien que la commission mixte ait été créée en 2019, les revendications de Madagascar concernant la souveraineté de ces îles ont commencé bien avant, par des voies officieuses.

Dans l'éventualité de cette deuxième réunion, il est peu probable qu'une décision définitive soit prise, compte tenu des enjeux stratégiques que représentent ces îles pour les deux nations. Madagascar met en avant sa légitimité géographique. Cependant, la France attache également une grande importance au maintien de sa souveraineté sur ces îles. Françoise Vergès, historienne et politologue française déclare lors de son passage sur une chaine de télévision française hier qu’il faut que l’hexagone garde la mainmise sur cette zone afin de rester le deuxième plus grand domaine maritime du monde.

Ainsi, aucune des deux parties ne devrait céder facilement, ce qui laisse penser qu'une résolution finale des discussions pourrait ne pas émerger de cette deuxième session.

Ravo Andriantsalama

Signature de plusieurs accords stratégiques dans le cadre de la visite d’État d’Emmanuel Macron à Madagascar, couvrant des secteurs clés du développement. En effet, le président français n’est pas venu les mains vides, plusieurs dizaines de millions d’euro ont été mise sur la table dans le cadre de six signatures de conventions et de coopération dont une double convention entre la grande île et l’hexagone.

Atterrissant en terre malgache vers 10 heures 30 du matin, la délégation française, menée par le couple présidentielle s’est directement rendu au palais d’Iavoloha pour un entretien avec le président malgache. A son arrivé au palais d’Etat, Emmanuel Macron a scellé aux côtés des autorités malgaches une série d’accords majeurs dans l’objectif de renforcer la coopération entre les deux pays dans une dynamique de développement durable.

Les jardins du palais d’Iavoloha ont été, ce mercredi, le théâtre d’une séquence diplomatique forte. À l’issue d’une réunion entre les deux chefs d’État, plusieurs conventions ont été signées dans les domaines de l’énergie, de l’éducation, de l’agriculture, des finances publiques et du volontariat international. Des partenariats chiffrés à plusieurs dizaines de millions d’euros.

Côté énergie, Madagascar franchit un cap avec la signature de l’avenant numéro trois entre le ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures (MEH) et le consortium CGHV. Cet avenant concerne la concession de la future centrale hydroélectrique de Volobe (120 MW) sur la rivière Ivondro. Il officialise également l’entrée d’électricité de France (EDF) dans le projet, qui en assurera la conception, la construction, l’exploitation et le transfert.

Dans le secteur de l’éducation, deux conventions ont été signées entre le ministère de l’Éducation nationale et la partie française dans le cadre du Fonds commun pour l’éducation. Ce soutien financier se chiffre à 25 millions d’euros sous forme de subventions.

L’agriculture n’a pas été en reste avec la signature de l’accord sur la deuxième phase du PAPAM (Projet d’Amélioration de la Production Agricole à Madagascar), financé à hauteur de 20 millions d’euros, dont 15 millions en prêt concessionnel et 5 millions en don.

Priorités

Parmi les autres annonces majeures figure l’implantation d’un bureau d’Expertise France à Madagascar, grâce à une convention signée avec le ministère malgache des Affaires étrangères. Ce bureau aura pour mission d’accompagner les réformes publiques, notamment la modernisation des finances. Il pilotera également deux projets phares dont un programme d’électrification rurale d’une valeur de 33,2 millions d’euros, et un appui à la promotion de l’agriculture pour 40 millions d’euros.

Le ministère et l’Agence Française de Développement (AFD) ont de leur côté conclu un protocole d’entente visant à bâtir un partenariat stratégique autour de l’investissement solidaire et durable.

En parallèle, un accord sur le volontariat international d’échange et de solidarité a été signé entre le ministère de la Communication et de la Culture et le ministère français délégué auprès du ministre de l’Europe, pour favoriser l’engagement des jeunes des deux pays.

Cette série d'accords marque une intensification sans précédent de la coopération franco-malgache, axée sur un développement inclusif, durable et mutuellement bénéfique. La question qui subsiste est d’en savoir plus sur les impacts réels de ces conventions sur le quotidien des malgaches.

Ravo Andriantsalama

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