Double victoire, double fierté pour le rugby malgache. Les Makis U18 ont brillé lors du tournoi de l'Association de Rugby de l'Océan Indien (AROI) de rugby à 7, qui s'est déroulé les dimanche 21 et lundi 22 avril au stade Maki Andohatapenaka à Antananarivo.
Expéditifs. C’est le terme le plus approprié pour qualifier les victoires des équipes nationales de rugby à VII U18 lors du tournoi de l’association de rugby de l’océan Indien (AROI) le week-end au temple du rugby malgache à Andohatapenaka.
Tant chez les filles que chez les garçons, Madagascar a dominé avec éclat les équipes venues de La Réunion, Mayotte et Maurice. Les Makis garçons n'ont laissé aucune chance à leurs adversaires réunionnais en s'imposant 25 à 5 en finale. La finale féminine a été une véritable démonstration de force avec une victoire écrasante de 24 à 0 contre La Réunion.
Halavao Olivine, jeune joueuse de 17 ans originaire de Tuléar (ligue Atsimo Andrefana, club Tsimiroro), a partagé ses impressions après la victoire. Selon elle, « On avait vraiment peur pendant le match, mais on ne l'a pas montré à nos adversaires. Ce qu'on leur a montré, c'est notre détermination, du début jusqu'à la fin. » Au-delà de la compétition sportive, cet événement revêtait une dimension symbolique particulière, notamment avec la présence de la Commission de l'Océan Indien (COI) cette semaine à Madagascar.
Marcel Rakotomalala, président de Malagasy Rugby, a souligné l'importance de ce tournoi : « La compétition que nous accueillons est vraiment importante, à l’occasion du sommet de la COI qui se tient à Madagascar. Ce championnat de l’Océan Indien, c'est une ouverture officielle de la COI, que le Malagasy Rugby accueille à Madagascar. »
Pour compléter le classement général, l'île Maurice a réalisé un doublé en remportant la troisième place dans les deux catégories, en battant Mayotte sur les deux matchs de la petite finale (10 à 7 chez les filles et 26 à 7 chez les garçons). Pour rappel, l'année dernière, les Makis avaient perdu de peu, tandis que les Ladies Makis avaient décroché la médaille d'or.
Ravo Andriantsalama
Tous les aspects, ou presque, des problèmes liés à l’eau et à l’accès à l’eau potable à Madagascar seront débattus lors de la semaine nationale de l’eau, qui se déroule au stade Baréa Mahamasina dès aujourd’hui et jusqu’à la fin de la semaine. Lors de l’ouverture de cet événement, le ministre en charge de l’eau a annoncé que les travaux de réhabilitation de l’approvisionnement en eau débuteront vendredi.
« À Madagascar, plus de 40% de la population n’a toujours pas accès à l’eau potable, ce qui constitue un risque sanitaire important, surtout pour les enfants. » Ce sont les mots de Christine Jaulmes, représentante de l’Unicef à Madagascar, pour lancer la semaine nationale de l’eau au stade Barea Mahamasina ce matin. En effet, le problème de l’eau, en particulier sa distribution, demeure un défi majeur pour les autorités malgaches. De son côté, la maire de la capitale, Harilala Ramanantsoa, a lancé un appel aux responsables de l’eau concernant la situation de la population d’Antananarivo. Selon elle, « il n’est pas juste que des citoyens n’aient pas accès à l’eau potable. Il est de notre responsabilité collective de garantir cet accès à la population. Antananarivo a besoin d’eau potable pour chaque foyer. »
En réponse, le ministre de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, Lalaina Andrianamelasoa, a déclaré dans son discours être conscient du problème, l’ayant lui-même vécu pendant plus de vingt ans. « Il est vrai qu'il y a encore beaucoup de problèmes. La principale raison est le manque d'infrastructures ou leur détérioration. Il y a aussi ces infrastructures qui ne sont pas entretenues. Lorsque l'eau n'est pas entretenue, cela devient un problème effrayant », a-t-il souligné.
Dialogue
Il a également annoncé que les travaux de réhabilitation du système d’eau de la capitale commenceront prochainement. Le président de la République lui-même posera la première pierre de ces travaux dès ce vendredi, troisième jour de la semaine de l’eau. « Nous allons commencer les travaux de réparation de l'approvisionnement en eau d'Antananarivo. Mais pas seulement ici à Antananarivo, mais dans toutes les grandes villes. Il y a des travaux qui sont déjà en cours là -bas, et il y a ceux qui vont commencer, comme à Nosy Be, Antsiranana, Mahajanga, Toamasina, Fianarantsoa et Tsiroanomandidy », a-t-il poursuivi.
En attendant des solutions durables, la semaine nationale de l’eau est lancée. Pendant trois jours à compter d’aujourd’hui, plus de quatre-vingt-dix stands sont installés au stade Barea Mahamasina pour mettre en lumière les défis liés à l’accès à l’eau. Mais au-delà de la sensibilisation, c’est la gestion de cette ressource qui est au cœur des débats, dans un pays qui dispose d’eau mais qui peine à l’acheminer jusqu’à ses citoyens.
Un dialogue est attendu tout au long de cette semaine, afin de passer d’une gestion de crise à une véritable stratégie nationale. La révision du code de l’eau, le développement du plan sectoriel et la coordination des acteurs restent des attentes fortes des partenaires.
Ravo Andriantsalama
Le Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI) a officiellement installé son nouveau président hier. Jean Louis Andriamifidy, ancien directeur général du Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco), hérite d'un défi de taille : la mise en œuvre de la nouvelle Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption (SNLCC).
Nommé par le Président de la République et confirmé en Conseil des ministres la semaine dernière, Jean Louis Andriamifidy a clairement affiché sa priorité : concrétiser les actions stratégiques prévues par la  stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC). Dans son discours d'investiture, il a appelé à la contribution de tous les acteurs pour progresser collectivement dans cette lutte cruciale. « Je suis convaincu que si nous unissons nos efforts, nous pourrons surmonter les défis de la lutte contre la corruption, y compris le manque de budget ou d’infrastructures. Concernant la mise en œuvre de la 3ème SNLCC, les plans d’action existent déjà . Il nous incombe, en tant que responsables, de déployer tous les efforts nécessaires pour y parvenir », a-t-il déclaré.
Le CSI jouera un rôle central dans la concrétisation de cette stratégie. Il sera notamment responsable de l’examen, de l’approbation et de la publication des rapports annuels. De plus, il assurera le suivi et l’évaluation de la SNLCC. Le nouveau président dirigera également un comité de pilotage, co-présidé par la Primature. Le mandat du nouveau président du CSI est de trois ans, renouvelable une fois. Pour rappel, la SNLCC s’articule autour de trois objectifs majeurs : la lutte contre l’impunité, la promotion d’une culture anticorruption et le renforcement de la protection des lanceurs d’alertes.
Pour la société civile, qui est aussi un acteur majeur dans la lutte contre la corruption, l’urgence est de structurer le suivi de cette stratégie. Tsimihipa Andriamazavarivo, coordinateur de l’ONG Tolotsoa, souligne « qu’un comité de suivi de la réalisation de la SNLCC est prévu et sera dirigé conjointement par le président du CSI et la Primature. La première étape cruciale est donc l’élaboration de cette structure. Nous sommes déjà en avril, alors que la SNLCC a été validée en janvier. C’est pourquoi il est primordial de mettre en place tous les détails nécessaires à sa mise en œuvre. »
Ravo Andriantsalama
Hier, Christian Paul Andriamahavory et Didier Alban Razafindralambo ont prêté serment à la Cour Suprême d'Anosy. Le premier occupe désormais le poste de Procureur Général près la Cour Suprême (PGCS), tandis que le second est le nouveau Procureur Général près la Cour d’Appel (PGCA). Ces deux magistrats de premier grade sont entrés en fonction immédiatement après la cérémonie. Dans leurs allocutions respectives, ils ont tous deux insisté sur la nécessité de lutter contre la corruption au sein du système judiciaire et de restaurer la crédibilité de la justice auprès de la population. Pour atteindre cet objectif, ils ont souligné la nécessité de combattre les rabatteurs, considérés comme une des principales sources de corruption dans les cours et tribunaux.
À l'issue de son installation, le PGCA a mis l'accent sur le règlement des litiges fonciers. Selon ses propos, « une brigade spécialisée a d’ores et déjà été mise en place pour traiter les plaintes relatives à la corruption dans les affaires foncières. Nous travaillons en étroite collaboration avec les responsables, en recensant les cas et en adoptant les mesures appropriées. »
Pour Christian Paul Andriamahavory, la priorité sera d’accélérer le traitement des affaires en cours et d’améliorer la qualité du service rendu par la justice. Il a également appelé ses collaborateurs de la Cour à unir leurs efforts pour le bien de la justice. Quant au Procureur Général de la Cour d’Appel, il s'est déclaré prêt à redorer l'image de la justice afin de reconquérir la confiance du public. Il a également préconisé une politique pénale plus rigoureuse dans la perspective d’un renouveau de la justice.
Concernant cette politique pénale, Didier Alban Razafindralambo a annoncé des solutions à la surpopulation carcérale qui affecte la majorité des prisons du pays. Selon lui, la meilleure approche consiste à se référer au ratio condamnés/prévenus prévu par la politique pénale actuelle. Cependant, l’objectif fixé, qui est de ramener ce ratio à 70/30, représente un défi considérable. Les chiffres en témoignent, puisqu'il a été affirmé lors de l’audience solennelle de rentrée judiciaire 2025, que l’année dernière, 59 % des personnes détenues dans les prisons avaient été jugées.
Ravo Andriantsalama
Suite aux décisions du président des États-Unis concernant l’augmentation des tarifs douaniers, le Canada se présente comme une perspective intéressante pour le commerce international malgache. La mission économique et commerciale au Canada pourrait servir de pont pour permettre aux entreprises malgaches d’intégrer le marché canadien, qui demeure actuellement ouvert.
« Avec les temps qui courent, il faut diversifier ses partenaires », a déclaré Faly Ramakavelo, représentant de l’université Vatel, lors de la cérémonie de lancement officiel de la Mission Économique et Commerciale au Canada (MECC) 2025 à Ankorondrano ce matin. Cette phrase sonne comme un avertissement pour les entreprises malgaches engagées dans le commerce international, en particulier après les décisions de l’administration Trump d’augmenter les taxes et droits de douane pour plusieurs pays à travers le monde. Les entrepreneurs malgaches, tout comme l’État, sont actuellement mobilisés afin de trouver une issue et de pouvoir poursuivre leurs activités commerciales en Amérique du Nord.
Dans cette optique, le Canada pourrait représenter une alternative potentiellement favorable pour ces entrepreneurs et leurs entreprises. La Chambre de Commerce et de Coopération Canada-Madagascar (CanCham), à travers la MECC, offre une perspective à la Grande Île. En effet, cette mission vise à promouvoir les produits malgaches par le biais de l’exportation vers le Canada. Du 28 avril au 10 mai prochains, 13 entreprises privées se rendront à Toronto et à Montréal, avec des passages prévus dans plusieurs autres villes canadiennes, dans le but de conquérir le marché nord-américain.
Durant leur séjour, ces entreprises visiteront des entreprises et des institutions canadiennes de référence pour des études comparatives et du réseautage. Elles participeront également à des événements pour promouvoir Madagascar comme destination d’affaires et d’investissement. Point culminant de ce voyage, cette délégation participera au Salon international de l’alimentation à Toronto du 29 avril au 1er mai.
Perspectives
Le Canada représente l’un des plus grands marchés mondiaux, et les taxes douanières y sont nettement moins élevées qu’aux États-Unis. Selon le directeur général du commerce au sein du ministère de l’Industrialisation et du Commerce, Isidore Razanakoto, « Madagascar fait partie de l’Organisation mondiale du commerce, et les règles douanières sont globalement les mêmes pour tous les pays. Pour le Canada, les taxes varient selon les types de produits, mais en général, elles se situent entre 5 % et 25 %, ce qui reste raisonnable. » Il est important de rappeler que, selon les nouveaux tarifs douaniers américains, certains produits en provenance de Madagascar vers les États-Unis devront s’acquitter des droits de douane de 47 %.
Outre le Canada, la Grande Île espère également d’autres solutions pour surmonter l’impasse causée par la décision américaine. Le DG du commerce explique que l’État malgache n’a cessé de rechercher des solutions depuis l’annonce de cette décision. Avec le sursis de quatre-vingt-dix jours accordé par Donald Trump avant l’application des nouveaux taux, l’administration Rajoelina peut explorer d’autres stratégies pour parvenir à un accord. « Plusieurs solutions ont déjà été débattues. Elles portent sur le dialogue, la révision des tarifs douaniers pour les échanges commerciaux internationaux et le renforcement des coopérations commerciales à l’échelle internationale, et surtout avec les États-Unis », a-t-il souligné.
Ravo Andriantsalama
Comment s'assurer que l'exécution du budget de l'État améliore réellement le quotidien de la population ? C'est la question à laquelle des OSC tentent de répondre dans leur rôle de suivi de l’exécution budgétaire. Dans cette optique, ces organisations ont bénéficié d'une formation de trois jours, animée par des techniciens de l'International Budget Partnership (IPB).
Un budget bien rédigé ne suffit pas à transformer la vie des citoyens. Son exécution effective est primordiale. À Madagascar, la société civile exprime une inquiétude croissante face au décalage entre les décisions budgétaires et leurs impacts tangibles sur le quotidien de la population. Pour pallier cette situation, des organisations malgaches collaborent avec l’International Budget Partnership (IBP), un organisme international œuvrant pour la transparence budgétaire dans divers pays.
Dans ce contexte, une formation axée sur l’exécution budgétaire s’est récemment déroulée au Carlton Anosy. L’objectif principal étant de renforcer le plaidoyer en faveur d’une budgétisation ouverte et d’une participation citoyenne. Cette initiative met l'accent sur la phase cruciale de la mise en œuvre effective du budget ou l’exécution budgétaire, souvent éclipsée par les étapes de sa conception ou de son adoption par le parlement.
Pourtant, la réalité de l'exécution budgétaire soulève des interrogations. Selon Harijaona Andriamoraniaina, directeur exécutif de Msis Tatao, participant à la formation, « Une loi de finances bien pensée peut rapidement perdre sa pertinence si elle est ensuite modifiée sans une consultation appropriée. » Il souligne ce qui s’est produit avec la loi de finances initiale, qui, malgré des promesses, notamment dans le secteur de l’éducation, a subi une rectification budgétaire aux conséquences importantes.
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Le directeur exécutif précise également que « durant les trois à six premiers mois de l’année, l’exécution budgétaire demeure très faible. Actuellement, les dépenses de fonctionnement sont principalement engagées. Depuis plusieurs années, le budget alloué à la JIRAMA a été revu à la hausse, entraînant des réductions dans d’autres secteurs. Paradoxalement, les coupures d’eau et d’électricité persistent. Cela illustre clairement la nécessité d’améliorer les méthodes de mise en œuvre, car les décisions prises ne se traduisent pas encore par un impact visible sur le terrain. »
Face à des recettes insuffisantes pour couvrir les priorités établies, l’État se retrouve contraint de faire des choix difficiles. D’où l’appel à initier sans tarder les discussions concernant les priorités du budget 2026. À cet égard, l’exemple du Bénin a été évoqué, mettant en lumière des progrès possibles lorsque les recommandations sont réellement prises en compte. Depuis 2017, ce pays a considérablement progressé en matière de transparence budgétaire. « À l’époque, son score était comparable au nôtre. En suivant les recommandations de l’IBP, il a atteint aujourd’hui une note de 79 sur 100. Madagascar, quant à elle, est passée de 40 à 35. Là -bas, les budgets sont mieux exécutés, et cela se reflète dans la vie quotidienne des citoyens », illustre Djibril Badiane, chef de programmes au sein d’IBP.
Après les trois jours de formation, ces organisations de la société civile vont se pencher sur d’autres séries d’enquêtes. Des recommandations seront ensuite formulés à l’attention du pouvoir exécutif afin de rendre plus transparente et plus responsable le budget mais aussi pour plus de participation citoyenne dans l’exécution du budget. Harijaona Andriamoraniaina avance néanmoins que Madagascar semble encore hésiter à intégrer pleinement les recommandations formulées depuis des années, entraînant une application lente, voire inefficace, du budget.
Ravo Andriantsalama
Projet Manehoa : Studio Sifaka entame le programme de stage pour les animateurs de ses stations partenaires
Dans le cadre de sa mission visant à améliorer le paysage médiatique malgache, Studio Sifaka a entamé le programme d’accueil d’animateurs stagiaires issus de ses stations partenaires.. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet Manehoa, mené en partenariat avec Internews Madagascar.
Ce programme de renforcement de capacités a débuté au mois de mars dernier, avec l’accueil de deux animateurs stagiaires, venus de Radio Ravinala Mananjary et Mi Radio Antsirabe. Chaque session accueille deux animateurs pour une durée d’une semaine, selon un système de vagues successives.
Cette semaine, Studio Sifaka accueille deux animateurs : Georgino Velonkasy de la radio Rotsy FM de Nosy Be Hell-Ville et Hobilalaina Nicole Bernard de la radio AVEC Ihorombe. Ils bénéficieront à leur tour d’une semaine de pratique avant de retourner dans leurs stations respectives.
Concrètement, ce stage permettra aux participants de s’exercer à la préparation d’émissions radio (choix des sujets, recherche d’invités, etc.), aux techniques de présentation et de communication, à la gestion du temps d’antenne, à l’utilisation des équipements techniques (microphones, logiciels de montage…), ainsi qu’à la création de contenus engageants pour leur audience. Les stagiaires collaboreront avec les animateurs de Studio Sifaka à la préparation et à l’animation de l’émission « Feon’ny tanora maroloko ». Ils participeront également au montage de certaines émissions produites dans le cadre du programme. Un accompagnement post-stage est également prévu, avec des ressources en ligne, des forums d’échange et des sessions de coaching, pour aider les stagiaires à poursuivre le développement de leurs compétences. En effet, ce programme fait suite à une formation tenue l’an passé, destinée aux animateurs des radios partenaires, afin de les aider à mieux maîtriser les outils techniques et à améliorer leur interaction avec le public dans le cadre de l’animation d’émissions radiophoniques.
Renforcer la liberté d'expression
Ce programme d’incursion s’inscrit dans le projet Manehoa, financé par l’Union européenne, qui ambitionne de créer un environnement médiatique plus libre, plus sûr et plus propice à une information de qualité pour les citoyens malgaches.
Studio Sifaka
Le projet Base Toliara suscite une fois de plus la controverse, notamment après l’arrestation du colonel Fanampera, figure de proue de la lutte contre ce projet. Hier, il a été déféré au parquet d’Anosy Antananarivo, et écope d’une peine de prison avec sursis.
Arrêté à Toliara le 26 mars dernier, le colonel Rodney Rehosy Fanampera, l’un des leaders de la manifestation contre le projet Base Toliara, a été jugé hier au tribunal de première instance d’Antananarivo, après avoir été déféré au parquet le jour même. À la suite d’un transfert discret au camp de la gendarmerie de Sakaraha, puis à Fiadanana, le colonel Fanapera a été jugé pour incitation à manifester sans autorisation, dégradation de biens publics et violences contre les forces de l’ordre. Verdict : trois ans de prison avec sursis.
Depuis plusieurs années, l’exploitation d’ilménite du gisement de Ranobe par la société Base Toliara fait débat au sein de la société civile engagée sur les questions minières. Bien que ce projet soit classé parmi les trois plus grands projets miniers de Madagascar, une partie des populations concernées dénonce des impacts négatifs plus importants que les bénéfices annoncés. Hier, Tsifidy Kalay Harrisson, président d’honneur de Fikambanan’ny Masikoro Arivolahy eto Antananarivo (FIMA), a rappelé les principales raisons de la contestation : « Premièrement, l’extraction d’éléments radioactifs risque de détruire la faune et la flore de la zone concernée. Deuxièmement, la nappe phréatique risque de s’assécher, entraînant la stérilisation des terres agricoles et la pénurie d’eau potable pour les habitants et le bétail. Troisièmement, plusieurs villages seront détruits, mettant en péril l’agriculture, la pêche et le tourisme. Enfin, les rejets polluants issus du lavage des minerais risquent de contaminer les ressources en eau, compromettant la santé des populations locales », a-t-il déclaré.
Impacts environnementaux
Pour la FIMA, l’affaire Base Toliara devrait servir de déclic pour tous ceux qui se sentent victimes d’abus des autorités et inciter à l’union contre les injustices. De son côté, l’entreprise assure que des études d’impact ont été réalisées pour anticiper les éventuels dégâts sur la communauté concernée par le projet. Dans une interview en fin de semaine dernière, son directeur général, Jean Bruno Ramahefarivelo, a insisté sur le fait que ce projet générera d’importants bénéfices économiques et améliorera les conditions de vie des populations locales. Un investissement annuel de quatre millions de dollars est prévu pour des actions sociales dans les cinq communes directement concernées, selon ce responsable.
Pour rappel, la suspension des activités du projet a été levée par décret en conseil des ministres au mois de novembre dernier. Avant, les contestations ont contraint le gouvernement à suspendre les activités de base Toliara. Malgré la levée de la suspension, le projet attend toujours pour tourner à plein régime vu les nombreuses contestations. Surtout après l’arrestation du colonel Fanampera.
Ravo Andriantsalama
Deux jours de manifestations ont suffi aux marchands de rue d’Analakely pour reprendre leur « privilège » de vendre dans les rues aux alentours de l’Hôtel de Ville. La Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) a cédé face à cette pression, mais la zone de vente a été considérablement réduite pour les commerçants.
Retour à la case départ. La CUA a cédé face à la pression des commerçants ambulants d'Analakely. Ces derniers sont autorisés à reprendre leurs activités commerciales en bord de route dans le centre-ville à partir d'aujourd'hui. Deux jours après le début des manifestations, marquées par des jets de pierres et des tirs de gaz lacrymogènes, Harilala Ramanantsoa et son équipe concèdent ainsi un premier revers dans leur mission d'assainissement de la capitale.
"Nous avons cédé car il n'y a pas d'infrastructures pour les accueillir, pour le moment. Les emplacements que nous leur avons proposés entre le Pavillon Analakely et l'Esplanade sont insuffisants par rapport au nombre de marchands. Mille soixante commerçants ont été recensés, alors que l'emplacement que nous avions préparé ne pouvait accueillir qu'environ cinq cents personnes", a déclaré Marcellin Randrianambinina, directeur des marchés de la CUA, hier. Ce n'est pas la première fois qu'une équipe municipale recule face à ces marchands. La plupart des équipes précédentes n'ont pas trouvé de solution efficace pour débarrasser les rues de la capitale de ces commerces informels.
La CUA a publié ce matin la nouvelle disposition des commerçants entre le lycée Rabearivelo, Super U, Zaimaika et l'immeuble Itokiana. Selon ce communiqué, les marchands disposent de 1,8 mètre sur la chaussée de 12 mètres pour étaler leurs marchandises. Les 10 mètres restants seront utilisés par les voitures, et les trottoirs sont strictement réservés aux piétons. "Ils ne pourront plus occuper les trottoirs. Ils étaleront leurs marchandises en bord de route, à l'intérieur des marquages de stationnement", a précisé le directeur des marchés de la CUA hier.
Des concessions mutuelles
Bien que la commune perde la face en revenant sur sa décision d'expulser les marchands et de les déplacer entre le Pavillon et l'Esplanade, il s'agit d'une victoire partielle, car les commerçants ont perdu l'opportunité d'obtenir les 6 mètres de chaussée que la CUA était prête à accorder initialement. Ils sont désormais limités à 1,8 mètre.
La décision des dirigeants de la capitale de laisser les marchands reprendre leurs activités quotidiennes est perçue par certains comme un signe de faiblesse de l'administration municipale. Bien que le commerce informel du centre-ville soit une question délicate, il représente aussi un problème important de propreté de la ville, dont les citoyens attendent une solution de la part de la maire et de son équipe. Après le coup de force du début de semaine, beaucoup pensaient que la responsable de la Grande Braderie de Madagascar et son équipe allaient persévérer. Mais deux jours plus tard, et après la confusion causée par les manifestations, elle a cédé sous la pression.
Selon les propos de la maire Harilala Ramanantsoa lors de son passage à la chaîne nationale, le 31 mars, d'importants travaux de voirie seront réalisés aux alentours de l'Hôtel de Ville. La question en suspens est donc de savoir si elle tentera à nouveau de dégager les marchands des rues du centre-ville, ou si la commune cherchera une autre alternative pour ses projets.
Ravo Andriantsalama
Ce week-end, plusieurs régions de la Grande Île ont vibré au rythme des festivités du "afo tsy maty" et du Taombaovao Malagasy, célébrations inscrites depuis 26 ans dans le patrimoine culturel national sous l’impulsion du Trano Koltoraly Malagasy.
Loin d’être une simple commémoration folklorique, ce Nouvel An malgache se veut avant tout un moment de purification et de bénédiction, ancré dans l’identité collective du pays. Si les pratiques varient selon les régions et les lignées familiales, l’institution organisatrice insiste sur un point fondamental : il ne s’agit ni d’un rituel figé ni d’une fête à connotation religieuse, mais bien d’un héritage culturel destiné à rassembler tous les Malgaches, au-delà de leurs croyances.
Une singularité notable du Taombaovao Malagasy réside dans le fait qu’il est célébré à deux périodes distinctes de l’année. Une dualité qui trouve ses racines dans les influences migratoires ayant façonné Madagascar au fil des siècles. En témoigne le calendrier des Vazimba, premiers habitants de l’île, qui structuraient leur année autour du cycle agricole : « Ce qui est fascinant, c’est que leur calendrier était en parfaite symbiose avec la nature et les saisons. L’Asaramanitra, célébré en août, marquait une phase de purification en préparation de la nouvelle année », a expliqué le professeur Raymond Ranjeva, Président d’honneur de l’Académie malgache, lors des festivités organisées à Ambohitrabiby.
L’autre date du Nouvel An malgache, quant à elle, puise ses origines dans l’héritage des migrations moyen-orientales. Ces peuples, qui structuraient leur temporalité selon un cycle lunaire et astrologique, ont introduit un calendrier différent, comme le rappelle le professeur Ranjeva : « Ceux qui ont voyagé en Israël savent que c’est un pays aride où, à la tombée de la nuit, les habitants observent le ciel afin de repérer le cycle des astres. Là -bas, le retour de l’étoile Alahamady marque le début d’une nouvelle année. » Loin d’être un facteur de division, cette coexistence de deux célébrations du Nouvel An doit être perçue comme un témoignage éclatant de la richesse et de la diversité du patrimoine culturel malgache. Un trait identitaire qui, aujourd’hui encore, forge l’unité et la fierté nationale.
Fortunat Rakotomandimby
Une manifestation des marchands de rue du centre-ville a éclaté ce matin. Ils refusent de s'installer dans les stands proposés par la CUA au pavillon. Les forces de l'ordre sont intervenues, les gaz lacrymogènes ont été utilisés, et un homme a été arrêté.
Ce matin, les rues du centre-ville, du côté d'Analakely, sont devenues le théâtre d'un affrontement entre les forces de défense et de sécurité et les marchands de rue. Ces derniers expriment leur mécontentement après la décision de la commune urbaine d'Antananarivo de les expulser des trottoirs, qui jusqu'à présent en faisaient office de marché.
Depuis le début de la manifestation, un homme a été interpellé par les forces de l'ordre. Mais cela n'a pas stoppé la manifestation ni calmé l'ardeur des manifestants. Vers 10h30, les premiers bruits des gaz lacrymogènes ont retenti du côté d'Ambodifilao pour disperser les manifestants, qui ont également commencé à jeter des pierres vers les forces de l'ordre.
Ces marchands de rue refusent de quitter les trottoirs pour se déplacer vers des marchés qui, selon eux, ne répondent pas à leurs besoins. Selon Evelyne, une commerçante, la maire Harilala Ramanantsoa n'a pas tenu ses promesses envers les marchands de rue. D'après elle, « Lors de sa campagne électorale, la maire est venue vers nous en nous promettant que, si nous la soutenions, elle ne toucherait pas à notre commerce. Nous lui avons donné notre soutien, mais une fois élue, elle nous tourne le dos. Ce n’est pas juste. Elle nous avait promis un marché Manarapenitra, mais il n’y a rien jusqu’à maintenant. On nous chasse des trottoirs et on nous attaque dans la rue, alors que les places qui nous sont proposées sont plus petites qu’une toilette. »
Compromis                                                                    Â
Certains d’entre eux sont même restés sur place depuis la nuit dernière. C’est le cas de Jenny, qui explique vouloir protéger ses marchandises : « Nous sommes restés ici depuis la nuit pour sécuriser nos marchandises. Il y avait des rumeurs disant que les forces allaient débarquer dans nos dépôts. Nous sommes donc restés pour protéger nos biens », a-t-elle expliqué. Malheureusement, ces mesures n'ont pas empêché la saisie de leurs biens par les forces de l'ordre. Selon leurs témoignages, la plupart des échoppes et petits stands en métal ont été perquisitionnés par les autorités.
À l’heure où nous avons quitté les lieux, vers midi, la situation s'était quelque peu calmée, bien que les manifestants soient restés dans les parages. Les flammes des pneus brûlés dans les rues continuaient de provoquer un nuage de fumée grisâtre. De son côté, la maire Harilala Ramanantsoa a tenu une conférence de presse vers 13 heures. Selon elle, plus de 500 places sont disponibles pour les marchands, entre le pavillon et l’esplanade d’Analakely. Elle reconnaît que cela pourrait faire des mécontents, mais affirme qu’il faut avancer pour le développement de la commune. En effet, les marchands ne veulent pas s'installer dans ces places proposées par la commune, car, selon eux, ces espaces sont trop exigus. Cependant, Harilala Ramanantsoa précise que les marchands qui accepteront de s’installer dans ces lieux ne paieront pas de frais de marché pendant un mois, le temps de s’adapter à la nouvelle situation.
Voulu ou pas, rien n’est sûr mais cette assainissement coïncide avec la future visite du président français Emmanuel Macron vers la fin de ce mois en tant qu’invité au sommet de la commission de l’océan indien (COI).
Ravo Andriantsalama
Ce matin, au Louvre Antaninarenina, AIDES Développement et ses partenaires ont procédé à la cérémonie de clôture du projet Twenex, un projet axé sur l’utilisation des sources d’énergie durable. Ils ont également profité de l’occasion pour présenter leur nouveau projet, NPS énergie est une plateforme numérique destinée à partager des informations sur le secteur de l'énergie durable à Madagascar, avec un focus initial sur la filière déchets-énergie.
La plateforme donne accès à de nombreuses ressources sur cette filière : les initiatives locales, les innovations technologiques, les différents acteurs dans le domaine et bien sur des chiffres et statistiques. Elle intègre aussi une section sur les compétences locales et d’autres thématiques connexes, comme la cuisson propre par exemple. NPS sera très utile pour les jeunes, les chercheurs et les investisseurs qui souhaitent se familiariser avec la réalité du secteur de l’énergie durable à Madagascar, notamment en ce qui concerne le charbon écologique, des briquettes non carbonisées et du biogaz. Pour Sitraka Rakotoarivony, coordinatrice du projet Twenex : « En termes de diffusion de connaissances, cette plateforme offre aux jeunes un accès pratique à des informations fiables et scientifiquement vérifiées. Ils peuvent également avoir une vision d’ensemble du secteur, découvrir des innovations et entrer facilement en contact avec les acteurs, afin d’identifier les opportunités d’investissement. »
« C’est également une piste pour les investisseurs, car NPS fournit des informations sur le marché et met en évidence le potentiel de ce secteur. Elle offre une vitrine où les investisseurs peuvent découvrir des opportunités de collaboration », a-t-elle ajouté.
Bien que la plateforme soit encore en phase d'amélioration, les initiateurs s'engagent à la maintenir à jour et à l'enrichir avec d'autres contenus, qui concerne par exemple la production d’éthanol. Cependant, les informations relatives aux démarches administratives, aux offres d’emploi, à la sensibilisation ou aux opportunités liées à la filière ne seront pas disponibles sur la plateforme, selon les explications fournies.
Ravo Andriantsalama
En 2022, le Fifamanor, centre de recherche dédié à l’agriculture et à l’élevage, a acquis un générateur d’azote liquide. Cette acquisition visait à renforcer la production de semences bovines en assurant un approvisionnement constant en azote, élément indispensable à leur conservation. Trois ans plus tard, bien que la machine soit toujours opérationnelle, l’objectif initial d’accroître le stock de semences congelées pour promouvoir l’insémination artificielle n’a pas été atteint.
Selon une source interne, le principal obstacle est le manque de taureaux reproducteurs. En 2019, le centre en comptait près de deux cents. Aujourd’hui, il n’en reste que quatorze, en raison de blocages administratifs ayant retardé les financements. Cette situation a privé le Fifamanor des ressources nécessaires pour nourrir son cheptel. Faute de production suffisante, le centre se contente désormais de stocker des semences importées par des entreprises privées.
Face à cette situation, le Fifamanor a dû trouver une alternative. Le surplus d’azote liquide produit par le générateur est ainsi mis en vente. « La machine a été installée pour conserver les semences bovines, mais d’autres acteurs s’approvisionnent également chez nous, notamment des chercheurs exportant des tissus biologiques et des entreprises utilisant l’azote pour la conservation de vaccins destinés à la volaille », explique Heritiana Raoelimanana, directeur du Fifamanor.
Toutefois, le centre peine à répondre à la demande. Une panne, survenue après un impact de foudre, a réduit la capacité de production. Comme de nombreux établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC), le Fifamanor se heurte à la lourdeur des procédures administratives, compromettant ainsi l’atteinte de ses objectifs.
Fortunat Rakotomandimby et Ravo Andriantsalama