L’efficacité d’un vaccin reste le même peu importe l’endroit où il est utilisé.
Toutefois, il existe un certain nombre de paramètres ou un protocole à appliquer à la lettre, au risque de provoquer une perte d’efficacité du vaccin. Ce sont notamment les conditions liées au transport, au stockage et à la distribution. Â
Les vaccins sont des produits biologiques très sensibles qui exigent un environnement spécifique. Par exemple, ils peuvent perdre de leur puissance s’ils sont exposés à une température en dehors de celle prescrite par les fabricants. Il faut ainsi avoir le bon matériel pour stocker les vaccins, surveiller en permanence les températures et avoir un plan B au cas il y une panne de courant. Les risques augmentent également si les personnes en charge d’entreposer les vaccins ne respectent pas les exigences de manipulation du vaccin.
Mety miova isaky ny firenena ve ny tahan’ny fahombiazan’ny vaksiny iadiana amin’ny COVID-19 ?
Tsia, mitovy hatrany ny tahan’ny fahombiazan’ny vaksiny iadiana amin’ny COVID19 na aiza na aiza toerana ampiasana azy.Â
Na izany aza dia misy singa maromaro na fomba fiasa tsy maintsy arahina hatramin’ny pitsopitsony indrindra, mba hitazomana izay fahombiazan’ny vaksiny izay. Matetika dia eo amin’ny fitaterana, fizarana sy fitahirizana ny vaksiny no ahitana izany.
Ny vaksiny mantsy dia vokatra biolojika mivelona anatina tontolo iainana manokana. Ohatra, mety hihena ny herin’ny vaksiny raha toa ka tsy voahaja ny maripana tokony itahirizana azy anaty vata fampangatsiahana. Mila manana fitaovana sahaza azy izany ny firenena iray, manana fomba hanaraha-maso ny maripana ary manomana vahaolana raha toa misy fahatapahan-jiro tampoka. Eo ihany koa ohatra ny fomba fikirakirana ny vaksiny izay tena saropady. Mila hofanina mialoha ireo olona hanao izany. Â
Une nation est définie comme étant un groupe humain assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unité et la volonté de vivre en commun. En ce sens, Madagascar n’en est pas encore un,e selon le président du Conseil du fampihavanana malagasy (CFM), Alphonse Maka. Interview.
Studio Sifaka : Le CFM est surtout connu pour la réconciliation sur le front de la politique. La réconciliation ne concerne-t-elle que la politique ?
Alphonse Maka : Lorsqu’on parle du CFM, on a tendance à penser effectivement à la politique. La politique n’est qu’un élément de la réconciliation. Je dirais que c’est la partie visible de l’iceberg. Pour la petite histoire, les contours du CFM ont vu le jour dans la feuille route de sortie de crise en 2009, devenue loi. C’est là qu’est apparu pour la première fois le cadre légal de la réconciliation nationale. Le CFM a pour mission de conduire le processus de la réconciliation. Le CFM n’a pas le monopole de la réconciliation. C’est l’affaire de tous.
A part la politique justement, sur quoi d’autre intervient le CFM ?
Il y a également le volet économique si on parle de la décentralisation effective. Comment voulez-vous parler de réconcilier s’il n’y a pas cette décentralisation. La raison est simple. Tant qu’il y a des malgaches qui s’estiment oubliés ou laissés de côté, il n’y aura jamais de vraie réconciliation dans le pays. Le développement harmonieux et équilibré entre les régions, c’est ce qui peut mettre fin à la rancœur entre Malgaches. Il y a aussi la réconciliation liée à l’histoire. Notre histoire est marquée par des guerres et des batailles entre royaumes. Il y a des relents de ces affrontements du passé qui restent. C’est pour cela qu’il y a des zones qui ne peuvent être foulées par une ethnie précise. Il y a également des règles qui veulent que des jeunes gens d’une telle ethnie ne peuvent épouser des jeunes d’une telle ethnie. C’est légion à Madagascar actuellement. Cela concerne également les castes.
En parlant de cela, pensez-vous que Madagascar remplit la définition d’une nation ?
Le « mieux vivre ensemble » figure parmi les choses qui doivent être mises en place dans le pays. Si un malheur arrive à des malgaches à Ambovombe, dans quelle mesure les malgaches à Maroantsetra ou à Soalala se sentiraient-ils concernés ? Prenons exemple sur les attentats de Boston. Des américains ont été tués mais c’est toute l’Amérique qui a manifesté sa tristesse. Il y a des personnes qui sont massacrées par des dahalo actuellement mais certains malgaches considèrent cela comme un simple fait divers. L’Etat est peut-être là mais la nation reste à construire et le chemin est encore long. Je tiens à souligner que l’unité nationale est encore fragile. C’est triste de voir que les politiques ne s’en rendent pas compte. Il faut faire attention car l’unité nationale est fragile. C’est pour cela que Madagascar est classé parmi les pays fragiles. Il en est de même pour notre jeune démocratie. Ce qui s’est passé en 2018 est une bonne chose. Madagascar avait eu une alternance démocratique. C’est un acquis qu’il faut préserver. Nous ne devons pas retourner dans nos travers.
Peut-on dire que Madagascar est en paix ? Que les Malgaches sont en paix ?
On semble être paix mais on ne l’est pas au final. Certes, il n’y a pas de guerre ouverte mais le feu couve sous la cendre entre les Malgaches. Il faut se méfier de l’eau qui dort. Si jamais ça éclate, les conséquences peuvent être dramatiques. Si on dit que les étrangers font semblant de se battre, les Malgaches font semblant de s’entendre. C’est pour cela que la réconciliation est difficile. Il y a beaucoup d’hypocrisie à Madagascar. Si la réconciliation est faite dans l’hypocrisie, elle ne tient qu’à un fil. Nous, au CFM, nous prônons la mise en place d’espace de dialogue ou de plateforme de concertation en adéquation avec nos valeurs. C’est à travers cela qu’on peut mettre en place la paix sociale. Les Malgaches sont un peuple qui met en avant la paix. Nos valeurs s’articulent autour de la paix. Ce qui est triste c’est que des gens cultivent la haine actuellement. C’est ce qu’on peut voir sur les réseaux sociaux avec des mots choquants, blessants. Les enfants actuels grandissent dans cette atmosphère où la haine semble être entretenue entre les propos haineux et vexatoires. Vous imaginez que voir des cadavres ne choquent plus de nos jours. C’est grave. En tant que président du CFM, je lance un appel pour qu’on ne lésine pas les efforts pour rechercher la paix car sans la paix, il n’y a point de développement.
Comment se passent concrètement les activités de réconciliation ?
Pas plus tard qu’en juillet, il y a eu un malentendu entre Bara et Tandroy, dans une commune dans le district d’Amboasary. J’y étais. Nous avons utilisé les rites traditionnels pour régler le différend parce que ces deux peuples sont très liés par l’histoire. Il y a eu un projet de l’Union africaine issue de la déclaration de Maseru en 2014 pour promouvoir les infrastructures de paix de type traditionnel dans la recherche de la paix durable. Trois pays ont été désignés comme laboratoire dont le Lesotho, Madagascar et le Ghana. Nous avons beaucoup d’infrastructures traditionnelles de paix comme les fato-dra, mpiziva et autres. Ce sont des richesses à notre disposition mais on n’a pas su les exploiter. Dommage, on n’a pas donné suite au projet. Je trouve que c’est adapté en Afrique car nous avons nos propres infrastructures de paix. Parmi nos grands chantier, figure actuellement le cadrage du Dina. Le Dina est une convention villageoise où la communauté est convaincue qu’elle doit prendre en main la sécurité dans leur localité.
Dernière question. Vous avez sûrement déjà entendu des gens dire que Madagascar devrait goûter à une « petite » guerre civile pour tourner définitivement la page. Qu’en pensez-vous ?
C’est vrai que j’ai déjà entendu ce genre de propos. La première fois, c’était en 1986 dans un colloque d’histoire. Un des intervenants a sorti une théorie comme quoi, pour mettre un terme une bonne fois pour toute à cette rancÅ“ur entre Malgaches, il devrait y avoir une guerre ouverte. Ceux qui restent s’entendront forcément. Il avait pris pour exemple les Mozambicains. Personnellement, je ne suis pas d’accord. Il est facile de commencer une guerre mais difficile d’y mettre fin. Je ne souhaiterais jamais qu’une guerre éclate dans mon pays. Il y a aussi des personnes qui disent que le CFM ne sert à rien dans la mesure où il n’y a pas de conflit ouvert dans le pays. Certes, il n’y a pas de guerre ouverte mais il y a une guerre froide.Â
Propos recueillis par Tolotra Andrianalizah
Le développement de Madagascar intéresse les jeunes, mais à leur niveau général actuel, ils ont besoin de soutien pour mieux comprendre et honorer leur part de responsabilité. Nos trois jeunes débatteurs du jour partagent cet avis. Cependant, de par leurs expériences respectives sur terrain, nos invités ont différentes préconisations.
Saribikane, jeune leader du district de Toliara, pointe du doigt la situation économique du pays comme principale cause d’exclusion des jeunes dans leur volonté d’engagement. « La pauvreté et la précarité excluent systématiquement les jeunes du cadre de participation à un développement qui se veut inclusif » souligne-t-il. « Il faut davantage les impliquer car ils peuvent s’égarer vers d’autres choix souvent futiles par rapport à la priorité du développement » explique Ranja Ramampy, leader de jeunes dans le district de Fianarantsoa, en évoquant l’exemple du mariage précoce et des abandons scolaires face auxquels les jeunes sont vulnérables. « Une meilleure coordination est requise pour rendre plus efficace la responsabilisation des jeunes, ceux qui sont déjà engagés d’une part, et ceux qui sont à encourager d’autre part. Cette coordination inclut la mise à leur disposition des ressources » avance Brillant Andriamampiarina, président d’association de jeunes de Morondava.
Mahaliana ny tanora ny fampandrosoana an’i Madagasikara. Manoloana ny zava-misy iainan’izy ireo ankehitriny anefa dia mila tohana sy tosika ny tanora mba ahafahany mamantatra sy manefa ny anjara birikiny. Samy naneho ny heviny mitovy mikasika izay ireo mpandray anjara tamin’ny adi-hevitra androany. Saingy samy nanana ny soso-keviny izy ireo manoloana ny zavatra hitany teny an-kianja. Ny fahantrana no fototra voalohany manilika ny tanora tsy handray ny andraikiny eo amin’ny fampandrosoana hoy i Saribikane, mpitarika tanora avy ao Toliara. Izany no mitarika ny tsy fahampiana eo amin’ny fahaiza-manao sy ny traikefan’ny tanora. Ho an’i Ramampy Ranja, avy ao Fianarantsoa kosa dia ny fitarihana no ilain’ny tanora mba tsy hifantohany fotsiny amin’ny rendrarendran’ny fiainana andavanandro. Isan’izany ny vohoka aloha loatra sy ny fialana an-daharana any an-dakilasy. Mila fandrindrana ihany koa ny fampandraisana anjara ny tanora mba hampahomby kokoa azy ireo, hoy i Andriamampiarina Brillant, tanora avy ao Morondava. Isan’ny zava-dehibe amin’izany fandrindrana izany ny fanomezana enti-manana ara-bola sy ara-pitaovana.
Fanadihadiana:
Tafatafa : Ny atao hoe agro-écologie dia fomba fambolena, misy karazany maro, izay manaja ny tontolo iainana hoy I Rakotoarisoa Mirindra, mpianatra ao amin’ ny sampam-pampianarana agronomia eny amin’ny oniversiten’Antananarivo.  Mety efa betsaka mpanao ihany ity agro-écologie ity fa saingy hoe tsy fantany hoe izay no fiantso azy.. Afaka manao azy io daholo rahateo na mpamboly na olon-tsotra.
Reportage :
Interview : Mirindra Rakotoarisoa, étudiant en agronomie à l’université d’Antananarivo nous explique ce qu’est l’agro-écologie, en terme simples, c’est une façon de cultiver, avec différentes méthodes, tout en protégeant l’environnement. Beaucoup d’entre nous le pratique déjà , peut-être, sans connaître son appellation.
En général, les scientifiques considèrent au moins 3 paramètres pour classifier les variants :
Premièrement, la transmission. A quelle rapidité et facilité le variant se transmet d’une personne à une autre.
Deuxièmement, la gravité de la maladie, c’est-à -dire son effet sur le système immunitaire à court et à moyen terme.
Et troisièmement, l’efficacité des vaccins, des traitements et des diagnostics par rapport aux variants.
Eventuellement, d’autres paramètres peuvent s’y ajouter en fonction du contexte local.
L’OMS a donc catégorisé les 11 variants répertoriés jusqu’ici en 3 groupes, selon leurs degrés respectifs d’importance pour la santé publique : les variants d’intérêt, les variants préoccupants et les variants à haut risque. La majorité des variants existants sont considérés comme variants d’intérêt.
Ahoana ny fomba hanasokajian’ny OMS ireo fiovan’endriky ny COVID-19 ?
Zavatra telo farafahakeliny no jeren’izy ireo :
Voalohany, ny fomba fifindran’ilay tsimokaretina sy ny hafainganany mifindra
Faharoa, ny vokadratsy aterak’ilay tsimokaretina eo amin’ny fahasalamana
Ary fahatelo, ny fahombiazan’ny vaksiny sy izay fitsaboana atao amin’ilay marary hoe mihena ve sa mitovy ihany
Mety misy singa hafa jerena ihany koa arakaraky ny zava-misy.
Hatreto dia miisa 11 ireo fiovan’endriky ny COVID-19 hitan’ny sampandraharahan’ny firenena mikambana misahana ny fahasalamana. Nozaraina anaty sokajy 3 samihafa izy ireo, arakaraky ny heriny : variant d’intérêt na mahaliana manokana, ny variant préoccupant na arahi-maso akaiky, ary ny variant à haut risque na tena atahorana.
Chacun a ses limites pour supporter la douleur après une opération. Suite à une césarienne, chaque femme suit son propre rythme pour faire aisément bouger son corps après l’opération. Il n’existe donc pas de mouvements types adéquats dans ce cas de figure, pour une femme. Oliva, mère de famille de trois enfants ayant subi la césarienne trois fois, et Njara, récemment opérée, en témoignent. Pour nous faire connaître les exercices faits à la maternité, la sage-femme Landy nous explique ce que les mères accomplissent durant leur séjour à l’hôpital.
Samy manana ny fiharetan’ny hirifiry ny tsirairay rehefa avy nodidiana. Toy izany ihany koa ireo vehivavy izay nodidiana tamin’ny niteraka, samy manana ny hafainganan’ny fahasitranany izy ireo. Tsy misy fihetsika lasitra noho izany fa samy manana ny azy ireo vehivavy. Mitantara ny nataony avy i Oliva, renim-pianakaviana efa niteraka telo ary nodidiana daholo tamin’izy telo, sy i Njara izay vao nodidiana vao haingana. Hampahafantarin’i Rasazy Landy antsika ihany koa ny fanaon’izy ireo amin’ireo reny avy niteraka mandritra ny fotoana ao amin’ny hopitaly.
Même s’il n’y a pas de guerre civile ni de conflit armé à Madagascar, le pays occupe encore la 70e place sur plus de 160 en matière de paix, selon le Global Peace Index (GPI). Cela signifie que des conflits indirects menacent la paix dans le pays. La plupart du temps, cela est dû à la pauvreté et au chômage. Le point focal du projet OBS Mada à Analamanga, Ravonimanitriniala Haingotiana – le président des jeunes ambassadeurs de la paix à Madagascar (Tanomafy), Razanajatovo Deraniaina et le sociologue Andriamanantena Tolotra Matthieu discutent des stratégies à mettre en place pour prévenir les conflits à Madagascar.
Na dia tsy ahitana ady an-trano na ady miaramila amina firenen-kafa aza eto Madagasikara dia mbola eo amin’ny laharana faha-70 amin’ny firenena maherin’ny 160 no misy antsika raha ny mari-pandrefesana manerantany momba ny filaminana no jerena. Izany hoe misy disadisa miseho amin’ny endriny ankolaka manozongozona ny filamanina eto amintsika. Matetika dia ny fahantrana sy ny tsy fisiana asa no ao ambadik’izany. Miady hevitra momba ny fomba hisorohana ny disadisa ny mpanatanteraka ny tetikasa OBS Mada eto Analamanga, Ravonimanitriniala Haingotiana sy ny filohan’ny fikambanana Tanora Masoivohon’ny Filaminana (Tanomafy), Razanajatovo Deraniaina ary ny mpandinika fiaraha-monina, Andriamanantena Tolotra Matthieu.
Jean Kinnear Betsara, dit Kenny, a fait ses premiers pas dans la société civile en rejoignant le club Vintsy quand il était au collège. De fil en aiguille, il a découvert tout un monde, mais aussi, toute une bataille à mener pour offrir un avenir meilleur à la jeunesse malgache. Aujourd’hui, à 26 ans, ce YLTPien est le coordonnateur régional du Kmf/Cnoe région Atsinanana. Interview.
Studio Sifaka : Est-ce que vous pouvez définir simplement ce que c’est la citoyenneté ?
Jean Kinnear Betsara  : La citoyenneté est le statut juridique d’un individu aux yeux d’un pays, c’est le lien qu’il entretient avec un pays ou une nation. Dans cette relation, la personne concernée jouit de plusieurs droitsqui donnent ensuite lieu à des responsabilités. La citoyenneté se traduit donc par l’ensemble des droits et obligations réciproques entre un Etat et un individu.
Vous êtes acteur dans la Société civile depuis quelques années, comment décrivez-vous le rapport de la jeunesse malgache avec la citoyenneté ?
Madagascar se compose d’une population très jeune. Mais en réalité, on ne s’investit pas assez dans cette jeunesse et ce, malheureusement dès l’enfance. Plus exactement, on ne prépare pas assez les jeunes à affronter leur vie future et à assumer leurs responsabilités. Au lieu d’avoir des jeunes proactifs, avec un background et une éducation solides, on a des jeunes qui se sentent un peu désorientés et en manque de confiance. Par conséquent, les jeunes sont absents dans la prise de décision sur la vie politique.
Je prends, par exemple, la situation électorale. En 2018, la CENI a publié dans son rapport que la participation des jeunes à l’élection présidentielle ne dépassait pas les 40%. Fait étonnant mais comment en vouloir à la jeunesse. Elle est en manque de modèle et de repère, et par conséquent, vit avec une perception erronée de la citoyenneté.
A quel modèle et à quel repère faites-vous allusion ?
Je parle de l’absence d’une idéologie, à commencer par la vie familiale où l’on préfère châtier et « faire la morale » plutôt que d’essayer de comprendre les choses, de responsabiliser les enfants et trouver une solution ensemble. Et ça s’étend jusque dans la vie politique. Est-ce que les jeunes savent, par exemple, quelle est la ligne directrice de la politique générale de l’Etat ? Prennent-ils le temps de savoir si les actions du gouvernement sont cohérentes à celle-ci ?
SF : Quels peuvent être les atouts de la jeunesse malgache, quand on parle de citoyenneté ?
Notre situation démographique qui fait que nos jeunes représentent plus de la moitié de la population malgache. On peut faire le poids si on apprend à se soutenir et à se battre ensemble.
Nos jeunes sont aussi dynamiques et créatifs. Rien que ces deux qualités peuvent suffire à faire changer les choses. Mais à part ça, notre culture multidimensionnelle peut constituer un atout énorme pour les jeunes. Il faut juste leur donner les moyens de se rapprocher, de se comprendre mutuellement et de s’exprimer. Je vois de plus en plus de jeunes qui s’intéressent à la poésie, au slam, au chant etc. Cela veut dire qu’ils comprennent le pouvoir de parler, le pouvoir des mots. Et imaginez qu’ils utilisent ces moyens pour parler au nom de leur communauté et défendre leurs droits.
SF : Quels ajustements faut-il faire  ?
Premièrement, le gouvernement devra essayer de répondre à ces deux questions : quel est le modèle politique qui existe de nos jours et qu’est-ce que les jeunes veulent vraiment ? Il faut ensuite trouver la meilleure combinaison aux réponses apportées. C’est-à -dire concilier ce qui se fait théoriquement d’un côté et les attentes des jeunes, de l’autre. En parallèle, il est nécessaire de mettre une structure à la portée des jeunes malgaches, de leurs intérêts, de leur culture. Â
Deuxièmement, le rôle le d’Etat et de la société civile est d’éduquer nos jeunes, leur donner les connaissances nécessaires pour faire le bon choix. À commencer par l’histoire de Madagascar. Je pense qu’une certaine génération a grandi avec une fausse version de notre histoire, réduite à des conflits politiques et conflits ethniques. Il est temps de corriger ça et d’aider les jeunes à faire la paix avec leur identité. C’est de cette façon qu’on peut espérer avoir des jeunes engagés, véritables acteurs de changement.
Propos recueillis par Tsanta Haingombaliha