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ÉLECTIONS

Andrea Razafi

Andrea Razafi

Hier soir, le sélectionneur de l’équipe nationale A, Corentin Martins, a dévoilé la liste des 23 joueurs retenus pour les deux matchs de qualification à la prochaine Coupe du monde, prévue l’année prochaine. Ces rencontres se joueront face à la Centrafrique et au Tchad, toutes deux au Maroc.

Le PFL à l’honneur. Le technicien franco-portugais a cette fois-ci largement puisé dans le vivier du championnat national, le Pure Play Football League (PFL), en convoquant sept joueurs issus des Barea A’, actuellement en passe de disputer la première finale africaine de l’histoire du football malgache. Toldo, Tony, Bono, Rado, Nicolas, Mamisoa et Lalaina rejoignent ainsi la sélection pour les deux matchs au Maroc. Si Rado, Tony et Lalaina avaient déjà connu une convocation avec les A, les quatre autres découvrent pour la première fois le groupe dirigé par Corentin Martins.

Dans la vidéo annonçant sa liste, le sélectionneur a expliqué les raisons de ses choix en misant sur les ressources locales. « J’ai pris Toldo parce que j’ai beaucoup apprécié ses performances pendant le CHAN. Tony est déjà venu avec nous et il a également réalisé un excellent tournoi. Bono, lui, est très à l’aise techniquement et rapide. Nicolas apporte de la puissance et un gros volume de jeu. J’ai aussi choisi Mamisoa au milieu, car il a le profil qui nous manquait : agressivité, qualité dans le jeu court et long. Ces joueurs méritent d’être là après ce qu’ils ont montré au CHAN. Je suis content de les retrouver parmi nous. »

Choix cruciaux

À côté de ces nouveaux visages, Corentin Martins a également convoqué les cadres habituels du vestiaire, comme Marco Ilaimaharitra, le capitaine Rayan Raveloson ou encore Njiva Rakotomalala. En attaque, le jeune prodige El Hadary, récemment prêté à Valenciennes (National, France), fait lui aussi partie de la liste. Ce secteur offensif sera l’un des casse-têtes du sélectionneur. Qui occupera le poste d’attaquant axial et qui l’accompagnera sur les ailes ? Le duel pour la place de numéro 9 oppose souvent Hakim Abdallah à Warren Caddy, mais Arnaud, qui évolue en Égypte, pourrait également être une option. Le choix des ailiers dépendra probablement de celui du buteur central, sauf si le coach décide d’opter pour un schéma sans véritables ailiers, comme un 4-4-2 ou un 5-2-3-1 classique avec des pistons.

En conclusion de son intervention, le sélectionneur des Barea A a tenu à féliciter les Barea A’ pour leur parcours remarquable au CHAN : « J’en profite pour féliciter les joueurs et le staff pour leur performance au CHAN et leur qualification en finale. J’espère qu’ils vont soulever la coupe. Nous sommes tous derrière eux pour ce dernier match et j’espère que nous serons heureux ensemble à la fin. »

Ravo Andriantsalama

Une fois de plus, l’équipe nationale de football, les Barea de Madagascar, a fait preuve d’héroïsme lors de la demi-finale du Championnat d’Afrique des nations (CHAN). En infériorité numérique pendant près de 50 minutes, les Zébus se sont imposés face au Soudan sur le score de 1 à 0, au bout des prolongations.

« C’est incroyable, c’est magique. Je n’arrive pas à trouver les mots pour décrire ce que nous avons accompli », a déclaré Romuald Rakotondrabe, alias Rôrô, sélectionneur des Barea, à l’issue du match disputé à Dar es Salaam, en Tanzanie. Un exploit d’autant plus remarquable que, vers la 70ᵉ minute, Fenohasina, l’attaquant de pointe malgache, a écopé d’un second carton jaune, synonyme d’expulsion. Contraints de jouer à dix jusqu’à la fin du temps réglementaire et des prolongations, les Barea n’ont pourtant jamais baissé les bras ni changé leur plan de jeu.

Les « Crocodiles du Nil », surnom de l’équipe soudanaise, n’ont pas su profiter de cette supériorité numérique et se sont finalement fait piéger à la 117ᵉ minute par un contre éclair malgache. Toky Niaina, entré en seconde période, a marqué après une belle combinaison avec Fely et Rayan, conclue par une passe décisive de Lalaina.

Joker

Rarement titulaire, Toky Niaina a une nouvelle fois prouvé son efficacité en tant que joker offensif. Bien qu’il ait commis une erreur peu après son entrée en jeu qui aurait pu coûter cher aux Barea, le numéro 20 s’est parfaitement repris pour offrir la victoire à son équipe. Ce n’est d’ailleurs pas sa première action décisive dans la compétition : en quart de finale face au Kenya, il avait transformé un tir au but inattendu, surprenant le gardien adverse juste après le coup de sifflet de l’arbitre.

« Nous n’avons peur de personne pour la finale. Que ce soit le Sénégal ou le Maroc, nous sommes prêts. N’oublions pas que le ballon est rond », a-t-il déclaré au micro de Canal+.

Toky Niaina n’est pas le seul à avoir brillé. Nicolas, repositionné du poste de latéral droit à celui de milieu de terrain, a livré une prestation solide et appliquée, lui valant le titre d’homme du match. Combatif dans la récupération, précis dans ses relances, il a été omniprésent dans l’entrejeu.

Pour seulement leur deuxième participation au CHAN, les Barea accèdent déjà à une finale historique. Ils affronteront le Maroc, vainqueur du Sénégal après une séance de tirs aux buts. Sur la Grande Île, la liesse populaire est à la hauteur de l’exploit. La finale est prévue samedi prochain à Nairobi Kenya.

Ravo Andriantsalama

Entretien avec le professeur David Olivaniaina Rakoto, économiste.

« L’ouverture des chambres de commerce reste une aubaine pour un pays comme Madagascar », affirme d’emblée le professeur en économie David Olivaniaina Rakoto lors d’un entretien accordé à Studio Sifaka. À la suite de l’inauguration récente de nouvelles chambres de commerce, notamment avec le Japon et la Russie, il revient sur les enjeux et les perspectives qu’elles offrent à l’économie nationale.

Un levier pour attirer les investisseurs

Selon l’économiste, toute ouverture commerciale représente un avantage potentiel, à condition que le pays sache en tirer profit. « Le commerce international fonctionne comme les relations humaines : chacun cherche son intérêt. La question est de savoir si, dans la négociation, nos intérêts nationaux priment ou si nous cédons trop facilement aux autres », explique-t-il.

La création de chambres de commerce constitue ainsi un signal fort de volonté de coopération. « Sans ces structures, c’est à nous de courir après les investisseurs. Pour un pays en développement comme Madagascar, elles jouent un rôle de vitrine et de garantie. Elles facilitent la venue des capitaux étrangers et permettent un dialogue plus direct sur leur utilisation dans notre économie », poursuit-il.

Négocier d’égal à égal ?

Interrogé sur la capacité de Madagascar à discuter sur un pied d’égalité avec des puissances comme le Japon ou la Russie, le professeur se montre confiant : « Bien sûr que nous en sommes capables. Nous ne sommes pas naïfs. Nous pouvons calculer nos bénéfices et défendre nos intérêts. Tout dépend de la qualité de nos décideurs et de leur vision stratégique. »

Le cas du Japon : une opportunité encore sous-exploitée

Pour l’universitaire, l’ouverture d’une chambre de commerce avec le Japon devrait particulièrement renforcer les investissements nippons. « Jusqu’ici, la présence des investisseurs japonais est restée timide, alors que le pays dispose d’énormes ressources. Cette chambre doit nous permettre de mieux capter les retombées de la coopération économique avec Tokyo. »

L’intérêt de ces structures dépasse d’ailleurs la seule venue d’investisseurs étrangers. Elles peuvent également inciter les opérateurs nationaux à investir à l’international. « Il ne faudrait pas que les Malgaches se limitent à la France ou aux États-Unis. Avec ces chambres consulaires, ils disposent d’un relais pour se tourner vers de nouveaux marchés comme le Japon ou la Russie », souligne l’économiste.

Des bénéfices à long terme

Au-delà des flux financiers, l’économiste insiste sur d’autres retombées : « Les chambres de commerce favorisent aussi le transfert de technologie et les échanges culturels. Cela peut aider à corriger certaines pratiques ou traits culturels qui freinent encore notre développement. »

Toutefois, il met en garde contre toute illusion de résultats immédiats. « L’impact réel ne se mesure pas du jour au lendemain. Il faut plusieurs années, et surtout une politique économique cohérente pour transformer ces ouvertures en bénéfices concrets pour la population. »

Ravo Andriantsalama

mercredi, 27 août 2025 08:45

Consommation de sel iodé

Ny Ioda dia singa iray ilain’ny taova mpamorona tsirim-panentana eo amin’ny tenda na glande thyroide. Hita any amin’ny trondro, atody, hazan-dranomasina,  vokatra vita amin’ny ronono ireny izy.  Miantoka ny fitomboana sy ny fiasan’ny vatana araka ny tokony ho izy no tena anjara asan’ny Iode.

 Ho resahintsika any amin’ny tapany faharoa ny tena asany Iode amin’ny fahasalamana fa izao aloha dia hanaraka fanadihadiana isika mahasika ny fanjifan’ny olona sira, hoe mifantina ireny sira misy iode ve izy ireo rehefa mampiasa?

Amin’ny famokaran’izy ireo sira dia Iode de potassium 25kg no sahaza ny sira 100 taonina araka ny nambarany. Tsy ny sira vovony ireny ihany fa ny sira vaingany ihany koa dia asiana Iode vao azo amidy eto Madagasikara.

mercredi, 27 août 2025 08:23

Le journal du 22 aout 2025

Les titres en VF : 

L’ancienne Première Dame de Madagascar, Céline Ratsiraka s’est éteinte à l’âge de 87 ans

Youth TICAD 2025 : la technologie sanitaire et l’agriculture au cœur du projet porté par les jeunes malgaches

CHAN 2024 : Madagascar défie le Kenya pour une place en demi-finale

Education : Sport scolaire, un espace pour dénicher des talents sportifs

Les titres en VM : 

Nodimandry i Céline Ratsiraka, vady navelan’ny filoha teo aloha Amiraly Didier Ratsiraka

Youth TICAD 2025 : miompana amin’ny nomerika, fahasalamana sy fambolena ny tetikasa aroson’ny tanora malagasy

CHAN 2024 : Hiady izay hiatrika ny manasa-dalana i Madagasikara sy Kenya

Fanabeazana : Sehatra iray hahitana sy hamolavolana talenta ara-panatanjahantena ny Sport Scolaire

Le scandale des Boeing 777 saisis en Iran, arborant un numéro d’immatriculation malgache, dépasse désormais le simple cadre judiciaire pour devenir une véritable affaire d’État. Vingt-trois personnes sont déjà sous mandat de dépôt provisoire. Mais c’est surtout la comparution attendue de l’ancien ministre des Transports, Valery Ramonjavelo, devant la Haute Cour de Justice (HCJ), qui cristallise toutes les attentions.

Une procédure judiciaire, mais un terrain politique

Sur le papier, la procédure est claire. Une fois transmis à la HCJ, un dossier est relayé à l’Assemblée nationale, qui statue par une mise en accusation et adopte une résolution. Mais comme le souligne le député Mamy Rabenirina, les délais restent flous et les contours de l’enquête manquent de transparence. « La vraie question, dit-il, est de savoir s’il y a eu une plainte en bonne et due forme. Et qui mène réellement les enquêtes parallèles ? »

Derrière ces interrogations juridiques se dessine un enjeu plus large, celui du contrôle politique sur une affaire dont les ramifications dépassent le cadre du ministère des Transports. La convocation ou non d’une session extraordinaire des deux Chambres sera révélatrice de la volonté, ou de la réticence, des institutions à affronter ce dossier explosif avant la session ordinaire d’octobre.

Le député Fetra Rakotondrasoa a été plus direct, « la loi ne doit pas se lire en fonction du visage de l’accusé. Elle s’applique à tous. » Pourtant, la remarque qu’il ajoute en dit long sur la culture politique malgache, la tendance à ménager les grandes figures, celles qui « ont servi la Nation », au risque de retarder ou d’édulcorer l’application stricte du droit.

Maturité démocratique

Cette ambivalence entre respect des notables et exigence d’État de droit illustre l’un des dilemmes majeurs de la gouvernance malgache. Faut-il sacrifier la justice à la préservation des équilibres politiques et sociaux ? Ou au contraire, faire de cette affaire un exemple pour affirmer que plus aucun « grand nom » n’est au-dessus des lois ?

L’affaire Boeing 777 devient ainsi un révélateur. Elle met en lumière les fragilités d’un système où les traditions politiques et sociales pèsent autant que la loi écrite. La comparution de Valery Ramonjavelo devant la Haute Cour de Justice ne sera pas seulement une étape judiciaire, elle sera un test.

Test de la capacité de la justice à fonctionner sans interférence, test de la volonté politique de rompre avec la culture de l’impunité, test enfin de la maturité d’une démocratie qui peine encore à trouver son équilibre entre respect des institutions et poids des figures historiques. Dans les semaines à venir, c’est donc bien plus que le sort d’un ancien ministre qui se jouera. C’est celui de la crédibilité de l’État malgache lui-même.

Ravo Andriantsalama

lundi, 25 août 2025 11:46

Baccalauréat 2025 : Le grand recul

Le couperet est tombé et il a laissé un goût amer. Les résultats du baccalauréat 2025 viennent d’être publiés, et le constat est sans appel : Madagascar enregistre un net recul du taux de réussite. L’année dernière encore, un peu plus de 58 % des candidats franchissaient la barre de l’examen. Cette année, à peine la moitié, soit 50,73 %, ont réussi à décrocher le précieux diplôme.

Le verdict tombe. Plus de 222 000 jeunes se sont présentés cette année dans les différentes séries, soit quelques milliers de plus qu’en 2024. Pourtant, le nombre d’admis a chuté de façon spectaculaire : 112 794 en 2025 contre 128 551 l’année dernière. En une seule session, le pays a perdu plus de quinze mille nouveaux bacheliers. Derrière ces chiffres bruts se dessine une réalité plus préoccupante, le système éducatif malgache traverse une zone de turbulences.

Dans l’enseignement général, la baisse est encore plus visible. Le taux de réussite, qui dépassait les 58 % en 2024, n’atteint même plus les 50 % cette année. La série A2, toujours la plus nombreuse, a vu plus de 129 000 élèves tenter leur chance, mais à peine 48 % ont franchi la ligne d’arrivée. La série A1 suit la même pente glissante, avec un taux qui retombe à 50 %, et la série L, bastion des littéraires, accuse un coup très dur en tombant sous la barre des 46 %, après avoir frôlé les 55 % l’an passé. Même la série D, avec ses plus de 27 000 candidats, n’a pas réussi à redresser la barre, plafonnant à 44 %.

Une exception subsiste : la série C. Traditionnellement considérée comme l’une des plus exigeantes, elle maintient un taux de réussite honorable, à près de 64 %, même si le chiffre reste en dessous de la performance de 2024. C’est elle, aujourd’hui encore, qui sauve l’honneur des séries générales.

Alarmants

En revanche, du côté de l’enseignement technique, la tendance reste plus stable. Avec un taux de 72,65 %, légèrement inférieur à celui de l’année dernière, cette filière continue de donner de meilleurs résultats que l’enseignement général. Sur un peu plus de 11 000 inscrits, plus de 8 000 candidats ont été reçus, preuve que ce secteur résiste mieux aux secousses qui agitent l’éducation nationale.

Mais la question demeure : pourquoi une telle chute en l’espace d’une année ? Les chiffres, froids et implacables, ne disent rien des causes profondes. Certains évoquent des programmes mal adaptés, d’autres pointent le manque de préparation, les difficultés économiques qui pèsent sur les familles, ou encore la fragilité des conditions pédagogiques. Quoi qu’il en soit, le baccalauréat 2025 met en lumière un malaise éducatif qui ne peut plus être ignoré.

Car au-delà des pourcentages, ce sont des milliers de destins qui se jouent. Chaque chiffre cache un visage, une histoire, une espérance parfois brisée. Dans les cours des lycées et devant les centres d’examen, entre cris de joie et larmes contenues, le bac 2025 restera comme l’une des sessions les plus contrastées de ces dernières années : plus de candidats, mais moins d’admis. Un paradoxe qui en dit long sur l’état actuel de l’enseignement à Madagascar.

Ravo Andriantsalama

Au bout du suspense. L’équipe nationale de football, les Barea de Madagascar, se hisse en demi-finale du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2025. Les Zébus battent le Kenya sur leur propre terrain aux tirs au but, après un match équilibré conclu sur le score de 1 à 1.

Victoire arrachée. L’équipe nationale de la Grande Île décroche son ticket pour le dernier carré après une rencontre épique face au Kenya, hier soir. Les Barea s’imposent à l’issue de la séance de tirs au but, remportée 5 à 4. Pourtant, ce sont les Malgaches qui ratent le premier penalty, arrêté par le gardien kenyan, avant de renverser la situation.

Lors de ce premier quart de finale du CHAN 2026, co-organisé par trois pays, les Barea ont eu l’honneur de vaincre le Kenya dans un stade de 60 000 places, acquis à la cause des hôtes. Le désarroi était visible sur les visages des supporters kenyans, tandis que la poignée de fans malgaches présents exultaient de joie.

Le match, assez équilibré, a vu les défenses dominer les attaques durant la première période. Revigorés par la pause, les Kenyans ouvrent le score moins de dix minutes après la reprise, sur un coup de pied arrêté parfaitement exécuté.

« Feno-ménal »

Un défenseur central kényan trompe la vigilance malgache d’une tête imparable. Mais quelques minutes plus tard, lors d’une offensive des Barea, un défenseur kenyan commet une main dans la surface. Pénalty pour Madagascar. Fenohasina, l’attaquant vedette et meilleur buteur, prend ses responsabilités et transforme avec sang-froid.

« Feno-ménal ». Le numéro 9 malgache a une nouvelle fois été à la hauteur de sa réputation. Buteur sur penalty et encore décisif durant la séance fatidique, il s’est montré infatigable. Courageux, comme ses coéquipiers, il a tenu bon pendant 120 minutes d’un jeu intense, se sacrifiant en première ligne défensive et dominant dans les duels aériens sur corners et coups francs adverses.

Homme du match

Comme depuis le début du tournoi, Toldo, le portier malgache, a encore brillé. Auteur d’un arrêt splendide en début de rencontre, il s’est ensuite illustré en stoppant un tir au but lors de la séance finale. L’expérimenté gardien a porté les Barea à bout de bras face à une équipe kenyane déterminée à dominer le jeu.

En deux participations, Madagascar atteint pour la deuxième fois consécutive le dernier carré du CHAN. En attendant de connaître son adversaire en demi-finale, l’équipe nationale bénéficie de quelques jours de repos avant d’aborder ce qui sera, pour certains joueurs, « le match de leur vie ». Cette victoire rallume la flamme et la ferveur populaire autour des Barea.

Ravo Andriantsalama

Le FJKM change de capitaine. Réunis à Taolagnaro hier, les représentants de l’église réformée de Madagascar (FJKM) ont élu le pasteur Zaka Andriamampianina à la présidence pour un mandat de quatre ans. Il succède au pasteur Irako Andriamahazosoa, mais son arrivée à la tête de la troisième confession chrétienne du pays ne se fait pas sans controverses.

L’ambiance à Taolagnaro, quelques jours avant le scrutin, était déjà lourde. Les rumeurs de tractations et de calculs politiques ont circulé, alimentées par la présence de figures proches du parti Tiako i Madagasikara (TIM) dans la course aux postes clés de l’église. Le vote s’est finalement déroulé légalement, mais les débats persistent. Le pasteur Zaka Andriamampianina a été élu par ses pairs. Devant les fidèles et les responsables ecclésiaux, il a livré son premier message en tant que président : « Dire que je suis expérimenté n’est pas bien. Ce qui importe, c’est l’humilité, la confiance en Dieu et la collaboration avec tous. »

Une déclaration empreinte de modestie. Pourtant, derrière cette humilité affichée, le nouveau président est un habitué des arcanes du FJKM : déjà conseiller, puis vice-président, il s’agit de sa troisième expérience au sein de l’instance de décision « mpiandraikitra foibe ». Il dirigera désormais l’église jusqu’en 2029.

L’ombre du TIM

Derrière cette succession, la politique n’est jamais loin. Car dans la foulée, plusieurs figures du TIM ont été propulsées à des postes stratégiques. Le secrétaire général du parti, Rina Randriamasinoro, a été nommé conseiller laïc du FJKM. L’ancien président de la délégation spéciale de la capitale et candidat malheureux à la mairie, Hery Rafalimanana, a pour sa part décroché un siège au sein de l’administration centrale de l’église.

Pour beaucoup, ces nominations confirment la mainmise progressive du TIM sur le FJKM, renforçant l’idée d’une église devenue champ d’influence politique. D’autres y voient au contraire une évolution naturelle et la « volonté de Dieu ».

Un prédicateur déjà controversé

Le pasteur Zaka Andriamampianina n’a jamais déclaré appartenir à une entité politique. Mais certains de ses sermons ont déjà suscité la polémique. En janvier 2023, lors du culte de nouvel an organisé au coliséum d’Antsonjombe en hommage au pasteur Irako Andriamahazosoa, il avait frappé fort devant des milliers de chrétiens : « Un pays n’avance pas lorsque ceux qui arrivent au pouvoir par la fraude électorale ne cherchent que la richesse, le pouvoir et l’intérêt personnel. »

Ces propos avaient immédiatement provoqué des réactions en chaîne. Le gouverneur d’Analamanga, Hery Rasomaromaka, lui-même membre du FJKM, s’était dit indigné. Le député d’Antananarivo V, Naivo Raholidina, avait lui aussi réagi : « La politique n’a pas sa place dans un sermon. Si quelqu’un veut faire un discours politique, cela doit se faire ailleurs. »

Une église au cœur de la vie nationale

Ces tensions ne datent pas d’hier. Depuis l’époque où Marc Ravalomanana est devenu vice-président puis président d’honneur du FJKM vers la fin des années 2000, l’église est régulièrement accusée de s’ériger en religion d’État. La désignation de plusieurs cadres du TIM au sein de la direction du FJKM ne fait que renforcer cette perception.

Mais au-delà des polémiques, le rôle du pasteur Zaka Andriamampianina dépasse le simple cadre religieux. Car dans un pays où les crises politiques sont récurrentes, les chefs religieux jouent souvent un rôle de médiateurs. Son mandat s’ouvre donc avec une double responsabilité : guider spirituellement les fidèles et, peut-être demain, servir d’arbitre en cas de tensions politiques.

Entre foi et politique

L’élection de Zaka Andriamampianina marque un tournant pour le FJKM. Elle ouvre un nouveau cycle de quatre ans, mais laisse en suspens une question centrale : l’église peut-elle rester un sanctuaire spirituel quand la politique y trouve autant de relais ?

Une certitude cependant : que l’on parle de la volonté divine ou d’une stratégie partisane, la présidence du pasteur Zaka Andriamampianina sera scrutée, autant par les fidèles que par les acteurs politiques.

Ravo Andriantsalama

Quatre jours seulement après sa mise en service, le téléphérique d’Antananarivo a déjà trouvé son public. Ce matin à Anosy, au centre de supervision du projet TPC, le secrétaire d’État chargé des Nouvelles Villes et de l’Habitat, Gérard Andriamanohisoa, a dressé un premier bilan en compagnie de Madame Baya, représentante de l’entreprise française POMA, en charge de la réalisation du projet.

 « En général, lorsqu’un nouveau mode de transport apparaît, la crainte est la première réaction », confie Gérard Andriamanohisoa. « Mais ici, les Malgaches n’ont montré aucune peur. » Mieux encore, l’affluence a dépassé toutes les prévisions. Rien que la veille, 5 722 passagers avaient embarqué en l’espace de quelques heures d’exploitation. Une fréquentation record qui surprend autant qu’elle rassure. « Je remercie la population pour sa confiance et son enthousiasme », ajoute le secrétaire d’État.

Le projet TPC emploie déjà 79 Malgaches affectés aux postes de contrôle, de billetterie et d’accueil. Les conducteurs et techniciens de maintenance sont pour l’instant étrangers, mais cela devrait changer rapidement. « Nous allons lancer un appel à candidatures destiné aux jeunes techniciens malgaches », annonce Gérard Andriamanohisoa. « Ils bénéficieront d’une formation spécifique de trois à huit semaines. Après cela, ils pourront travailler sur les installations, aux côtés des experts étrangers, notamment pour la maintenance. »

La question de la rentabilité du téléphérique revient avec insistance. Le secrétaire d’État tranche sans détour : « Lorsqu’il s’agit de transport public, surtout sous responsabilité de l’État, il ne faut pas se focaliser sur les profits. Le but n’est pas de dégager un excédent, mais de soulager les difficultés quotidiennes des gens. Si les tarifs avaient été trop élevés, personne n’aurait pu utiliser ce service. Le véritable objectif est la satisfaction populaire, pas la rentabilité. »

Des arrêts qui intriguent

Quelques interruptions du service ont néanmoins interpellé les usagers. Là encore, Gérard Andriamanohisoa se veut rassurant : « Comme tout moyen de transport, la sécurité est prioritaire. C’est pourquoi des contrôles obligatoires sont effectués chaque jour. » Madame Baya, de l’entreprise POMA, complète qu’« un arrêt ne signifie pas surement une panne. Les cabines, elles, ne s’arrêtent jamais. La majorité des arrêts sont liés à l’embarquement : nos agents d’accueil sont justement là pour assister les passagers. Et puis, le système est équipé de nombreux capteurs. Dès qu’un signal se déclenche, nous procédons à une vérification. Parfois, cela implique un arrêt momentané, mais il s’agit toujours d’une mesure de sécurité, pas d’un dysfonctionnement. »

Quatre jours après son inauguration, le téléphérique d’Antananarivo continue donc de séduire. Entre enthousiasme populaire, montée en puissance des emplois locaux et fermeté des responsables sur la sécurité, le projet avance déjà avec la promesse de transformer le quotidien de milliers d’usagers.

Ravo Andriantsalama

Le Comité national d’observation des élections (KMF/CNOE) monte au créneau. Réuni ce matin à la Résidence Ankerana, son président, Robert Namearison, a averti : impossible de parler d’élections sénatoriales tant que le collège électoral n’est pas au complet.

« Face aux sénatoriales, nous demandons que tous ceux que la loi reconnaît comme électeurs puissent participer », martèle le président de l’observatoire électorale KMF/CNOE, Robert Namearison. Concrètement, le CNOE en appelle aux responsables compétents pour que chaque commune du pays dispose d’un maire et de conseillers municipaux en exercice, avant de convoquer le corps électoral. Faute de quoi, certaines collectivités seraient privées de leur droit.

Le CNOE a aussi dénoncé des dérives qui, selon lui, gangrènent la vie politique. Robert Namearison pointe du doigt la pratique consistant à enfermer les grands électeurs dans de grands hôtels, sous bonne garde, jusqu’au jour du scrutin, contre avantages et promesses. « Ce sont des pratiques honteuses. Nous demandons des élections libres, sans pression », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « N’oublions pas que derrière chaque grand électeur se trouvent de nombreux électeurs de base. Respectons-les. »

Aux grands électeurs eux-mêmes, le message est clair : ne pas réduire la sénatoriale à une occasion d’enrichissement personnel, mais choisir des candidats capables de défendre les collectivités territoriales décentralisées (CTD).

Un collège électoral réduit par défaut

En théorie, le collège électoral des sénatoriales comprend les élus régionaux et municipaux, ainsi que les chefs de province, gouverneurs de région et leurs conseillers. Mais dans la réalité, ces catégories ne sont pas en fonction : les élections régionales et provinciales n’ont jamais eu lieu, et les chefs de province comme les gouverneurs ne sont pas issus du suffrage.

Pour combler ce vide, une proposition de loi adoptée par le Sénat limite temporairement le collège électoral aux seuls élus encore en fonction : les maires, les conseillers municipaux et communaux. Une solution transitoire, mais insuffisante aux yeux du CNOE, qui insiste pour que les communes privées de maires ou de conseillers, par décès ou vacance de poste, soient régularisées avant le scrutin.

Le KMF/CNOE interpelle également la Commission électorale nationale indépendante (CENI). « Nous demandons que la date des sénatoriales soit publiée rapidement. Dès que le gouvernement la reçoit, il doit la rendre publique, sans attendre le dernier moment », a insisté Robert Namearison. En somme, l’organisation d’observation électorale se dresse contre toute tentative de précipitation. Pour le CNOE, il n’y a pas de raccourci possible, il faut d’abord réunir un collège électoral complet, puis organiser l’élection sénatoriale. À défaut, c’est la légitimité même du futur Sénat qui serait fragilisée.

Ravo Andriantsalama

Accompagné d’un roi et de trois autres chefs d’État, le président de la République Andry Rajoelina a inauguré les huit premiers kilomètres de la première autoroute de Madagascar hier à Ambodifasina, au PK 0 de cette nouvelle voie reliant Antananarivo à Toamasina. Les réactions sont partagées : certains voient ce geste comme une insulte, tandis que d'autres expriment leur joie.

Et si chaque portion de 8 km de l'autoroute était inaugurée séparément ? C’est la moquerie que commencent à faire certains Malgaches après que le président ait célébré en grande pompe la première section de l'autoroute reliant la capitale à Toamasina. Cette distance, via la nationale numéro 2  mesure 360 km et se fait entre 10 et 12 heures en voitures. Avec la finalisation de l’autoroute, les automobilistes économisent du carburant avec 100 km de moins et de temps car le trajet ne va plus durer qu’environ deux heures et demi.

Pourtant, le chef d'État se dit fier et confiant pour la suite des travaux. Bien qu’aucune date précise n’ait été signalée pour l’achèvement des travaux, Andry Rajoelina a déclaré hier à Ambodifasina : « Nous allons terminer les travaux entamés. » Derrière lui, une autre partie de l’opinion est tout aussi confiante quant à l'avenir du projet. Il avait donné un délai pour la fin des travaux vers la fin de son second mandat l’année dernière, et l’ouverture est donc attendue vers 2028.

Pour aller encore plus loin, le locataire d’Iavoloha annonce que la promesse d’un changement avec l’autoroute se concrétisera. « Cette autoroute est une promesse. Une promesse pour notre peuple. Une promesse pour notre économie. Une promesse pour l’avenir. Oui, cette route changera le quotidien des habitants, facilitera le commerce, accélérera le développement, rapprochera nos villes et transformera Madagascar », explique-t-il.

Nouveaux financements

De son côté, l’opposition critique le fait que Rajoelina ait invité ses homologues africains à cette inauguration. Paraina Auguste, ancien ambassadeur malgache au Sénégal, déclare que « cela devient ridicule, car la plupart des chefs d’État invités disposent déjà d’autoroutes dans leurs pays. Nous risquons d’être ridiculisés avec cette initiative du président. » En réponse, le chef d’État affirme que « nous avons une vision et la volonté de travailler pour le bien de la population et pour transformer Madagascar. Rien ne pourra nous arrêter. Malgré les difficultés et les obstacles, nous remercions Dieu, car le chemin progresse et notre route se construit. »

Avec le premier tronçon de 80 km financé par l’État malgache, Andry Rajoelina annonce un financement additionnel de 60 millions de dollars provenant du Fonds d’Abu Dhabi pour le développement (ADFD). En février, lors du World Government Summit (WGS) à Dubaï, il a été annoncé que la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) soutiendrait le projet d’autoroute avec un financement compris entre 250 et 350 millions de dollars.

Lors d’un entretien lundi dernier entre la ministre de l’économie et des finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison et le directeur des infrastructures de la banque africaine de développement (BAD) Kennedy Mbekeani, il a également été convenu que la BAD participera à l’accomplissement de l’autoroute et d’autres projet d’envergure.

Ravo Andriantsalama

Clap de fin du 45ème sommet des chefs d’État et de gouvernement de la SADC. Hier soir, tard dans la soirée, le président Andry Rajoelina, nouveau président de l’organisation régionale, a prononcé les derniers mots pour conclure l’événement. Il a mis en avant les impacts que cette prise de responsabilité pourrait avoir pour la population malgache.

Un moment historique. Après vingt ans d’adhésion à la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), Madagascar accède enfin à la présidence de l’organisation. Depuis hier, le président de la République malgache assure ainsi la présidence de la SADC, et le pays dirigera la plupart des instances de l’organisation pendant douze mois. Andry Rajoelina n’a pas manqué de souligner ce fait lors de la conférence de presse tenue vers 22 h 45 au Centre de Conférence International d’Ivato (CCI), en présence de la ministre des Affaires étrangères et présidente du Conseil des ministres de la SADC, Rafaravavitafika Rasata, et du secrétaire exécutif de l’organisation, Elias Magosi.

« Nous sommes membres de la SADC depuis vingt ans. En 2005, 2006, 2007, 2008, nous n’avons pas pu accéder à la présidence. Idem en 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018. Aujourd’hui, nous en devenons président, et ce n’est pas un hasard, je vous le dis », a déclaré le locataire d’Iavoloha pour clore la conférence de presse. Certains y voient un message subliminal à l’endroit de deux de ses prédécesseurs, Marc Ravalomanana (président jusqu’en 2008) et Hery Rajaonarimampianina (en poste entre 2014 et 2018), qu’il accusait récemment de chercher à saboter la tenue du sommet de la SADC à Madagascar.

AGOA

Interrogé sur les impacts concrets de cette accession à la présidence de la SADC pour la population malgache, Andry Rajoelina a avancé plusieurs arguments. Le premier est diplomatique : depuis hier, selon lui, Madagascar est davantage écouté et respecté. Une bonne chose, a-t-il souligné, pour les discussions et négociations à venir au sein de la SADC et au-delà.

Deuxièmement, il a évoqué l’avenir de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act). « Nous entrons maintenant dans les discussions avec les Américains concernant la question de savoir si l’AGOA sera prolongé ou non. Si Madagascar négociait seul avec les États-Unis, ce ne serait pas du tout la même chose que si plusieurs pays exprimaient ensemble leur volonté de maintenir l’AGOA. J’apporte donc cette voix collective. L’avantage direct est que des dizaines de milliers d’emplois pour notre population ne seront pas perdus », a-t-il affirmé.

Cap sur l’Afrique du Sud

Le rendez-vous est désormais pris pour le 46ème sommet des chefs d’État de la SADC, prévu l’année prochaine en Afrique du Sud. C’est en effet le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui a été choisi pour succéder à Andry Rajoelina à la tête de l’organisation.
Il reste donc à attendre les retombées concrètes pour le peuple malgache et les populations des pays membres durant cette année où Madagascar présidera la communauté régionale.

Ravo Andriantsalama

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