Une rumeur circule sur les réseaux sociaux affirmant que Camille Vital, ambassadeur de Madagascar à l’île Maurice, aurait démissionné de ses fonctions. Selon ces publications, cette décision serait liée à son implication présumée dans l’affaire Ravatomanga, actuellement au cœur de l’actualité mauricienne.
Cette information est fausse. Après vérification, aucune démission n’a été enregistrée.
L’intéressé lui-même a démenti cette information dans une interview accordée à un média local mauricien, précisant qu’il n’a jamais présenté sa démission et qu’il reprend ses fonctions à Maurice après un court déplacement.
Le ministère malgache des Affaires étrangères n’a, de son côté, publié aucune note officielle annonçant un quelconque départ de l’ambassadeur. La rumeur évoquant une prétendue démission le 28 octobre ne repose donc sur aucune preuve concrète.
Camille Vital a par ailleurs confirmé avoir été contacté par les autorités mauriciennes dans le cadre de l’affaire Ravatomanga, mais uniquement pour des échanges d’informations entre les deux États.
Verdict : Faux — Camille Vital n’a pas démissionné de son poste d’ambassadeur de Madagascar à l’île Maurice. La rumeur diffusée en ligne repose sur une fausse information.
L’Agence de Recouvrement des Avoirs Illicites (ARAI) tire la sonnette d’alarme.
Son directeur général par intérim, Rado Rajhonson dénonce des pouvoirs trop limités pour mener efficacement la lutte contre l’enrichissement illégal et réclame une réforme de la loi afin de renforcer ses capacités d’action.
Soumise à un cadre légal jugé trop restrictif, l’ARAI ne peut ni ouvrir d’enquête ni confisquer de biens sans décision de justice. Ses missions se limitent à la saisie et à la gestion des avoirs déjà reconnus comme provenant d’activités illicites.
À ce jour, seules cinq décisions judiciaires ont été rendues sur les 537 dossiers enregistrés par l’agence. « L’ARAI souhaite une révision de la loi », affirme Rado Rajhonson, directeur général par intérim. Selon lui, l’objectif est d’aligner les pouvoirs de l’agence sur les standards internationaux, à l’image de Maurice, où des structures similaires disposent du droit d’enquêter directement.
L’agence appelle également à une clarification de la notion d’“avoirs illicites” dans la législation malgache. Actuellement, la loi ne couvre que les fonds issus de la corruption, du détournement de deniers publics, du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme.
Mais selon l’ARAI, cette définition devrait inclure les revenus tirés du trafic d’espèces protégées ou de l’exportation illégale d’or, souvent exclus des procédures faute d’incrimination pour blanchiment. Depuis sa création, l’agence a réussi à geler plus de 8 milliards d’ariary répartis sur environ 1 400 comptes bancaires, ainsi que 72 véhicules acquis de manière frauduleuse.
Ravo Andriantsalama
Les élèves du lycée Jean Joseph Rabearivelo (LJJR) d’Analakely sont descendus ce matin dans les rues du centre-ville pour réclamer la reprise immédiate des cours. Excédés par la longue suspension des classes, ils exigent des solutions rapides de la part du ministère de l’Éducation nationale.
« On veut étudier, c’est notre droit », scandaient les élèves du lycée Jean Joseph Rabearivelo (LJJR) hier dans les rues d’Analakely. Le cortège, parti du parvis de l’Hôtel de Ville, a rejoint les environs d’Ambohijatovo. Ces jeunes réclament des mesures concrètes pour que l’enseignement public reprenne enfin son cours normal.
« On n’a plus école depuis trop longtemps. Nous, on veut juste étudier, mais nos enseignants refusent. C’est pour cela qu’on manifeste », confie une élève en colère.
Un autre élève, visiblement frustré, ajoute : « Si aucune solution n’est trouvée et si l’État ne veut plus qu’on aille à l’école, qu’il rembourse l’argent que nos parents ont payé en début d’année. » Certains manifestants ont même lancé un ultimatum de 24 heures aux autorités pour résoudre le problème.
Les cours toujours suspendus malgré les annonces officielles
De son côté, la ministre de l’Éducation nationale, Karena Elis Hanitriniaina, a annoncé que les cours devaient reprendre ce lundi sur tout le territoire, affirmant que les discussions avec les enseignants étaient déjà engagées. Pourtant, la réalité sur le terrain contredit ces déclarations. La majorité des collèges et lycées publics des grandes villes n’ont toujours pas rouvert leurs portes.
Des manifestations similaires ont éclaté dans d’autres établissements, notamment au lycée moderne d’Ampefiloha (LMA). Les élèves du LJJR affirment d’ailleurs compter sur le soutien de leurs camarades d’autres écoles de la capitale, dont le lycée Jules Ferry à Faravohitra, pour renforcer leur mouvement.
Ces jeunes manifestants attendent désormais une réaction rapide du ministère. Leur message est clair : ils veulent retourner en classe au plus vite.
Ravo Andriantsalama
Des publications circulent sur Facebook affirmant que Rinah Rakotomanga, conseillère de l’ex-président Rajoelina et Sahondrarimalala Marie Michelle, ancienne ministre de l’Éducation nationale, sont interdites de quitter le territoire malgache.
Cette information est exacte. Selon une décision du ministère de l’Intérieur, rendue publique le 29 octobre 2025, les deux personnalités sont frappées d’une interdiction de sortie du territoire (IST). Cette mesure est liée à une enquête en cours du BIANCO, le Bureau indépendant anti-corruption.
Pour Sahondrarimalala Marie Michelle, cette interdiction n’est pas nouvelle : le Premier ministre avait déjà annoncé que les hauts responsables publics ne pourraient pas quitter Madagascar tant que des audits approfondis sur leur gestion ne seraient pas achevés. Ces enquêtes doivent être menées dans un délai de trois mois au sein de chaque ministère.
Concernant Rinah Rakotomanga, l’interdiction actuelle n’est pas liée à cette directive du Premier ministre, mais à une décision distincte du ministère de l’Intérieur dans le cadre des investigations en cours menées par le BIANCO.
Verdict : Vrai — Rinah Rakotomanga et Marie Michelle Sahondrarimalala font bien l’objet d’une interdiction de sortie du territoire, conformément à une décision du ministère de l’Intérieur datée du 29 octobre 2025.
Une publication sur une page Facebook nommée « CIRGN Antananarivo » affirme que le général Ravalomanana Richard serait recherché par la gendarmerie.
Cette information est fausse. Après vérification, la page à l’origine de cette rumeur n’est pas une page officielle de la CIRGN (Circonscription Interrégionale de la Gendarmerie Nationale).
Même si sa photo de profil reprend le logo de l’institution, elle ne possède pas de photo de couverture, ce qui témoigne d’un manque de sérieux, et publie par ailleurs des contenus sans lien avec les activités de la gendarmerie.
À noter que la véritable page officielle de la CIRGN Antananarivo a été désactivée fin septembre, comme l’institution elle-même l’avait annoncé.
La page à l’origine de la rumeur, elle, a été créée le 12 octobre dernier, usurpant simplement le nom de la gendarmerie pour diffuser de fausses informations.
De plus, aucune autorité n’a publié de communiqué ni de document officiel indiquant que le général Ravalomanana Richard ferait l’objet d’un avis de recherche.
Verdict : Faux — Aucune procédure de recherche n’a été lancée contre l’ancien président du Sénat, Ravalomanana Richard. La page à l’origine de la rumeur est une fausse page usurpant l’identité de la gendarmerie.
Une rumeur circule sur les réseaux sociaux affirmant que les pièces utilisées pour réparer les groupes électrogènes de la JIRAMA à Ambohimanambola n’auraient pas été importées, mais achetées localement.
Cette information est partiellement vraie. D’après les informations diffusées, trois des quatre générateurs de la centrale d’Ambohimanambola doivent être réparés. Une fois opérationnels, ils devraient produire environ 20 mégawatts, ce qui permettrait de réduire les coupures d’électricité.
Les pièces destinées aux réparations sont arrivées à Ambohimanambola et auraient été achetées chez des distributeurs présents dans le pays, sans être importées, pour un montant estimé à 3,3 milliards d’ariary.
Cependant, après vérification, il s’avère que les pièces en question n’ont pas été récemment achetées sur le marché local : elles proviennent du magasin de stockage de la JIRAMA à Toamasina. Autrement dit, il s’agit de matériel déjà disponible sur le territoire, mais non importé récemment.
Les générateurs concernés appartiennent au réseau CTA 2 et ne sont pas neufs : ils faisaient déjà partie des équipements de la centrale avant leur panne.
Verdict : Partiellement vrai — Les pièces utilisées pour la réparation étaient déjà disponibles à Madagascar, mais elles n’ont pas été nouvellement achetées : elles provenaient des stocks de la JIRAMA à Toamasina.
Une rumeur circule sur les réseaux sociaux : le CAPSAT (Corps d’Administration et de Soutien de l’Armée de Terre) serait intervenu à l’Université d’Antananarivo, accompagné du Président de la Refondation de la République de Madagascar, le colonel Randrianirina Michaël, pour expulser des personnes non étudiantes occupant les cités universitaires.
Cette information est fausse. Après vérification auprès de responsables de la cité universitaire, aucune opération officielle de ce type n’a eu lieu.
Il y a bien eu, la semaine dernière, une rencontre entre le président de l’Université et des représentants d’étudiants et le Colonel Rampanarivo Solofoniaina Thierry, co-président de la refondation de la République de Madagascar, au cours de laquelle la gestion des logements étudiants a été évoquée. Mais aucune date ni action de “nettoyage” n’a été décidée.
La photo accompagnant la rumeur montre des militaires armés traversant la cité d’Ankatso I. Or, une recherche d’image révèle qu’elle date de janvier 2025 : il s’agit donc d’un ancien cliché, simplement réutilisé pour illustrer cette fausse information.
Verdict : Faux — Ni le Président, ni le CAPSAT ne sont intervenus à l’Université d’Antananarivo. L’image partagée avec cette rumeur est ancienne et sortie de son contexte.
Une publication devenue virale sur Facebook affirme qu’Elon Musk aurait exprimé sa colère sur X (ancien Twitter) au sujet de l’affaire judiciaire à Maurice impliquant Mamy Ravatomanga. Selon cette rumeur, le milliardaire aurait même déclaré que le patron malgache investissait dans Tesla et que “l’île Maurice coûterait moins cher que les parts de Ravatomanga dans l’entreprise”.
Cette information est fausse. Aucune trace d’un tel message n’a été trouvée sur le compte officiel d’Elon Musk. Le milliardaire n’a publié aucun post ni commentaire relatif à l’affaire Ravatomanga ou à la situation à Maurice.
Par ailleurs, aucune source officielle ne confirme que Mamy Ravatomanga détienne des parts ou investisse dans Tesla.
Verdict : Faux — Elon Musk n’a jamais réagi sur son compte X à propos de l’affaire Ravatomanga, et aucune preuve n’indique que l’homme d’affaires malgache soit investisseur chez Tesla.
Une information circule sur Facebook selon laquelle le commissaire de la Financial Crimes Commission (FCC) de Maurice, chargé du dossier judiciaire concernant l’homme d’affaires malgache Mamy Ravatomanga, aurait démissionné.
Cette information est vraie. La démission de Junaid Fakim, commissaire de la FCC, a bien été confirmée. Selon le communiqué officiel de la Commission, il n’a pas précisé les raisons de son départ, évoquant simplement des “raisons personnelles”.
Toutefois, plusieurs observateurs s’interrogent sur la coïncidence entre cette démission et l’affaire Ravatomanga, qui agite actuellement l’île Maurice. En effet, le 24 octobre, un mandat d’arrêt a été émis contre l’homme d’affaires malgache. Ce même jour, Gilbert Noël, membre du conseil d’administration de Airport Holdings, Mauritius Helicopter et Jet Prime — sociétés impliquées dans les autorisations de vol de l’appareil ayant transporté le Premier ministre malgache Christian Ntsay et Mamy Ravatomanga — a également présenté sa démission.
Le lendemain, le commissaire Junaid Fakim quittait à son tour ses fonctions à la FCC.
Verdict : Vrai — Le commissaire de la FCC, Junaid Fakim, a bien démissionné. Cependant, aucun lien officiel n’a été établi entre son départ et l’affaire judiciaire concernant Mamy Ravatomanga.
Depuis hier soir, des images circulent sur Facebook montrant un petit avion et un hélicoptère prétendument écrasés à Mananjara.
Cette information est fausse. Aucune autorité n’a confirmé un tel incident, et l’analyse de la photo prouve qu’il s’agit d’un montage. Sur le cliché, on distingue à gauche un petit avion de type Piper PA-28, au nez et au toit fortement endommagés, et à droite un hélicoptère semblable à ceux utilisés par l’armée.
Mais plusieurs détails trahissent la manipulation : l’éclairage et la netteté ne sont pas homogènes, les deux engins semblent disposés de manière symétrique, ce qui suggère une superposition d’images, les métadonnées du fichier révèlent une modification datant du 20 mars 2018, bien avant la prétendue date du crash.
De plus, aucune annonce officielle n’a été faite par les autorités aéronautiques à Madagascar concernant un accident récent à Mananjary.
Verdict : Faux — Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrant un avion et un hélicoptère crashés à Mananjary sont issues d’un photomontage ancien et sans lien avec la situation actuelle.
L’historien Denis Alexandre Lahiniriko revient sur la nécessité d’organiser une nouvelle concertation nationale à Madagascar. Selon lui, cette initiative doit permettre au peuple de définir la vision du pays, mais aussi d’éviter de répéter les erreurs du passé. Il plaide pour une participation de toutes les forces vives, y compris les jeunes, tout en repensant le rôle du conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM).
Studio Sifaka (SS) : Quelle est, selon vous, la véritable raison d’être d’une concertation nationale ?
Denis Alexandre Lahiniriko (DAL) : En résumé, il s’agit de répondre à un besoin de changement. C’est ce que réclame le peuple depuis le début du mouvement : une transformation en profondeur du système. Si cette réforme doit venir du peuple, alors il faut l’interroger, toutes les forces vives de la Nation, pour connaître leurs aspirations. La concertation nationale permet justement de recueillir la vision du peuple, de comprendre quel type de structure et de développement il souhaite pour le pays.
SS : Combien de concertations nationales ont déjà eu lieu dans notre histoire, et ont-elles eu des effets concrets ?
DAL : À chaque crise, ou presque, Madagascar a connu une forme de concertation nationale. En 1972, en 1991, en 2009… même si certaines périodes, comme 2001-2002, ont été plus floues. À chaque fois, il s’agissait de demander à la population comment améliorer la gouvernance du pays. Mais ces initiatives n’ont pas toujours abouti, faute d’application des visions proposées.
SS : Pourtant, ces concertations n’ont pas empêché les crises successives. Pourquoi ?
DAL : Deux raisons principales. D’abord, les résolutions issues des concertations précédentes n’ont jamais été mises en œuvre. Ensuite, ces concertations ont souvent été dominées par des intérêts corporatistes : chaque groupe défendait sa position, sans vision d’ensemble. Résultat : des propositions contradictoires, une gouvernance affaiblie et un développement inexistant. Si nous traversons encore une crise en 2025, c’est bien la preuve que les précédentes concertations n’ont pas été appliquées ou n’ont pas atteint leur but.
SS : Certains estiment que le FFKM devrait diriger cette concertation. Qu’en pensez-vous ?
DAL : Dans notre société, le FFKM est perçu comme un « parent », une autorité morale. Ce n’est donc pas un problème qu’il soit associé à la direction de la concertation. Mais le danger, c’est de réduire la politique à une affaire de famille : les « parents » décident, les « enfants » obéissent. En 2025, les jeunes se sont levés et veulent désormais être entendus. La concertation nationale doit inclure toutes les forces vives ; institutions, société civile, organisations, jeunes ; dans une plateforme ouverte.
Le gouvernement, lui, doit gérer la transition, tandis que la présidence de la refondation devrait garantir cet espace de dialogue. Si l’on répète les mêmes schémas qu’autrefois, sans remise en question, les échecs se reproduiront. Il est temps de changer réellement la méthode.
Propos recueillis par Ravo Andriantsalama
Annoncée pour hier soir, la composition du nouveau gouvernement conduit par le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo se fait toujours attendre. En cause, des consultations politiques qui se poursuivent encore, retardant la mise en place de l’équipe appelée à gérer les nombreux défis du moment.
Prévue pour être dévoilée hier dans la soirée, la liste des membres du gouvernement Herintsalama Rajaonarivelo n’a finalement pas été publiée. Dans un communiqué diffusé hier, le colonel Mickaël Randrianirina, président de la Refondation de la République de Madagascar, a expliqué que « la nomination des membres du gouvernement reste en attente, les consultations étant toujours en cours ». Bien que le Premier ministre ait déjà pris ses fonctions au palais de Mahazoarivo la semaine dernière, la composition de son équipe tarde à se concrétiser, faute d’accord définitif. Pourtant, les chantiers qui attendent le futur gouvernement sont nombreux et urgents.
La première mission consistera à élaborer le projet de loi de finances initiale (PLFI) à présenter rapidement devant les députés. En effet, le Parlement est actuellement en pleine deuxième session ordinaire, celle qui doit être consacrée à l’examen du PLFI. Or, sans ministres, l’élaboration du texte demeure bloquée. Du côté des députés, la confusion règne également. Depuis l’élection de Siteny Randrianasoloniaiko à la présidence de l’Assemblée nationale, aucun consensus n’a encore été trouvé pour désigner les autres membres du bureau permanent : vice-présidents, questeurs et rapporteurs généraux.
Dans cette période trouble, les futurs ministres auront un rôle clé, notamment dans l’organisation d’une éventuelle « concertation nationale » pour sortir le pays de la crise actuelle. En attendant, les anciens ministres assurent les affaires courantes, ce qui accentue l’urgence de la nomination du nouveau gouvernement.
Entre urgence et attentes
Le Premier ministre multiplie par ailleurs les consultations. Le week-end dernier, il a reçu les représentants du Groupement des exportateurs de litchis de Madagascar (GEL), puis ceux du Fikambanan’ny Terak’i Bara (FITIBA). Hier, ce fut au tour des organisations de la société civile d’être reçues à Mahazoarivo.
Selon des sources dans la haute sphère, malgré le retard, la nomination des nouveaux ministres devrait intervenir dans les heures ou les jours à venir. L’opinion publique, elle, attend de voir si cette nouvelle équipe apportera de réels changements. Pour rappel, le 16 octobre dernier, le colonel Mickaël Randrianirina avait tenu à rassurer la population : « Il n’y aura pas de régime militaire où tous les dirigeants sont des militaires. »
Enfin, l’un des principaux défis de ce futur gouvernement sera de restaurer la crédibilité du pays auprès des partenaires techniques et financiers. Depuis la prise de pouvoir par les militaires du CAPSAT, Madagascar reste sous la menace de possibles sanctions internationales.
Ravo Andriantsalama
Une publication sur la page Facebook « Comores Martin » affirme que le chef d’État malgache se trouve à Moscou pour participer à un sommet Russie-Afrique et qu’il y aurait signé plusieurs accords stratégiques avec la Russie.
Cette information est fausse. Publiée le 20 octobre à 20h05, la publication évoque la présence du « nouveau président malgache » à Moscou. Or, aucun sommet Russie-Afrique n’a eu lieu entre la prise de fonction officielle du Colonel Michaël Randrianirina et la date de cette publication. Le dernier sommet Russie-Afrique s’est tenu en 2023.
La publication est accompagnée d’une photo montrant Vladimir Poutine serrant la main d’un homme en tenue militaire, debout près d’un drapeau malgache. L’image laisse entendre que ce militaire serait le nouveau chef d’État malgache.
Cependant, en y regardant de plus près, il ne s’agit pas du Colonel Randrianirina, même si l’homme présente une ressemblance physique et porte un uniforme similaire à celui du dirigeant malgache lors de ses apparitions publiques.
En réalité, cette image provient d’un photomontage généré par intelligence artificielle et mise en ligne sur une autre page Facebook, en date du 15 octobre 2025.
La rencontre officielle entre le président de la Refondation de la République de Madagascar et un représentant russe a bien eu lieu — mais à Madagascar, et non en Russie.
Le 21 octobre, la page Facebook de l’Ambassade de Russie à Madagascar a annoncé que l’ambassadeur Andrey Andreev avait été reçu par le chef d’État malgache. Aucune signature d’accord stratégique n’a été mentionnée. Selon le communiqué, les deux parties ont simplement discuté des relations d’amitié et de coopération entre les deux pays durant la période de transition.
Verdict : Faux. Le président de la Refondation de la République de Madagascar n’est pas en déplacement en Russie, et aucun sommet Russie-Afrique n’a eu lieu récemment.