"Champions mon frère." C'est par ces mots que le président français Emmanuel Macron a félicité le Paris Saint-Germain pour son sacre européen, remporté samedi dernier. Le club de la capitale française est enfin sacré champion d'Europe après plus d'une décennie de quête.
Le leitmotiv du Paris Saint-Germain, "Rêvons plus grand", prend enfin tout son sens. Samedi, lors d'un match épique à l'Allianz Arena, antre du géant bavarois le Bayern de Munich, le PSG s'est imposé avec la manière en finale de la très attendue Ligue des Champions face à l'Inter Milan. Le score de 5 à 0 en faveur des Parisiens reflète parfaitement la physionomie du match. L'équipe de Luis Enrique a dominé la rencontre de bout en bout. Un pressing très haut dès les premières minutes et des récupérations de balle dans la moitié de terrain des Intéristes ont permis à Ousmane Dembélé et ses coéquipiers de mener deux buts à zéro avant la demi-heure de jeu. La supériorité parisienne s'est maintenue tout au long de la première période.
Les Nerazzurri n'ont pas réussi à répondre aux offensives parisiennes, qui sont devenues de plus en plus insistantes au fur et à mesure que le match avançait. Dix minutes après le début de la deuxième mi-temps, le PSG a inscrit son troisième but, puis son quatrième et son cinquième, clôturant un spectacle qui a ravi le monde du football et bien au-delà .
Doué, un talent flamboyant
Malgré son jeune âge (19 ans), l'attaquant du Paris Saint-Germain, Désiré Doué, a marqué de son empreinte la finale de samedi avec un doublé et une passe décisive. Il n'aura fallu qu'une saison à cette pépite parisienne pour éclore aux yeux du monde entier. Il a été étincelant sur le plan personnel avec ses deux buts, mais aussi sur le plan collectif avec sa passe décisive pour le premier but d'Achraf Hakimi. La presse européenne s'émerveille de la prestation XXL du jeune prodige. Certains le comparent déjà à des légendes comme Neymar ou Messi.
Bien qu'assez discret lors de la finale, le numéro 10 parisien, Ousmane Dembélé, a également réalisé un match solide avec deux passes décisives. Il est désormais le favori numéro un pour remporter le Ballon d'Or cette année. Malgré une forte tendance des médias et des professionnels du football pour le prodige barcelonais Lamine Yamal, "Dembouz" est maintenant en pole position pour décrocher le plus grand titre individuel grâce à sa victoire en Ligue des Champions. En plus de la "coupe aux grandes oreilles", le Français a également réalisé un doublé national avec le trophée de la Ligue 1 et une victoire en Coupe de France. Il signe une saison complète en raflant tous les trophées possibles. L'investissement colossal de QSI (Qatar Sports Investments) porte donc enfin ses fruits après plus de dix ans de disette européenne.
Ravo Andriantsalama
Le nouvel ordre du jour des députés à l'Assemblée nationale est désormais fixé depuis la séance plénière de vendredi dernier. Il a été convenu que le "face-à -face" tant attendu entre les parlementaires de la chambre basse et les membres du gouvernement se tiendra les 12 et 13 juin prochains. Les ministres seront attendus au tournant sur les sujets brûlants de l'actualité.
Deux jours. Ce dialogue de deux jours, sous forme de questions-réponses, opposera les députés aux ministres dirigés par le Premier ministre Christian Ntsay, à la chambre basse de Tsimbazaza. C'est ce qui a été décidé lors du vote et de l'adoption du nouvel ordre du jour vendredi dernier. Les ministres devront enfin répondre aux interrogations des parlementaires sur les dossiers sensibles du moment. Lors de la séance de vendredi, le président de la Chambre, Justin Tokely, a précisé que la durée de deux jours de cette séance a été une demande du Premier ministre lui-même. À en croire l'élu du district de Sambava, le gouvernement ne compte pas esquiver les questions délicates durant ces deux journées.
Les coupures incessantes d'électricité et d'eau, l'insécurité urbaine et rurale, les lois de finances et surtout le projet Base Toliara, seront sans aucun doute au cœur des débats.
Questions
Le projet Base Toliara, devenu ces derniers mois le cheval de bataille de l'opposition à l'Assemblée nationale, menée par le septième vice-président de la Chambre, Siteny Randrianasoloniaiko, sera un point d'attention majeur. Si ce dernier est présent lors de ces deux jours, il est probable que l'élu de Toliara I interroge le ministre de l'Environnement et du Développement durable sur les retombées environnementales du projet. Récemment, le ministre Max Fontaine s'est rendu dans le Sud auprès des Mikea pour témoigner de l'engagement de l'Exécutif à mener à bien le projet. Il est fort possible que cette démarche ne dissipe pas les doutes des opposants au projet, mais le ministre aura certainement plusieurs minutes au perchoir de l'Assemblée pour expliquer clairement la position du gouvernement sur le sujet.
Du côté de l'insécurité, il est également probable que les députés reviennent sur cette problématique. Les trois ministres des forces de défense et de sécurité – celui des Forces Armées, de la Sécurité Publique et le ministre délégué à la Gendarmerie Nationale – seront mis à l'épreuve. Si les Malgaches étaient habitués à l'insécurité rurale avec les voleurs de bœufs (Dahalo), l'insécurité urbaine prend progressivement de l'ampleur ces derniers temps.
Ravo Andriantsalama
La justice malgache franchit un cap. Ce matin, à la Cour Suprême d'Anosy, le ministère de la Justice a lancé le premier site web de recueil de jurisprudence du pays. Magistrats, greffiers, avocats, et tous les professionnels du droit disposeront ainsi d'un nouvel outil pour consulter cette source de droit essentielle, utilisée depuis longtemps dans les décisions de justice.
Première historique pour le droit malgache. Pour la première fois dans l'histoire du droit malgache, le ministère de la Justice, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a officiellement lancé ce matin, à la Cour Suprême d'Anosy, le premier site web du recueil de jurisprudence malgache. Bien que des recueils physiques soient déjà disponibles, cette nouvelle plateforme numérique, qui recense plus de mille arrêts de principe transformés en jurisprudence, sera d'une grande aide non seulement pour les professionnels du droit, mais aussi pour les justiciables souhaitant s'informer.
La Secrétaire Générale du ministère de la Justice, Hanitriniaina Belalahy, a qualifié cette journée de spéciale pour la justice malgache, marquant une première pour un recueil de cette envergure. Magistrats, greffiers et avocats seront les premiers bénéficiaires de cette ressource. Actuellement, l'un des problèmes majeurs rencontrés par les magistrats dans le processus de prise de décision est l'absence de jurisprudence constante, fiable et efficiente qui pourrait les guider ou servir d'inspiration. De plus, aucune décision rendue par la Cour de cassation n'avait été publiée depuis 2009, ce qui a constitué un frein majeur pendant plus de quinze ans.
Ce nouveau site web sera accessible à tous, y compris aux justiciables, selon les explications des techniciens qui l'ont conçu. Cependant, certaines sections de la plateforme ne seront consultables que par les professionnels (magistrats et greffiers), compte tenu de la sensibilité des dossiers qu'elles contiennent. L'une de ces sections comprend tous les arrêts rendus par la Cour de cassation entre 2009 et 2022. L'objectif de ce projet est de permettre aux magistrats de s'inspirer de la jurisprudence dans l'exercice de leurs fonctions, facilitant ainsi l'accès aux principes énoncés par la Cour de cassation sur cette période.
Perspectives
Néanmoins, le lancement officiel de ce matin a également permis de mettre en lumière les lacunes à corriger dans ce nouveau site de recueil de jurisprudence. Premièrement, les concepteurs ont avoué que sur les mille jurisprudences figurant sur le site, seuls les arrêts rendus entre 2009 et 2018 sont disponibles. La finalisation de la suite n'a pas pu être réalisée en raison de la décision du gouvernement américain de suspendre ses aides. Deuxièmement, ce recueil ne contient que des jurisprudences issues des juridictions civiles, commerciales et sociales. Jusqu'à présent, aucun arrêt des juridictions pénales, administratives et financières n'y figure.
La raison avancée par les responsables est le temps considérable qu'a nécessité la synthèse des décisions de la Cour de cassation pour en faire des jurisprudences, en particulier pour les arrêts civils. D'après ces responsables, plus de dix-huit mille arrêts ont été consultés durant ces années, plus de sept mille ont été sélectionnés, et plus de mille ont été transcrits dans le recueil. La Secrétaire Générale a indiqué que des efforts seront faits pour inclure les autres types d'arrêts. « Pour y parvenir, j'appelle à la solidarité et à la collaboration de tous », a souligné Hanitriniaina Belalahy.
Ravo Andriantsalama
Une nouvelle tarification en vue. Depuis l'entrée en vigueur de la loi 2017-020, qui a ouvert le marché à la concurrence, des producteurs privés opèrent aux côtés de la compagnie nationale (JIRAMA) dans la production et la distribution d'électricité, notamment dans les zones rurales où plusieurs opérateurs contribuent à l'électrification.
L'absence d'un cadre réglementaire clair sur la fixation des tarifs de l'électricité a engendré des disparités notables. Chaque opérateur applique actuellement ses propres tarifs, ce qui peut avoir des répercussions importantes sur le pouvoir d'achat des consommateurs. Pour tenter d’y remédier, un atelier s'est tenu hier et avant-hier au Louvre Antaninarenina, réunissant le ministère en charge de l'Énergie, des partenaires techniques et financiers, dont la Banque mondiale. L'objectif était de recueillir les avis des diverses parties prenantes afin d'ajuster un projet de texte. Ce processus de dialogue vise à harmoniser les visions et à affiner le document avant sa soumission au conseil des ministres, prévue vers le mois de septembre.
L'État a décidé d'élaborer une législation spécifique sur les modalités de fixation des tarifs de l'électricité. Un consultant international, reconnu pour son expertise dans ce domaine, a été recruté pour appuyer ce processus. Il travaille depuis plus d'un an à la préparation d'un projet de réforme tarifaire visant à instaurer un tarif réglementé, qui prendra en compte la consommation réelle des clients.
Une réforme pour tous les opérateurs
La réforme envisagée concerne l'ensemble du secteur, incluant aussi bien les opérateurs privés que la JIRAMA. Elle vise à mettre en place un système tarifaire basé sur la réalité des coûts de production, tout en restant accessible aux ménages. Contrairement à certaines interprétations, il ne s'agit pas simplement d'augmenter ou de baisser les prix, mais de les ajuster de manière équitable, en fonction des installations et des charges spécifiques à chaque fournisseur. En d'autres termes, seul le coût réel de production sera répercuté sur le client final, ce qui permettrait de garantir une plus grande transparence dans la facturation de l'électricité.
Dans ce contexte, le gouvernement a également mandaté un consultant pour élaborer un plan de redressement de la JIRAMA, dont la trésorerie est actuellement sous pression. Ce plan vise à améliorer la gestion financière de la société nationale, mais aussi à renforcer la qualité du service rendu aux usagers.
Enfin, la fixation du prix du kilowattheure ne se fera pas de manière arbitraire. Elle prendra en compte les investissements et les charges supportées par chaque opérateur. Cette approche technique vise à instaurer un système tarifaire plus juste, durable et cohérent avec les réalités économiques du pays.
Ravo Andriantsalama
La rumeur d'une possible motion de censure des députés contre le gouvernement du Premier ministre Christian Ntsay, largement discutée en coulisses depuis plusieurs jours, prend une nouvelle tournure. Le week-end dernier, le président de l'Assemblée nationale, Justin Tokely, a catégoriquement réfuté l'existence d'une telle procédure.
« Le peuple malgache, y compris les parlementaires, est derrière vous, Monsieur le Président », a déclaré Justin Tokely samedi dernier à Nosy Be. Par ces mots, le président de l'Assemblée nationale a non seulement cherché à démentir les rumeurs de motion de censure circulant à Tsimbazaza depuis quelques jours, mais aussi à affirmer la « dévotion » des parlementaires de la chambre basse envers le président de la République. Selon ses dires, malgré la rumeur, il n'y aura pas de motion de censure du gouvernement, du moins pas de la part des députés issus de la majorité présidentielle (IRMAR).
« Des rumeurs circulent concernant une motion de censure à l'Assemblée nationale. En démocratie, une motion de censure est une démonstration de rapport de force. Cependant, puisque votre parti, Monsieur le Président, détient la majorité à l'Assemblée, il n'y a pas de place pour une telle initiative. Si un ou deux députés envisagent cette perspective, cela relève d'un problème personnel et ne remet pas en question la vie politique du parti », a affirmé l'ancien ministre de l'Intérieur, sous les acclamations d'une foule attentive à Nosy Be.
Mystère
Les propos du président de la Chambre basse interviennent pourtant après ceux du député Gascar Fenosoa, élu dans le district de Tana III, qui avait affirmé avoir été approché par des députés proches du pouvoir. Le 16 mai dernier, alors que la rumeur de la possible motion de censure battait son plein, l'ancien journaliste avait fait une annonce fracassante : « Je fais partie des députés que certains ont approchés. Pour le moment, il n’y a pas encore de collecte de signatures, mais il y a du lobbying entre les pros-régime et les députés indépendants. Ce sont les députés proches du régime qui s’en chargent. »
Le mystère reste donc entier concernant cette éventuelle motion de censure émanant de l'Assemblée. D'autant plus que les députés disposent encore d'environ un mois pour la première session ordinaire. Outre les discussions sur une motion de censure, les parlementaires de la chambre basse ont des échéances importantes à l'ordre du jour de cette session. En première ligne figure le très attendu « face-à -face » avec le gouvernement, prévu les 12 et 13 juin prochains. Parallèlement, l'opposition attend toujours de savoir si son ordre du jour concernant l'interpellation de certains ministres sera finalement validé.
Ravo Andriantsalama
Quelques jours après l'annonce par le président du Sénat d'une proposition de loi visant à modifier et à compléter la loi organique relative au régime général des élections et des référendums, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a fait connaître sa position. Hier, le vice-président de l'institution d'Alarobia, Ando Andriamalazaray, a expliqué le point de vue de la CENI.
La CENI réagit. L'organe chargé de la préparation et de l'organisation des élections émet une réaction à la proposition de modification du code électoral par le président du Sénat, Richard Ravalomanana. Hier, dans une vidéo publiée par la CENI, son vice-président, Ando Andriamalazaray, a expliqué qu'il était légitime que les parlementaires proposent des lois, y compris celle qui régit les élections.
Toutefois, la demande de concertation de toutes les parties prenantes avant de modifier la loi organique est un point de désaccord soulevé par les organisations de la société civile œuvrant dans le domaine électoral. L'observatoire SAFIDY et le KMF/CNOE se disent satisfaits que les législateurs daignent enfin entamer les réformes du texte électoral. Néanmoins, ces deux organisations appellent l'instigateur de cette nouvelle proposition de loi à organiser des concertations régionales et nationales afin de recueillir les avis de tous les acteurs concernés.
Vers des élections paisibles et inclusives
En réponse, le vice-président de la CENI a expliqué que la commission allait prochainement organiser un atelier d'auto-évaluation à mi-parcours, réunissant les principaux acteurs internes. « Cet exercice nous permet d’identifier des pistes concrètes pour mobiliser l’ensemble des parties prenantes au processus électoral », a-t-il précisé. Selon lui, cette initiative s’inscrit dans une volonté claire : garantir des élections paisibles et inclusives. « Pour atteindre cet objectif, il est essentiel de recueillir en permanence les avis et les contributions de tous les acteurs concernés », a-t-il souligné.
À l'issue de cette auto-évaluation, la CENI prévoit de soumettre, par l’intermédiaire de son président, une proposition au gouvernement et au parlement. L’objectif est d'améliorer le cadre juridique régissant les élections. « Cette démarche est prévue par l’article 61 de la loi 2015-020 qui encadre le fonctionnement de la CENI », a précisé Ando Andriamalazaray.
Bien qu'il reconnaisse des avancées dans le texte électoral actuel, le vice-président de la CENI estime que plusieurs points doivent encore être améliorés. « L’article 61 ne ferme pas la porte aux réformes. Il autorise même la présentation de projets ou de propositions de loi. Ce qui importe, c’est de réfléchir à ce qui peut faire progresser notre système électoral, dans l’intérêt du pays », a-t-il conclu.
Ravo Andriantsalama
Banky Foiben’i Madagasikara lance le "eAriary", une monnaie numérique une initiative tellement nouvelle qu’elle suscite des questions pratiques. Le Gouverneur de BFM a accordé une interview pour clarifier la nature de cette innovation, ses particularités, son origine, son impact économique et la motivation qui sous-tend ce projet.
Studio Sifaka (SS) : Qu’est-ce que le eAriary et qu'est-ce qui le rend unique ?
Aivo Andrianarivelo (AA) : Le eAriary est une monnaie numérique, dématérialisée, que les citoyens pourront utiliser pour leurs besoins quotidiens à Madagascar. Contrairement aux services de mobile money (comme MVola, Orange Money ou Airtel Money), qui sont des moyens de paiement nécessitant un rechargement préalable d'un compte, le eAriary est une véritable monnaie numérique émise par la Banque Centrale de Madagascar. Il aura la même valeur que l'argent liquide et sera directement utilisable au quotidien.
Sa principale particularité réside dans sa simplicité d'utilisation et son accessibilité. La Banque Centrale n'a pas pour objectif de maximiser les commissions, mais d'encourager son adoption par la population. Une technologie simple et universelle sera privilégiée. Par exemple, pour l'État, le eAriary permettra de transférer directement des aides financières aux bénéficiaires.
Les frais de service pour les utilisateurs seront très faibles. Un simple téléphone suffira pour effectuer des transferts d'argent. Payer une facture Jirama ne nécessitera plus de faire la queue ; le paiement se fera à distance à un coût très réduit. Les personnes âgées ou vulnérables n'auront plus à se déplacer, l'argent arrivant automatiquement dans leur portefeuille numérique. Pour le paiement des impôts, les contribuables n'auront plus besoin de transporter de l'argent liquide, l'administration recevant directement le montant dû. Ce système permettra également à la Banque Centrale de lutter plus efficacement contre la corruption.
SS : D'où vient le eAriary et comment l'obtenir ?
AA : Le eAriary proviendra des salaires, des pensions et de toutes les autres formes de revenus quotidiens. Les utilisateurs n'auront pas besoin de remplir de conditions spécifiques pour l'obtenir. Il leur suffira de posséder un téléphone ou une carte de paiement, sans les frais généralement associés aux systèmes comme Visa ou Mastercard.
SSÂ : Le eAriary est-il un concurrent des services de mobile money ?
AA : Non, le eAriary n'entre pas en concurrence avec les services de mobile money ; il les complète. Le eAriary n'est pas qu'un simple moyen de paiement, c'est une véritable monnaie que les utilisateurs pourront dépenser librement. La banque centrale ne "vend" pas de eAriary. Elle prévoit d'utiliser les services de mobile money comme canaux de distribution et d'utilisation. L'objectif est de réduire les frais pour les utilisateurs, et non d'en ajouter.
SS : Quel impact sur l'économie ?
AA : Le eAriary ne créera pas de nouvelle monnaie ; ce n’est qu’un changement de forme de la monnaie existante. Son impact sur l'économie ne devrait donc pas être majeur. La banque centrale vise avant tout à offrir un outil pratique et utile aux consommateurs.
SS : Quelle est la motivation principale derrière le projet eAriary ?
AA : La mission fondamentale de la banque centrale est de suivre les flux monétaires dans tout le pays. Actuellement, cette visibilité est limitée, même lorsque les citoyens utilisent des services de mobile money en ayant un compte bancaire. Cette situation nuit à la transparence économique. Le eAriary a donc pour objectif principal d'améliorer cette traçabilité, tout en facilitant les transactions financières pour la population.
Propos recueillis par Ravo Andriantsalama
Huit régions de Madagascar – Diana, Boeny, Analamanga, Atsinanana, Menabe, Haute Matsiatra, Anosy et Atsimo Andrefana – disposent désormais d'un Comité de Paix. Cette structure a été implantée par l'Unesco, dans le cadre du projet Rary Aro Madagascar 2, afin de renforcer la culture de paix dans un contexte où les tensions sociales et les violations des droits humains menacent la cohésion sociale.
Ces comités, composés de jeunes défenseurs des droits humains, de journalistes, d'acteurs de la société civile, de Forces de Défense et de Sécurité (FDS), et coordonnés par les préfets régionaux, jouent un rôle clé sur le terrain en tant que médiateurs et porte-voix. Leur action s'inscrit dans le cadre du projet « Appui à la Protection des Jeunes Défenseurs et Défenseuses des Droits Humains Engagés dans l'Espace Civique pour une Paix Sociale Inclusive et Durable », faisant suite à un accord signé entre la plupart de ces acteurs en 2018. L’objectif est de créer un pont entre les citoyens, les jeunes et les autorités pour favoriser la paix et lutter contre les violations des droits fondamentaux. Le Comité de Paix se veut être catalyseur de dialogue, de prévention des conflits et de protection des droits humains.
 « Je souhaite exprimer mon profond sentiment de satisfaction quant à l'impact positif de cette initiative dans notre région. À mon avis, le Comité de Paix représente un espace de dialogue, où les acteurs clés de notre communauté comme les autorités locales, les journalistes, les observateurs des droits humains et les jeunes peuvent se réunir pour aborder les problématiques liées aux violations des droits humains », a avancé Abdillah Azhad Houssen, Point focal du comité de paix pour la Région Diana.
Action directe
Les comités de paix ne se contentent pas d’observer, ils agissent concrètement. Ces jeunes ont pour mission de faciliter le dialogue entre les jeunes et les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) afin d'instaurer un climat de confiance et une meilleure compréhension mutuelle. Ils recueillent et traitent les signalements de violations des droits humains en coordination avec les Observatoires Régionaux des Droits Humains (ORDH), portent la voix des victimes en plaidant auprès des autorités locales et nationales pour des solutions pacifiques, et sensibilisent les populations afin de promouvoir une culture des droits humains et de prévenir les injustices. Chaque jour, ces jeunes engagés œuvrent pour une société plus juste et apaisée.
Ils avancent avec le soutien et la coopération des Observatoires Régionaux des Droits Humains (ORDH), qui jouent un rôle de veille, de collecte de données et de remontée des cas à l’Observatoire National des Droits Humains (ONDH), en cas de non-résolution au niveau local.
Antsa Rakotoarivelo et Ravo Andriantsalama
Depuis une semaine, une délégation tchadienne spécialisée dans la protection civile et la gestion des risques et catastrophes était à Madagascar. Leur mission, axée sur l'échange et le renforcement de capacités, s'est déroulée auprès du Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes (BNGRC) à Antanimora.
« Il ne s'agit pas de faire un copier-coller, mais d'adapter tout ça aux réalités tchadiennes », a déclaré le lieutenant-colonel Gérard Re, conseiller du directeur de la protection civile du Tchad. La mission a pris fin aujourd'hui avec une cérémonie où la délégation tchadienne s'est dite très satisfaite des partages d’expériences et d’expertises de la partie malgache.
Le lieutenant-colonel Gérard Re a précisé que « des outils mis en œuvre, de la stratégie mise en œuvre, de la politique également, de cette volonté de déconcentration et de décentralisation. C’est autant de sujets qui, pour nous, sont vraiment essentiels, puisque au Tchad, on est au tout début de la mise en place d'une organisation de protection civile. » En effet, la Direction Générale de la Protection Civile tchadienne a été créée il y a tout juste un an, d'où l'importance de cette mission de renforcement de capacités à Madagascar.
Échanges fructueux
Le lieutenant-colonel a également expliqué que l'expérience acquise à Madagascar servira de base solide pour le développement de la jeune direction générale de la protection civile du Tchad. « L'approche multisectorielle largement développée, mise en œuvre au niveau du BNGRC, est vraiment une source d'inspiration pour nous. Et il est sûr qu'au retour au Tchad, on va s'approprier tout ça », a-t-il annoncé.
De son côté, le directeur général du BNGRC, le général Elack Andriankaja, s'est dit lui aussi satisfait de cette semaine d'échanges. Il a affirmé avoir également tiré des leçons de ces partages, d'autant plus que les deux pays partagent une caractéristique commune : les inondations, qui frappent souvent le Tchad ainsi que la capitale malgache et d'autres grandes villes. Il a également mis l'accent sur la jeunesse de la direction de la protection civile tchadienne, avec seulement un an d'expérience.
Il est à noter que ce n’est pas la première mission africaine de ce genre pour le BNGRC, qui a déjà accueilli des délégations burundaises et seychelloises avant celles du Tchad.
Ravo Andriantsalama
Quelques jours après l'annonce par le Sénat d'une proposition de loi visant à modifier et à compléter le code électoral, la société civile réagit. La satisfaction reste modérée du côté des organisations de la société civile (OSC) qui, bien qu'elles réclament des modifications de ce texte depuis des années, sont surprises de ne pas avoir été consultées par le législateur à l'initiative de la proposition de loi.
C'est une demi-satisfaction. Après l'annonce de la proposition de loi visant à modifier et compléter la loi organique sur le régime général des élections et des référendums par le président du Sénat, Richard Ravalomanana, les organisations de la société civile œuvrant dans le domaine électoral réagissent avec une joie en demi-teinte. L’observatoire SAFIDY, tout comme le KMF/CNOE, se disent satisfaits de la décision des parlementaires d’un côté, car il y a effectivement des points à modifier dans le texte selon eux. Cependant, ils se plaignent d’un autre côté de ne pas avoir été consultés en amont et de ne pas encore disposer des détails des changements que le président du Sénat envisage.
Stella Razanamahefa de l’observatoire SAFIDY explique que leur OSC suggère une réforme de ce texte depuis 2018. « Mais en contrepartie, la tenue d’une concertation nationale réunissant toutes les parties prenantes est nécessaire avant d’avancer la proposition de loi », a-t-elle annoncé. « Le problème en ce moment est que nous n’avons pas encore les détails des changements qu’il veut insérer dans la loi », a poursuivi la responsable de SAFIDY.
Suggestions
Le président du KMF/CNOE, Robert Namearison, avance également qu’une consultation des acteurs concernés est impérative dans le processus d’élaboration de la proposition de loi. Selon lui, « les électeurs, les partis politiques du régime ou de l’opposition, la société civile, les organisations religieuses doivent être impliqués dans le processus pour que le résultat soit le plus consensuel possible. Notre problème, c’est justement que nous ne nous écoutons pas. Ce projet n’apportera que méfiance et conflit s’il est juste basé sur des calculs politiques. »
Par ailleurs, ces OSC ont déjà des propositions de modifications qu’elles aimeraient soumettre aux parlementaires. Pour Stella Razanamahefa, « les suggestions sont nombreuses, mais je vais juste en citer quelques-unes. Par exemple, la CENI ne doit pas être en même temps l’organe qui élabore la liste électorale et qui la valide. Par rapport à la course électorale, les dépenses de chaque candidat doivent être transparentes vis-à -vis des électeurs. La date des élections doit aussi être définie bien avant, et tout cela devrait être mentionné dans la loi. »
La société civile dénonce également dans cette proposition de loi des manœuvres politiques visant à prendre un ascendant sur les adversaires politiques en vue des élections à venir, bien que la présidentielle ne soit prévue que dans trois ans. « Il est évident que tout est lié à la politique ; il est possible que derrière cette proposition de loi se cache une manœuvre politique », a déclaré Stella Razanamahefa de SAFIDY.
Ravo Andriantsalama
Depuis ce lundi, les épreuves d’Éducation Physique et Sportive (EPS) du BEPC 2025 battent leur plein dans plusieurs centres d’examen de la capitale. Sur la piste ou sur le terrain, dans l'effort ou dans la joie, les collégiens livrent une avant-dernière bataille avant le diplôme.
T-shirts trempés, visages concentrés, encouragements des parents et applaudissements des camarades : l’ambiance est sportive et studieuse sur les différents terrains d’examen de la capitale. Ce lundi 12 mai, les épreuves pratiques d’EPS ont officiellement débuté dans plusieurs centres d’examen : au Lycée Moderne Ampefiloha (LMA), sur le terrain d’Ankatso pour le centre du Lycée J.J Rabearivelo, ainsi qu’au stade municipal d’Alarobia pour les candidats du Lycée Nanisana.
Sur le terrain de l’Académie Nationale des Sports à Ampefiloha, nous avons assisté au déroulement des activités. «En général, tout se déroule à merveille. On ne peut pas se passer des petits soucis, mais chaque problème a une solution », confie Sitraka Ravelojaona, cheffe de centre adjointe au centre LMA.
Les candidats sont évalués sur trois épreuves au total incluant une épreuve collective (Football, Basketball, Handball, Volleyball, Rugby), une épreuve individuelle (la vitesse, les sauts, la gymnastique, le grimper, la natation ou les lancers), et une course de demi-fond — 600 mètres pour les filles et 800 mètres pour les garçons.
Mais au-delà des chiffres et de la logistique, ce sont les voix des élèves qui racontent le mieux cette épreuve. « C’est un peu dur pour moi. Certains sont beaucoup plus grands, et moi je suis tout petit… mais ça ira », murmure Hanta, 13 ans, les yeux brillants d’espoir.
« J’avais vraiment peur, mais je l’ai fait ! J’ai fini troisième, alors que les autres filles étaient plus grandes que moi », s’exclame Julia, 12 ans, encore essoufflée mais fière de sa performance.
Et pourtant, l’épreuve d’EPS reste facultative au BEPC, un détail que beaucoup oublie.
« En ce moment, seuls 75 % des candidats choisissent de passer l’épreuve d’EPS. Pourtant, c’est une bonification ! J’incite les autres à participer, car cette matière offre de nombreux avantages », insiste Rovasoa Rakotondraibe, cheffe de centre adjointe au lycée Jules Ferry Faravohitra. Elle rappelle que l’EPS est bien plus qu’une discipline scolaire : « Elle prend soin du corps, de l’âme et de l’esprit. »
Alors que certains centres sont en pleine activité, d'autres ont déjà clôturé leurs évaluations. Le centre Jules Ferry Faravohitra a terminé la semaine dernière. Quant au lycée d’Ambohimanarina, il avait lancé les épreuves il y a deux semaines déjà . Cette répartition échelonnée permet une meilleure gestion des infrastructures sportives et des effectifs.
Ny Aina Andrianarisoa
Vers une modification du régime général des élections et des référendums. C'est ce qui se profile actuellement au Sénat. Hier, lors de la séance plénière au palais de verre d'Anosy, le président de la Chambre, le général à la retraite Richard Ravalomanana, a annoncé une nouvelle proposition de loi visant à modifier et à compléter la loi organique n°2018-008 du 10 avril 2018 relative au régime général des élections et des référendums. Bien que les détails de cette proposition de loi restent à ce jour inconnu, il est certain que la délibération en séance publique aura lieu le matin du 12 juin prochain.
Après cette séance plénière du 12 juin, le texte sera transmis à l'Assemblée nationale si les sénateurs l'approuvent. La chambre basse devra alors statuer sur la proposition lors d'une première lecture, puis débattre et voter son adoption. Une fois votée par les deux chambres, la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) effectuera un contrôle de constitutionnalité avant sa promulgation par le président de la République.
Cette proposition de loi de Richard Ravalomanana n'est pas la première tentative de modification du code électoral. Avant la tenue de l'élection présidentielle de 2023 et des élections législatives de 2024, des débats sur une possible réforme avaient déjà été engagés par les acteurs politiques, mais sans aboutir à une proposition de loi concrète.
L’opinion publique est désormais dans l’attente de la portée juridique, politique et sociale de cette nouvelle proposition de loi. Celle-ci pourrait bouleverser la vie politique du pays, d'autant plus que le président Andry Rajoelina exerce déjà son second mandat à la tête du pays et ne pourra, en principe, se représenter pour sa propre succession en 2028.
Ravo Andriantsalama
Une initiative est lancée pour explorer l'histoire économique de Madagascar sur une période de 1300 ans, remontant aux origines mêmes du peuplement de l'île. Cette démarche, portée par la mention d'Histoire de l'Université d'Antananarivo en partenariat avec le cabinet FTHM Consulting, vise à combler un vide préoccupant dans la connaissance du passé économique du pays.
« Sans mémoire historique, il est difficile de capitaliser sur l’expérience ou d’éviter les erreurs du passé », souligne la cheffe de la mention histoire de l’université d’Antananarivo, Helihanta Rajaonarison, insistant sur la nécessité de cette exploration approfondie. Elle l’a déclarée hier à la bibliothèque de la mention histoire à l’Université d’Antananarivo. Le but étant de replonger la jeunesse dans 1300 ans d’histoire économique du pays. Après des projets similaires en 2016 et 2018 qui se concentraient sur la période post-1960, l'objectif est désormais d'embrasser une perspective beaucoup plus large.
Selon les explications de la cheffe de mention, l'île de Madagascar, bien avant l'arrivée de ses premiers habitants, était déjà un acteur des échanges économiques majeurs. Des preuves historiques et archéologiques attestent de sa participation active aux réseaux commerciaux de l'océan Indien et du canal du Mozambique, vers le VIIe siècle. Dès les premiers peuplements, des activités telles que l'agriculture, la pêche, la chasse et les échanges maritimes ont jeté les bases de l'organisation sociale et économique de l'île.
Voyage visuel et textuel
Pour éclairer cette histoire, un colloque est programmé les 3 et 4 juin prochains à la cité des cultures Antaninarenina. Douze intervenants, parmi lesquels des historiens, des économistes et des chercheurs se réuniront pour analyser l'évolution économique de Madagascar à travers quatre grandes périodes : l'ère pré-royale, l'époque royale (à partir de Radama Ier), la période coloniale et l'ère contemporaine. « L’intérêt manifesté par les chercheurs étrangers prouve la richesse de cette histoire encore trop peu valorisée », observe Alain Pierre Bernard, du cabinet FTHM Consulting, soulignant le potentiel de découverte et de partage.
En complément de ces échanges, une exposition documentaire est prévue en septembre. Celle-ci offrira au public un voyage visuel et textuel à travers l'histoire économique de Madagascar depuis ses origines. L'ambition est de démontrer comment la situation économique actuelle du pays est le fruit d'une longue évolution et des choix successifs pris au fil des siècles.
Cette initiative s'inscrit dans une volonté plus large de renforcer les liens des Malgaches avec leur propre histoire, offrant ainsi une base solide pour une réflexion éclairée sur les défis et les opportunités économiques de demain.
Ravo Andriantsalama