Projet Manehoa : Studio Sifaka entame le programme de stage pour les animateurs de ses stations partenaires
Dans le cadre de sa mission visant à améliorer le paysage médiatique malgache, Studio Sifaka a entamé le programme d’accueil d’animateurs stagiaires issus de ses stations partenaires.. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet Manehoa, mené en partenariat avec Internews Madagascar.
Ce programme de renforcement de capacités a débuté au mois de mars dernier, avec l’accueil de deux animateurs stagiaires, venus de Radio Ravinala Mananjary et Mi Radio Antsirabe. Chaque session accueille deux animateurs pour une durée d’une semaine, selon un système de vagues successives.
Cette semaine, Studio Sifaka accueille deux animateurs : Georgino Velonkasy de la radio Rotsy FM de Nosy Be Hell-Ville et Hobilalaina Nicole Bernard de la radio AVEC Ihorombe. Ils bénéficieront à leur tour d’une semaine de pratique avant de retourner dans leurs stations respectives.
Concrètement, ce stage permettra aux participants de s’exercer à la préparation d’émissions radio (choix des sujets, recherche d’invités, etc.), aux techniques de présentation et de communication, à la gestion du temps d’antenne, à l’utilisation des équipements techniques (microphones, logiciels de montage…), ainsi qu’à la création de contenus engageants pour leur audience. Les stagiaires collaboreront avec les animateurs de Studio Sifaka à la préparation et à l’animation de l’émission « Feon’ny tanora maroloko ». Ils participeront également au montage de certaines émissions produites dans le cadre du programme. Un accompagnement post-stage est également prévu, avec des ressources en ligne, des forums d’échange et des sessions de coaching, pour aider les stagiaires à poursuivre le développement de leurs compétences. En effet, ce programme fait suite à une formation tenue l’an passé, destinée aux animateurs des radios partenaires, afin de les aider à mieux maîtriser les outils techniques et à améliorer leur interaction avec le public dans le cadre de l’animation d’émissions radiophoniques.
Renforcer la liberté d'expression
Ce programme d’incursion s’inscrit dans le projet Manehoa, financé par l’Union européenne, qui ambitionne de créer un environnement médiatique plus libre, plus sûr et plus propice à une information de qualité pour les citoyens malgaches.
Studio Sifaka
Le projet Base Toliara suscite une fois de plus la controverse, notamment après l’arrestation du colonel Fanampera, figure de proue de la lutte contre ce projet. Hier, il a été déféré au parquet d’Anosy Antananarivo, et écope d’une peine de prison avec sursis.
Arrêté à Toliara le 26 mars dernier, le colonel Rodney Rehosy Fanampera, l’un des leaders de la manifestation contre le projet Base Toliara, a été jugé hier au tribunal de première instance d’Antananarivo, après avoir été déféré au parquet le jour même. À la suite d’un transfert discret au camp de la gendarmerie de Sakaraha, puis à Fiadanana, le colonel Fanapera a été jugé pour incitation à manifester sans autorisation, dégradation de biens publics et violences contre les forces de l’ordre. Verdict : trois ans de prison avec sursis.
Depuis plusieurs années, l’exploitation d’ilménite du gisement de Ranobe par la société Base Toliara fait débat au sein de la société civile engagée sur les questions minières. Bien que ce projet soit classé parmi les trois plus grands projets miniers de Madagascar, une partie des populations concernées dénonce des impacts négatifs plus importants que les bénéfices annoncés. Hier, Tsifidy Kalay Harrisson, président d’honneur de Fikambanan’ny Masikoro Arivolahy eto Antananarivo (FIMA), a rappelé les principales raisons de la contestation : « Premièrement, l’extraction d’éléments radioactifs risque de détruire la faune et la flore de la zone concernée. Deuxièmement, la nappe phréatique risque de s’assécher, entraînant la stérilisation des terres agricoles et la pénurie d’eau potable pour les habitants et le bétail. Troisièmement, plusieurs villages seront détruits, mettant en péril l’agriculture, la pêche et le tourisme. Enfin, les rejets polluants issus du lavage des minerais risquent de contaminer les ressources en eau, compromettant la santé des populations locales », a-t-il déclaré.
Impacts environnementaux
Pour la FIMA, l’affaire Base Toliara devrait servir de déclic pour tous ceux qui se sentent victimes d’abus des autorités et inciter à l’union contre les injustices. De son côté, l’entreprise assure que des études d’impact ont été réalisées pour anticiper les éventuels dégâts sur la communauté concernée par le projet. Dans une interview en fin de semaine dernière, son directeur général, Jean Bruno Ramahefarivelo, a insisté sur le fait que ce projet générera d’importants bénéfices économiques et améliorera les conditions de vie des populations locales. Un investissement annuel de quatre millions de dollars est prévu pour des actions sociales dans les cinq communes directement concernées, selon ce responsable.
Pour rappel, la suspension des activités du projet a été levée par décret en conseil des ministres au mois de novembre dernier. Avant, les contestations ont contraint le gouvernement à suspendre les activités de base Toliara. Malgré la levée de la suspension, le projet attend toujours pour tourner à plein régime vu les nombreuses contestations. Surtout après l’arrestation du colonel Fanampera.
Ravo Andriantsalama
Deux jours de manifestations ont suffi aux marchands de rue d’Analakely pour reprendre leur « privilège » de vendre dans les rues aux alentours de l’Hôtel de Ville. La Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) a cédé face à cette pression, mais la zone de vente a été considérablement réduite pour les commerçants.
Retour à la case départ. La CUA a cédé face à la pression des commerçants ambulants d'Analakely. Ces derniers sont autorisés à reprendre leurs activités commerciales en bord de route dans le centre-ville à partir d'aujourd'hui. Deux jours après le début des manifestations, marquées par des jets de pierres et des tirs de gaz lacrymogènes, Harilala Ramanantsoa et son équipe concèdent ainsi un premier revers dans leur mission d'assainissement de la capitale.
"Nous avons cédé car il n'y a pas d'infrastructures pour les accueillir, pour le moment. Les emplacements que nous leur avons proposés entre le Pavillon Analakely et l'Esplanade sont insuffisants par rapport au nombre de marchands. Mille soixante commerçants ont été recensés, alors que l'emplacement que nous avions préparé ne pouvait accueillir qu'environ cinq cents personnes", a déclaré Marcellin Randrianambinina, directeur des marchés de la CUA, hier. Ce n'est pas la première fois qu'une équipe municipale recule face à ces marchands. La plupart des équipes précédentes n'ont pas trouvé de solution efficace pour débarrasser les rues de la capitale de ces commerces informels.
La CUA a publié ce matin la nouvelle disposition des commerçants entre le lycée Rabearivelo, Super U, Zaimaika et l'immeuble Itokiana. Selon ce communiqué, les marchands disposent de 1,8 mètre sur la chaussée de 12 mètres pour étaler leurs marchandises. Les 10 mètres restants seront utilisés par les voitures, et les trottoirs sont strictement réservés aux piétons. "Ils ne pourront plus occuper les trottoirs. Ils étaleront leurs marchandises en bord de route, à l'intérieur des marquages de stationnement", a précisé le directeur des marchés de la CUA hier.
Des concessions mutuelles
Bien que la commune perde la face en revenant sur sa décision d'expulser les marchands et de les déplacer entre le Pavillon et l'Esplanade, il s'agit d'une victoire partielle, car les commerçants ont perdu l'opportunité d'obtenir les 6 mètres de chaussée que la CUA était prête à accorder initialement. Ils sont désormais limités à 1,8 mètre.
La décision des dirigeants de la capitale de laisser les marchands reprendre leurs activités quotidiennes est perçue par certains comme un signe de faiblesse de l'administration municipale. Bien que le commerce informel du centre-ville soit une question délicate, il représente aussi un problème important de propreté de la ville, dont les citoyens attendent une solution de la part de la maire et de son équipe. Après le coup de force du début de semaine, beaucoup pensaient que la responsable de la Grande Braderie de Madagascar et son équipe allaient persévérer. Mais deux jours plus tard, et après la confusion causée par les manifestations, elle a cédé sous la pression.
Selon les propos de la maire Harilala Ramanantsoa lors de son passage à la chaîne nationale, le 31 mars, d'importants travaux de voirie seront réalisés aux alentours de l'Hôtel de Ville. La question en suspens est donc de savoir si elle tentera à nouveau de dégager les marchands des rues du centre-ville, ou si la commune cherchera une autre alternative pour ses projets.
Ravo Andriantsalama
Ce week-end, plusieurs régions de la Grande Île ont vibré au rythme des festivités du "afo tsy maty" et du Taombaovao Malagasy, célébrations inscrites depuis 26 ans dans le patrimoine culturel national sous l’impulsion du Trano Koltoraly Malagasy.
Loin d’être une simple commémoration folklorique, ce Nouvel An malgache se veut avant tout un moment de purification et de bénédiction, ancré dans l’identité collective du pays. Si les pratiques varient selon les régions et les lignées familiales, l’institution organisatrice insiste sur un point fondamental : il ne s’agit ni d’un rituel figé ni d’une fête à connotation religieuse, mais bien d’un héritage culturel destiné à rassembler tous les Malgaches, au-delà de leurs croyances.
Une singularité notable du Taombaovao Malagasy réside dans le fait qu’il est célébré à deux périodes distinctes de l’année. Une dualité qui trouve ses racines dans les influences migratoires ayant façonné Madagascar au fil des siècles. En témoigne le calendrier des Vazimba, premiers habitants de l’île, qui structuraient leur année autour du cycle agricole : « Ce qui est fascinant, c’est que leur calendrier était en parfaite symbiose avec la nature et les saisons. L’Asaramanitra, célébré en août, marquait une phase de purification en préparation de la nouvelle année », a expliqué le professeur Raymond Ranjeva, Président d’honneur de l’Académie malgache, lors des festivités organisées à Ambohitrabiby.
L’autre date du Nouvel An malgache, quant à elle, puise ses origines dans l’héritage des migrations moyen-orientales. Ces peuples, qui structuraient leur temporalité selon un cycle lunaire et astrologique, ont introduit un calendrier différent, comme le rappelle le professeur Ranjeva : « Ceux qui ont voyagé en Israël savent que c’est un pays aride où, à la tombée de la nuit, les habitants observent le ciel afin de repérer le cycle des astres. Là -bas, le retour de l’étoile Alahamady marque le début d’une nouvelle année. » Loin d’être un facteur de division, cette coexistence de deux célébrations du Nouvel An doit être perçue comme un témoignage éclatant de la richesse et de la diversité du patrimoine culturel malgache. Un trait identitaire qui, aujourd’hui encore, forge l’unité et la fierté nationale.
Fortunat Rakotomandimby
Une manifestation des marchands de rue du centre-ville a éclaté ce matin. Ils refusent de s'installer dans les stands proposés par la CUA au pavillon. Les forces de l'ordre sont intervenues, les gaz lacrymogènes ont été utilisés, et un homme a été arrêté.
Ce matin, les rues du centre-ville, du côté d'Analakely, sont devenues le théâtre d'un affrontement entre les forces de défense et de sécurité et les marchands de rue. Ces derniers expriment leur mécontentement après la décision de la commune urbaine d'Antananarivo de les expulser des trottoirs, qui jusqu'à présent en faisaient office de marché.
Depuis le début de la manifestation, un homme a été interpellé par les forces de l'ordre. Mais cela n'a pas stoppé la manifestation ni calmé l'ardeur des manifestants. Vers 10h30, les premiers bruits des gaz lacrymogènes ont retenti du côté d'Ambodifilao pour disperser les manifestants, qui ont également commencé à jeter des pierres vers les forces de l'ordre.
Ces marchands de rue refusent de quitter les trottoirs pour se déplacer vers des marchés qui, selon eux, ne répondent pas à leurs besoins. Selon Evelyne, une commerçante, la maire Harilala Ramanantsoa n'a pas tenu ses promesses envers les marchands de rue. D'après elle, « Lors de sa campagne électorale, la maire est venue vers nous en nous promettant que, si nous la soutenions, elle ne toucherait pas à notre commerce. Nous lui avons donné notre soutien, mais une fois élue, elle nous tourne le dos. Ce n’est pas juste. Elle nous avait promis un marché Manarapenitra, mais il n’y a rien jusqu’à maintenant. On nous chasse des trottoirs et on nous attaque dans la rue, alors que les places qui nous sont proposées sont plus petites qu’une toilette. »
Compromis                                                                    Â
Certains d’entre eux sont même restés sur place depuis la nuit dernière. C’est le cas de Jenny, qui explique vouloir protéger ses marchandises : « Nous sommes restés ici depuis la nuit pour sécuriser nos marchandises. Il y avait des rumeurs disant que les forces allaient débarquer dans nos dépôts. Nous sommes donc restés pour protéger nos biens », a-t-elle expliqué. Malheureusement, ces mesures n'ont pas empêché la saisie de leurs biens par les forces de l'ordre. Selon leurs témoignages, la plupart des échoppes et petits stands en métal ont été perquisitionnés par les autorités.
À l’heure où nous avons quitté les lieux, vers midi, la situation s'était quelque peu calmée, bien que les manifestants soient restés dans les parages. Les flammes des pneus brûlés dans les rues continuaient de provoquer un nuage de fumée grisâtre. De son côté, la maire Harilala Ramanantsoa a tenu une conférence de presse vers 13 heures. Selon elle, plus de 500 places sont disponibles pour les marchands, entre le pavillon et l’esplanade d’Analakely. Elle reconnaît que cela pourrait faire des mécontents, mais affirme qu’il faut avancer pour le développement de la commune. En effet, les marchands ne veulent pas s'installer dans ces places proposées par la commune, car, selon eux, ces espaces sont trop exigus. Cependant, Harilala Ramanantsoa précise que les marchands qui accepteront de s’installer dans ces lieux ne paieront pas de frais de marché pendant un mois, le temps de s’adapter à la nouvelle situation.
Voulu ou pas, rien n’est sûr mais cette assainissement coïncide avec la future visite du président français Emmanuel Macron vers la fin de ce mois en tant qu’invité au sommet de la commission de l’océan indien (COI).
Ravo Andriantsalama
Ce matin, au Louvre Antaninarenina, AIDES Développement et ses partenaires ont procédé à la cérémonie de clôture du projet Twenex, un projet axé sur l’utilisation des sources d’énergie durable. Ils ont également profité de l’occasion pour présenter leur nouveau projet, NPS énergie est une plateforme numérique destinée à partager des informations sur le secteur de l'énergie durable à Madagascar, avec un focus initial sur la filière déchets-énergie.
La plateforme donne accès à de nombreuses ressources sur cette filière : les initiatives locales, les innovations technologiques, les différents acteurs dans le domaine et bien sur des chiffres et statistiques. Elle intègre aussi une section sur les compétences locales et d’autres thématiques connexes, comme la cuisson propre par exemple. NPS sera très utile pour les jeunes, les chercheurs et les investisseurs qui souhaitent se familiariser avec la réalité du secteur de l’énergie durable à Madagascar, notamment en ce qui concerne le charbon écologique, des briquettes non carbonisées et du biogaz. Pour Sitraka Rakotoarivony, coordinatrice du projet Twenex : « En termes de diffusion de connaissances, cette plateforme offre aux jeunes un accès pratique à des informations fiables et scientifiquement vérifiées. Ils peuvent également avoir une vision d’ensemble du secteur, découvrir des innovations et entrer facilement en contact avec les acteurs, afin d’identifier les opportunités d’investissement. »
« C’est également une piste pour les investisseurs, car NPS fournit des informations sur le marché et met en évidence le potentiel de ce secteur. Elle offre une vitrine où les investisseurs peuvent découvrir des opportunités de collaboration », a-t-elle ajouté.
Bien que la plateforme soit encore en phase d'amélioration, les initiateurs s'engagent à la maintenir à jour et à l'enrichir avec d'autres contenus, qui concerne par exemple la production d’éthanol. Cependant, les informations relatives aux démarches administratives, aux offres d’emploi, à la sensibilisation ou aux opportunités liées à la filière ne seront pas disponibles sur la plateforme, selon les explications fournies.
Ravo Andriantsalama
En 2022, le Fifamanor, centre de recherche dédié à l’agriculture et à l’élevage, a acquis un générateur d’azote liquide. Cette acquisition visait à renforcer la production de semences bovines en assurant un approvisionnement constant en azote, élément indispensable à leur conservation. Trois ans plus tard, bien que la machine soit toujours opérationnelle, l’objectif initial d’accroître le stock de semences congelées pour promouvoir l’insémination artificielle n’a pas été atteint.
Selon une source interne, le principal obstacle est le manque de taureaux reproducteurs. En 2019, le centre en comptait près de deux cents. Aujourd’hui, il n’en reste que quatorze, en raison de blocages administratifs ayant retardé les financements. Cette situation a privé le Fifamanor des ressources nécessaires pour nourrir son cheptel. Faute de production suffisante, le centre se contente désormais de stocker des semences importées par des entreprises privées.
Face à cette situation, le Fifamanor a dû trouver une alternative. Le surplus d’azote liquide produit par le générateur est ainsi mis en vente. « La machine a été installée pour conserver les semences bovines, mais d’autres acteurs s’approvisionnent également chez nous, notamment des chercheurs exportant des tissus biologiques et des entreprises utilisant l’azote pour la conservation de vaccins destinés à la volaille », explique Heritiana Raoelimanana, directeur du Fifamanor.
Toutefois, le centre peine à répondre à la demande. Une panne, survenue après un impact de foudre, a réduit la capacité de production. Comme de nombreux établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC), le Fifamanor se heurte à la lourdeur des procédures administratives, compromettant ainsi l’atteinte de ses objectifs.
Fortunat Rakotomandimby et Ravo Andriantsalama
L'accès limité aux infrastructures numériques et le coût élevé de la connectivité sont les deux principaux obstacles à la digitalisation de Madagascar. Ces défis ont été soulignés lors de l'atelier sur le Digital Readiness Assessment ou DRA, qui s'est tenu ce matin au Carlton Anosy.
Un combat de longue haleine. Face à la mondialisation et à la montée en puissance des nouvelles technologies, Madagascar s'engage dans un processus de transformation numérique et de numérisation des structures gouvernementales. Afin d'évaluer le niveau de préparation numérique du pays, le ministère du Développement Numérique, des Postes et des Télécommunications (MNDPT), en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a organisé ce matin le quatrième atelier dans le cadre de l'« Évaluation de la Préparation Numérique » (DRA). L'événement s'est déroulé au Carlton Anosy et a permis de présenter les points forts du pays ainsi que les défis à relever dans le secteur du numérique.
Bien que la Grande Île ait fait des progrès importants en matière de préparation au numérique ces dernières années, plusieurs obstacles doivent être surmontés pour exploiter pleinement le potentiel du territoire dans ce domaine. Le premier de ces défis reste l'accès limité aux infrastructures numériques, particulièrement marqué dans les régions éloignées des grandes villes. Cela se traduit par une faible couverture des réseaux internet ou encore l’inexistence d’un data center dans le pays. Le coût élevé de la connexion internet et la fracture numérique persistant en termes de compétences constituent également des freins importants. Les responsables de l'atelier ont toutefois mis en avant les atouts du pays en matière de numérique et de digitalisation, notamment le développement du « mobile money », le dynamisme des startups locales et une volonté politique affirmée d'investir dans ce secteur.
Fracture numérique
À la fin de l'atelier, la ministre du Développement Numérique, des Postes et des Télécommunications, Stéphanie Delmotte, a précisé les priorités actuelles de l'État dans le domaine de la digitalisation : « Nous nous concentrons actuellement sur la mise en place des structures nécessaires à la transformation numérique du pays. L'objectif est de valoriser les données afin de lutter contre l'économie informelle, qui engendre la pauvreté. Pour ce faire, il est essentiel de prioriser la mise en place de centres de données et d'infrastructures de connectivité. Nous allons également mettre l'accent sur une utilisation plus efficace de l'intelligence artificielle dans la création de ces centres de données, ainsi que sur le renforcement des compétences numériques et de l'expertise malgache. »
De son côté, le représentant résident adjoint du PNUD Madagascar, Jean François Dubuisson, a expliqué que l'objectif principal de son organisation est d'accompagner le peuple malgache dans un développement inclusif et durable : « Nous souhaitons réduire la fracture numérique et travaillons en étroite collaboration avec le MNDPT pour établir un diagnostic complet de la situation numérique à Madagascar. La présence aujourd'hui des institutions publiques, dont vingt-quatre ministères et douze institutions, nous permet d'avoir une vision globale de la situation actuelle et d'identifier au mieux les priorités du gouvernement pour renforcer l'inclusion numérique. »
Il est à noter que le DRA est un outil stratégique permettant d'évaluer la situation actuelle du numérique à Madagascar et d'identifier les leviers d'accélération de la transformation numérique du pays. Cet outil est actuellement déployé dans quarante pays. Avant l'événement d'aujourd'hui, le ministère avait déjà organisé deux ateliers pour consulter l'ensemble des acteurs concernés.
Ravo Andriantsalama
Les relations bilatérales entre l’Inde et Madagascar franchissent une nouvelle étape. Ce matin, un protocole d’accord a été signé pour un programme de renforcement des capacités des fonctionnaires malgaches en Inde, pour les trois prochaines années. 250 fonctionnaires bénéficieront de ce programme.
Échange d’expérience et renforcement des capacités. C’est dans cette optique que l’École nationale d’administration de Madagascar (ENAM) et le Centre national de bonne gouvernance de New Delhi (NCGG) ont signé, par le biais de l’ambassade de l’Inde et du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Fonction publique, un protocole d’accord sur le programme de formation en renforcement des capacités des fonctionnaires malgaches. Ce matin, la ministre en charge de la Fonction publique, Hanitra Razakaboana, et l’ambassadeur de l’Inde à Madagascar, Bandaru Wilson Babu, en présence de la ministre des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, ont officialisé le début de ce programme dans les bureaux du ministère des Affaires étrangères à Anosy.
Selon les explications de la ministre Razakaboana, deux-cent-cinquante fonctionnaires de niveau intermédiaire et supérieur bénéficieront de ce programme de formation, d’une durée de trois ans. « C’est la première entente, mais d’après les discussions en cours, elle pourrait être prolongée jusqu’à cinq ans et le nombre de bénéficiaires pourrait également augmenter. Plusieurs secteurs seront concernés par ces formations », a-t-elle expliqué. Plusieurs domaines seront abordés lors du programme, tels que l’administration publique, l’agriculture, la santé, l’éducation, le tourisme, l’énergie, la gouvernance électronique et la numérisation des registres fonciers.
Maîtrise de l’anglais
Du côté indien, l’ambassadeur a exprimé sa satisfaction quant à la collaboration bilatérale entre les deux pays. Selon lui : « En tant que voisin de l’océan Indien, l’Inde souhaite renforcer ses liens traditionnels d’amitié et ses contacts interpersonnels avec Madagascar. Conformément à la vision SAGAR (Sécurité et croissance pour tous dans la région) et à la philosophie indienne ancestrale selon laquelle le monde entier est une seule famille, l’Inde continuera de partager son expérience et son expertise en matière de développement, en fonction des besoins et des priorités de Madagascar, sans aucune arrière-pensée. »
Le protocole d’accord signé ce matin donne un mois à l’État malgache, par le biais du ministère de la Fonction publique et de l’ENAM, pour communiquer les critères de sélection aux différents ministères et sélectionner les bénéficiaires. Concernant ces critères, Hanitra Razakaboana a expliqué que la maîtrise de l’anglais serait un atout majeur pour les fonctionnaires souhaitant participer au programme. Elle a également précisé que, cette année, une première vague de 90 fonctionnaires serait envoyée en Inde pour commencer la formation.
Ravo Andriantsalama
Un écart de niveau flagrant. Après avoir dominé le groupe I des qualifications pour la prochaine Coupe du Monde de football, l'équipe nationale malgache (les Barea) a subi une lourde défaite face aux Black Stars du Ghana, hier soir.
Le grand stade d'Al Hoceima, au Maroc, a été le théâtre d'un match décisif pour la première place du groupe I. Jordan Ayew et son équipe ont remporté une victoire sans appel, 3-0. Ils prennent ainsi la tête du groupe, tandis que les Barea conservent la deuxième place, du moins jusqu'au résultat du match opposant les Cœlacanthes des Comores au Tchad.
Les Malgaches se sont montrés impuissants face à l'armada offensive ghanéenne, composée de joueurs évoluant dans de grands clubs européens. Il n’a fallu que dix minutes au milieu défensif des Gunners d’Arsenal, Thomas Partey, pour inscrire le premier but, sur un centre de son capitaine Jordan Ayew, suite à un coup franc. Plus agressifs dans les duels et plus tranchants en attaque, les Ghanéens n'ont laissé aucune chance aux Malgaches, qui ont pourtant tenté de contrôler le ballon et de presser haut. La première mi-temps s'est achevée sur le score de 1-0 pour les visiteurs.
Au début de la seconde période, la situation n'a pas évolué en faveur des Barea, qui ont encaissé un deuxième but à la 53e minute, sur un corner d'Ayew, repris de la tête par Partey, auteur d'un doublé. Quelques minutes plus tard, alors que les Malgaches semblaient revenir dans le match, l'attaquant de West Ham United, Mohamed Kudus, a marqué sur un contre rapide des Ghanéens. Le sélectionneur malgache a alors effectué trois changements consécutifs pour tenter de renverser la situation, mais en vain.
Des leçons à tirer
Peu après l'heure de jeu, Corentin Martins a fait entrer simultanément Njiva, El Hadari et Hakim Abdallah, en remplacement des trois attaquants jusque-là inefficaces. Bien qu'intéressants, ces changements n'ont pas modifié l'issue de la rencontre. Certains estiment même qu'ils sont intervenus trop tard, compte tenu de la situation à la mi-temps. Néanmoins, l'entrée du jeune attaquant du Paris FC, El Hadari, a perturbé la défense ghanéenne, et il s'est même procuré une demi-occasion de tir, arrêtée en deux temps par le gardien des Black Stars.
Après seulement deux matchs sur le banc des Barea, les critiques fusent déjà à l'encontre des choix du sélectionneur Corentin Martins. Les passionnés de football malgache reprochent notamment sa décision de titulariser John Baggio au milieu de terrain, au détriment de l'expérimenté Marco Ilaimaharitra. Il convient toutefois de rappeler que ce dernier s'est blessé lors du match de vendredi contre la Centrafrique et a dû quitter prématurément ses coéquipiers.
Le prochain match des Barea aura lieu en septembre, contre la Centrafrique. L’équipe nationale malgache conserve ses chances de se qualifier pour la Coupe du Monde 2026, à condition de remporter la majorité de ses matchs restants. Des changements sont toutefois nécessaires, car concéder trois buts sur coups de pied arrêtés lors des deux derniers matchs n’est pas anodin. Outre la différence de taille, des ajustements tactiques sont à prévoir pour le staff malgache avant le prochain match.
Ravo Andriantsalama
Le Syndicat des industries de Madagascar (SIM) et l’agence MERCATIS lancent la première édition du rallye des industries, un tournoi inter-universitaire destiné aux étudiants de la capitale. Objectif : leur faire découvrir le secteur industriel malgache à travers une immersion ludique et éducative. Une dizaine de grandes universités et écoles supérieures d’Antananarivo prennent part à ce concours, parmi lesquelles l’Université d’Antananarivo, l’INSCAE ou encore l’ISCAM. Chaque établissement a été sélectionné en fonction de sa collaboration avec le SIM et de sa capacité à participer au concours.
Les équipes, composées de trois étudiants issus de différentes filières et niveaux d’études, s’affronteront lors de plusieurs épreuves visant à développer leurs connaissances du secteur industriel. « C’est une introduction au secteur industriel. Quand un étudiant sort de l’université et veut intégrer ce milieu, il doit déjà avoir une idée de ce qui l’attend », explique la chef de projet chez MERCATIS, Kaliana Ramiaramanana.
Quatre épreuves pour tester les compétences des étudiants
Le tournoi s’articule autour de quatre défis. D'abord le Rallye Cognitif, un quiz de culture générale sur l’industrie.  Le Rallye Pratique, une analyse de cas concrets du monde industriel, le Rallye Sensoriel, une épreuve où les étudiants devront, par exemple, identifier l’origine d’un produit en le sentant. Enfin, le Rallye Créatif qui est une réflexion autour de l’innovation, où les participants devront proposer un concept de projet avec des moyens simples. « C’est un jeu ludique mais éducatif », précise Kaliana Ramiaramanana. « Pas question de créer une usine de fabrication de pâtes, mais plutôt de stimuler la réflexion et la créativité des étudiants.»
Des opportunités professionnelles à la clé
Au-delà du défi, ce concours représente une véritable opportunité pour les étudiants. Les meilleures équipes auront la possibilité d’effectuer un stage ou d’être placées en entreprise. Les participants débuteront dès mai avec des formations et immersions en entreprise, avant d’entrer dans la phase de compétition en juin. Les qualifications auront lieu le 7 juin, suivies des huitièmes et quarts de finale le 14 juin, puis des demi-finales et de la grande finale le 21 juin. Cette première édition pourrait ouvrir la voie à un déploiement national du Rallye des Industries dans les années à venir.
Shiny Noor
La population de Toliara est actuellement divisée en deux camps concernant la mise en œuvre du projet d’extraction minière Base Toliara. Malgré l’approbation du projet par le Conseil des ministres en novembre dernier, ordonnant la réouverture du site et la reprise des activités, celui-ci ne fait toujours pas l’unanimité au sein de la population locale.
Des émeutes contre la reprise du projet Base Toliara ont éclaté ce week-end, causant des dégâts. Après que des manifestants se sont rassemblés à Andaboy, dans le district de Toliara II, les forces de l’ordre sont intervenues et au moins trois personnes ont été blessées par des tirs de gaz lacrymogène.
Hier, le débat sur l’utilité sociale du projet Base Toliara s’est intensifié. D’un côté, les opposants au projet avancent la raison environnementale, culturelle et sociale pour dire qu’il n’est pas en adéquation avec la société de Toliara. Parmi leurs préoccupations figurent la menace sur les écosystèmes comme la forêt Mikea. Le risque de pollution des ressources en eaux sont également craints par les manifestants. Ils accusent la gendarmerie nationale, présente sur les lieux et responsable des tirs de gaz lacrymogène, d’avoir exercé des violences excessives sur des citoyens non armés. Siteny Randrianasoloniaiko, député élu de Toliara et opposant au projet, a déclaré sur sa page Facebook que « la violence sans précédent utilisée par les forces de l’ordre est la preuve que le projet Base Toliara n’est pas bien perçu par la population de Toliara. »
De leur côté, les partisans du projet sont également montés au créneau. Ils dénoncent la politisation de la cause par des politiciens qui s’opposent au développement économique qu’apporterait le projet. Selon eux, Base Toliara offre de nombreuses opportunités aux jeunes, qui sont actuellement majoritairement sans emploi. Des associations de notables de la région se disent exaspérées par la situation. Ils estiment que les opposants au projet sont motivés par des convictions politiques et non par des craintes de conséquences néfastes du projet. Ils appellent donc l’État à « prendre ses responsabilités face à ceux qui n’ont d’autre intention que de semer le trouble au sein de la société ».
Mégaprojet                     Â
Pour rappel, le projet Base Toliara est une initiative minière de grande envergure située à Toliara. Ce mégaprojet vise l’extraction à grande échelle de sables minéralisés, principalement pour la production d’ilménite, un minerai essentiel dans la fabrication de titane. La concession minière couvre une superficie de 470 km² et concerne les territoires de douze communes, affectant directement environ vingt mille personnes. En 2019, face aux préoccupations croissantes concernant les impacts environnementaux et sociaux, le gouvernement malgache a suspendu le projet. Cependant, le 27 novembre dernier, le Conseil des ministres a levé cette suspension, autorisant la reprise des activités liées au projet Base Toliara.
Il représente un investissement estimé à plus de trois mille cinq cents milliards d’ariary. Selon les autorités, il pourrait générer près de cinq milliards de dollars de recettes publiques et d’investissements sociaux sur une période de trente-huit ans. De plus, la création de quatre mille emplois directs et indirects est envisagée. Base Toliara est au cœur d’un débat complexe, opposant les perspectives de développement économique aux préoccupations environnementales et sociales.
Ravo Andriantsalama
Afin d’améliorer l’accès à l’énergie durable pour tous à Madagascar, la coopération allemande (GIZ) a présenté, le 7 mars dernier, la troisième phase du projet PERER. Carlos Miro, chef de projet, explique les difficultés de la Grande Île dans son projet d’électrification pour tous et propose des solutions à travers ce projet, qui sera principalement axé sur le Grand Sud de l’île.
Un taux d’électrification alarmant
Avec un taux actuel d’électrification de 36 %, Madagascar figure parmi les pays africains ayant les taux les plus bas, selon Carlos Miro, chef du projet Promotion de l’Électrification Rurale par les Énergies Renouvelables (PERER) au sein de la coopération allemande (GIZ). Dans cette optique, ce projet vise à aider Madagascar à atteindre son objectif de porter le taux d’électrification à 80 % d’ici 2030, en doublant la capacité en énergie renouvelable et en étroite collaboration avec le secteur privé. Selon ses dires, « aujourd’hui, à Madagascar, le taux d’électrification s’élève à 36 %. C’est l’un des taux les plus faibles d’Afrique. Cela signifie qu’environ 19 millions d’habitants n’ont pas encore accès à l’électricité, notamment en milieu rural. »
Pour ce faire, le gouvernement malgache a besoin de soutiens de tous les horizons, y compris du secteur privé. C’est dans ce contexte que la troisième phase du programme PERER intervient, dans le but d’œuvrer pour un accès durable et équitable à l’énergie à Madagascar. « Le fait que Madagascar affiche un taux d’électrification très bas représente une opportunité pour le secteur privé. On estime que le volume d’investissement nécessaire s’élève à environ 7 milliards de dollars, dont plus de la moitié devrait provenir du secteur privé », poursuit le chef de projet.
Améliorer l’accès à l’énergie dans le Grand Sud
Le projet se fixe pour objectif d’améliorer l’accès à l’électricité dans les régions pilotes du Grand Sud, en soutenant la mise en place d’un cadre réglementaire favorable, en accompagnant des projets d’électrification et en encourageant les usages productifs de l’énergie. Pour sa mise en œuvre, PERER adopte l’approche du Cadre de l’Électrification Rurale Intégré (CERI), qui offre une approche plus territoriale et multi-technologique afin de maximiser l’accès à l’électricité dans les zones rurales. « Le modèle CERI vise à appuyer le développement de grands projets d’électrification au niveau d’un district, afin d’atteindre l’accès universel à l’électricité à un coût abordable, en utilisant plusieurs solutions d’électrification décentralisées et plusieurs sources renouvelables. Ce modèle nous permet de développer des outils afin d’intégrer toutes ces solutions dans un plan et un modèle financier uniques », conclut Carlos Miro.
Ravo Andriantsalama