Ces derniers jours, une rumeur circule sur les réseaux sociaux affirmant que la France aurait versé une indemnisation à Madagascar et au peuple sakalava lors de la restitution du crâne du roi Toera. Cette somme, selon les publications, ne serait jamais parvenue jusqu’à la famille royale.
Cette information est fausse. Aucune indemnisation n’a été versée par la France à l’État malgache dans le cadre de cette restitution.
Pour rappel, la démarche visant à rapatrier le crâne du roi Toera — conservé au Musée de l’Homme à Paris depuis la période coloniale — a débuté en 2020. Le décret autorisant la restitution de trois crânes sakalava a été signé en France le 3 avril 2025. Ce décret, composé de trois articles, ne fait aucune mention d’un quelconque dédommagement financier.
Interrogée à ce sujet, Volamiranty Mara Donna, ancienne ministre de la Culture, citée dans les publications virales, a démenti toute réception d’argent :
« Nous n’avons reçu aucun euro de la part du gouvernement français. La demande de Madagascar concernait uniquement la restitution des restes royaux, et non une demande de réparation financière », a-t-elle précisé.
La requête adressée par Madagascar reposait donc uniquement sur un principe de mémoire et de respect historique, sans aucune dimension monétaire.
Verdict : Faux — Aucune indemnisation n’a été versée à Madagascar par la France pour la restitution du crâne du roi Toera.
Des messages et des images diffusés sur Facebook affirment que l’homme d’affaires Mamy Ravatomanga aurait fait l’objet d’une « notice rouge » émise par Interpol.
Cette information est fausse. Après vérification sur le site officiel d’Interpol, aucune “notice rouge” n’a été émise en la personne de Mamy Ravatomanga. Cependant, une demande officielle de notice rouge a bel et bien été transmise à Interpol Madagascar par les autorités malgaches, selon une source proche du dossier.
Pour rappel, Mamy Ravatomanga fait l’objet d’une enquête judiciaire à l’île Maurice pour blanchiment d’argent. Une notice rouge, ou “avis de recherche international”, permet aux forces de l’ordre des pays membres d’Interpol d’arrêter une personne recherchée afin de la remettre à la justice du pays concerné.
Les responsables d’Interpol contactés à ce sujet n’ont pas souhaité s’exprimer. La consultation du site officiel d’Interpol, ce lundi à 13 heures, ne mentionne pas Mamy Ravatomanga parmi les plus de 6 518 personnes actuellement visées par une notice rouge.
Verdict : Faux. Mamy Ravatomanga n’a pas encore fait l’objet d’une notice rouge d’Interpol, même si une demande officielle a été déposée par les autorités malgaches.
Depuis quelques jours, plusieurs publications sur les réseaux sociaux affirment que la polyclinique d’Ilafy ne prendrait plus en charge les agents de l’État.
Cette information est vraie. Selon un responsable de l’établissement, la polyclinique a suspendu depuis lundi la prise en charge des fonctionnaires bénéficiant de la couverture médicale publique. Cette décision fait suite à une directive du ministère de l’Économie et des Finances, reçue par la direction de l’hôpital.
Depuis le 20 octobre, la polyclinique n’accepte donc plus de nouveaux patients affiliés à la fonction publique. Cependant, les malades déjà suivis pour des traitements continuent d’être pris en charge jusqu’à la fin de leurs soins.
La polyclinique d’Ilafy est notamment connue pour accueillir de nombreux fonctionnaires atteints de maladies graves, comme le cancer, ou nécessitant des interventions chirurgicales importantes.
Pour l’instant, aucune date de reprise de la prise en charge n’a été annoncée.
Verdict : Vrai. La polyclinique d’Ilafy ne prend plus en charge les soins des fonctionnaires depuis le 20 octobre, suite à une décision du ministère des Finances.
Titres en VF :
Le colonel Michael RANDRIANIRINA officiellement investi Président de la Refondation de la République de Madagascar
Le syndicat des magistrats de Madagascar condamne la libération illégale de certains détenus
Des syndicats de fonctionnaires ont lancé un appel à ne pas dissoudre leurs institutions respectives
Universités publiques : le retour à la normale
Titre en VM :
Vita fianianana ny filoham-panjakàna Col Michael RANDRIANIRINA
Sendikan’ny mpitsara eto Madagasikara: Manameloka ny famoahana voafonja amin’ny fomba tsy ara-dalàna
Nanao antso avo tsy hadravana na hatambatra ireo departemanta amin’ny ministera samihafa ireo sendikan’ny mpiasam-panjakana
Oniversitem-panjakana : miverina amin’ny laoniny tsikelikely
Titres en VF :
Révision de la CENI et de la liste électorale avant toute élection, annonce du Chef de l’État
ORGANISATION REGIONALE – Madagascar prévoit des négociations en coulisse avec l’Union Africaine pour se conformer à ses attentes
JIRAMA : Pas de délestage, mais des pannes techniques signalées
PPEJ 2025 : 10 projets malgaches sélectionnés
Le mandat du bureau de l’Ordre des Journalistes de Madagascar prend fin aujourd’hui.
Titre en VM :
Hamboarina ny CENI sy ny lisi-pifidianana vao hiroso amin’ny fifidianana isika hoy ny Filoham-panjakàna
Hisy ny fifampiresahan’i Madagasikara amin’ny Vondrona Afrikana ho fanarahana ny fepetra takian’ity vondrona rejionaly ity
JIRAMA : Tsy misy ny fahatapahan-jiro, fa olana ara-teknika
PPEJ 2025 : Tetik’asa malagasy 10 voasafidy
Mifarana androany ny fotoam-piasan’ny biraon’ny holafitry ny mpanao gazety
Titres en VF :
Le colonel Michaël RANDRIANIRINA désigné chef d’État par la Haute Cour constitutionnelle
Transition militaire, Directoire militaire ou direction civilo-militaire : quelle différence ?
Manifestations à Madagascar : entre revendications sociales et enjeux politiques
Comment fonctionne un gouvernement démissionnaire ?
Titre en VM :
Nomen’ny Fitsaràna Avo momba ny Lalàm-panorenana ny kolonely Michael RANDRIANIRINA ny toeran’ny filoham-panjakàna
Tetezamita Miaramila, fitondrana miaramila, fiaraha-mitantann’ny sivily sy miaramila : Inona no mahasamihafa azy ?
Ny anjara andraikitry ny internes ao amin’ny hopitaly
Inona ny andraikitra sahanin’ny governemanta tsy am-perinasa intsony ?
Depuis ce hier, plusieurs publications sur Facebook affirment que les hauts responsables des ministères et de la Primature n’ont pas le droit de quitter Madagascar pendant trois mois.
Ces information sont vraies. Selon une note émanant de la Primature, les hauts responsables des ministères et des départements rattachés à la Primature ne peuvent pas sortir du territoire malgache pour une période de trois mois. Cette décision fait suite à la nomination de Herintsalama Andriamasy Rajaonarivelo au poste de Premier ministre. Durant cette période, chaque ministère doit procéder à un inventaire complet de ses biens et équipements — bureaux, véhicules, ainsi que les dossiers en cours.
Un audit approfondi sur la gestion administrative et financière sera également mené dans chaque département ministériel. En conséquence, les responsables concernés doivent rester sur le territoire national le temps de cette vérification.
Verdict : Vrai. Une note officielle de la Primature confirme bien que les hauts responsables des ministères ne peuvent pas quitter Madagascar durant les trois mois d’audit.
Des publications circulent sur les réseaux sociaux affirmant que la Première dame actuelle serait l’ancienne Miss Bongolava.
Ces publication sont Fausses. Les images qui circulent montrent en réalité deux femmes différentes.
À gauche : Marisoa Elisa Berthine, l’épouse du président, le colonel Michael Randrianirina. À droite : Fandresena Anjaratiana, une jeune femme originaire de Bongolava, connue pour sa participation au concours Miss et Mister Trisomie 21 organisé le 21 mars 2025 par l’Association Down Syndrome Madagascar, à l’occasion de la Journée mondiale de la trisomie 21.
La confusion vient d’une ressemblance physique entre les deux femmes, mais elles n’ont aucun lien familial ni de parcours.
Verdict : Faux. La Première dame n’a jamais été Miss Bongolava. Les images diffusées en ligne sont simplement un montage juxtaposant deux personnes différentes.
Une rumeur largement partagée sur Facebook affirme que le colonel Michaël Randrianirina, actuel président de la Refondation de la République, serait devenu président de la SADC.
C’est faux. Selon ces publications, il aurait même dirigé une réunion officielle de la SADC dans la matinée du 22 octobre. Mais après vérification, aucune annonce de ce type n’a été faite sur le site officiel ni sur les pages officielles de la SADC. La Présidence de la Refondation n’a pas non plus publié de communiqué confirmant cette information.
Pour rappel, Andry Rajoelina reste le président en exercice de la SADC, fonction qu’il occupe depuis le 27 août dernier. La présidence de la SADC est assurée par rotation, et chaque changement n’a lieu qu’à l’occasion d’un Sommet officiel. Or, aucun nouveau Sommet n’a été tenu depuis celui organisé à Madagascar en août.
La réunion mentionnée dans les publications concernait simplement un échange entre le colonel Randrianirina et une délégation de la SADC en mission à Madagascar, sans lien avec la présidence de l’organisation.
Verdict : Faux. Le colonel Michaël Randrianirina n’est pas le président de la SADC. Il a seulement rencontré des représentants de l’organisation dans le cadre de sa fonction nationale.
Le général Fortunat Zafisambo passe le flambeau à Herintsalama Rajaonarivelo. Entre continuité morale et volonté de rupture, le nouveau Premier ministre promet une gouvernance d’action. Au palais de Mahazoarivo, la cérémonie de passation entre l’ancien et le nouveau maitre des lieux s’est déroulée dans le calme et la dignité. L’un salue la continuité dans le respect et la foi, l’autre trace la voie d’une gouvernance fondée sur l’action et la responsabilité.
Le palais de Mahazoarivo a accueilli, ce matin, une cérémonie simple mais riche en symboles. Le général Fortunat Ruphin Zafisambo a officiellement remis les clés de la Primature à Herintsalama Rajaonarivelo, nouveau Premier ministre du gouvernement de refondation. Un passage de témoin placé sous le signe du respect, de la dignité et de l’humilité.
L’ancien chef du gouvernement a livré un message empreint de sagesse. Fidèle à sa ligne, il a insisté sur la nécessité de préserver l’unité, notamment au sein des forces de l’ordre, et a rappelé que la crainte de Dieu demeure le socle d’une gouvernance harmonieuse. « Les crises sont passées, mais notre véritable combat reste celui contre la pauvreté », a-t-il déclaré. Avant de quitter ses fonctions, le général a exhorté la classe politique et les citoyens à bannir toute forme de vengeance. « Soutenons le nouveau Premier ministre pour le bien supérieur de la Nation », a-t-il lancé, en guise de bénédiction.
“Pas de discours, mais des résultats”
Face à lui, Herintsalama Rajaonarivelo, visiblement ému mais déterminé, a pris la parole avec une franchise désarmante. « J’apprends encore », a-t-il avoué, « aidez-moi plutôt que de me juger. » Pour le nouveau locataire de Mahazoarivo, la mission est claire : travailler dans le silence, produire des résultats et restaurer la confiance du peuple. Il a promis un gouvernement « transparent et responsable », engagé dans la lutte contre la corruption et la protection du patrimoine de l’État. Tout en prônant une gestion rigoureuse, il a défini les trois piliers de son action : le respect, le fihavanana et la solidarité nationale.
« Ce ne sont pas les discours qui redresseront Madagascar, mais les actes », a martelé Herintsalama Rajaonarivelo. Son ton, à la fois ferme et apaisé, tranche avec la rhétorique politique habituelle. Pour lui, la refondation passe d’abord par un retour aux valeurs fondamentales et une mobilisation collective. « Le redressement du pays ne peut pas reposer uniquement sur l’État central ; il exige la participation de tous les citoyens », a-t-il insisté.
Entre continuité morale et promesse d’un renouveau pragmatique, Mahazoarivo ouvre donc une nouvelle page. Une page où le mot d’ordre est désormais clair : agir d’abord, parler ensuite.
Ravo Andriantsalama
Réformer, changer de système. C’est devenu le leitmotiv des manifestants depuis le 25 septembre dernier. Maintenant que l’ancien président Andry Rajoelina a été officiellement écarté du pouvoir, les jeunes, comme une grande partie de la population, s’interrogent encore sur ce que signifie réellement un changement ou une réforme du système.
Robert Namearison, président du Comité national d’observation électorale (KMF/CNOE), nous livre son avis sur le sujet.
Il revient sur sa vision d’un changement de système initié à partir des communes, en détaillant les étapes et les acteurs clés de cette démarche. Des explications qui n’engagent toutefois que le KMF/CNOE, et non l’ensemble de la société civile. Il est d’ailleurs probable que d’autres organisations aient une lecture différente de ce changement de système.
Studio Sifaka (SS) : Monsieur le président, pouvez-vous nous expliquer ce que vous entendez par « fanovana rafitra miainga avy any ifotony », c’est-à-dire une réforme partant de la base ?
Robert Namearison (RN) : Pour nous, au sein du KMF/CNOE, la réforme du système doit commencer à la base, c’est-à-dire au niveau des communes. Normalement, chaque commune devrait déjà disposer d’un espace de dialogue, comme le SLC ??? ou le RIF ??. Celles qui n’en ont pas encore doivent en créer rapidement. C’est dans ces structures que doivent débuter les échanges entre tous les acteurs locaux.
SS : Concrètement, comment ce processus se déroulera-t-il ?
RN : Les discussions débuteront au niveau communal. Les idées qui en émergeront seront ensuite consolidées et transmises aux régions. Ces dernières porteront à leur tour les propositions au niveau national. C’est à ce stade que les décisions finales seront prises, puisque le niveau national regroupera à la fois les représentants des régions et ceux des structures nationales existantes.
SS : Qui sera chargé d’organiser et de superviser ces consultations ?
RN : Il faut mettre en place un comité composé de véritables experts malgaches, des professeurs de haut niveau, spécialistes des sciences sociales. Ce comité n’inclura pas de politiciens. Il sera formé de membres issus de la société civile et des confessions religieuses. Nous pensons à un maximum de vingt-quatre membres, chacun étant chargé d’accompagner une région — un peu comme des coachs régionaux.
SS : Pourquoi insistez-vous autant sur la présence des experts ?
RN : Parce que toute réforme sérieuse du système doit s’appuyer sur la compétence. Nous lançons un appel à tous les spécialistes malgaches, notamment aux juristes, afin qu’ils participent à ce processus. Ce sont eux qui aideront à formaliser les résultats des concertations, car tout ce qui en ressortira devra, à terme, être traduit dans la loi.
SS : En résumé, quel est le message principal que vous souhaitez faire passer ?
RN : C’est simple : le changement de système ne doit pas venir d’en haut, mais d’en bas. Il faut écouter les communes, les régions, la société civile. C’est à partir de cette base solide que la refondation nationale pourra réellement prendre forme.
Propos recueillis par Ravo Andriantsalama
La deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale s’est ouverte ce matin à Tsimbazaza, marquant le début de soixante jours d’intenses travaux parlementaires. Une première pour le nouveau président de la Chambre basse, Siteny Randrianasoloniaiko, dans un contexte politique toujours chargé de tensions et d’attentes.
C’est parti. Ce matin, la première cloche venant du perchoir de l’Assemblée nationale a retenti. Un signal clair : la session est ouverte à Tsimbazaza. À compter d’aujourd’hui et jusqu’au vendredi 19 décembre prochain, les parlementaires de la Chambre basse tiendront leur deuxième session ordinaire de l’année. C’est également une grande première pour Siteny Randrianasoloniaiko, nouveau président de l’Assemblée nationale, après la destitution de l’ancien bureau permanent.
Pour une fois, la grande majorité des députés étaient présents pour ce moment solennel. Dès le matin, bien avant le début de la séance plénière, les élus avaient déjà pris place dans l’hémicycle. En toile de fond : les discussions autour de la formation du nouveau bureau permanent continuent d’alimenter les débats internes à l’institution.
Impunis
« La lutte se poursuit. Il est impératif que ceux qui ont mal agi soient poursuivis. »
Ces mots forts de Siteny Randrianasoloniaiko ont résonné dans la salle. Une déclaration qui sonne comme un avertissement : même si le régime d’Andry Rajoelina est désormais écarté, les responsables de dérives passées devront rendre des comptes. Cette annonce a d’ailleurs été saluée par un standing ovation des députés présents.
Assisté sur le perchoir par les députés Gascar Fenosoa et Modeste Rakotorahalahy, doyen de l’Assemblée, le président de la Chambre a rappelé que cette deuxième session devra se concentrer sur l’analyse du projet de loi de finances initiale, comme le prévoit la Constitution. Cependant, cette étape risque d’être retardée, faute de gouvernement et de ministre chargé des Finances pour élaborer le texte budgétaire de l’année à venir.
Vers midi et quart, Siteny Randrianasoloniaiko a clôturé la première séance de cette deuxième session ordinaire par un dernier coup de cloche. Peu après, des représentants des générations GenZ et GenY ont été aperçus aux abords du palais de Tsimbazaza. Ils étaient venus demander des explications aux députés concernant la nomination du Premier ministre. Après quelques minutes d’attente, ils ont finalement été autorisés à entrer dans l’enceinte du palais pour échanger avec les parlementaires.
Ravo Andriantsalama
À peine nommé, le nouveau Premier ministre de la refondation, Herintsalama Rajaonarivelo, affiche déjà un ton ferme. Entre rigueur administrative et volonté de transparence, l’homme du secteur privé promet d’imposer l’ordre et la discipline à la tête de l’exécutif.
Herintsalama Rajaonarivelo. C’est lui l’heureux élu pour diriger le gouvernement de la refondation de la République de Madagascar. Sa nomination a été proposée par le groupe majoritaire à l’Assemblée nationale. Maître Hanitra Razafimanantsoa, députée élue dans le district de Tana I, précise que c’est le groupe Firaisankina, soutenu par quelques députés IRMAR qualifiés de « modérés », qui a porté le nom du nouveau locataire de Mahazoarivo.
« Nous assumons cette proposition. C’est le groupe parlementaire Firaisankina qui a proposé le nom de Herintsalama Rajaonarivelo », a-t-elle déclaré à son entrée dans la salle des séances, ce matin, à Tsimbazaza.
Quelques heures seulement après sa nomination, le nouveau Premier ministre fait déjà son entrée sur la scène politique, et cela malgré l’absence d’une équipe gouvernementale qui devrait, en principe, l’appuyer. Vers 10 h 30, il a franchi le seuil de l’Assemblée nationale pour assister à l’ouverture de la session ordinaire du Parlement. Il s’y est présenté sans ministres, mais aussi sans le texte du projet de loi de Finances initiale pour 2026, en raison de la situation exceptionnelle du gouvernement actuel.
Rigueur et transparence
Herintsalama Rajaonarivelo a affiché un ton ferme ce matin à Tsimbazaza. D’emblée, il a insisté sur la nécessité de restituer l’ensemble du patrimoine de l’État et de mettre fin aux dérives dans l’usage des biens publics. « Certains véhicules officiels devraient porter une plaque rouge, mais arborent aujourd’hui une plaque noire », a-t-il dénoncé, avant de préciser avoir donné des instructions claires : « Tolérance zéro face au désordre, d’où qu’il vienne. »
Le chef du gouvernement veut instaurer une gestion exemplaire, fondée sur la transparence et la responsabilité. « Les nouveaux responsables doivent comprendre que l’époque du laisser-aller est révolue », a-t-il martelé. Herintsalama Rajaonarivelo affirme vouloir une administration « propre et redevable devant le peuple », rappelant que les biens de l’État appartiennent à la nation et doivent être utilisés exclusivement dans l’intérêt public. Un inventaire exhaustif des patrimoines de l’État sera effectué dans les trois prochains mois, période durant laquelle les responsables concernés n’auront pas le droit de quitter le territoire.
Economiste, issu du secteur privé et spécialiste en organisation, le Premier ministre entend appliquer les mêmes principes de rigueur dans la conduite du gouvernement. Il souhaite instaurer une culture de résultats et de suivi permanent : chaque ministre devra rendre compte régulièrement de ses actions. « Laissez-moi le temps de travailler et jugez-moi sur mes actes », a-t-il lancé.
Ravo Andriantsalama