Ce n’était pas une simple intoxication, mais bien un empoisonnement alimentaire qui a causé la mort de plusieurs personnes à Ambohimalaza. C’est la version officielle du gouvernement, confirmée hier après-midi lors d’une conférence de presse tenue au Centre Hospitalier Universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHUJRA) Ampefiloha, suite au drame survenu lors d'une fête d'anniversaire.
« Je suis formelle, il y a eu empoisonnement », a déclaré le ministre de la Santé Publique, le Professeur Zely Andriamanantany, hier après-midi à l'hôpital HJRA Ampefiloha. Pour les membres du gouvernement, le drame qui s'est produit samedi dernier dans un espace événementiel à Ambohimalaza, lors d'une fête d'anniversaire d'une étudiante universitaire, n'était pas fortuit. Les autorités ont confirmé qu’il s’agissait d’un empoisonnement intentionnel, qualifié de crime, à la suite des premières analyses effectuées sur les prélèvements. Une enquête judiciaire a immédiatement été ouverte pour faire toute la lumière sur les faits et identifier les responsables.
Selon le ministre de la Santé Publique, un poison toxique contenu dans les donuts serait à l’origine de cet empoisonnement. Il a également insisté sur la gratuité totale des soins dispensés aux victimes de l’empoisonnement à l’hôpital CHUJRA Ampefiloha. Il a averti que toute tentative de facturation ou d’extorsion envers les familles des victimes fera l’objet de sanctions immédiates.
Le ministre délégué à la Gendarmerie Nationale, le Général Andry Rakotondrazaka, a expliqué que jusqu'à présent, cinq personnes ont été interpellées dans cette affaire et placées en garde à vue au Toby Ratsimandrava. « L’enquête avance à grands pas et le fait que l’empoisonnement ait été prouvé marque un nouveau tournant dans nos investigations. Nous trouverons très vite les réponses à tous les questionnements et ferons une grande annonce sous peu », a-t-il affirmé.
Des victimes au-delà de la liste des invités
De son côté, le ministère de l’Industrie et du Commerce (MIC), par l’intermédiaire de la direction de la protection des consommateurs (DPC) a mené une enquête approfondies sur les produits alimentaires ou ingrédients suspects lors de la fête. Selon les explications d’Ando Ravelonarivo, DPC au sein du MIC il y a de cela quelques jours, les enquêtes approfondies seront déterminant pour la suite de l’affaire. Pas plus tard qu’hier, les autorités avance la thèse de « l’empoisonnement criminel ».
Pour rappel, sur la soixantaine de personnes présentes à la réception de samedi dernier, seules 35 figuraient sur la liste des invités. Pourtant, le nombre de victimes est bien plus important et ne se limite pas aux personnes présentes sur les lieux, car certaines ont rapporté des restes d’aliments chez elles, ce qui a entraîné une multiplication des cas. Selon le compte rendu du Conseil des Ministres de mercredi, vingt personnes ont jusqu’ici péri des suites de la fête, mais des dizaines d’autres sont toujours en observation dans divers centres hospitaliers, dont le CHUJRA Ampefiloha.
Les cas similaires signalés dans les régions d’Atsinanana et de Boeny doivent être distingués de celui d’Antananarivo, a précisé la porte-parole du gouvernement, Mara Volamiranty Donna. Néanmoins, elle a ajouté que les autorités ont d’ores et déjà pris les mesures nécessaires pour prendre en charge les personnes intoxiquées, grâce au fonds d’urgence sanitaire mobilisé pour faire face à ce type de situation.
Ravo Andriantsalama
Les Organisations de la Société Civile (OSC) interpellent une fois de plus les autorités. Elles estiment que leur voix n'est pas suffisamment prise en compte par les dirigeants publics, alors même qu'elles sont en première ligne face aux urgences environnementales, sociales et économiques du pays.
Les OSC dénoncent un manque d’écoute de la part de certaines institutions étatiques. Elles déplorent également des réponses gouvernementales souvent cloisonnées et parfois trop tardives, alors que les enjeux, qu'ils soient environnementaux, liés aux droits humains ou au développement local, sont profondément interdépendants. Les organisations réclament ainsi un dialogue structuré et permanent avec les ministères et les décideurs publics afin de co-construire des politiques plus inclusives.
Louis Razafimanandraibe, président national du Tafo Mihaavo, lance un appel clair : « Nous appelons l’État à renouer un consensus, à la fois avec la population et avec les organisations de la société civile, en évitant une approche directive. Nous sommes prêts à apporter nos contributions pour améliorer la gestion des terres. »
Un constat partagé par Jocelin Andrianambinina, Directeur Exécutif du Five Menabe, qui insiste sur l'importance de la collaboration. « Je tiens à souligner l’importance du cercle de coalition. Il permet d’éviter les divergences de traduction ou d’interprétation, et de favoriser un engagement commun. C’est dans cette optique que nous faisons appel aux Partenaires Techniques et Financiers (PTF), aux citoyens, aux ONG internationales, et surtout à l’État », affirme-t-il.
Des ministères plus ouverts que d'autres
Malgré ces blocages, certaines institutions font figure d’exception, selon Harijaona Andriamoraniaina de Rohy. « Il existe de grandes différences dans la manière de communiquer selon les ministères. Certains dirigeants, comme ceux du ministère de la Pêche et de l’Économie Bleue, se montrent plus ouverts aux échanges, notamment dans la mise en place et l’élaboration des politiques de gouvernance nationales. En revanche, d’autres ministères restent fermés au dialogue », explique-t-il.
La société civile malgache le rappelle qu’aucun progrès durable n’est possible sans concertation. Pour construire un avenir juste et équitable, les voix locales doivent impérativement être entendues. Les OSC visent à valoriser les initiatives citoyennes et à renforcer leurs capacités de plaidoyer. L’ambition est claire, c’est de co-construire des politiques publiques justes, équitables et inclusives, qui soient véritablement à l’écoute des réalités du terrain.
Ravo Andriantsalama
Mercredi dernier, la publication d'un influenceur kényan annonçant que le chef du plus jeune État du monde avait « cassé sa pipe » a provoqué un important buzz sur les réseaux sociaux en Afrique. Le gouvernement Sud-Soudanais a rapidement démenti cette rumeur de décès du président Salva Kiir.
« Son Excellence le président Salva Kiir Mayardit est en vie, en bonne santé et pleinement engagé au service de la nation » indique le texte officiel, ajoutant qu’il continue d'exercer ses fonctions présidentielles « avec vigueur, engagement, en bonne santé et en pleine forme ».
Ce n'est pas la première fois que de telles rumeurs circulent. En octobre 2009, des fausses informations similaires sur la mort du président Kiir s'étaient déjà propagées, le poussant à les réfuter publiquement. Plus tard, en 2016, des rumeurs sur son état de santé avaient exacerbé les tensions à Djouba, la capitale, entraînant une présence militaire accrue et une inquiétude croissante de la population.
Le ministère sud soudanais des affaires étrangères a condamné ces fausses informations, les qualifiant de "malveillantes" et visant à semer la panique et à déstabiliser le pays. Il a exhorté la population à les ignorer et a mis en garde contre la diffusion d'informations non vérifiées.
Malgré ce démenti, le président n'est pas encore apparu publiquement.
Guerre civile
Dirigé par Salva Kiir depuis 2011, le Soudan du Sud a connu cinq années de guerre civile, exacerbées par l'instabilité historique du pays. De 2013 à 2018, les affrontements entre les forces de Kiir et celles de son vice-président, Riek Machar, ont provoqué la mort d'environ 400 000 personnes. Un accord de partage du pouvoir avait été conclu entre les deux hommes, mais Riek Machar a été arrêté en mars dernier.
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 Vonimbato Cynthia
Une fusion inédite entre la Foire Internationale de l’Agriculture (FIA) et le Festival de la Gastronomie se tiendra du 4 au 7 septembre 2025 au Centre de Conférence International (CCI) Ivato. Un événement qui s'annonce ambitieux, avec plus de 300 stands sur 22 000 m² autour d’un objectif commun : valorisé toute la chaîne de valeur agroalimentaire.
« La terre nourrit, la main transforme et le palais savoure ».
Tel est le thème de la foire internationale de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (FIA) et le festival de la gastronomie 2025. Un message clair qui met en avant les maillons souvent oubliés de notre alimentation. « Nous voulons mettre en lumière les agriculteurs, éleveurs et pêcheurs, car ce sont eux qui nourrissent la population au quotidien, même si leur rôle reste souvent méconnu », souligne Koloina Ranaivo Rajaonarisoa, directrice générale adjointe de Madavision, organisateur de l'événement lors d’une conférence de presse ce matin à Andraharo.
Si l’intention est forte, certains enjeux restent à approfondir, notamment celui de la protection sociale des producteurs. Interrogée sur ce point, Koloina Ranaivo Rajaonarisoa reconnaît une lacune : « C’est un vrai besoin, mais encore peu connu. Nous n’avons pas encore de réponse précise, mais c’est un axe que nous devons étudier de plus près », admet-elle. Une déclaration qui soulève un sujet crucial : comment valoriser pleinement ces métiers sans garantir des conditions de vie décentes à ceux qui les exercent ?
De la terre à l'assiette
La décision de fusionner les deux salons n'est pas anodine. Elle découle du constat que producteurs et consommateurs sont trop souvent déconnectés. « Nous mangeons sans souvent savoir d’où viennent nos aliments. C’est ce que nous voulons changer, en créant un pont entre le champ, l’élevage, la mer… et l’assiette », explique Koloina Ranaivo Rajaonarisoa. L’ambition est claire, c’est de redonner ses lettres de noblesse aux agriculteurs, éleveurs et pêcheurs, tout en faisant comprendre aux visiteurs que sans ces derniers, aucune gastronomie n’est possible.
Côté animation, des plats malgaches et internationaux seront à l'honneur, avec des démonstrations culinaires assurées par des chefs professionnels locaux et étrangers. L'événement prévoit également des ateliers culinaires pratiques pour prévenir les intoxications alimentaires, un enjeu actuel, en partageant les bons gestes et techniques pour garantir la sécurité alimentaire à chaque étape de la préparation.
Cette fusion entre agriculture et gastronomie promet d’être bien plus qu’un simple salon : un espace de réflexion, de rencontre et de reconnaissance pour celles et ceux qui font vivre l’industrie agroalimentaire à Madagascar.
Ravo Andriantsalama
Lors du lancement du nouveau plan stratégique de la Cour des comptes à la cour suprême Anosy ce matin, le président de l’institution, Jean de Dieu Rakotondramihamina, a rappelé avec insistance que les priorités de l’État doivent impérativement s’aligner sur les attentes réelles des citoyens. Un message fort dans un contexte où les finances publiques font l’objet d’un examen accru.
« Les investissements doivent aller là où la population en a réellement besoin », martèle le président de la Cour des comptes. Le rôle de la Cour, souligne-t-il, n’est pas de critiquer pour critiquer, mais bien d’éclairer les choix publics. « Nous sommes à la fois un organe de contrôle et de conseil. Nous faisons des recommandations, mais c’est à l’État de décider quand et comment les mettre en œuvre », précise-t-il. Le nouveau plan stratégique, fruit d’une large concertation avec les partenaires techniques et financiers, la société civile, l’université et l’État lui-même, marque une volonté de renforcer l’efficacité des missions de la Cour. Il s’appuie sur l’évaluation du précédent plan (2020 – 2024), avec pour ambition de corriger les failles identifiées tout en consolidant les acquis.
Des priorités claires Parmi les priorités de ce nouveau plan stratégique, figurent le renforcement des compétences des auditeurs, ainsi que la consolidation de l’indépendance de la Cour sur les plans institutionnel, budgétaire et administratif, condition nécessaire pour garantir une meilleure gestion des deniers publics. « Ce processus ne peut pas se faire dans la précipitation. L’indépendance ne se décrète pas, elle se construit progressivement », insiste Jean de Dieu Rakotondramihamina. S’il reconnait qu’il n’existe pas de gestion publique « 100 % propre », il note tout de même des avancées.
Sur le dossier de la JIRAMA, par exemple, la Cour a mené un audit dont les recommandations ont été partiellement suivies, en vue d’améliorer la qualité des services offerts aux usagers. À travers ce plan stratégique, la Cour des comptes veut affirmer son rôle d’acteur de la bonne gouvernance, en appelant à une meilleure orientation des ressources publiques vers les priorités essentielles : les besoins réels du peuple malgache.
Ravo Andriantsalama
Les Barea, l'équipe nationale de football malgache, ont terminé à la quatrième place de la dernière COSAFA Cup, disputée le week-end dernier en Afrique du Sud. Après une lourde défaite en demi-finale contre l'Angola, les Zébus malgaches ont cédé une nouvelle fois face aux Cœlacanthes comoriens lors de la petite finale, sur un score de 1 à 0.
Bien que le match ait été équilibré, la domination comorienne s'est manifestée dans leur capacité à remporter les duels et surtout dans un réalisme clinique. En effet, I. Youssouf, l'attaquant comorien, a inscrit à la 77ème minute le seul but de la rencontre, sur l'unique tir cadré des Comores du match. L'indiscipline malgache a également profité aux Cœlacanthes, avec trois cartons jaunes infligés aux joueurs des Barea.
Cette nouvelle défaite contre les Comores n'est pas anodine. Après avoir battu les Malgaches lors des éliminatoires pour la Coupe du Monde 2026, puis lors des éliminatoires de la CAN 2025, ils ont cette fois-ci pris le dessus lors d'un tournoi où les Malgaches ont brillé ces dernières années. Les Comores sont-elles devenues la bête noire de Madagascar en football ?
La question reste ouverte, d'autant qu'avant cette récente domination comorienne, les Barea affichaient un bilan de dix victoires en autant de matchs face aux Comores. Ce qui est certain, c'est qu'actuellement, les Comoriens dominent le football dans la zone Océan Indien. Il appartient aux Barea de relever leur niveau afin de rivaliser.
Finalement, c'est l'Angola qui s'est imposé en finale de la COSAFA face aux Bafana Bafana d'Afrique du Sud sur le score de 3 à 0. Les Angolais remportent ainsi la COSAFA pour la deuxième fois consécutive. Leur attaquant Depu a été désigné Joueur du Tournoi et a remporté le Soulier d'Or, tandis que son compatriote Neblu a décroché le Gant d'Or du meilleur gardien. L'Afrique du Sud s'est consolée en remportant le prix du Fair-Play.
Ravo Andriantsalama
Sur près de 571 000 élèves ayant passé les épreuves du Certificat d'Études Primaires Élémentaires (CEPE) ce mardi 17 juin à Madagascar, 120 étaient en situation de handicap. Parmi eux, huit étaient inscrits au centre du CEG Ambohimihandra, dans la capitale. Ces candidats ont pu passer les épreuves grâce à un soutien personnalisé.
Egalité de chances. Les candidats en situation d’handicap ont été soumis aux mêmes évaluations que les autres : mêmes épreuves et mêmes sujets. L'examen a également débuté à la même heure pour tous. Cependant, des aménagements spécifiques ont été prévus pour tenir compte de leurs besoins particuliers, notamment au niveau du temps de composition, comme l'a expliqué le chef de centre au CEG Ambohimihandra, Jorosoa Rakotoarison. « Concernant la durée des épreuves, ils bénéficient d’une petite marge de temps supplémentaire. Entre chaque épreuve, il y a une petite pause de 10 minutes. Après l’épreuve d’opération par exemple, ils peuvent continuer à composer pendant la pause de 10 minutes », a précisé le chef de centre.
Un soutien personnalisé
Au CEG Ambohimihandra, les candidats étaient principalement en situation de handicap moteur ou autiste. Chacun d'eux était assisté par un accompagnateur ou une accompagnatrice, généralement des instituteurs ayant suivi ces élèves tout au long de leur parcours scolaire. Ces accompagnateurs sont des personnes chargées de noter les réponses à la place des candidats. Ils les aident également à comprendre les consignes, à gérer leur temps, et veillent à ce que le candidat soit installé dans les meilleures conditions possibles.
Sabine Ranivoarisoa, institutrice, a accompagné pour la première fois un candidat au CEPE. Son élève, un jeune homme de 20 ans, souffre d'un handicap moteur. « Moi, je suis surtout là pour lui poser les questions à voix haute. Je note ensuite ses réponses sur sa feuille de copie », a-t-elle expliqué. Les candidats en situation de handicap, inscrits au CEG Ambohimihandra, affichent chaque année un taux de réussite relativement correct au CEPE selon toujours le chef de centre. En 2024, le taux de réussite était de 50 % pour les quatre candidats en situation de handicap inscrits.
Ravo Andriantsalama
Alors que les cours d'éducation civique ne font plus officiellement partie du programme scolaire à Madagascar, des associations s'efforcent de mettre en place des enseignements similaires.
L'association Génération Mada, anciennement appelée "Zazakely Sambatra", accompagne des écoliers via son programme "Design for Change" (DFC). Son objectif est de permettre aux enfants d'acquérir de nouvelles compétences transversales en savoir-faire et savoir-être.  Ce programme semble déjà porter ses fruits. Sarah Ravaoarimino, professeure d'anglais dans un collège d'enseignement général à Arivonimamo et facilitatrice du programme DFC dans la même école, témoigne d'une amélioration notable dans ses relations avec ses élèves et ses collègues. Elle a également constaté un changement significatif chez ses élèves bénéficiaires du programme.
« Les enfants ont développé bon nombre de compétences après avoir bénéficié de ce programme DFC, » affirme Sarah Ravaoarimino. « Si un enfant a du mal à assimiler ses cours par exemple, les autres élèves n’hésitent plus à l’aider. Ils sont devenus solidaires. Ils partagent facilement ce qu’ils ont aussi. Quand on organise une fête à l’école, les membres du club DFC s’entraident facilement », poursuit-elle.
Le programme "Design for Change" repose sur un groupe d'élèves, un enseignant agissant comme facilitateur, et l'association Génération Mada. Les enseignants sont d'abord formés par Génération Mada aux démarches d'enseignement des règles de la vie en communauté, des valeurs, ainsi que des us et coutumes de leur société. Ces facilitateurs transmettent ensuite ces valeurs et ces comportements aux élèves.
Nathalie Rakotondramoma, chargée des programmes éducatifs DFC, apporte des précisions : « Le "Design for Change" est un programme qui encourage le changement d’attitude. Le programme incite les enfants et les jeunes à adopter une attitude débrouillarde. On les stimule pour trouver des solutions aux problèmes sociétaux qu’ils affrontent. »
Depuis sa mise en œuvre à Madagascar en 2019, le programme "Design for Change" a accompagné près de 40 000 enfants, issus d'écoles privées et publiques, dans 12 régions de l'île.
Ravo Andriantsalama
La lutte contre le blanchiment d'argent, menée par le Service de Renseignements Financiers (SAMIFIN), s'élargit pour inclure divers secteurs, notamment les nouvelles technologies. Le lancement de cette nouvelle phase a débuté à Anosy, marquant une évolution significative dans la stratégie nationale.
Quatre points principaux feront l'objet d'une attention particulière dans la continuité des efforts contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Il s'agit notamment des activités des actifs virtuels et prestataires de services sur actifs virtuels. L'abus des Organismes à But Non Lucratif (OBNL) à des fins de financement du terrorisme. L'utilisation abusive des personnes morales à des fins de blanchiment ou de financement du terrorisme. Les cas d'évasion des sanctions financières ciblées liées au financement de la prolifération.
Ainsi, l'évaluation des menaces potentielles liées à ces quatre points de vigilance a officiellement commencé ce mercredi à Anosy, marquant un tournant dans la stratégie nationale de lutte contre la criminalité financière à Madagascar. L'objectif de ces travaux est de formuler des actions recommandées pour réduire les risques identifiés, ainsi que d'améliorer les mécanismes de détection et de répression. Les résultats issus de ces analyses définiront les mesures concrètes à entreprendre, les réformes juridiques et institutionnelles à mettre en place, et le suivi de leur progression.
Analyses
Cependant, une nouveauté retient particulièrement l'attention : la surveillance des cryptomonnaies et de la création d'entreprises en ligne. Selon le directeur général du SAMIFIN, Mamitiana Rajaonarison, ces outils numériques constituent désormais des moyens modernes de blanchiment d'argent. Il a souligné l'ampleur du phénomène. « Les Malgaches utilisent déjà ces moyens. D’après les statistiques que j’ai obtenues récemment auprès de l’ONUDC, environ 100 millions de dollars de cryptomonnaies circulent chaque mois à Madagascar. Or, il n’existe encore aucune loi spécifique à ce sujet. C’est pour cela que nous menons une analyse de risques : jusqu’à quel point cela peut aller, quels sont les risques, car cela peut servir au financement du terrorisme, au blanchiment »
Bien que le SAMIFIN assure le lead technique de ces analyses, les secteurs concernés sont étroitement associés au processus, dans une logique de collaboration et de coresponsabilité, garantissant une approche holistique et efficace dans la lutte contre ces fléaux financiers.
Ravo Andriantsalama
La onzième édition du Salon International du Tourisme de Madagascar (ITM) a débuté ce matin au Centre de Conférence International d'Ivato (CCI). Alors que le pays vise des objectifs ambitieux en matière de fréquentation touristique d'ici 2028, le tourisme national est également mis en valeur lors de cet événement.
Quelque cinq cents stands et des participants venus de l'étranger sont réunis pour quatre jours de salon. L'objectif est de mettre en avant les caractéristiques touristiques uniques de la Grande Île, avec un accent particulier sur la promotion du tourisme national. Artisans, agences de voyages et offices régionaux du tourisme sont présents à cette onzième édition de l'International Tourism Fair Madagascar (ITM) pour encourager le public à consommer le "vita malagasy".
Les visiteurs ont commencé à affluer dès la fin des discours officiels et de la visite des stands par les autorités. Lors de son allocution, le président Andry Rajoelina a insisté sur le fait que l'ITM est un "événement majeur pour Madagascar car il fait office de vitrine pour le pays". La ministre chargée du Tourisme, Viviane Dewa, a quant à elle souligné que ce salon servira de catalyseur pour de nouveaux partenariats et coopérations avec les îles voisines, ainsi qu'avec d'autres pays présents tels que le Maroc ou les Émirats arabes unis.
Une aubaine pour les PME du secteur
Le salon ITM représente également une aubaine pour les petites et moyennes entreprises (PME) œuvrant dans les secteurs du tourisme et de l'artisanat. Qu'il s'agisse de diversifier leur clientèle ou d'accroître leur visibilité, le salon offre un large éventail d'opportunités pour les professionnels. Par exemple, la société "Le Village", spécialisée dans la construction de maquettes de bateaux et habituée du salon, est présente cette année au CCI principalement pour élargir sa clientèle. Selon un de ses responsables, les éditions précédentes de l'ITM ont été fructueuses, leur apportant plusieurs nouveaux clients, d'où leur décision de revenir cette année.
Pour la compagnie "Rakotomalala et Fils", spécialisée dans le "lamba landy" (soie sauvage), l'objectif est de redynamiser son commerce. En effet, selon la responsable sur place, bien que l'entreprise soit présente à l'ITM depuis des années, la pandémie de COVID-19 et les changements climatiques ont rendu les matières premières rares. Elle cherche donc de nouvelles sources d'approvisionnement pour fabriquer les mythiques "lamba landy", qui ont fait la fierté du pays depuis des années.
Ravo Andriantsalama
Suite à la récente diffusion sur les réseaux sociaux d'images montrant un avion pris pour cible par plusieurs lasers verts, Tantely Randriambelo, pilote d’avion, expose les risques majeurs que ces jouets représentent pour la sécurité aérienne.
Studio Sifaka : Après le cri d’alarme d’un pilote par rapport aux lasers qui fusent jusqu’au cockpit de son avion, pouvez-vous nous donner un petit aperçu de l’effet de ces jets de lasers sur votre conduite ?
Tantely Randriambelo : Les lasers peuvent désormais atteindre de très longues distances, et cela a un effet direct sur les pilotes d’avion. Premièrement, il y a l’éblouissement temporaire, or les yeux sont primordiaux pour un pilote. Il y a également ce qu'on appelle des lumières aveuglantes qui entraînent des douleurs oculaires.
Sur les risques généraux, on peut perdre nos repères pendant l’approche. Pour ceux qui effectuent des vols à vue, ils peuvent faire une mauvaise gestion de l’axe et de la pente pendant l’atterrissage surtout. Il y a aussi les remises des gaz non anticipées, ce qui peut impacter le réflexe du pilote.
S.S. : Jusqu’à quelle altitude les lasers peuvent-ils vous atteindre ?
T.R. : Si vous avez remarqué le cas qui est parvenu sur Facebook, l’avion était à haute altitude. Si je me souviens bien, l’avion était à 3 000 mètres d’altitude par rapport au niveau du sol, mais il a quand même été atteint par les lasers.
SS : Les lasers sont donc plus dangereux pour les pilotes que pour ceux qui sont sur terre ?
TR : Effectivement. L’effet peut être minimisé pour ceux qui sont au sol, mais pour les pilotes, c’est extrêmement dangereux car les phases les plus critiques restent le décollage et l’atterrissage. Or, ce sont souvent à ces deux moments que les enfants décident de pointer leurs lasers.
SS : Avez-vous déjà vécu une telle expérience ?
TR : Personnellement non. Mais cela arrive souvent vers le mois de juin, à l’approche de la fête de l’Indépendance.
S.S. : Un conseil pour les enfants qui jouent aux lasers, étant donné que ce type de jouets inonde déjà le marché depuis quelques années ?
T.R. : Il est difficile d’empêcher les enfants de les utiliser. Il est tout aussi difficile d’empêcher leur vente car, comme vous l’avez dit, ils inondent déjà le marché. Mais la solution selon moi est de ne pas tirer vers le ciel. Il faut tirer vers le sol pour minimiser les risques pour les pilotes.
Propos recueillis par Ravo Andriantsalama
La résolution des problèmes de la JIRAMA semble encore loin d’aboutir. En difficulté depuis plusieurs années, la compagnie nationale d’approvisionnement en eau et électricité est actuellement en cours de restructuration. Certains craignent que cela mène à une privatisation. Une hypothèse que la ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, a formellement démenti ce matin.
Une recommandation de la Banque mondiale. Interrogée à l’Assemblée nationale sur un éventuel changement de statut de la JIRAMA, la ministre a précisé qu’il s’agissait d’une recommandation de la Banque mondiale. Bien qu’une restructuration soit en cours, elle a assuré qu’il n’était pas question de privatiser entièrement la compagnie.
Cependant, selon les nouvelles dispositions acceptées par l’État malgache, la JIRAMA deviendra une société anonyme à participation de l’État. À sa sortie de la salle, après une réunion à huis clos avec les députés, réunion convoquée à l’initiative de ces derniers, la ministre a précisé « jusqu’à présent, il n’a jamais été question de privatiser la JIRAMA. Mais le changement de statut de cette société fait partie des recommandations de nos bailleurs. Nous savons tous que la Banque mondiale investit beaucoup pour soutenir la JIRAMA, et c’est pour cette raison qu’elle demande cette transformation. »
Une solution
Selon la ministre, c’est dans cette optique que l’État aurait accepté la recommandation. Elle souligne néanmoins que la restructuration ne peut s’opérer en un laps de temps réduit « La restructuration de cette société demande du temps. On ne peut pas, dès maintenant, trancher sur des questions comme la privatisation. »
Elle précise également que le passage au statut de société anonyme ne signifie en rien que la JIRAMA devient une propriété privée. « L’objectif est de permettre à la société de gérer plus librement ses finances afin de faciliter le processus de restructuration. Le but ultime est de redonner à la JIRAMA sa valeur d’antan », explique-t-elle.
En attendant, les coupures d’eau et d’électricité continuent dans plusieurs quartiers de la capitale, ainsi que dans la périphérie et d’autres grandes villes du pays. Pour répondre aux besoins urgents, deux groupes électrogènes de 150 mégawatts chacun sont prêts à être déployés depuis Toamasina afin de renforcer l’approvisionnement de la capitale.
Aperçus dans l’est du pays ces derniers jours, leur transport jusqu’à Antananarivo rencontre des difficultés logistiques. D’après certaines sources, leur acheminement nécessite une réhabilitation préalable de la route nationale numéro deux. La ministre a toutefois précisé que « le transport de ces groupes électrogènes, bien que coûteux, est déjà intégré dans le budget de l’État. »
Ravo Andriantsalama
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Depuis le vendredi 29 mai, les prix du gaz en bouteille ont de nouveau grimpé à Madagascar. Une augmentation moyenne de 3,5 % a été appliquée par Vitogaz, le principal distributeur, et cette hausse ne passe évidemment pas inaperçue dans les foyers.
Cuisiner au gaz coûte désormais plus cher pour les ménages. La bouteille de 4 kg est passée de 28 000 à 31 000 ariary. Celle de 9 kg, un format courant, est passée de 66 000 à 69 000 ariary. La bouteille de 12,5 kg coûte maintenant 98 000 ariary contre 96 000 auparavant. Quant à la plus grande, la 39 kg, elle atteint les 410 000 ariary, soit une augmentation de 10 000 ariary.
Derrière cette augmentation se trouve une mesure inscrite dans la Loi de Finances 2025. Le taux de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) sur le gaz butane est passé de 5 à 10 %. Une décision assumée par l’État, qui explique vouloir mobiliser davantage de recettes fiscales internes, tout en réduisant les mécanismes complexes de remboursement de TVA aux entreprises importatrices. Le gaz, bien qu’essentiel pour de nombreux foyers, ne bénéficiera donc plus d'un traitement fiscal privilégié, comme c'était le cas depuis 2021, où l'objectif était d'encourager son usage et de préserver les forêts.
De son côté, Vitogaz affirme avoir limité les répercussions sur les consommateurs. Selon le distributeur, la hausse a été appliquée en trois étapes depuis janvier et seulement partiellement, afin de contenir ses effets sur le pouvoir d'achat.
Cependant, d’autres facteurs pèsent également dans la balance. Le distributeur évoque une conjoncture défavorable : l’euro, utilisé pour l’achat du gaz, valait 4 600 ariary auparavant, et dépasse aujourd’hui les 5 000 ariary. À cela s’ajoutent la hausse du coût du transport maritime et des remboursements de TVA encore en attente de la part de l'État.
Pendant que les prix du gaz augmentent, les alternatives énergétiques restent, elles aussi, inaccessibles pour une grande partie de la population. L’accessibilité du gaz domestique, autrefois perçue comme une solution durable et écologique, est désormais remise en question, forçant de nombreux ménages à revoir leurs habitudes de consommation.
Par ailleurs, après l’ajustement automatique des prix du carburant de ce mois, le gaz n’est pas le seul à connaître une augmentation. Le super sans plomb et le pétrole lampant connaissent également une hausse. Depuis le premier juin, le super a augmenté de 10 ariary, tandis que le pétrole voit une nouvelle fois son prix s'accroître de 200 ariary. Du côté des consommateurs, il est probable que la hausse simultanée du gaz et du pétrole lampant aura des répercussions significatives sur leur quotidien, surtout pour ceux qui vivent en milieu rural où l’utilisation du pétrole reste une nécessité absolue.
Ravo Andriantsalama