COVID-19 : Tous ensemble face au virus

Débat des jeunes

Andrea Razafi

Andrea Razafi

C’est dans une atmosphère solennelle, mais traversée par des tensions sous-jacentes, que Tokely Justin, président de l’Assemblée nationale, a dressé ce matin le bilan des soixante jours de session ordinaire. Entouré de ses vice-présidents Milavonjy Philobert et Tinoka Roberto, il a évoqué d’une voix grave les avancées législatives, les préoccupations citoyennes et les défis urgents de la nation, marquant le clap de fin de deux mois de travaux parlementaires.

Plusieurs dizaines de députés, des chefs d’institutions et deux ministres ont honoré de leur présence l’événement à l’hémicycle, présidé par le chef de la chambre basse, Tokely Justin. Avant d’adresser un message, il a fait le bilan des avancées législatives réalisées durant cette période.

Treize projets de loi ont été soumis à la Chambre basse durant cette session. Onze ont été adoptés sans amendement, témoignant d’une volonté manifeste d’accélérer les procédures. Quatorze propositions de loi ont également franchi les portes de Tsimbazaza, dont huit émanant de l’Assemblée elle-même. Seules six ont été votées, avec pas moins de 167 amendements à la clé. Huit textes devront patienter jusqu’à la prochaine session. Une manière de dire que le débat législatif reste vivace, même si la machine parlementaire semble parfois grippée.

En toile de fond, la rencontre entre le gouvernement et les députés les 12 et 13 juin derniers a permis, selon Tokely Justin, « un échange franc sur les préoccupations de la population ». Mais l’absence remarquée du Premier ministre ce matin, face à une salle pourtant remplie de sénateurs emmenés par Richard Ravalomanana, n’est pas passée inaperçue, alimentant des interrogations.

"Oubliés"             

Bien que des avancées significatives aient été constatées lors de cette session, plusieurs sujets sulfureux figurent parmi les "oubliés" de cette réunion ordinaire. Le premier et non des moindres est la révision de la loi de finances, ou loi de finances rectificative (LFR), qui a créé un véritable séisme à Tsimbazaza à l’annonce de l’exécutif, confirmant qu’il n’y en aurait pas pour cette année. Malgré les cris d’alarme des députés, le gouvernement s’est tenu à sa décision de ne pas adopter une LFR.

En seconde position des oubliés figure la convocation de certains ministres pour rendre des comptes, une initiative portée par les députés de l’opposition. Questionné sur le sujet à sa sortie de l’hémicycle, Tokely Justin a expliqué que pour qu’une proposition d’ordre du jour soit adoptée, elle nécessite l’approbation de tous. Si la convocation n’a pas eu lieu, c’est donc que la majorité des parlementaires n’était pas d’accord avec cette initiative.

Plusieurs propositions de lois jugées probablement secondaires ont également été "zappées" lors de cette session. En première ligne figure celle visant à protéger les lanceurs d’alerte, une loi qui n’est toujours pas d’actualité malgré les multiples plaidoyers des organisations de la société civile.

Un des constats les plus mitigés de cette session est, une fois de plus, le taux d’absentéisme des députés lors des réunions. Interrogé sur le sujet, Tokely Justin a avancé qu’une surveillance plus accrue des fiches de présence sera effectuée lors de la prochaine session. Selon lui, « il faut des motifs valables pour qu’un député soit absent d’une réunion. Mais des mesures pour remédier au taux d’absentéisme accru des parlementaires lors des réunions seront bientôt prises. »

Ravo Andriantsalama

Dans l’enceinte feutrée d’un grand hôtel de la capitale, près de 200 représentants d’organisations de la société civile (OSC) se sont donné rendez-vous pour tenter, une fois encore, de redéfinir leur rôle, leur poids, et surtout leur voix dans la vie publique du pays. Au menu de cette deuxième édition du Forum national : l’adoption d’un document solennellement baptisé Acte du forum. Un texte qui se veut manifeste collectif, condensé de propositions pour renforcer le financement, la visibilité et l'implication des OSC dans la gouvernance environnementale et sociale de Madagascar.

Mais au-delà des grandes déclarations, les participants s’accordent à dire que le chemin reste long. Très long. « L’engagement citoyen demeure marginal », constate avec un soupçon d’amertume Harijaona Andriamoraniaina, directeur exécutif du mouvement Rohy. « Les citoyens devraient être les premiers garants de l’intérêt général. Mais beaucoup se replient encore sur leurs préoccupations individuelles. » Plus direct encore, il interpelle certaines OSC qui, dit-il, se contentent de se concurrencer entre elles dans une course effrénée aux financements, oubliant que faire société civile, c’est d’abord créer du lien, bâtir un rapport de force, inventer une parole qui pèse.

La jeunesse à l’épreuve du mépris

Herline Ramantsoa, vice-présidente du collectif des jeunes OSC de la région Atsimo Andrefana, a, quant à elle, évoqué une autre forme d’exclusion, plus insidieuse : celle du jeunisme disqualifié. « On nous écoute à peine. Parce que nous sommes jeunes, on nous suppose immatures. Pourtant, depuis 2018, nous réclamons un arrêté régional pour limiter la consommation de tortues marines, patrimoine naturel précieux pour notre région. Et personne ne nous répond. »

Il arrive que l’État réagisse aux interpellations citoyennes. Mais sans lendemain. Une écoute sans suites. Une attention de façade. Pas de Conseil économique, social et culturel, réclamé de longue date pour ancrer un dialogue institutionnalisé. Pas de cadre clair pour les interactions entre pouvoir et société civile.

L’exemple de Sakatia, cette île de Nosy Be que les communautés locales occupent depuis des générations, illustre parfaitement ce décalage entre discours et réalité. Louis de Gonzague Razafimanandraibe, président de l’association Tafo Mihavo, alerte : le territoire est aujourd’hui menacé de transfert à un investisseur étranger. « Sakatia n’est pas à vendre. Et pourtant, tout se passe comme si les populations qui y vivent ne comptaient pas. »

Ce forum, aussi noble soit-il dans ses intentions, ne pèsera que ce que les OSC décideront d’en faire. À condition qu’elles ne se contentent pas de signer un énième texte, mais qu’elles s’en emparent pour créer enfin du mouvement. Le vrai. Celui qui bouscule.

Antsa Rakotoarivelo et Ravo Andriantsalama

Les syndicats des employés de la JIRAMA à travers tout Madagascar ont exprimé hier leur ferme opposition au projet de transformation de l'entreprise publique en société anonyme. Près de 3 000 employés à travers le pays unissent leurs voix contre cette décision gouvernementale, craignant qu'elle ne mène à une privatisation de la société.

Selon les syndicats, cette nouvelle structure ouvrira la voie à une privatisation, ce qu'ils refusent catégoriquement. Des employés de différentes régions ont affirmé que l'ensemble du personnel de la JIRAMA à Madagascar s'oppose unanimement à ce changement de statut. Ils exigent l'annulation pure et simple du décret interministériel pris en avril dernier et appellent le président de la République à ouvrir un dialogue.

Anmora Ratovomanarivo, porte-parole des syndicats de la JIRAMA, a déclaré : « Nous vous appelons à un dialogue direct pour discuter et prendre ensemble des décisions visant à éliminer tout ce qui nuit à cette entreprise. Nous, les syndicats des employés de la JIRAMA, sommes prêts à redresser la société pour qu'elle reste à 100 % publique, sans aucun profit personnel, et pour servir le peuple malgache à travers l'approvisionnement et la distribution d’eau et d’électricité. »

Société anonyme ?

D'un point de vue économique, la transformation en société anonyme permettrait à la JIRAMA d'attirer des investisseurs et de rechercher une plus grande rentabilité, selon l'économiste Fidèle Randriamananjara. Cela pourrait, en principe, conduire à une amélioration de la qualité des services.

Cependant, les risques perçus par les syndicats sont nombreux. En effet, seuls les détenteurs de capitaux importants pourraient acquérir des parts de l'entreprise et, par conséquent, intégrer le conseil d'administration. Les décisions stratégiques seraient alors dictées par les intérêts de ces actionnaires, et non plus uniquement par la volonté de l'État.

Fidèle Randriamananjara précise que « Lorsqu'on entre dans une grande entreprise comme celle-là, ceux qui siègent au conseil d'administration sont ceux qui ont la capacité d'acheter des actions, donc d'investir dans le capital de l'entreprise. Étant donné qu'ils investissent leur propre argent, ils peuvent avoir leur propre vision, et leur poids dans les décisions dépend de leur participation financière. » Face à cette situation, les syndicats menacent de lancer une grève générale si les autorités ne reviennent pas sur leur décision.

D’autre part, Anael Ramanantsoa, membre du conseil d’administration de la JIRAMA et représentant du personnel, a expliqué lors de son intervention à la télévision nationale que les 4 000 personnes membres du personnel de la compagnie n’ont pas l’intention de faire grève ni même de faire entrave au nouveau statut qui fait cependant débat. Selon lui, « on ne peut pas échapper à ce nouveau statut car l’ancien date d’il y a trop longtemps et des mises à jour sont nécessairess. »

Hasina Andriamalala et Ravo Andriantsalama

Un hémicycle clairsemé, une atmosphère tendue et un constat accablant. La séance plénière consacrée au rapport sur les activités de lutte contre la corruption 2024, ce mardi à l’Assemblée nationale Tsimbazaza, a mis en lumière une vérité brutale : le système malgache, bien qu'engagé, est en panne de moyens. Si la volonté d'afficher la lutte est là, l’efficacité des institutions anti-corruption reste gravement entravée.

À 10h30, l'ouverture de la séance s'est faite en présence de seulement huit députés, avec la figure solitaire de Tinoka Roberto au perchoir, assurant la présidence de la séance. Majoritairement issus de l’opposition, les rares parlementaires présents ont pointé du doigt une situation alarmante, alimentée par une perte de confiance généralisée. Siteny Randrianasoloniaiko, brièvement aperçu, s’est éclipsé avant de revenir pour un plaidoyer virulent, tandis que le nombre de députés a péniblement atteint la vingtaine au fil de la réunion.

Le président du Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI), Jean Louis Andriamifidy, a d’emblée identifié le problème central. Selon lui, « le principal obstacle pour la Lutte contre la Corruption (LCC), ce sont les moyens. Notamment les moyens financiers. Le budget alloué à la LCC baisse d’année en année, comparé à celui de l’État. » Ses pairs du système anti-corruption ont abondé dans son sens. Le directeur général du Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO), Ghaby Nestor Razakamanantsoa, a pris l’exemple de leur antenne régionale dans la région de Sofia. Concernant l’ouverture de ce bureau régional à Antsohihy, il a reconnu que « nous attendons encore les moyens nécessaires. Au mieux, l’antenne n'ouvrira qu'en 2026. »

De son côté, la coordinatrice des Pôles Anti-Corruption (PAC), Rivonandrianina Rabarijohn, a enfoncé le clou, soulignant des lacunes bien au-delà du simple financement. Pour elle, un problème logistique criant persiste car le PAC ne dispose que de trois antennes sur le territoire et fonctionne avec seulement trois véhicules pour couvrir parfois jusqu’à 900 km de distance lors d'audiences foraines. « Nous sortons de notre cadre pour former des maires sur les risques juridiques. Nous demandons simplement plus de collaboration et de transparence », a-t-elle plaidé.

« Institutionnalisée »

Conséquence directe de ce manque criant de moyens, la lutte contre la corruption stagne, voire recule. Sur ce sujet, les députés présents à l’hémicycle n’ont pas eu de mots tendres envers les chefs des organismes de lutte contre la corruption, installés dans les sièges visiteurs de la chambre basse. Sophie Ratsiraka, Hanitra Razafimanantsoa ou encore Siteny Randrianasoloniaiko n’ont pas mâché leurs mots. « La corruption est institutionnalisée, certains députés ont même été élus grâce à elle. La Haute Cour de Justice (HCJ) est inopérante. Le système actuel protège plus qu’il ne sanctionne », a fustigé Maître Hanitra.

Même tonalité du côté du septième vice-président de la chambre. « Madagascar a une note de 25/100 dans l’indice de perception de la corruption, devant la Somalie uniquement en Afrique. Sur 180 pays, nous sommes 142ᵉ. Votre SAC (Système Anti-Corruption), est-il là pour vraiment agir ou pour menacer l’opposition ? », a-t-il lancé, suggérant de repousser la discussion à une session plus propice.

En réponse, le président du CSI a avancé que la troisième Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption (SNLCC), qui s’étend sur cinq ans, vise justement à corriger les failles des précédentes. Il a également rappelé que des obstacles juridiques, comme les immunités et privilèges parlementaires, ralentissent considérablement le processus. Mamitiana Rajaonarison, directeur général du SAMIFIN (Service de Renseignement Financier), a quant à lui appelé à la collaboration des parlementaires sur la question budgétaire. « Il suffit de regarder la Loi de finances initiale pour comprendre l’étendue du sous-financement. Il faut nous aider », a-t-il instamment déclaré.

Ravo Andriantsalama

C’est à Fianarantsoa, capitale Betsileo, que se tiendra aujourd'hui le Conseil des ministres décentralisé, le quatrième déplacement de l'exécutif depuis le début de l'année.

Fianarantsoa sous les feux des projecteurs. Après quatre déplacements, à Toamasina, Mahajanga, Toliara et Nosy be, c’est le tour de Fianarantsoa d’accueillir le conseil des ministres décentralisés aujourd’hui. Les membres du gouvernement, sous la direction du Premier ministre Christian Ntsay et en présence du président de la République, se réunissent pour débattre des maux qui gangrènent le pays et chercher des solutions urgentes. Au premier rang des préoccupations : les interminables files d’attente aux stations-service, le carburant étant devenu une denrée rare depuis l'annonce d'une baisse des prix suite à l'ajustement automatique mensuel, entré en vigueur hier.

Certaines stations de la capitale ont même commencé à fermer leurs portes faute de stock. Les pompistes, interrogés, affirment ne rien savoir sur les raisons de cette pénurie soudaine. Du côté des autorités, une éventuelle pénurie n'est officiellement pas envisagée, arguant une suffisance des stocks actuels. Pourtant, ce sont les consommateurs qui subissent la réalité des longues heures d'attente. Des solutions immédiates sont donc espérées à l'issue du Conseil des ministres de ce jour.

TVA      

Cette "pseudo-pénurie de carburants" coïncide, par un curieux hasard, avec le début de la grève du personnel de la JIRAMA, la société nationale d’approvisionnement en eau et électricité. La JIRAMA est l’un des plus grands consommateurs de carburants, notamment avec l’arrivée des turbines à combustion (TAC) destinées à alimenter le Réseau Interconnecté d’Antananarivo (RIA). L’exécutif sera également attendu sur ce dossier lors du conseil.

Un autre sujet qui tient en haleine l’opinion publique est l’annonce de certaines banques concernant l’augmentation des taxes sur la valeur ajoutée (TVA). Conformément à la loi de finances 2025, une TVA de 20% sera désormais imputée aux clients emprunteurs sur leurs crédits. Toutefois, le ministère de l’Économie et des Finances a annoncé ce matin, via un communiqué, que les banques devront attendre car les modalités d’application sont à revoir, et une communication officielle sera faite ultérieurement. Cela laisse présager que ces modalités seront débattues et précisées lors du Conseil des ministres.

Ravo Andriantsalama

C'est une première depuis la mise en place du mécanisme d’ajustement automatique des prix des carburants : l'essence, le gazole et le pétrole lampant ont tous connu une baisse simultanée. Cet ajustement mensuel, effectif depuis hier à minuit, marque un tournant, notamment pour le pétrole lampant, dont le prix n'avait jamais diminué auparavant.

Pour le sans plomb et le gazole, la baisse est de 200 ariary par litre. Le prix du litre d'essence s'établit désormais à 5 320 ariary, tandis que celui du gazole est à 4 900 ariary. Le pétrole lampant, quant à lui, enregistre une baisse de 50 ariary, portant son prix à 3 380 ariary le litre. Bien que cette diminution soit considérée comme infime par rapport au coût de la vie, elle est significative, car c'est la première fois que ce carburant, essentiel pour des milliers de foyers, voit son prix baisser.

Le pétrole lampant est une denrée de première nécessité, en particulier pour les ménages vivant en milieu rural, qui dépendent de ce carburant pour le chauffage et l'éclairage. Ces derniers mois, son prix n'a cessé d'augmenter, contrairement aux autres carburants qui connaissaient des baisses successives.

Queues

Coïncidence ou pas, dès l'annonce des nouveaux prix, certaines stations-service ont été prises d'assaut par les consommateurs. Des files d'attente se sont formées, les clients se précipitant pour faire le plein. Cette affluence survient après plusieurs jours de tensions, marqués par une rareté des trois carburants auprès des stations, certaines refusant même des clients en raison de ruptures de stock.

Selon les autorités, il n'y a pas lieu de s'inquiéter d'une pénurie. Les stocks actuels sont jugés suffisants pour répondre à la demande. Cependant, cette situation met en lumière la forte dépendance de la population aux carburants et la réactivité des consommateurs face aux ajustements de prix, même les plus minimes.

Ravo Andriantsalama

La délégation malgache est de retour de Paris, une fois de plus, avec une liste de revendications concernant les Îles Éparses, mais apparemment sans solution concrète ou plausible en vue. Ce résultat est loin des attentes du peuple malgache, impatient de voir une résolution définitive au différend de longue date sur ces territoires.

La délégation malgache est rentrée de Paris les mains vides, ou du moins sans la percée tant espérée sur le dossier des Îles Éparses. L'issue des récentes discussions a laissé un goût amer à Antananarivo, où le peuple malgache attendait une solution concrète et non une nouvelle série de revendications restées lettre morte. L'espoir d'une avancée significative vers la récupération de ces territoires stratégiques semble s'être heurté à un mur, alimentant la frustration et le sentiment d'une impasse diplomatique.

Quelques points ont cependant été défendus par la délégation menée par la ministre des affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika. Madagascar demande entre autres la suspension de toute décision unilatérale française concernant les îles, insistant sur la nécessité d'une solution conjointe conforme aux accords présidentiels. La poursuite d'un dialogue constructif, la reprise officielle des réunions de la commission mixte, et une planification concertée des visites techniques étaient également au cœur des requêtes malgaches. Il était également question d'une coopération scientifique et environnementale partagée, mais surtout, d'une reconnaissance explicite par la France des droits historiques et juridiques de Madagascar sur ces îles, conformément au droit international. Enfin, la volonté réaffirmée de récupérer pacifiquement et intégralement les îles par la voie de la négociation témoignait de la détermination d'Antananarivo.

Espoir

Cependant, le décalage entre ces aspirations légitimes et le maigre bilan des discussions est flagrant. L'absence d'une feuille de route claire ou de concessions majeures de la part de la France peut raviver le sentiment que les intérêts malgaches ne sont pas pleinement pris en compte. Pour beaucoup, cette situation prolonge une injustice historique et entrave le développement potentiel de la Grande Île, privée de l'accès et des ressources de ces territoires. Le dossier des Îles Éparses reste ainsi une épine dans le pied des relations franco-malgaches, et l'opinion publique attend désormais de voir quelles nouvelles stratégies seront adoptées pour briser cette impasse persistante.

Néanmoins, la délégation malgache réitère son attachement à une restitution pacifique des îles, dans le respect du dialogue et de l’intérêt mutuel. Une position constante, que la diplomatie malgache qualifie de « volonté politique ferme et non négociable ». En attendant des solutions pérennes, une troisième réunion est prévu se tenir cette fois-ci à Madagascar. Aucune date précise n’a cependant fuité sur cette nouvelle réunion. L’espoir n’est donc finalement pas à enterrer pour le peuple malgache pour la restitution des quatre petites îles qui entourent le pays.

Ravo Andriantsalama

Le dénouement d'une longue saga ou un nouveau chapitre ? C'est la question qui plane sur la capitale française où se réunit aujourd'hui la commission mixte paritaire entre la France et Madagascar, axée sur l'avenir des Îles Éparses. Après des années de report et d'attente, la délégation malgache est attendue au tournant par une nation entière, et surtout par une société civile unie et ferme, qui rappelle avec force l'appartenance légitime de ces îles à la Grande Île.

C'est la seconde réunion de cette commission depuis celle de novembre 2019 au palais d’Andafiavaratra à Antananarivo. Prévue en 2020, elle fut reportée en raison de la pandémie de COVID-19. Une nouvelle tentative en 2022 échoua, Madagascar se retrouvant sans chef de la diplomatie après le limogeage du ministre des Affaires étrangères, Richard Randriamandranto. Finalement, à l'issue de la visite d’État du président français le mois dernier, la date du 30 juin a été convenue, marquant un rendez-vous crucial.

Deux visions diamétralement opposées

Sur le fond du dossier, les positions des deux pays restent diamétralement opposées : l'Hexagone, fidèle à sa ligne, prône la cogestion des îles, tandis que la Grande Île réclame une restitution pure et simple. Un bras de fer historique qui met la pression sur les négociateurs malgaches.

Madagascar a déployé une délégation de huit émissaires, dont deux ministres de poids : la ministre des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, qui conduit la mission, et le ministre de la Pêche et de l’Économie Bleue. Deux experts en relations et négociations internationales, deux juristes (dont la sénatrice Lalatiana Rakotondrazafy), ainsi qu'un professeur en biologie et écologie végétale complètent cette équipe. L'objectif de Madagascar est limpide, comme l'a martelé Rasata Rafaravavitafika lors du bilan de la visite d'Emmanuel Macron: obtenir la restitution des petites îles éparpillées autour de Madagascar.

Cette composition de la délégation est toutefois décriée par certains observateurs, qui s'interrogent sur la pertinence de la nomination de certains membres dont les domaines d’expertise semblent éloignés des relations et négociations internationales. Néanmoins, l'attente est immense, le peuple malgache espérant enfin des résultats tangibles à l'issue de cette réunion.

Dénonciation

La pression populaire s'est manifestée bruyamment ce samedi lors d’une conférence de presse à Antananarivo. Neuf cent dix organisations de la société civile (OSC) ont conjointement signé un communiqué sans équivoque, déclarant l’appartenance irréfutable de ces îles à Madagascar. Ces OSC dénoncent avec force la mainmise française sur ces territoires. Pour elles, le débat n’a pas lieu d’être : Madagascar est l’unique souverain légitime des quatre îles concernées : Sambatra (Juan de Nova), Ampela (Europa), Bedimaky (Glorieuses), et Kely (Bassas da India).

Une représentante de ces neuf cent dix OSC a martelé le message : « En tant que citoyens Malagasy et acteurs engagés, Nous, les organisations de la société civile, dénonçons le maintien de la mainmise française sur les Îles Éparses comme une atteinte à l’intégrité territoriale de Madagascar ; exigeons la reconnaissance totale et immédiate de la souveraineté de Madagascar sur ces îles, et l’ouverture d’un processus concret et irréversible de leur restitution ; appelons nos pays frères du continent africain, de l’Afrique Australe, des îles voisines de l’Océan Indien, des mouvements panafricains, la Communauté Internationale, ainsi que nos amis 'Organisations de la Société Civile internationales' à soutenir activement la revendication légitime de Madagascar en faveur de son peuple. »

Les yeux sont désormais rivés sur Paris, où se joue une partie cruciale de l'histoire et de la souveraineté malgaches. La délégation est sous le feu des projecteurs, portée par les espoirs et l'exigence d'un peuple.

Ravo Andriantsalama

Les épreuves du Brevet d’Études du Premier Cycle (BEPC) ont débuté ce lundi dans tout le territoire de Madagascar. Parmi les près de 300 000 candidats inscrits à cette session 2025, une catégorie particulière se distingue : de jeunes détenus, répartis dans différents centres pénitentiaires du pays, qui s'accrochent à l'espoir d'un avenir meilleur par l'éducation.

Seconde chance. D'après les statistiques publiées par le ministère de l’Éducation nationale, quarante-six candidats présentant des besoins spécifiques participent à cet examen. Parmi eux figurent des mineurs incarcérés avant la clôture des dépôts de dossiers. Leur scolarisation est assurée par l’administration pénitentiaire en partenariat avec diverses associations. Au centre de détention d’Antanimora à Antananarivo, c’est notamment l’association Bethléem qui se charge de l’enseignement des mineurs à travers son école éducative des mineurs.

Do Rabesaika, le directeur de cette école, a précisé les détails de leur participation. « Pour cette session du BEPC qui débute aujourd’hui, huit jeunes garçons passent l’examen. Ils étaient dix au départ, mais deux ont été libérés entre-temps. Ces derniers continuent quand même de passer l’examen, pris en charge par leurs parents. Nous, de notre côté, avons simplement préparé leur dossier. Les huit autres viennent directement de notre École Éducative des Mineurs et sont inscrits dans différents centres d’examen, » avance-t-il.

Logistique

La participation de ces jeunes détenus exige une logistique importante, assurée conjointement par l’administration pénitentiaire et l’association Bethléem. Cette année, les besoins ont été encore plus complexes, comme l'explique Do Rabesaika, « l’organisation du BEPC a été difficile cette année car les centres d’examen sont répartis sur trois sites. Trois jeunes sont affectés au CEG Tanjombato, mais même là, ils sont encore répartis entre différents établissements : un est à l’EPP 2, un autre au CEG lui-même. Un autre candidat passe l’examen au Lycée Moderne Ampefiloha, et les quatre derniers au lycée Jean Joseph Rabearivelo à Analakely. Les éducateurs et les agents pénitentiaires sont eux aussi répartis sur tous ces sites, et l’association prend également en charge leur restauration. »

Do Rabesaika plaide ardemment pour que l’école éducative des mineurs d’Antanimora soit reconnue à l’avenir comme un centre d’examen officiel, afin de simplifier ces démarches lourdes. Pour rappel, cette école, fondée en 1995, est aujourd’hui la seule école formelle en milieu carcéral à Madagascar. Depuis sa création, elle a formé plus de 8 000 jeunes, dont certains sont aujourd’hui devenus médecins, entrepreneurs ou encore éducateurs spécialisés œuvrant à leur tour dans des établissements pénitentiaires, prouvant ainsi la puissance de la seconde chance.

Fortunat Rakotomandimby et Ravo Andriantsalama

Sept mois après les élections municipales et communales du 11 décembre 2024, des contentieux électoraux continuent de secouer certaines localités de Madagascar. Cette semaine, c’est le résultat de l’élection dans la commune de Bekopaka, district d’Antsalova, qui a créé la polémique, ravivant les tensions et la colère des habitants.

Un maire élu, puis annulé par le Conseil d'État. Pour rappel, les résultats d’une élection peuvent être contestés si les parties prenantes introduisent un recours après la proclamation officielle. C’est précisément ce qui s’est passé dans la commune de Bekopaka. Jean Baptiste Franklin Miandrizoky, ancien maire entre 2015 et 2020 et candidat du groupement IRMAR lors des dernières communales, avait été officiellement proclamé élu victorieux par le tribunal administratif de Mahajanga. Pourtant, ce résultat a été contesté et finalement annulé par le Conseil d’État.

Un partisan de Jean Baptiste Franklin Miandrizoky a exprimé son incompréhension et celle des habitants : « Il a gagné lors du scrutin local, selon les résultats donnés par la SRMV (Structure de Recensement des Matériels et des Voix). Il a aussi été déclaré vainqueur par la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante). Enfin, il a encore été confirmé comme élu par le tribunal administratif de Mahajanga, à travers la proclamation officielle des résultats. Il a déjà procédé à la passation de service et exercé ses fonctions pendant quelques mois. Mais à la surprise générale des habitants de Bekopaka, leur choix a été annulé par une décision du Conseil d’État rendue publique le mercredi 25 juin dernier. »

Le Conseil d'État annule après appel

Mais comment un candidat déjà officiellement proclamé élu peut-il être contesté ? En fait, après la proclamation par le tribunal administratif, les électeurs de la circonscription concernée, les autres candidats ou les membres de leurs équipes peuvent encore faire appel. C’est ce qui s’est produit ici : un recours a été déposé devant le Conseil d’État, qui est la juridiction suprême après le tribunal administratif. C’est cette instance qui a finalement tranché en annulant l’élection.

Le motif exact de cet appel, selon le même partisan de Jean Baptiste Franklin Miandrizoky, concerne un bureau de vote : « [Le motif de l'appel était que] les voix données à l'élu provenaient d'un bureau de vote qui aurait dû être invalidé, mais en réalité, les voix de l'élu auraient été attribuées au candidat non élu. En d'autres termes, ils prétendent qu'il y a eu une inversion de résultats, ce qui n'est pas possible et c'est ce qui met les habitants en colère actuellement. »

Toujours selon ce partisan, une partie de la population de Bekopaka a manifesté son mécontentement depuis hier, exprimant son désaccord face à cette décision inattendue et tardive.

Ravo Andriantsalama

Insuffisance alimentaire, malnutrition... Lors d'un atelier organisé ce matin, Remapsen Mada (Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l'Environnement) en collaboration avec l'ONG HAFA, a mis en lumière les problématiques alimentaires des enfants et de la population malgache en général. Les chiffres sont alarmants : 47% des enfants malgaches de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique avec un retard de croissance, un défi immense qui dépasse la simple question de la quantité.

Manger à sa faim ne rime pas toujours avec manger sainement. En milieu urbain comme en milieu rural, la malnutrition infantile sévit. Sarah Henintsoa, directrice exécutive de l'ONG HAFA, insiste sur un point crucial : il ne suffit pas de manger pour être rassasié ; l'essentiel est de manger sainement pour éviter la malnutrition. « Des fois, on pense qu'être rassasié suffit. Non, on peut manger de la "malbouffe", avoir le ventre plein sans avoir les nutriments nécessaires au développement du corps d'un enfant », explique-t-elle, déconstruisant une idée reçue.

Si la situation en milieu rural n'est pas identique, les enfants y sont également confrontés à ce problème de malnutrition. Bien que les habitants des campagnes aient, en principe, accès à des aliments biologiques en abondance, le problème réside souvent dans les techniques de cuisson. « Le fait de ne pas savoir comment bien préparer les aliments peut aussi être une source de malnutrition », poursuit la directrice exécutive. La méconnaissance des bonnes pratiques culinaires peut donc annuler les bienfaits des produits frais.

Éducation et conscientisation

Au-delà des missions de plaidoyer, les associations, ONG et organisations de la société civile se sont donné pour mission d'éduquer sur les aliments à consommer et à privilégier, ainsi que de sensibiliser à l'importance des aliments les plus sains. « On fait surtout de l’éducation parentale pour qu’ils comprennent ce qui se passe réellement. On s'efforce de les réunir pour les informer des bonnes pratiques culinaires. Nous le faisons également dans les écoles pour conscientiser les élèves sur ce qu’ils doivent manger lors des goûters ou dans les cantines scolaires. Nous allons même faire un plaidoyer auprès des industries productrices d'aliments pour qu’elles puissent voir quels aliments les Malgaches doivent consommer pour rester en bonne santé », conclut la directrice exécutive, soulignant une approche globale, du foyer à l'industrie.

De son côté, Marcelle Dominique Raveloarinanja, conférencière chez Mentor ECCE (Education, civisme, citoyenneté et environnement) se concentre également sur l’éducation parentale pour garantir une nutrition saine aux enfants. « On fait également de l’éducation pour les enfants qui ont plus ou moins une autonomie financière pour acheter leurs goûters. Le but est de les aider à consommer des aliments plus sains », avance-t-elle. Selon ses explications, l'une des familles accompagnées et conseillées par l'ECCE est même devenue entrepreneure, lançant un commerce d’aliments sains comme les yaourts.

D'après ces deux expertes, la pauvreté demeure la première cause de la malnutrition des enfants malgaches. Néanmoins, il est aussi constaté que des ménages disposant de moyens financiers ne savent pas toujours quels aliments manger pour rester en bonne santé, ni comment cuisiner sainement les repas. Un défi complexe qui appelle à des solutions multidimensionnelles.

Ravo Andriantsalama

Ils fuient la guerre, la persécution, la misère. Venus du Pakistan, de Somalie, de Guinée ou encore du Burundi, près de 1 000 réfugiés et demandeurs d’asile vivent aujourd’hui à Madagascar. Un chiffre en hausse notable depuis la période post-Covid, selon les données du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR). Mais dans un pays où leur existence reste largement invisible, comment ces âmes en quête de sécurité survivent-elles au quotidien ? Plongée dans leur réalité, loin des regards.

Ils vivent majoritairement dans les quartiers discrets d’Antananarivo, cherchant l'anonymat. C'est le cas de cette mère célibataire, originaire de Guinée, arrivée sur la Grande Île il y a 17 ans avec son mari. Aujourd'hui seule avec ses quatre enfants, abandonnée par son époux, elle se bat sans aucun soutien formel, subsistant grâce à un petit commerce informel. Son témoignage est poignant.

« Ce n'est pas facile d'être réfugiée à Madagascar, je suis ici depuis 17 ans maintenant. Le problème est que, même à l'hôpital, le prix pour les réfugiés et les étrangers n'est pas le même que pour les Malgaches. Si la consultation coûte par exemple 5 000 Ar, c'est entre 7 500 et 10 000 Ar pour nous. Ma fille est en classe de seconde, on leur demande de faire des stages. Mais si elle se présente dans une entreprise ou un hôtel pour travailler ou faire un stage, on lui refuse, en disant qu'elle n'est pas Malgache et qu'elle n'en a pas le droit... Moi je pense que tous les êtres humains sont égaux, mais ici c'est le contraire... Je fais de petits commerces, c'est très difficile pour moi de vivre, avec les enfants, » explique-t-elle.

La survie sans statut ni ressources

Même combat pour cet homme, originaire du Burundi, qui a fui la guerre en 2015. Aujourd’hui, il survit sans emploi ni papiers officiels valides. Son désespoir est palpable. Selon lui, « avec mon statut de réfugié, j'ai vraiment frappé à beaucoup de portes ici, en vain. Avec mes papiers, ils n'acceptent pas. Je n'ai pas de passeport, ils demandent des casiers judiciaires, etc. Donc pas moyen de travailler. La vie est très dure, je dépense beaucoup... je ne travaille pas, la santé aussi est un problème, on ne peut pas se la payer. Je suis vraiment très fatigué. »

Face à cette précarité, le CDA (Conseil de Développement d’Andohatapenaka), en partenariat avec l’UNHCR, prend en charge l’identification et l’accompagnement des réfugiés sur le territoire malgache. Onja Andriamilanto, responsable de la protection au niveau de l'UNHCR, explique le processus initial : « Lorsqu’ils arrivent ici, nous les recevons pour un petit entretien, afin de comprendre ce qui les a poussés à fuir leur pays. Ensuite, ils sont enregistrés dans notre base de données et reçoivent un certificat — un document légal qui remplace un passeport. C’est ce qui les distingue des migrants en situation irrégulière. »

Malgré les actions menées par ces organisations, la population malgache reste malheureusement peu informée sur la situation de ces hommes, femmes et enfants qui ont tout laissé derrière eux, espérant trouver une vie digne à Madagascar.

Nour Nandrasana et Ravo Andriantsalama

Malgré les récentes tragédies liées aux cas d’empoisonnement et d’intoxication alimentaire à travers le pays, les festivités du soixante-cinquième anniversaire de l’Indépendance auront bien lieu, et les autorités promettent un événement grandiose. Plusieurs nouveautés sont à prévoir par rapport aux années précédentes.

À la veille de la célébration du soixante-cinquième anniversaire du retour de l’indépendance, les autorités responsables des festivités se disent prêtes à émerveiller la population. Pas plus tard que cette semaine, lors d’une visite des lieux à Lac Iarivo, le président Andry Rajoelina a promis un show inédit pour ceux qui se rendront à Ivato ce soir pour les feux d’artifice et pour le défilé militaire de demain au stade Barea Mahamasina.

Le changement majeur pour la fête de l’Indépendance de cette année réside dans le lieu du spectacle pyrotechnique. Si chaque année celui-ci se déroule à Anosy, au bord du lac, cette fois-ci, la commune d’Ivato est mise à l’honneur. Le spectacle se tiendra au Lac Iarivo, près du « Lac Village ». L’armée, dont c’est également l’anniversaire, est spécialement mise à l’honneur cette année. Hier, un nouvel avion Let 410 leur a été offert par le président de la République.

Concernant la parade militaire de demain, quelques changements sont aussi à prévoir. L’Armée populaire de libération de Chine participera au défilé prévu demain, 26 juin, au stade Barea Mahamasina, avec la présence de 50 soldats. L’armée française y prendra également part également, forte de 22 militaires. De hauts responsables étrangers du domaine de la défense assisteront aussi à cet événement.

Étant donné que la célébration de cette année prend une tournure inédite avec ces changements, la sécurité lors des feux d’artifice de ce soir exige des dispositions spéciales. À cet effet, la circulation sera interrompue à partir de ce midi entre Tsarasaotra et le Lac Iarivo. Elle ne sera rouverte qu’à l’issue des événements, a informé le Commissaire central d’Antananarivo, Manitra Fleurys Razafindahy, lors d’une conférence de presse organisée par l’EMMOREG lundi dernier.

Fluidité

Pour assurer une meilleure fluidité du trafic, des itinéraires de déviation ont été prévus. Les usagers souhaitant rejoindre Ivato sont invités à emprunter la route nationale numéro 4 via Ankazomanga, Ambohimanarina, Talatamaty, jusqu’à Ivato. Une seconde alternative est également proposée : la nouvelle route d’Ambohitrimanjaka menant vers le Lac Iarivo.

Quant aux riverains du Lac Iarivo, notamment ceux d’Ambodifasina, il leur est recommandé d’utiliser la voie secondaire reliant directement Ambatolampy Tsimahafotsy. « Nous faisons appel à la collaboration de tous pour le bon déroulement des festivités. Les forces de défense et de sécurité (FDS) redoublent d’efforts pour trouver des solutions permettant de fluidifier la circulation », a expliqué le commissaire central d’Antananarivo.

Par ailleurs, l’utilisation de lasers est formellement interdite lors des célébrations des 25 et 26 juin. Cette mesure est inscrite dans un arrêté préfectoral, et des sanctions sont prévues en cas d’infraction, a rappelé le lieutenant-colonel Tojo Raoilijona, commandant du groupement de la gendarmerie d’Analamanga. Les autorités ont également annoncé le déploiement de plusieurs milliers de forces de l’ordre autour du Lac Iarivo, principal site des festivités.

En parallèle, des bus électriques, fraichement arrivés assureront un service de transport spécifique pour limiter les déplacements en véhicule personnel, justifiant également la coupure de la circulation entre Tsarasaotra et le Lac Iarivo.

Ravo Andriantsalama

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