COVID-19 : Tous ensemble face au virus

Débat des jeunes

Andrea Razafi

Andrea Razafi

Le procès a eu lieu. Mais le principal plaignant, lui, ne s’est pas présenté. Fernand Cello, journaliste et lanceur d’alerte, a comparu ce matin au tribunal d’Anosy Antananarivo. Un face-à-face avec la justice. Mais pas avec son accusateur.

Durant une heure d’audience, l’avocat du prévenu, maitre Santa Navalona Rajaonarison, n’a pas mâché ses mots. « Vous ne vous êtes pas présenté au parquet, ni à l’audience. Pour nous, c’est une violation du principe contradictoire. » L’absence du directeur général de l’École de l’Administration pénitentiaire laisse un goût amer. Pour rappeler les faits, l'origine de l'accusation découle d’une publication que Fernand Cello a partagée sur son compte Facebook. Dans celle-ci, il avait interpellé la ministre de la Justice à propos des soupçons de corruption et de favoritisme autour du concours d’entrée à l’administration pénitentiaire. Il a alors demandé des comptes. 

Le plus étonnant, c’est que le plaignant lui-même avait reconnu certaines irrégularités. C’était le 19 mai, sur Facebook toujours. Il avait tenté de justifier mais n’a fait aucun démenti officiel jusqu’à ce jour. Au total, quatre chefs d’inculpation pèsent aujourd’hui sur Fernand Cello. Trois ont été regroupés dans un seul dossier : atteinte à la sûreté de l’État, infraction en ligne, violation du Code de la communication médiatisée. Un quatrième volet reste en instruction.

Maitre Rajaonarison dénonce aussi les conditions de détention. Selon lui, « même son arrestation s’est accompagnée de traitements dégradants. Les conditions carcérales étaient également assez dures. » Le jugement est attendu mardi prochain. Le feuilleton judiciaire continue. Mais le silence du plaignant commence, lui, à faire du bruit.

Ravo Andriantsalama

Alors que la tension monte entre Téhéran et Tel-Aviv, Madagascar prend position. Dans un communiqué officiel, le ministère des Affaires étrangères appelle à une désescalade immédiate et réaffirme son attachement au règlement pacifique des différends. Le pays alerte également sur la nécessité de protéger les civils et de garantir l’accès humanitaire.

« Madagascar condamne toute attaque visant des civils et appelle au retour au calme dans l’intérêt de la paix internationale. » Le ministère des Affaires étrangères dit suivre de près l’évolution préoccupante de la situation entre la République islamique d’Iran et l’État d’Israël. Face à l’escalade militaire dans cette région déjà marquée par des décennies d’instabilité, Madagascar alerte sur les risques d’un embrasement régional et appelle à une désescalade urgente. Dans un communiqué diffusé hier, le gouvernement malgache exprime sa « profonde préoccupation » face à la tournure des événements. Il y est également rappelé l’importance du dialogue et de la diplomatie pour la résolution des différends.

« Madagascar réaffirme son attachement au règlement pacifique des conflits, dans le respect des résolutions pertinentes des Nations Unies », souligne le ministère. Le pays plaide pour le respect du droit international humanitaire, la protection des populations civiles ainsi que l’accès sécurisé à l’aide humanitaire. Tout en condamnant fermement les attaques visant les civils, Madagascar s’aligne sur les initiatives régionales et internationales qui cherchent à éviter une détérioration supplémentaire de la situation sécuritaire au Moyen-Orient.

Suivi diplomatique

Si le pays ne dispose d’aucune représentation diplomatique directe ni en Iran ni en Israël, le ministère assure maintenir le lien avec ses ressortissants à travers des canaux de relais. Croisée ce matin au Novotel Alarobia, Lanto Rahajarizafy, directeur générale du Partenariat au développement et de la diaspora au sein du MAE, indique que des consignes de vigilance ont été transmises. « Nous encourageons les Malgaches en Israël à rester en contact avec l’ambassade de Madagascar en France, qui couvre ce pays, ou à s’adresser directement à notre direction de la diaspora ici à Antananarivo. Quant à ceux qui vivent en Iran, ils peuvent se rapprocher du consulat malgache présent sur place », précise-t-elle.

Aucun cas de demande de rapatriement n’a cependant été enregistré jusqu’ici. Toutefois, le ministère affirme suivre la situation de manière continue. « Pour le moment, personne n’a demandé à rentrer, mais nous restons en alerte. Et comme à chaque situation de crise, nous examinons les possibilités de coopération avec des pays partenaires pour assurer un éventuel retour, si cela devenait nécessaire », ajoute la responsable.

S’agissant du nombre de ressortissants malgaches présents dans les deux pays, les chiffres restent approximatifs. « Nous n’avons pas encore d’estimation précise. En Iran, la communauté malgache est principalement composée d’étudiants. En Israël, nous ne disposons pas encore de données fiables », explique Lanto Rahajarizafy. Le ministère invite une nouvelle fois les ressortissants à faire preuve de prudence et à maintenir le lien avec les autorités compétentes.

Ravo Andriantsalama

Depuis hier et jusqu’à mercredi, une délégation malgache, menée par le Premier ministre Christian Ntsay, est en déplacement à Luanda, en Angola. L'objectif de cette mission est de participer au 17e Sommet des Affaires États-Unis–Afrique, une plateforme stratégique pour le renforcement des partenariats économiques.

Le Sommet des Affaires États-Unis–Afrique rassemble chaque année près de 1 500 participants, incluant des chefs d'État, des ministres africains, de hauts responsables américains et des dirigeants d’entreprises des deux continents. Il est organisé par le Corporate Council on Africa, une institution américaine dédiée à la promotion des relations commerciales et des investissements entre les États-Unis et l’Afrique. Le thème retenu cette année est « Les voies de la prospérité : une vision commune du partenariat entre les États-Unis et l’Afrique ».

Depuis le début de ce sommet, la délégation malgache a multiplié les rencontres de haut niveau. Virginie Raheliarisoan, directrice de la communication à la Primature, a précisé les enjeux : « Des discussions auront lieu aujourd’hui et demain avec de hauts responsables américains. Elles porteront sur la coopération pour le développement de Madagascar. Il sera aussi question des échanges commerciaux et des investissements, notamment après la décision du président américain d’augmenter les droits de douane sur certaines marchandises exportées vers les États-Unis. »

AGOA et minerais stratégiques au cœur des discussions

Parmi les temps forts de la mission malgache figure une rencontre entre le Premier ministre Ntsay et la directrice des projets africains au sein du Carnegie Endowment for International Peace, un think tank basé à Washington. Les discussions ont porté sur la poursuite de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), un programme facilitant les exportations africaines vers les États-Unis. Les discussions ont également porté sur les investissements américains à Madagascar et la gestion durable des minerais stratégiques, selon la Primature. Pour l’heure, les résultats concrets de ces échanges n’ont pas encore été rendus publics.

Ravo Andriantsalama

L'île Maurice a accueilli ce week-end le Rugby Africa Men's Sevens 2025, le championnat d’Afrique de rugby à 7. Les Makis de Madagascar ont décroché la médaille d’argent après une seule défaite en finale face aux redoutables Blitzboks d’Afrique du Sud, hier.

Ascension confirmée : Cap sur la Coupe du Monde

L'ascension des Makis est désormais confirmée. Après un tournoi excellemment mené, ponctué par une seule défaite en finale contre l'ogre sud-africain, l'équipe nationale malgache de rugby à sept peut continuer de rêver d'une aventure mondiale. Hier, lors de la finale du « Rugby Africa Men's Sevens 2025 », malgré une défaite de 28 à 12 face aux Blitzboks, le parcours des Makis est un franc succès, couronné par une médaille d'argent.

Surtout, cette performance ouvre la porte à une potentielle participation au prochain Championnat du Monde de rugby à 7. Si l’Afrique du Sud est qualifiée d’office pour la Coupe du Monde de 2026, Madagascar, en tant que deuxième puissance africaine, devrait également l'être directement. Dans le cas contraire, les Makis devront passer par un barrage pour accéder au tableau final du prestigieux tournoi mondial.

La défaite en finale ne reflète en rien l'ensemble du tournoi livré par les rugbymen malgaches durant les deux jours de compétition à l’île Maurice. En demi-finale, les Makis 7’s ont notamment battu un autre géant du rugby africain, le Kenya, sur le score de 14 à 10. Une victoire surprenante mais qui souligne l'ascension fulgurante du rugby à 7 malgaches.

Malgré la défaite en finale, le joueur malgache, Mamy Herilala Ranaivoarison, a été élu meilleur joueur du tournoi. Loin d'être un simple prix de consolation, Ranaivoarison et ses coéquipiers ont réellement tenu tête aux Sud-Africains lors de la finale, et ce, malgré un essai transformé précoce de leurs adversaires.

Au classement final du tournoi, l’Afrique du Sud termine première, suivie de Madagascar deuxième, du Zimbabwe troisième et du Kenya quatrième. Le pays hôte, l'île Maurice, se place quant à lui en onzième position, juste devant la Côte d’Ivoire.

Selon un communiqué publié par Malagasy Rugby hier soir, les héros nationaux sont attendus à l’aéroport international d’Ivato cet après-midi. Le communiqué a lancé un appel aux citoyens pour venir accueillir l’équipe à Ivato vers 15 heures, afin de célébrer dignement cette performance historique.

Ravo Andriantsalama      

Transparency International Initiative Madagascar (TI-MG) a récemment publié les résultats de son baromètre de la corruption dans la santé (B-Corsan 2023). Cette étude met en lumière non seulement les expériences des usagers et du personnel de santé, mais aussi les facteurs qui les poussent parfois à recourir à des pratiques de corruption.

Trop de manques. Du côté du personnel médical, plusieurs facteurs expliquent ces dérives, selon TI-MG. L'organisation pointe du doigt des salaires trop bas, le manque d’équipements, des conditions de travail précaires, mais aussi un comportement cupide et/ou opportuniste de certains agents. Tout le personnel médical est concerné : médecins généralistes ou spécialistes, sages-femmes, infirmiers, pharmaciens, et même les stagiaires.

Le népotisme et le favoritisme sont également des pratiques fortement dénoncées, comme l'explique Gérald Pruvot Andriamananjara, chargé de projet en santé chez TI-MG. Selon lui, « Le népotisme et le favoritisme sont les plus récurrents. Les gens font appel au népotisme quand ils ne veulent pas faire la queue dans un établissement sanitaire. Il y a aussi les pots-de-vin : les gens glissent de l'argent dans leur carnet pour éviter de faire la queue. Une autre forme de manifestation de corruption dans le secteur de la santé est aussi l’augmentation injustifiée des prix des services et des médicaments dans les Centres de Santé de Base (CSB). »

Analphabétisme              

Autre constat alarmant, l'analphabétisme de certains usagers favorise ces pratiques, surtout dans les zones rurales. TI-MG a mené cette étude auprès de plus de 4 700 usagers et 707 personnels de santé, issus d'établissements de santé publics répartis dans 18 districts, en zones rurales et urbaines.

Gérald Pruvot Andriamananjara note d'ailleurs une différence dans la manifestation de la corruption entre ces deux milieux : « On constate un niveau élevé de prévalence de corruption en milieu urbain qu’en milieu rural. Car en milieu rural, bon nombre d’établissements sanitaires travaillent avec des ONG ou des associations. Ces collaborations incitent à la diminution de la corruption car les établissements sanitaires sont plus surveillés. En ville, c’est plus difficile car les usagers ont peur des représailles et des critiques. »

En conclusion, TI-MG propose huit axes de recommandations pour garantir l’intégrité dans le quotidien des soins. L’association préconise, entre autres, la formation des agents de santé et la mise en place de canaux de dénonciation sûrs, afin de lutter efficacement contre ces pratiques.

Ravo Andriantsalama et Salohy Rollande

« Ça suffit ! Il faut arrêter de prendre le peuple en otage. » Ces mots forts ont été prononcés par le président de la République, Andry Rajoelina, hier soir lors de son intervention à la chaîne nationale. Le président a reconnu que le trafic de carburant, destiné aux centrales de la JIRAMA, est une des causes majeures des coupures de courant. Il a annoncé en direct la traque des individus responsables de ces malversations.

Vêtu d'un costume sombre et d’une cravate noire, troquant sa traditionnelle cravate orange habituel pour marquer le deuil des récentes intoxications alimentaires, le locataire d'Iavoloha n'a pas mâché ses mots. Lors de son intervention au journal du soir de la chaîne nationale, il a fermement condamné ceux qu'il a désignés comme les « preneurs d’otage de la population ». « Il existe un réseau qui a pour but de détruire la JIRAMA et cela peut engendrer un désastre », a-t-il affirmé.

Pour illustrer l'ampleur du problème, Rajoelina a pris l'exemple de Mahajanga. Le Président a affirmé que les coupures prendraient fin si tout le carburant expédié de Toamasina arrivait à bon port. « Nous avons fait des comparaisons par rapport aux années précédentes, et le résultat est étonnant. Nous avons augmenté le volume de carburant à envoyer à Mahajanga, pourtant les délestages s'intensifient. Ce n'est pas logique », s’est étonné Andry Rajoelina.

Le chef de l'État a annoncé que des enquêtes approfondies seront menées sous peu. Ces investigations seront conduites collectivement par plusieurs institutions étatiques et le système anti-corruption, incluant notamment le BIANCO. Des enquêtes préliminaires ont déjà révélé que seuls quarante-trois des cinquante-trois camions citernes sont arrivés à Mahajanga cette année. Andry Rajoelina a précisé : « Les dix camions se sont donc volatilisés, et cela affecte directement la production de la JIRAMA ainsi que le quotidien du peuple. »

100 millions de dollars pour l’énergie solaire

Afin de répondre malgré tout au besoin d’électricité de la population, le président de l'État a proposé une solution technologique immédiate. Selon lui, un outil permettant de surveiller le volume de carburant injecté et utilisé par les machines sera installé pour contrôler le flux des carburants. A part les contrôles de routine assurés par les personnels.

Parallèlement, la solution de l’énergie renouvelable demeure une piste que le chef d’État compte explorer activement. Il a annoncé l'installation de centrales d’énergie solaire d’une puissance de 100 mégawatts avant la fin de l’année. Interrogé sur le financement de ce projet, il a expliqué que la Banque Mondiale a accordé une aide budgétaire de cent millions de dollars, et que la totalité de ces fonds sera allouée à l’installation des parcs solaires à travers l’île pour atteindre les objectifs fixés.

Néanmoins, en l’attente de la concrétisation de ces promesses, les mois à venir risquent d’être encore plus difficiles en termes de coupures de courant pour les grandes villes, et surtout pour la capitale. « Les délestages s'intensifient pour Antananarivo, alors qu’en ce moment, nous avons en principe encore de l’eau. Pourtant, la période d’étiage, n’est censée commencer que vers les mois de septembre ou octobre, et c’est à ce moment que l’on devrait vraiment s’inquiéter des coupures », a expliqué Andry Rajoelina, une manière discrète d'informer la population que les coupures persisteraient jusqu'à ce que les solutions soient opérationnelles.

Ravo Andriantsalama

Ce n’était pas une simple intoxication, mais bien un empoisonnement alimentaire qui a causé la mort de plusieurs personnes à Ambohimalaza. C’est la version officielle du gouvernement, confirmée hier après-midi lors d’une conférence de presse tenue au Centre Hospitalier Universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHUJRA) Ampefiloha, suite au drame survenu lors d'une fête d'anniversaire.

« Je suis formelle, il y a eu empoisonnement », a déclaré le ministre de la Santé Publique, le Professeur Zely Andriamanantany, hier après-midi à l'hôpital HJRA Ampefiloha. Pour les membres du gouvernement, le drame qui s'est produit samedi dernier dans un espace événementiel à Ambohimalaza, lors d'une fête d'anniversaire d'une étudiante universitaire, n'était pas fortuit. Les autorités ont confirmé qu’il s’agissait d’un empoisonnement intentionnel, qualifié de crime, à la suite des premières analyses effectuées sur les prélèvements. Une enquête judiciaire a immédiatement été ouverte pour faire toute la lumière sur les faits et identifier les responsables.

Selon le ministre de la Santé Publique, un poison toxique contenu dans les donuts serait à l’origine de cet empoisonnement. Il a également insisté sur la gratuité totale des soins dispensés aux victimes de l’empoisonnement à l’hôpital CHUJRA Ampefiloha. Il a averti que toute tentative de facturation ou d’extorsion envers les familles des victimes fera l’objet de sanctions immédiates.

Le ministre délégué à la Gendarmerie Nationale, le Général Andry Rakotondrazaka, a expliqué que jusqu'à présent, cinq personnes ont été interpellées dans cette affaire et placées en garde à vue au Toby Ratsimandrava. « L’enquête avance à grands pas et le fait que l’empoisonnement ait été prouvé marque un nouveau tournant dans nos investigations. Nous trouverons très vite les réponses à tous les questionnements et ferons une grande annonce sous peu », a-t-il affirmé.

Des victimes au-delà de la liste des invités

De son côté, le ministère de l’Industrie et du Commerce (MIC), par l’intermédiaire de la direction de la protection des consommateurs (DPC) a mené une enquête approfondies sur les produits alimentaires ou ingrédients suspects lors de la fête. Selon les explications d’Ando Ravelonarivo, DPC au sein du MIC il y a de cela quelques jours, les enquêtes approfondies seront déterminant pour la suite de l’affaire. Pas plus tard qu’hier, les autorités avance la thèse de « l’empoisonnement criminel ».

Pour rappel, sur la soixantaine de personnes présentes à la réception de samedi dernier, seules 35 figuraient sur la liste des invités. Pourtant, le nombre de victimes est bien plus important et ne se limite pas aux personnes présentes sur les lieux, car certaines ont rapporté des restes d’aliments chez elles, ce qui a entraîné une multiplication des cas. Selon le compte rendu du Conseil des Ministres de mercredi, vingt personnes ont jusqu’ici péri des suites de la fête, mais des dizaines d’autres sont toujours en observation dans divers centres hospitaliers, dont le CHUJRA Ampefiloha.

Les cas similaires signalés dans les régions d’Atsinanana et de Boeny doivent être distingués de celui d’Antananarivo, a précisé la porte-parole du gouvernement, Mara Volamiranty Donna. Néanmoins, elle a ajouté que les autorités ont d’ores et déjà pris les mesures nécessaires pour prendre en charge les personnes intoxiquées, grâce au fonds d’urgence sanitaire mobilisé pour faire face à ce type de situation.

Ravo Andriantsalama

Les Organisations de la Société Civile (OSC) interpellent une fois de plus les autorités. Elles estiment que leur voix n'est pas suffisamment prise en compte par les dirigeants publics, alors même qu'elles sont en première ligne face aux urgences environnementales, sociales et économiques du pays.

Les OSC dénoncent un manque d’écoute de la part de certaines institutions étatiques. Elles déplorent également des réponses gouvernementales souvent cloisonnées et parfois trop tardives, alors que les enjeux, qu'ils soient environnementaux, liés aux droits humains ou au développement local, sont profondément interdépendants. Les organisations réclament ainsi un dialogue structuré et permanent avec les ministères et les décideurs publics afin de co-construire des politiques plus inclusives.

Louis Razafimanandraibe, président national du Tafo Mihaavo, lance un appel clair : « Nous appelons l’État à renouer un consensus, à la fois avec la population et avec les organisations de la société civile, en évitant une approche directive. Nous sommes prêts à apporter nos contributions pour améliorer la gestion des terres. »

Un constat partagé par Jocelin Andrianambinina, Directeur Exécutif du Five Menabe, qui insiste sur l'importance de la collaboration. « Je tiens à souligner l’importance du cercle de coalition. Il permet d’éviter les divergences de traduction ou d’interprétation, et de favoriser un engagement commun. C’est dans cette optique que nous faisons appel aux Partenaires Techniques et Financiers (PTF), aux citoyens, aux ONG internationales, et surtout à l’État », affirme-t-il.

Des ministères plus ouverts que d'autres

Malgré ces blocages, certaines institutions font figure d’exception, selon Harijaona Andriamoraniaina de Rohy. « Il existe de grandes différences dans la manière de communiquer selon les ministères. Certains dirigeants, comme ceux du ministère de la Pêche et de l’Économie Bleue, se montrent plus ouverts aux échanges, notamment dans la mise en place et l’élaboration des politiques de gouvernance nationales. En revanche, d’autres ministères restent fermés au dialogue », explique-t-il.

La société civile malgache le rappelle qu’aucun progrès durable n’est possible sans concertation. Pour construire un avenir juste et équitable, les voix locales doivent impérativement être entendues. Les OSC visent à valoriser les initiatives citoyennes et à renforcer leurs capacités de plaidoyer. L’ambition est claire, c’est de co-construire des politiques publiques justes, équitables et inclusives, qui soient véritablement à l’écoute des réalités du terrain.

Ravo Andriantsalama

Mercredi dernier, la publication d'un influenceur kényan annonçant que le chef du plus jeune État du monde avait « cassé sa pipe » a provoqué un important buzz sur les réseaux sociaux en Afrique. Le gouvernement Sud-Soudanais a rapidement démenti cette rumeur de décès du président Salva Kiir.

« Son Excellence le président Salva Kiir Mayardit est en vie, en bonne santé et pleinement engagé au service de la nation » indique le texte officiel, ajoutant qu’il continue d'exercer ses fonctions présidentielles « avec vigueur, engagement, en bonne santé et en pleine forme ».

Ce n'est pas la première fois que de telles rumeurs circulent. En octobre 2009, des fausses informations similaires sur la mort du président Kiir s'étaient déjà propagées, le poussant à les réfuter publiquement. Plus tard, en 2016, des rumeurs sur son état de santé avaient exacerbé les tensions à Djouba, la capitale, entraînant une présence militaire accrue et une inquiétude croissante de la population.

Le ministère sud soudanais des affaires étrangères a condamné ces fausses informations, les qualifiant de "malveillantes" et visant à semer la panique et à déstabiliser le pays. Il a exhorté la population à les ignorer et a mis en garde contre la diffusion d'informations non vérifiées.

Malgré ce démenti, le président n'est pas encore apparu publiquement.

Guerre civile

Dirigé par Salva Kiir depuis 2011, le Soudan du Sud a connu cinq années de guerre civile, exacerbées par l'instabilité historique du pays. De 2013 à 2018, les affrontements entre les forces de Kiir et celles de son vice-président, Riek Machar, ont provoqué la mort d'environ 400 000 personnes. Un accord de partage du pouvoir avait été conclu entre les deux hommes, mais Riek Machar a été arrêté en mars dernier.

 

 Vonimbato Cynthia

Une fusion inédite entre la Foire Internationale de l’Agriculture (FIA) et le Festival de la Gastronomie se tiendra du 4 au 7 septembre 2025 au Centre de Conférence International (CCI) Ivato. Un événement qui s'annonce ambitieux, avec plus de 300 stands sur 22 000 m² autour d’un objectif commun : valorisé toute la chaîne de valeur agroalimentaire.

« La terre nourrit, la main transforme et le palais savoure ».

Tel est le thème de la foire internationale de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (FIA) et le festival de la gastronomie 2025. Un message clair qui met en avant les maillons souvent oubliés de notre alimentation. « Nous voulons mettre en lumière les agriculteurs, éleveurs et pêcheurs, car ce sont eux qui nourrissent la population au quotidien, même si leur rôle reste souvent méconnu », souligne Koloina Ranaivo Rajaonarisoa, directrice générale adjointe de Madavision, organisateur de l'événement lors d’une conférence de presse ce matin à Andraharo.

Si l’intention est forte, certains enjeux restent à approfondir, notamment celui de la protection sociale des producteurs. Interrogée sur ce point, Koloina Ranaivo Rajaonarisoa reconnaît une lacune : « C’est un vrai besoin, mais encore peu connu. Nous n’avons pas encore de réponse précise, mais c’est un axe que nous devons étudier de plus près », admet-elle. Une déclaration qui soulève un sujet crucial : comment valoriser pleinement ces métiers sans garantir des conditions de vie décentes à ceux qui les exercent ?

De la terre à l'assiette

La décision de fusionner les deux salons n'est pas anodine. Elle découle du constat que producteurs et consommateurs sont trop souvent déconnectés. « Nous mangeons sans souvent savoir d’où viennent nos aliments. C’est ce que nous voulons changer, en créant un pont entre le champ, l’élevage, la mer… et l’assiette », explique Koloina Ranaivo Rajaonarisoa. L’ambition est claire, c’est de redonner ses lettres de noblesse aux agriculteurs, éleveurs et pêcheurs, tout en faisant comprendre aux visiteurs que sans ces derniers, aucune gastronomie n’est possible.

Côté animation, des plats malgaches et internationaux seront à l'honneur, avec des démonstrations culinaires assurées par des chefs professionnels locaux et étrangers. L'événement prévoit également des ateliers culinaires pratiques pour prévenir les intoxications alimentaires, un enjeu actuel, en partageant les bons gestes et techniques pour garantir la sécurité alimentaire à chaque étape de la préparation.

Cette fusion entre agriculture et gastronomie promet d’être bien plus qu’un simple salon : un espace de réflexion, de rencontre et de reconnaissance pour celles et ceux qui font vivre l’industrie agroalimentaire à Madagascar.

Ravo Andriantsalama

Lors du lancement du nouveau plan stratégique de la Cour des comptes à la cour suprême Anosy ce matin, le président de l’institution, Jean de Dieu Rakotondramihamina, a rappelé avec insistance que les priorités de l’État doivent impérativement s’aligner sur les attentes réelles des citoyens. Un message fort dans un contexte où les finances publiques font l’objet d’un examen accru.

« Les investissements doivent aller là où la population en a réellement besoin », martèle le président de la Cour des comptes. Le rôle de la Cour, souligne-t-il, n’est pas de critiquer pour critiquer, mais bien d’éclairer les choix publics. « Nous sommes à la fois un organe de contrôle et de conseil. Nous faisons des recommandations, mais c’est à l’État de décider quand et comment les mettre en œuvre », précise-t-il. Le nouveau plan stratégique, fruit d’une large concertation avec les partenaires techniques et financiers, la société civile, l’université et l’État lui-même, marque une volonté de renforcer l’efficacité des missions de la Cour. Il s’appuie sur l’évaluation du précédent plan (2020 – 2024), avec pour ambition de corriger les failles identifiées tout en consolidant les acquis.

Des priorités claires Parmi les priorités de ce nouveau plan stratégique, figurent le renforcement des compétences des auditeurs, ainsi que la consolidation de l’indépendance de la Cour sur les plans institutionnel, budgétaire et administratif, condition nécessaire pour garantir une meilleure gestion des deniers publics. « Ce processus ne peut pas se faire dans la précipitation. L’indépendance ne se décrète pas, elle se construit progressivement », insiste Jean de Dieu Rakotondramihamina. S’il reconnait qu’il n’existe pas de gestion publique « 100 % propre », il note tout de même des avancées.

Sur le dossier de la JIRAMA, par exemple, la Cour a mené un audit dont les recommandations ont été partiellement suivies, en vue d’améliorer la qualité des services offerts aux usagers. À travers ce plan stratégique, la Cour des comptes veut affirmer son rôle d’acteur de la bonne gouvernance, en appelant à une meilleure orientation des ressources publiques vers les priorités essentielles : les besoins réels du peuple malgache.

Ravo Andriantsalama

Les Barea, l'équipe nationale de football malgache, ont terminé à la quatrième place de la dernière COSAFA Cup, disputée le week-end dernier en Afrique du Sud. Après une lourde défaite en demi-finale contre l'Angola, les Zébus malgaches ont cédé une nouvelle fois face aux Cœlacanthes comoriens lors de la petite finale, sur un score de 1 à 0.

Bien que le match ait été équilibré, la domination comorienne s'est manifestée dans leur capacité à remporter les duels et surtout dans un réalisme clinique. En effet, I. Youssouf, l'attaquant comorien, a inscrit à la 77ème minute le seul but de la rencontre, sur l'unique tir cadré des Comores du match. L'indiscipline malgache a également profité aux Cœlacanthes, avec trois cartons jaunes infligés aux joueurs des Barea.

Cette nouvelle défaite contre les Comores n'est pas anodine. Après avoir battu les Malgaches lors des éliminatoires pour la Coupe du Monde 2026, puis lors des éliminatoires de la CAN 2025, ils ont cette fois-ci pris le dessus lors d'un tournoi où les Malgaches ont brillé ces dernières années. Les Comores sont-elles devenues la bête noire de Madagascar en football ?

La question reste ouverte, d'autant qu'avant cette récente domination comorienne, les Barea affichaient un bilan de dix victoires en autant de matchs face aux Comores. Ce qui est certain, c'est qu'actuellement, les Comoriens dominent le football dans la zone Océan Indien. Il appartient aux Barea de relever leur niveau afin de rivaliser.

Finalement, c'est l'Angola qui s'est imposé en finale de la COSAFA face aux Bafana Bafana d'Afrique du Sud sur le score de 3 à 0. Les Angolais remportent ainsi la COSAFA pour la deuxième fois consécutive. Leur attaquant Depu a été désigné Joueur du Tournoi et a remporté le Soulier d'Or, tandis que son compatriote Neblu a décroché le Gant d'Or du meilleur gardien. L'Afrique du Sud s'est consolée en remportant le prix du Fair-Play.

Ravo Andriantsalama

Sur près de 571 000 élèves ayant passé les épreuves du Certificat d'Études Primaires Élémentaires (CEPE) ce mardi 17 juin à Madagascar, 120 étaient en situation de handicap. Parmi eux, huit étaient inscrits au centre du CEG Ambohimihandra, dans la capitale. Ces candidats ont pu passer les épreuves grâce à un soutien personnalisé.

Egalité de chances. Les candidats en situation d’handicap ont été soumis aux mêmes évaluations que les autres : mêmes épreuves et mêmes sujets. L'examen a également débuté à la même heure pour tous. Cependant, des aménagements spécifiques ont été prévus pour tenir compte de leurs besoins particuliers, notamment au niveau du temps de composition, comme l'a expliqué le chef de centre au CEG Ambohimihandra, Jorosoa Rakotoarison. « Concernant la durée des épreuves, ils bénéficient d’une petite marge de temps supplémentaire. Entre chaque épreuve, il y a une petite pause de 10 minutes. Après l’épreuve d’opération par exemple, ils peuvent continuer à composer pendant la pause de 10 minutes », a précisé le chef de centre.

Un soutien personnalisé

Au CEG Ambohimihandra, les candidats étaient principalement en situation de handicap moteur ou autiste. Chacun d'eux était assisté par un accompagnateur ou une accompagnatrice, généralement des instituteurs ayant suivi ces élèves tout au long de leur parcours scolaire. Ces accompagnateurs sont des personnes chargées de noter les réponses à la place des candidats. Ils les aident également à comprendre les consignes, à gérer leur temps, et veillent à ce que le candidat soit installé dans les meilleures conditions possibles.

Sabine Ranivoarisoa, institutrice, a accompagné pour la première fois un candidat au CEPE. Son élève, un jeune homme de 20 ans, souffre d'un handicap moteur. « Moi, je suis surtout là pour lui poser les questions à voix haute. Je note ensuite ses réponses sur sa feuille de copie », a-t-elle expliqué. Les candidats en situation de handicap, inscrits au CEG Ambohimihandra, affichent chaque année un taux de réussite relativement correct au CEPE selon toujours le chef de centre. En 2024, le taux de réussite était de 50 % pour les quatre candidats en situation de handicap inscrits.

Ravo Andriantsalama

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