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ÉLECTIONS

Andrea Razafi

Andrea Razafi

vendredi, 05 septembre 2025 11:35

FIA 2025 : la jeunesse rurale au premier plan

La 7ᵉ édition de la Foire Internationale de l’Agriculture et de la Pêche (FIA) bat son plein au CCI Ivato jusqu’à dimanche. Bien plus qu’une simple vitrine de produits et d’innovations, l’événement met en avant une réalité encore trop peu visible : l’émergence d’une jeunesse rurale ambitieuse, mais en quête d’accompagnement.

Olivia, un visage de cette nouvelle génération

Parmi ces jeunes qui osent, Randriamanjato Olivia Cynthia. Originaire de Bongolava, elle dirige PROCEMA, une entreprise semencière spécialisée dans le riz et le maïs. Son parcours témoigne des défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs ruraux.
« Nous commençons par cultiver les semences, nous les traitons, elles passent ensuite par des tests de contrôle. À ce stade, nous collaborons avec le secteur public et privé pour obtenir des semences sélectionnées et certifiées, conformes aux normes. Mais nous débutons encore dans ce secteur : il nous faut beaucoup de soutien, en renforcement de capacités, en débouchés, en techniques de production… Même au niveau matériel, nous devons encore emprunter un tracteur. Notre souhait, c’est de devenir totalement autonomes », confie la jeune entrepreneure.

Des obstacles persistants

Comme elle, beaucoup de jeunes ruraux veulent franchir le cap de la professionnalisation. Mais le manque de moyens financiers, techniques et logistiques reste un frein majeur. « La volonté existe, mais sans appui structuré, ces jeunes risquent de plafonner », observe un visiteur du salon.

PROGRES, un levier d’accompagnement

C’est justement pour répondre à ces besoins qu’a été lancé le programme PROGRES (renforcement de l’entrepreneuriat durable et soutien à l’insertion économique des jeunes ruraux), sous l’égide du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage.
« Les jeunes ne sont pas seuls, ils peuvent choisir un domaine, comme l’élevage de poissons ou de poulets, et nous les soutenons. Le soutien n’est pas forcément individuel : ils peuvent se regrouper en entreprise, qui sera ensuite accompagnée financièrement. Certains n’ont rien au départ : nous les aidons même à créer leur propre entreprise », explique Razaorialisoa Ophira, responsable en passation de marché au sein du programme.

Une ambition nationale

Avec une implantation dans 12 régions du Sud et 40 districts, de la Haute Matsiatra à l’Androy en passant par l’Anosy, le programme se fixe des objectifs à la hauteur de l’urgence : créer 50 000 emplois et former 75 000 jeunes d’ici 2031.
Un pari ambitieux, mais nécessaire. Car comme le montre la FIA 2025, l’avenir de l’agriculture et de la pêche à Madagascar passera inévitablement par l’énergie, la créativité et la résilience de sa jeunesse rurale.

Ravo Andriantsalama et Nour Nandrasana

La victoire face à la République centrafricaine (2-0) hier soir redonne espoir aux supporters malgaches. Les Barea, désormais deuxièmes du groupe I avec 13 points, restent dans la course aux qualifications pour la Coupe du Monde 2026. Mais la route est encore semée d’embûches.

Devancer le Ghana, solide leader avec 16 points, relève presque de l’exploit. Les Black Stars ont l’expérience et un effectif qui répond présent dans les grands rendez-vous. Pour que Madagascar les dépasse, il faudrait un faux pas répété du Ghana et un parcours parfait des Barea. Une hypothèse qui fait rêver, mais qui reste improbable. C’est donc vers le statut de meilleur deuxième que se tournent toutes les attentions. Dans ce groupe I très serré, Madagascar doit consolider son avance sur le Mali et les Comores, tous deux à 12 points. La marge est mince. Un seul faux pas pourrait tout compromettre.

Le calendrier réserve encore trois rendez-vous, le Tchad, lanterne rouge, puis deux déplacements périlleux aux Comores et au Mali. Face au Tchad, la victoire est impérative, presque obligatoire. Mais ce sont bien les deux derniers matchs qui décideront du destin des Barea. Un nul arraché aux Comores et un succès au Mali offriraient un total d’au moins 19 points, suffisant pour espérer intégrer le cercle des meilleurs deuxièmes africains.

Un rêve encore vivant

Dans son interview après le match d’hier, le sélectionneur Corentin Martins a tenu à relativiser les manquements offensifs de son équipe. « Si on constate qu’on a raté des occasions, c’est déjà le signe que nous avons su en créer beaucoup », a-t-il souligné après le succès 2-0 face à la Centrafrique. Satisfait de l’engagement de ses joueurs, il a insisté sur l’importance du collectif : « Même les attaquants se sont sacrifiés pour défendre jusqu’au bout ». Conscient toutefois des limites actuelles, Martins rappelle que Madagascar n’est pas le Cameroun ni le Sénégal, et qu’il faudra souvent « se battre et se sacrifier pour préserver un score ». À propos du prochain rendez-vous face au Tchad, le coach se montre prudent : « Rien n’est facile. Le Tchad a tenu le Ghana en échec à la dernière minute. Il faudra récupérer vite et être à 100 % ».

Les calculs sont clairs, Madagascar a son destin entre ses mains. La génération actuelle, portée par l’enthousiasme populaire, peut marquer l’histoire en atteignant pour la première fois les barrages d’un Mondial. L’enjeu dépasse le football car ce serait un symbole d’unité et de fierté nationale. Le peuple malgache, lui, y croit dur comme fer. Et dans un football où rien n’est écrit d’avance, il n’est pas interdit de rêver.

Ravo Andriantsalama

Soir de vérité pour les Barea de Madagascar. Ils affrontent ce soir la République centrafricaine, à Casablanca (Maroc), pour la 7ᵉ journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Coup d’envoi prévu à 19 heures, heure malgache.

Actuellement troisièmes du groupe I avec 10 points, les Barea n’ont plus droit à l’erreur. Devant eux, le Ghana domine avec 15 points et les Comores suivent avec 12 points. Autrement dit, seule une victoire permettrait aux Malgaches de rester dans la course. Un faux pas compromettrait sérieusement leurs chances de qualification.

Sur le papier, la Centrafrique semble à la portée des Barea. Classés 134ᵉ au classement FIFA, les Fauves du Bas-Oubangui traversent une période délicate, marquée par un manque de stabilité au sein de la sélection. Les statistiques récentes jouent d’ailleurs en faveur de Madagascar : deux victoires lors des dernières confrontations, 4-1 en mars dernier puis 2-0 en août lors du CHAN. De quoi offrir un léger avantage psychologique aux Malgaches.

Côté effectif, Corentin Martins peut compter sur l’ossature habituelle de l’équipe, avec Rayan Raveloson, Marco Ilaimaharitra, Clément Couturier, la nouvelle recrue Andy Pelmard, ainsi que plusieurs joueurs issus du Barea A’, finalistes et médaillés d’argent du dernier CHAN. À quelques heures du choc, le sélectionneur des Barea, Corentin Martins, a affiché la couleur. « L’objectif est de décrocher le meilleur résultat possible », a-t-il affirmé en conférence de presse d’avant-match.

Réalisme

Concernant l’intégration des nouveaux joueurs issus de la sélection locale finaliste du dernier CHAN, Martins a précisé que certains ont été appelés en raison de blessures dans l’effectif, tout en soulignant leur potentiel : « Les compétitions sont différentes, mais ces expériences les aident à progresser. Les performances au CHAN montrent la qualité des joueurs malgaches et les font connaître en Afrique comme à l’international. » L’entraîneur voit dans ces éliminatoires du Mondial 2026 une opportunité pour ces jeunes talents de s’affirmer. « Ces matches leur permettent aussi de montrer leur valeur », a-t-il insisté.

Sur la course à la qualification, Martins reste lucide mais optimiste. Selon lui, « Décrocher la première place sera difficile, mais la deuxième place reste accessible. Tout le groupe est mobilisé pour cet objectif. Les joueurs sont prêts. » Reste un handicap récurrent, l’exil forcé. Faute de stade homologué à Antananarivo, Madagascar reçoit une nouvelle fois hors de ses terres, au stade Larbi Zaouli de Casablanca. Mais les Barea commencent à bien connaître cette pelouse, ce qui pourrait cette fois jouer en leur faveur.

La victoire est impérative pour rester en vie dans ces éliminatoires. Prochain rendez-vous lundi, toujours au Maroc, face au Tchad. Mais avant cela, les regards sont tournés vers ce duel décisif contre les Fauves de la Centrafrique. Verdict à 19 heures.

Ravo Andriantsalama

Lors d’un point de presse ce matin à Alarobia, l’équipe du secrétariat exécutif de la commission électorale nationale indépendante (CENI), conduite par son secrétaire exécutif Tseheno Rakotondrasoa, a apporté des précisions sur la situation des communes dépourvues de maires à l’approche des élections sénatoriales. Les communes sans élus risquent de perdre leurs droits.

Le compte à rebours est lancé pour les sénatoriales. Mais une ombre plane, douze communes n’ont toujours pas de maires. Dix sont bloquées par des contentieux électoraux, deux sont frappées par des décès tragiques : Rasazy Narindra, maire de Mangataboahangy, abattu par balles ; Toky Rakotondrazaka, maire de Talatanivolonondry, décedé récemment. Face à cette situation, la CENI se dédouane. « Si le gouvernement confirme la date du 11 décembre, ces communes perdront leurs droits. C’est la règle du jeu démocratique : il y a toujours des exclus », explique son secrétaire exécutif, Tseheno Rakotondrasoa ce matin à Alarobia.

Le discours est clair, la CENI propose, le gouvernement dispose. « Nous n’échappons pas à la loi. Nous formulons des propositions, mais c’est à l’exécutif de trancher », insiste Rakotondrasoa. À ses yeux, il ne s’agit pas d’une crise majeure. « Techniquement, c’est comme lors des présidentielles ou des législatives. Avec le gel de la liste électorale, certains citoyens sont toujours laissés de côté », poursuit le secrétaire exécutif.

Validé

Mais le temps presse. Pour que la date du 11 décembre tienne, les décrets électoraux doivent sortir avant le 9 septembre : convocation des électeurs, fixation de la date, organisation du scrutin. Passé ce délai, tout s’écroule. Dernière précision : même si l’État nommait des présidents de délégation spéciale dans ces communes vacantes, cela ne changerait rien. « Les PDS ne peuvent pas voter. Ils ne sont pas issus du suffrage universel », tranche Soava Andriamarotafika, rapporteur général de la CENI.

Le bout du tunnel pourrait cependant venir plus vite que possible car hier, dans une décision publiée sur son site officiel, la Haute cour constitutionnelle (HCC) annonce que « les prochaines élections sénatoriales peuvent se tenir le 11 décembre 2025, conformément au calendrier proposé par la CENI. »

Ainsi, douze communes sont suspendues à la décision du gouvernement. Une poignée de localités sans élus qui rappellent une réalité crue : la démocratie malgache, souvent, se construit avec des manques.

Ravo Andriantsalama

Le Salon de l’agronomie, qui se tient de mardi à vendredi à l’École Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA) à Ankatso, met en avant la place stratégique de la recherche universitaire malgache dans la quête de l’autosuffisance alimentaire, point majeur de la politique générale de l’Etat.

« Le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, parrain de l’événement, accorde une attention particulière aux jeunes chercheurs et à leurs innovations pour transformer durablement notre agriculture », a affirmé le secrétaire général du ministère, Gaëtan Ramindo, en marge du salon. Interrogé sur la prise en compte des recherches produites par les universités, il a insisté : « Les résultats issus de la recherche nationale sont plus directement liés à nos réalités. Ils sont donc considérés comme prioritaires par rapport aux recherches importées. Cela ne veut pas dire que nous fermons la porte aux innovations étrangères, mais leur adaptation au contexte malgache demande un travail supplémentaire. »

Selon lui, plusieurs innovations locales sont déjà appliquées en milieu rural grâce à des structures comme le Centre National de Recherche Appliquée au Développement Rural (FOFIFA) ou le Centre de Développement Rural et de Recherche Appliquée de Madagascar (FIFAMANOR), dont de nombreux experts viennent de l’université. Les semences améliorées de riz, mais aussi de légumineuses comme le haricot ou l’arachide, en sont des exemples concrets. « Ces semences rivalisent sans complexe avec celles venues de l’extérieur », a-t-il souligné.

De la recherche à la pratique

Le ministère travaille également à accompagner les paysans pour qu’ils puissent utiliser efficacement les résultats scientifiques. « Si une innovation est trop compliquée à appliquer, elle risque de ne pas bénéficier aux producteurs. Notre rôle est donc aussi de vulgariser et de rendre accessibles ces technologies », a rappelé Gaëtan Ramindo. Au-delà des semences, d’autres recherches sont en cours ou déjà expérimentées, notamment en matière d’irrigation ou d’énergies renouvelables appliquées à l’agriculture, comme le photovoltaïque.

Concernant le plan sectoriel de l’élevage, le haut fonctionnaire a indiqué que le document est en phase de finalisation et que sa mise en œuvre a déjà débuté. L’importation de semences animales reste encadrée par des normes strictes, avec des contrôles sanitaires rigoureux. Quant à la conservation des semences locales, le ministère reconnaît la nécessité de renforcer les équipements existants, notamment au sein du FIFAMANOR.

Enfin, Gaëtan Ramindo a tenu à préciser que la mission des centres de recherche comme le FOFIFA n’est pas d’entrer en concurrence commerciale. « Leur vocation première reste la recherche. Le ministère soutient les groupements de producteurs de semences, car l’objectif n’est pas la rivalité mais l’amélioration collective de la production. »

À travers ce salon, le ministère réaffirme donc que l’avenir de l’agriculture malgache repose avant tout sur la valorisation des savoirs et innovations issus du pays, tout en restant ouvert aux apports extérieurs adaptés au contexte local.

Ravo Andriantsalama

Lundi soir, à l’aéroport d’Ivato, l’air vibrait d’un silence étrange, presque sacré. Dans un cercueil sobre, recouvert du drapeau national, reposait le crâne présumé du roi Toera, dernier souverain du Menabe, décapité par les troupes coloniales françaises en 1897 et dont la dépouille avait disparu dans les réserves du Muséum d’Histoire naturelle à Paris. Après cent vingt-huit ans d’exil forcé, Toera retrouvait enfin la terre rouge de ses ancêtres.

Le lendemain, le Mausolée d’Avaratr’Ambohitsaina, s’est transformé en théâtre de mémoire. Les tambours ont résonné, des militaires ont escorté les reliques, et l’État malgache a donné au retour du souverain la dimension d’un rituel national. Devant la foule recueillie, le président Andry Rajoelina a prononcé ces mots : « L’honneur et la dignité de la Nation exigent que les héros qui ont donné leur vie pour la liberté retrouvent leur place au sein de leur peuple. » Dans cette phrase résonnait le poids de toute une histoire, celle d’un peuple qui n’a jamais cessé de réclamer justice pour ses rois humiliés.

Le peu de documentation accessible raconte que Toera n’était pas un roi ordinaire. Héritier d’un royaume Sakalava en proie aux soubresauts de la colonisation, il incarna, à la fin du XIXᵉ siècle, la résistance du Menabe. En août 1897, dans son village royal d’Ambiky, il choisit de défier les troupes françaises. L’affrontement tourna au massacre : des centaines, peut-être des milliers de Sakalava furent fauchés, et le roi fut exécuté. Sa tête tranchée, envoyée à Paris, devint un macabre trophée de guerre. Mais loin d’éteindre sa mémoire, ce geste attisa la révolte. L’insurrection gagna tout l’ouest de Madagascar et continua de hanter la conscience coloniale.

Mémoire retrouvée

Aujourd’hui, le retour de ses restes marque une étape majeure. Car il ne s’agit pas seulement de restituer un crâne, mais de rendre à un peuple le symbole de sa dignité perdue. Après la cérémonie d’Antananarivo, le cortège funéraire prendra la route de l’ouest, vers Ambiky, dans le Menabe, lieu de son supplice. Là, auprès des siens, le roi Toera connaîtra enfin l’apaisement, et ses descendants pourront accomplir les rites du « Fitampoha », cette purification des reliques royales qui nourrit l’âme Sakalava.

Une image restera gravée dans les mémoires, celle d’un peuple qui accueille, après plus d’un siècle, le retour d’un roi martyr. Dans le fracas des tambours et les prières des anciens, Madagascar a renoué hier avec un pan de son histoire arraché. Et dans la nuit d’Ivato, quand le cercueil a touché le sol malgache, on a senti passer un souffle : celui de la mémoire retrouvée.

Ravo Andriantsalama

À Antananarivo, l’école Montessori « Akanin’ny kilonga Montessori » (AKKA), portée par l'ONG Education for Madagascar attire de plus en plus l’attention. Mais loin de vouloir transposer un modèle étranger tel quel, l’équipe a choisi d’adapter cette pédagogie aux réalités du pays. Patricia Peterson Fontenay, présidente de l'association Education for Madagascar de France en explique les enjeux.

« La méthode Montessori repose sur des principes universels : le respect du rythme de l’enfant, l’apprentissage par l’expérience, l’autonomie », rappelle Patricia Peterson Fontenay. Pourtant, dans un contexte comme celui de Madagascar, ces valeurs doivent se conjuguer avec des contraintes sociales, culturelles et matérielles bien particulières.

A l’AKKA, cela se traduit par des choix concrets. Le matériel pédagogique importé, souvent coûteux, est complété par des créations locales. « Nous travaillons avec des artisans malgaches pour fabriquer certains outils. Cela permet de réduire les coûts et de donner aux enfants des supports qui leur parlent davantage, liés à leur environnement quotidien », explique Patricia.

L’adaptation passe aussi par la prise en compte du rythme de vie des familles. Beaucoup de parents n’ont pas grandi avec ce type de pédagogie et peuvent être surpris par l’absence de notes ou de programmes stricts. « Nous les accompagnons, nous leur expliquons que l’essentiel est ailleurs : observer l’enfant progresser dans la confiance et la responsabilité », ajoute-t-elle.

Concentration

Dans une société où les classes traditionnelles sont souvent surchargées et où l’enseignement reste très académique, la méthode Montessori propose une autre voie. Elle met en avant la concentration, l’initiative personnelle et le respect mutuel. « Nous ne cherchons pas à remplacer l’école classique, mais à montrer qu’il est possible d’apprendre autrement, de façon plus en phase avec le potentiel de chaque enfant », souligne Patricia.

Pour l’AMMA (Association Montessori Madagascar), cette démarche n’est pas réservée à une élite. L’association travaille à développer des formations pour éducateurs et à ouvrir la voie à des projets accessibles dans différentes régions du pays. « L’éducation Montessori peut s’adapter à Madagascar. C’est une question de créativité, de volonté et de respect des valeurs locales », conclut Patricia Peterson Fontenay.

Ravo Andriantsalama

La première phase des travaux du Tarmac 1 de l’aéroport international d’Antananarivo est désormais opérationnelle. Le chantier, d’un coût estimé à près de 32,5 milliards d’ariary (6,5 millions d’euros), permet à la piste rénovée d’accueillir aussi bien des avions moyen-courriers (Code C) que des gros porteurs internationaux (Code E). Cette modernisation marque une étape essentielle pour le trafic aérien à Madagascar.

La rénovation du Tarmac 1 a totalement reconfiguré la chaussée aéronautique. Désormais, la piste peut recevoir des appareils de type Code E, tout en conservant sa capacité d’accueil pour les avions moyen-courriers Code C. Cette distinction est importante : les gros porteurs permettent de transporter plus de passagers et davantage de fret sur les vols long-courriers, tandis que les avions Code C assurent les liaisons régionales et les vols réguliers vers d’autres pays africains.

La modernisation améliore la sécurité des vols et fluidifie la circulation des avions au sol. Les compagnies aériennes peuvent désormais gérer leurs opérations de manière plus efficace, ce qui se traduit par un embarquement plus rapide et une meilleure expérience pour les passagers. Ces améliorations rendent l’aéroport plus compétitif, favorisant l’arrivée de nouvelles compagnies aériennes internationales. Elles soutiennent également le développement du tourisme et du commerce à Madagascar.

Des infrastructures modernisées

Outre la piste, plusieurs aménagements ont été réalisés : élargissement de la route de service, modernisation des systèmes d’éclairage, amélioration de la gestion des eaux pluviales pour éviter les inondations sur le tarmac. Le réseau hydrant de TotalEnergies, qui alimente les avions en kérosène, a lui aussi été entièrement rénové afin de garantir la sécurité et l’efficacité des opérations au sol.

Avec cette première phase, l’aéroport international d’Antananarivo franchit un cap majeur dans sa modernisation. Il peut désormais accueillir simultanément des avions Code C et Code E. Cette avancée conforte la place de Madagascar comme hub aérien régional et prépare le pays à un trafic aérien croissant dans les prochaines années.

Ravo Andriantsalama

Hier, la capitale a vibré au rythme des chants, des klaxons et des drapeaux. Antananarivo s’est transformée en une véritable scène de liesse populaire pour saluer le retour des vice-champions d’Afrique, les Barea, de retour du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN).

Une ferveur nationale

Dès la mi-journée, des milliers de supporters vêtus de rouge, de blanc et de vert ont envahi les artères menant de l’aéroport d’Ivato au stade Barea de Mahamasina. À 15h30, l’avion transportant l’équipe nationale a atterri sous les acclamations d’une foule déjà massée sur les bords de route.

Très vite, l’accueil a pris la forme d’une immense caravane populaire. Installés sur un camion décoré aux couleurs nationales, les joueurs ont traversé la capitale sous les applaudissements et les chants de supporters euphoriques. Des pancartes brandies, des danses improvisées et une marée humaine ont accompagné le cortège jusqu’au stade Barea.

Un hommage officiel

Aux alentours de 19h50, les héros malgaches ont fait leur entrée à Mahamasina. Dans les tribunes, le président de la République, Andry Rajoelina, entouré de nombreuses personnalités, a rendu hommage aux joueurs.

« Vous avez écrit une page glorieuse de notre histoire et porté haut les couleurs de Madagascar. Votre match restera légendaire. Merci, Barea », a déclaré le chef de l’État, saluant la performance historique de l’équipe.

Des récompenses à la hauteur de l’exploit

Bien qu’ils n’aient pas remporté la coupe, les Barea ont conquis le cœur des Malgaches. Pour récompenser leur parcours exceptionnel, le président a annoncé l’octroi d’une villa à chacun des 29 joueurs ainsi qu’à l’entraîneur.

Quant à la prime de 5,2 milliards d’ariary attribuée par la Confédération africaine de football (CAF), sa répartition sera décidée par la Fédération malgache de football, aucune règle spécifique n’ayant été fixée par l’instance continentale.

Une fierté nationale

Entre émotion et fierté, l’accueil réservé aux Barea restera gravé dans les mémoires. Plus qu’une performance sportive, leur parcours au CHAN a rassemblé tout un peuple derrière ses couleurs.

Ravo Andriantsalama

Depuis deux décennies, Julia Rakotomalala consacre sa vie au Qi Gong, une pratique millénaire chinoise qui associe respiration, concentration et mouvements lents. Dans un monde où le stress s’impose comme un mal quotidien, elle propose une voie de retour à l’équilibre, entre le corps et l’esprit.

« Qi signifie énergie, Gong veut dire travail. Le Qi Gong, c’est apprendre à jouer avec l’énergie vitale, car tout dans l’univers n’est qu’énergie », explique Julia Rakotomalala. Inspirée par la philosophie orientale du « yin et du yang », elle rappelle que la santé repose sur l’harmonie entre ces deux forces complémentaires. Dès qu’un déséquilibre apparaît, les maladies se manifestent.

Le Qi Gong, souvent comparé au yoga, intègre lui aussi une dimension méditative. Mais contrairement au yoga, qui met l’accent sur le spirituel, le Qi Gong privilégie d’abord le lien entre le corps et l’esprit. Les postures lentes, les exercices de respiration et de concentration permettent d’apaiser les tensions et de rétablir la circulation énergétique. « Certains l’appellent le yoga chinois, mais ce sont deux disciplines distinctes, chacune avec sa philosophie », précise Julia.

Blocages        

À Madagascar, elle pratique au sein d’une association de médecine complémentaire, qui regroupe six praticiens aux techniques variées : réflexothérapie, aromathérapie, digitoponcture ou encore massages japonais. Leur point commun : proposer des approches venues d’ailleurs, en complément de la médecine conventionnelle et de la médecine traditionnelle malagasy.

La clientèle de Julia reflète les maux de notre époque : stress, fatigue psychique, blocages émotionnels. « Les personnes ouvertes et réceptives aux exercices progressent vite, tandis que d’autres ont plus de mal, car elles portent de lourds blocages », constate-t-elle. Mais pour elle, une chose reste certaine : avec patience et régularité, le Qi Gong ouvre un chemin vers l’harmonie intérieure, en réunissant le corps, l’esprit et, à terme, la dimension spirituelle de l’être humain.

Ravo Andriantsalama

À l’occasion de la Journée africaine de la médecine traditionnelle, l’entreprise pharmalagasy a tenu un stand à Anosy depuis ce matin. C’est l’occasion d’échanger avec Ramananasolo, directeur de la promotion médicale et pharmaceutique de  cette entreprise publique.

Studio Sifaka (SS) : On a beaucoup entendu parler du CVO et du CVO+ durant la pandémie de Covid-19. Mais depuis la fin de cette crise, ces produits se sont faits plus discrets. Où en est-on aujourd’hui ?

Ramananasolo (R) : Le CVO n’a pas disparu. Il est toujours là. Nous l’avons par exemple déployé à Ikongo, où il a été utilisé dans la lutte contre le paludisme. Les résultats ont été visibles et des demandes continuent de nous parvenir. Ce qu’il faut retenir, c’est que le CVO n’est pas seulement un remède contre le Covid-19, mais il contribue également à la prise en charge du paludisme.

SS : Donc le CVO et le CVO+ ne concernent pas uniquement le coronavirus ?

  1. : Exactement. L’artemisia, plante qui sert de base au CVO, est l’une des plus efficaces contre le paludisme, car elle contient l’artémisinine, principe actif utilisé dans les traitements antipaludiques partout en Afrique.

SS : Est-ce le même CVO distribué pendant la crise sanitaire qui est administré aux patients atteints du paludisme ?

  1. : Le traitement du paludisme ne se limite pas à donner un produit unique. Aujourd’hui, nous développons l’ACT (combinaison thérapeutique à base d’artémisinine), issue de l’artemisia, reconnue comme efficace contre le paludisme. Mais le CVO et le CVO+ gardent un rôle important, notamment en prévention.

SS : Quels résultats concrets avez-vous constatés à Ikongo ?

  1. : Une diminution des cas. Des équipes de santé ont été envoyées sur place, certaines y travaillent encore. Le recul des cas n’a pas seulement été observé à Ikongo, mais aussi dans d’autres régions, car le paludisme reste présent sur l’ensemble du territoire.

SS : Comment se porte aujourd’hui la production de Pharmalagasy ?

  1. : Nous ne produisons pas que le CVO. En tant qu’entreprise pharmaceutique, nous développons plusieurs gammes de médicaments, en partenariat avec d’autres acteurs. Cela va des remèdes traditionnels améliorés (RTA) aux médicaments de base comme le paracétamol ou l’ibuprofène. Nous avons déjà sept produits de ce type, et nous avançons pas à pas vers une production plus large et diversifiée. Et nous sommes en ce moment dans la phase d’éssai.

SS : Vous avez évoqué des essais en cours. De quoi s’agit-il exactement ?

  1. : Il s’agit d’essais commerciaux. Les personnels de santé testent la qualité et le prix de nos produits. Ces essais sont limités dans le temps et les médicaments circulent déjà progressivement sur le marché. La fabrication de médicaments reste un processus délicat, qui nécessite plusieurs étapes de validation.

SS : Justement, peut-on espérer que ces médicaments locaux soient moins chers que ceux importés ?

  1. : C’est l’objectif. Aujourd’hui, 99 % des médicaments consommés à Madagascar sont importés, ce qui explique leur coût élevé. En produisant localement, nous pouvons réduire les prix tout en respectant les normes internationales. Notre mission est claire : mettre à disposition des Malgaches des médicaments accessibles et de qualité.

Propos recueillis par Ravo Andriantsalama

vendredi, 29 août 2025 09:05

Le journal du 28 aout 2025

Les Titres en VF
La CENI propose la date du 11 décembre 2025 pour les élections sénatoriales
Baccalauréat: certains candidats rapassent l'examen pour augmenter leurs chances d'intégrer l'université.
Conflit lié à l'extraction à Ankilimalinike : des habitants se réfugient encore dans la forêt
La chambre de commerce Madagascar - Japon voit le jour
Les titres en VM
Ilaina ve ny manana diplaoma bakalorea maromaro ahafahana miditra eny amin'ny oniversite
Fifidianana loholona : 11 Desambra ny daty napetraky ny CENI 
Disadisa ateraky ny fitrandrahana ao Ankilimalinike : maro ireo olona mbola mandositra any anaty ala 
Nisokatra ny antenimiera ny varotra Madagasikara - Japon 

La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) avance ses pions. Depuis Mahajanga, Arsène Dama Andrianarisedo, président de l’organe électoral, a annoncé la proposition d’une date pour les prochaines élections sénatoriales : le 11 décembre 2025. Mais la balle n’est pas encore dans le camp de la CENI. Il revient maintenant au gouvernement de valider ou non ce calendrier par la publication d’un décret de convocation des électeurs.

La loi organique relative aux élections est claire, un délai minimal de 90 jours doit séparer la convocation du scrutin. Autrement dit, si l’Exécutif veut respecter l’échéancier, le décret doit être publié au plus tard le 11 septembre. Le temps presse. Derrière ce bras de fer institutionnel se cache une urgence politique : éviter un vide au Sénat, puisque les mandats des sénateurs actuels expirent en janvier 2026.

Comme toujours dans ces sénatoriales, la population ne sera pas appelée aux urnes. Le vote est réservé aux grands électeurs : maires, conseillers municipaux et conseillers communaux. Douze sénateurs seront élus, deux par province, tandis que six autres seront nommés directement par le Président de la République. Une mécanique institutionnelle qui confirme la nature indirecte du Sénat malgache, chambre haute davantage pensée comme un contrepoids politique que comme une assemblée représentative du suffrage universel.

Un Sénat aux couleurs de l’IRMAR ?

Le paysage électoral laisse peu de place au suspense. L’IRMAR, coalition présidentielle, règne sur les communes, près de 967 mairies sur 1 695. Les indépendants en comptent 475, tandis que le TIM et ADN se partagent quelques dizaines de sièges. Dans ces conditions, le parti au pouvoir aborde ce scrutin indirect en position de force. Le Sénat de demain risque fort de ressembler à celui d’hier, un instrument au service du pouvoir exécutif, plus qu’une véritable chambre de réflexion.

En parallèle, la CENI réunit à Mahajanga 150 représentants venus des six provinces pour un atelier d’évaluation. Objectif affiché : tirer les leçons des scrutins présidentiel, communal et législatif, afin de renforcer la transparence et d’améliorer la crédibilité du processus électoral. Mais en filigrane, les débats soulignent surtout l’urgence d’une réforme plus large : comment construire un Sénat réellement légitime dans un pays où seuls quelques centaines de grands électeurs décident de ses membres ?

La proposition du 11 décembre ne tient pas qu’à une question de calendrier. Elle ouvre un nouveau chapitre de l’équation politique malgache : entre légalité constitutionnelle, équilibre institutionnel et poids écrasant de l’IRMAR sur le terrain, ces sénatoriales pourraient bien sceller une fois de plus la mainmise du pouvoir en place sur la Chambre haute. À moins que le gouvernement ne tarde à publier son décret, transformant ce scrutin en un test grandeur nature de sa volonté de respecter les règles du jeu démocratique.

Ravo Andriantsalama

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